Lorsque Tristane Banon innocente DSK

DSK innocent dans l'affaire BanonLes éructations médiatiques et internétiques sur la construction de la culpabilité de Dominique Strauss-Kahn ont été en partie alimentées par l’affaire Banon où cette dernière était présentée comme la victime au mieux d’un harcèlement dépassant les bornes, au pire d’un viol.
Pour tous ceux qui voulaient empêcher DSK de se présenter, l’affaire était entendue, qui vole un oeuf vole un boeuf, l’affaire Banon annonçait forcément l’affaire Diallo.

Le parisien.fr vient de publier un chapitre inédit d’un livre de Tristane Banon dans lequel elle décrivait cette fameuse rencontre. Et ce qui est écrit est édifiant : non seulement elle ne fait mention d’aucune agression, mais elle écrit que c’est elle qui a harcelé DSK pour obtenir cette rencontre et l’interview a été plus ennuyeuse !

Le site lepopulaire.fr donne des informations complémentaires sur le livre de Tristane Banon.

Comme je l’ai écrit déjà depuis de très nombreux mois, s’il n’y a jamais eu plainte dans cette affaire Banon, c’est qu’il n’y avait pas d’affaire. Mais la vérité a-t-elle un sens pour ceux qui veulent manipuler la démocratie ?

Pierre Moscovici : Les primaires auront-elles le candidat qu’on n’attend pas ?


Arnaud Montebourg, Emmanuel Valls, Ségolène Royal sont partis en campagne il y a déjà de très nombreux mois et force est de constater que ces candidatures prématurées n’ont pas déclenché une vague d’enthousiasme et de soutien.

François Hollande est parti depuis moins longtemps mais sa campagne ayant mieux été préparée, en particulier en renforçant les liens internes qu’il maîtrisait par ailleurs bien grâce à sa longévité à la tête du PS, il bénéficie actuellement d’un avantage en ce début officiel de campagne.

Martine Aubry a su respecter le calendrier décidé, et ayant bénéficié de l’improbable empêchement de DSK et de sa position de 1ère secrétaire, elle se présente aujourd’hui au niveau de FH, à un souffle derrière lui.

Est-ce terminé ? Le casting est-il complet et surtout satisfaisant ? Le plateau présenté nous prépare un combat entre (ex)premiers secrétaires du PS, ce qui est certes un gage de légitimité interne mais n’est pas exactement une promesse de réformes radicales, d’originalité, d’ouverture à l’innovation. Peut-être sauront-ils le faire, mais nos deux favoris vont devoir « se faire du mal ».
L’autre difficulté qui vaut pour tous les candidats déclarés et d’apparaître pour des candidatures « moi-je« , certes tout à fait dans l’esprit du combat de la Vème République, mais peu en phase avec un espoir collectif, une solidarité de groupe, le dessein d’un avenir commun.

« Soyons dès lors clairs : je ne crains pas, par ma candidature, de provoquer la désunion, puisque le pluralisme existe. Ma préoccupation est ailleurs : a-t-elle un sens, peut-elle éclairer le débat ? (PM) »

Est-ce une malédiction de la Vème République ? Les Français doivent-ils se résigner à choisir entre d’honnêtes mais ternes travailleurs là où la situation nécessite tout à la fois compétence, imagination, innovation, transgression, panache, et un quelque chose de « différent », un effet Obama où un cadre du parti prend de l’épaisseur au fil de la campagne, conteste la partition écrite par avance et renverse l’ordre établi. Cela me semble toujours possible, et à mon sens, si un tel candidat émerge, il sera issu des troupes de socialisme & démocratie, reprenant la force des idées sociales et économiques de Dominique Strauss-Kahn et porté par l’esprit collectif qui nous anime.
Nous pouvons contester la logique de la Vème République qui a permis la catastrophique élection de Nicolas Sarkozy, entraînant l’accélération du déclin de la France. Nous contestons la fatalité du choix de l’honnête médiocrité faute de mieux. Notre espoir va au-delà de ce qui est écrit d’avance. Pierre Moscovici a demandé notre avis, la réunion prévue par notre courant aura lieu finalement mercredi à Paris, et il a indiqué sur son blog qu’il annoncerait sa décision jeudi.

« il est essentiel à mes yeux que le groupe que j’anime et continuerai à animer quoi qu’il arrive fasse un choix éclairé, que nous prenions position ensemble, si possible unanimement, à défaut de façon très majoritaire, afin de peser puissamment sur les échéances à venir. (PM) »

Pierre Moscovici est-il le candidat que la paresseuse logique actuelle n’attend pas ? Rendez-vous mercredi pour la dernière consultation collective et jeudi pour le savoir.

Social-démocratie : le dormeur s’éveille !


Cette semaine, il m’est arrivé un petit truc amusant qui me semble être tout à fait significatif de la réalité politique et citoyenne du moment.

J’ai reçu comme cela nous arrive à tous parfois, un mail d’un administrateur d’un des canaux sociaux-démocrates (celui de Besoin de Gauche pour ne pas le nommer). Or ce petit mail purement technique a déclenché une avalanche de réponses, non pas au problème technique, mais profondément politiques. La communauté fédérée par ce canal s’est réveillée alors qu’elle était en sommeil depuis bien des mois.

Et que dit cette communauté ? D’abord tout heureux de se retrouver de façon inopinée, chacun en est allé de son commentaire et de ses doutes sur l’attitude à tenir pour les primaires. Certains pensant se rallier à Martine Aubry tout en ayant à l’esprit l’étrangeté de la démarche tant Martine donne des gages à l’aile gauche du PS alors même qu’elle nous ignore superbement depuis l’empêchement de DSK. D’autres évoquent la possibilité de soutenir François Hollande bien que gênés aux entournures par l’absence de positions clairement en faveur de la social-démocratie pendant son long mandat de 1er secrétaire aussi bien que par son refus obstiné de tirer un bilan de ces même mandats. Lui non plus n’a pas par ailleurs fait beaucoup d’efforts pour convaincre les sociaux-démocrates de venir le rejoindre.

Voilà des choix par défaut qui ne nous enchantent guère alors que par ailleurs les idées que nous défendons et que nous avons fait évoluer ont été plébiscitées par la crise mondiale qui a marqué la défaite des fantasmes ultra-libéraux comme jadis l’effondrement soviétique a marqué celle du marxisme. La victoire idéologique social-démocrate n’aurait-elle d’autre écho qu’un choix de leader sur le critère du moins pire ?

A l’évidence, voici qui ne plait à aucun d’entre nous alors qu’il suffit d’un petit bruit sur le réseau pour réveiller des militants qui ne demandent qu’à porter le fer. Quel écart entre l’autisme de candidats déclarés ou pressentis, les mouvement de ralliement individuel de quelques cadres et nous, militants et sympathisants internet qui avons construit et porté une bonne partie du combat social-démocrate, qui avons créé des canaux structurés où l’échange est intense et créatif, nous qui faisons de la politique d’une façon moderne, où chacun peut avoir sa place et la parole, où chacun est respecté du moment qu’il respecte les autres et avance des idées au lieu de postures ou d’injures !

Alors non nous n’acceptons pas comme une fatalité de devoir choisir par défaut. Nous demandons collectivement aux cadres sociaux-démocrates, mais aussi au-delà aux militants et élus qui n’ont pas été convaincus par le casting qui s’est dessinés ces derniers mois, aux sympathisants qui lisent ce post et au-delà aux Français qui attendent plus et mieux du parti socialiste, de se manifester sur les blogs de leurs élus PS ou au sein de leurs sections. Exigeons d’eux qu’ils se manifestent pour des candidatures de combat, des candidats capables d’aller chercher chacun et chacune au lieu d’attendre de savoir comment se fera la distribution aléatoire des voix ! Nous ne battrons pas une UMP déliquescente juste parce qu’ils ont été mauvais et que ce serait automatiquement notre tour. Nous battrons nos adversaires parce que nos idées et notre programme sont les bons, parce nos troupes ont décidé de gagner, parce que nous aurons trouvé un leader ayant gagné ses labels d’honneur, de compétence, de courage, de probité, de fierté partagée avec tous ceux qui le soutiennent.

Cette semaine verra se dévoiler les vraies candidatures à l’investiture PS. Mardi à Paris se tiendra une réunion des sociaux-démocrates. Que ceux qui le peuvent aillent à cette réunion porter la voix des e-militants socdem avec force et conviction : nous exigeons un leader dont l’attachement à nos idées soit sans faille, nous exigeons un leader qui portera en son cœur et son âme nos attentes et nos espoirs. Camarades, que chacun d’entre nous porte la voix de tous les autres. Le dormeur social-démocrate est réveillé, choisissons maintenant un chef et prenons la route de la reconquête.

Egalité hommes – femmes et anthropologie politique

Même si c’est du grand n’importe quoi, j’aime bien cette époque car c’est une époque de changement !

Les affaires politiques qui font l’actualité en ce moment et celles qui ne le font pas (encore) devraient nous inciter à réfléchir au-delà de l’indignation bien-pensante (quand elle n’est pas jouissivement fallacieuse), à la projection à bon compte de fantasmes plus ou moins avoués sur ceux qui se sont fait prendre, ou encore à la récupération pure et simple du moment que cela permet de monter à la tribune.

Alors amis internautes, relisons un peu les choses au-delà des maux que l’on nous donne à voir.

Justice

Tout d’abord, George Tron et Dominique Strauss-Kahn nous permettent, avec bien moins de talent que Tocqueville, de nous pencher sur la démocratie américaine et de la comparer à la nôtre, du point de vue judiciaire tout au moins.

Même type d’affaire, mais quelle différence à l’arrivée.

Les États-Unis c’est le pays où sur la base d’un seul témoignage et d’une journée d’enquête faite dans le bruit médiatique d’affirmations non-fondées suivi de rétropédalages, n’importe qui est coupable quoi qu’il arrive en attendant que la justice statue effectivement sur les faits. C’est le pays où la justice et la police sont intimement liés au pouvoir politique exercé non par l’exécutif, mais par la pression des citoyens, ce qui serait parfait si le citoyen en question pouvait agir rationnellement à partir d’une réflexion étayée par les faits, ce qui à l’évidence n’est pas le cas.
A contrario, la France est un pays où le témoignage (ici double) amène plus lentement aux premières décisions de procédure judiciaire, parce que l’image de l’accusé est protégée, parce que l’instruction cherche aussi bien à prouver la culpabilité que l’innocence, parce que la justice a forcément besoin de temps.
Le système français est de fait plus lent, plus soumis aux aléas du pouvoir politique (sous la pression de l’exécutif et non des citoyens) mais il apparaît plus serein et préserve incontestablement mieux monsieur Tout-le-monde d’un éventuel broyage et d’une erreur judiciaire.
Alors nulle doute que notre système est perfectible, mais à l’évidence ce cas permet de montrer à quel point la volonté du pouvoir sarkozyste de se rapprocher du système américain est une hérésie.

Société

Au-delà de la justice, ces affaires sont également un enseignement sur notre époque. A première vue, nous avons sous les yeux le résultat d’une société où la conquête du pouvoir n’est que la bataille entre mâles dominants, conquête qui une fois réussie permettrait à ces derniers d’en « consommer » tous les fruits. Il est fort probable que notre système sociétal (politique, professionnel ou privé) n’ait pas assez traité des dérives sexuelles rendues possibles par l’accès aux responsabilités, par contre je conteste que cela se résume à un problème des hommes à l’encontre des femmes.

Pourquoi ?

D’abord parce qu’il me semble que si ces affaires mettent en cause d’abord des hommes, c’est pour un ensemble de raisons qui font que les hommes ont plus l’occasion d’être mis en accusation ; en particulier :

* la probabilité : les postes de pouvoir sont majoritairement attribués à des hommes parce que structurellement le système privilégie un type de conquête qui leur est favorable : d’un point de vue probabiliste, les abus seront donc majoritairement masculins
* la culture : même si des progrès ont été fait, le schéma cognitif de l’homme prédateur et de la femme proie reste bien établi ce qui facilite l’adoption d’un tel schéma et son acceptation (pour s’en convaincre, il n’y a qu’à relire les commentaires sexistes dont certains d’ailleurs prétendent dénoncer les affaires en cours)
* le tabou : parce que si la dénonciation de tels faits est psychologiquement difficile pour ces femmes, pour des hommes victimes elle apparaît carrément impossible, ce qui est aussi le cas dans le cas de harcèlement ou de viol homosexuel homme ou femme.

Au-delà de l’actualité, je crois que ce serait une grande erreur de ramener un problème structurel d’organisation de notre société à un problème d’homme prédateur vs femme proie. Il faut dépasser l’heuristique de disponibilité affichée par les médias et les groupes de pression. Inversez le rapport homme / femme aux postes de pouvoir et vous ne changerez rien aux dérives. A l’inverse, travaillez à « dé-sexualiser » le rapport de pouvoir et vous aurez plus de chance d’arriver à une situation normale.

Le combat contre ces abus est un combat de tous les hommes et de toutes les femmes, pas des uns contre les autres. Ne pas l’aborder ainsi revient à renforcer le problème, éventuellement en inversant le sens, mais surement pas à le résoudre.

Conclusion

Loin de poser clairement un débat sociétal, le traitement actuel de ces affaires renforce des schémas de domination homme / femme, avec pour seul vrai enjeu de savoir qui a le droit de dominer qui. C’est l’expression d’un fantasme, au mieux d’une erreur d’analyse, ce n’est pas le sens d’un combat de gauche, du mien en tout cas. Nous devons travailler à établir des relations interpersonnelles apaisées, égalitaires d’un point de vue général et équitables et respectueuses au sein de nos organisations humaines.
Nous devons également regarder sexuellement les hommes pour ce qu’ils sont aujourd’hui et non pas pour l’image distordue que nous en avons. Sur ce dernier point je vous renvoie à une chronique de Boris Cyrulnik sur France Info (« hommes, sexe et amour« ), c’est très étonnant.

Malgré ses défauts, la justice française vaut mille fois mieux que la justice américaine. Quant aux relations hommes / femmes au sein de notre société, il faut travailler pour qu’elles valent mille fois mieux que ce qu’elles sont aujourd’hui.

Deux semaines de réflexion

Plus que quelques jours avant l’ouverture officielle de la campagne des primaires du parti socialiste. Cela vaut bien le temps d’arrêter le temps et de prendre un peu de hauteur.

L’année écoulée n’a pas été inutile, très loin de là. La meilleure preuve selon moi en est le texte du socle programmatique du PS. Nous avons été capable de produire un texte clair, dans lequel chaque personne de gauche (et peut-être un peu au-delà) peut se reconnaître, dans lequel nous retrouvons à la fois une voie vers des outils politiques neufs, comme la réutilisation d’éléments qui ont permis les succès de 1997-2002 et qui sont toujours d’actualité. Les socialistes sont cohérents et politiquement crédibles et les Français ne s’y trompent pas me semble-t-il.

Cette année aura aussi été illustrée par la folie de notre système politique, folie tout entière incarnée par le destin DSK. DSK c’est l’homme qui aurait dû sauver la gauche en 2007 et nous éviter Sarkozy, c’est l’homme qui en réformant le FMI a sans doute évité le pire au monde en 2008, c’est l’homme qui n’a pas cessé d’être désigné comme le diable par tous ceux qui voyaient en lui l’adversaire à abattre en 2012, l’homme qui depuis son empêchement n’est plus en mesure de cacher la « légèreté » de ceux-là même qui prétendaient lui barrer le chemin, ces impatients qui voulaient parler avant le début de la campagne, se plaignant de ceux qui respectent le calendrier fixé collectivement. Peut-on espérer pour la suite que la leçon a été comprise, que l’on se battra pour demander plus et mieux à ceux qui sont en place, que la critique sera factuelle et argumentée et non le fruit d’un effet de manche ou d’une hystérie, que le débat portera sur des idées et les moyens de les réaliser et non la capacité à être invité au 20h ? Peut-on l’espérer ?

Dominique était le leader naturel des sociaux-démocrates, mais la socdem ne se limite pas à DSK, et ne se définit pas juste par rapport à lui. Si sans Royal il n’y a plus de royaliste, sans Hollande de hollandais, DSK ou pas les socdems sont toujours une communauté d’idées, une façon de voir et de faire de la politique, des outils et une vision d’avenir. Reste donc à voir ce que nous allons faire…

De part le pacte de Marrakech, Martine Aubry a naturellement hérité du flambeau socdem. Mais qu’en a-t-elle fait ? Il y a quelques semaines j’avais écrit un post où j’exprimais mon attente vis-à-vis de Martine, lui demandant « de réunir les forces social-démocrates pour décider ensemble de l’avenir. Qu’elle écoute ce qu’ont à dire Pierre Moscovici, Gérard Collomb, Michel Destot, Michèle Sabban, Jean-Jacques Urvoas, Marisol Touraine et tous les autres dont la liste est trop longue pour être complétée ici !« . Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Pourquoi n’a-t-elle pas cherché à parler aux militants sociaux-démocrates ? Cela n’est pas bien, cela n’est pas acceptable.

Si ce n’est pas Martine, sera-ce François ? L’homme ordinaire (au passage quelle est l’andouille qui veut faire croire que les Français attendent un homme ordinaire à la présidence alors que le navire est en pleine tempête !) qui se revendique social-démocrate. Soit, de la social-démocratie il pratique largement le dialogue et la négociation (mais un peu trop consensus mou à mon sens), cependant en 2007 il n’a en rien favorisé cette voie, bien au contraire, au Mans il me semble qu’il avait promis des choses qu’il n’a pas tenues, son parcours à la tête du PS n’a pas révélé chez lui un réformateur radical, très loin de là. Par ailleurs lui non plus n’a pas cherché à parler aux militants socdems. Pourquoi ce silence ? Parce que ces « cons de socdem finissent toujours par signer ?« . Là non plus, ce n’est ni bien ni acceptable.

Quid des autres candidats déclarés ? Royal est l’antithèse de notre façon de faire de la politique, Montebourg serait prometteur, il a fait un bout de chemin avec Besoin de Gauche, mais il est par trop « désarticulé ». Quant à Valls, il est trop souvent dans l’excès.

À ce jour, nous n’avons aucune raison de faire un choix si ce n’est le devoir d’en faire un d’ici l’automne. Je sais que certains de mes camarades pensent encore possible un retour de Dominique au cas où un complot était démontré, mais je crois foncièrement qu’il faut être fidèle à nos idées (qui sont également celles de Dominique) et considérer que nous devons construire notre destin, qu’avec DSK cela aurait été parfait mais qu’avec quelqu’un d’autre issu de nos rangs ce sera très bien, que nous gagnerons collectivement si nous soutenons une personnalité qui nous ressemble et incarne nos idées. 2012 est une élection pour les sociaux-démocrates, elle ne nous échappera pas, nous ne voterons pas par dépit ou par défaut, nous voterons pour nos idées parce que la refondation social-démocrate, ce « flux libéral dans un tuyau marxiste » est la seule voie qui ne soit entachée pas les échecs épouvantables du marxisme et du libéralisme débridé, parce que c’est le bon équilibre entre trop d’État et pas assez d’État, entre égalité de tous et équité de chacun, entre économie et social, entre passion et raison.

Il reste quelques jours de réflexion, mais d’ores et déjà j’appelle de mes vœux une candidature authentiquement social-démocrate, héritière de notre histoire socialiste, tournée vers l’avenir, prête à porter le projet qui reconstruira la France.

 

Affaire Dreyfus Strauss-Kahn : l’avocat de N. Diallo condamné pour avoir utilisé un faux témoignage

Kenneth Thompson, l’avocat de la défense dans l’affaire DSK, vient d’être condamné à payer 15000$ par un juge américain pour avoir utilisé un faux témoignage dans une affaire qu’il plaidait.

Le juge de district William Pauley a déclaré que la société d’avocat Thompson & Wigdor avait porté un préjudice au processus judiciaire lui-même lorsque ses avocats ont permis le dépôt d’un faux témoignage ( « U.S. District Judge William Pauley said the law firm Thompson Wigdor & Gilly harmed “the judicial process itself” when its lawyers allowed the false testimony at a deposition« ).

Après que l’avocat star N. Stiegel ait renoncé à défendre l’accusatrice, cela commence à faire beaucoup pour la plaignante.

Parallèlement, suite aux révélations du journaliste Léonard Lewit, la RTBF et le Nouvel Obs s’interrogent sérieusement sur les liens entre Nicolas Sarkozy et certains protagonistes de l’affaire, en particulier le chef de la police.

L’étrangeté de cette affaire n’a d’égale que ses zones d’ombres semble-t-il.

Sources :

Affaire Dreyfus Strauss-Kahn : comment ils essaient de tuer les combats de gauche

Prologue

Mai 2011 : un tweet d’un militant ump promptement relayé par le site de droite Atlantico révélait que Dominique Strauss-Kahn avait été arrêté. Cette information a été diffusée quelques minutes à peine après l’arrestation, avant tout autre média. En plus de l’arrestation, ce tweet faisait apparaître pour la première fois l’hôtel Sofitel alors que l’interpellation a eu lieu dans l’avion où avait pris place DSK.

Pendant plusieurs jours, la police, la justice américaine et les médias créent et diffusent mondialement la culpabilité médiatique de Dominique Strauss-Kahn, non seulement sans disposer d’aucun élément de preuve, mais également en diffusant des informations qui se révéleront erronées (comme les heures des faits établis puis corrigés par la police) ou fausses comme les accusations de fuite précipitée, les divers noms et nationalités de la plaignante, l’existence d’un film de vidéo surveillance, etc.

Le procureur de cette affaire, Cyrus Vance, fils d’un ancien secrétaire d’État de Jimmy Carter, se retrouve alors en charge d’un dossier qui pourrait le mener à la tête de la mairie de NY comme ce fut le cas jadis pour son prédécesseur Rudolph Giuliani.

A l’issue de ce prologue, l’objectivité est de reconnaître que nous n’avons qu’une seule certitude : une plainte contre DSK a été déposée et a été jugée recevable. Tout le reste n’est que conjectures ou pire, fantasmes.

Acte I : comment le FMI est « repris en main »

Si l’on met de côté les aspects personnels de cette histoire, la première vraie conséquence a été la démission de DSK de sa charge de directeur général du FMI. Plus que tout autre, DSK a réformé le FMI, lui donnant une orientation social-démocrate, permettant aux pays « émergés » et aux pays pauvres d’avoir un plus grand poids au sein de l’institution. Il a été également l’homme qui a montré que l’intervention coordonnée des États pouvaient réussir là où le libéralisme financier débridé avait généré le chaos. Il a été celui qui a annulé la dette d’un des pays les plus pauvres du monde, Haïti, qui a permis à l’Afrique de surmonter le pic de la crise grâce à des prêts à taux zéros, qui a permis à l’Europe de sauver (provisoirement) sa monnaie et aux pays comme la Grèce de ne pas être pillé (provisoirement aussi). C’est aussi l’homme qui était censé présenter un plan ambitieux de réforme des règles financières mondiales à travers une évolution monétaire majeure et l’introduction d’une assurance risque sur les transactions financières.

Cet homme devait être abattu, la première conséquence de l’affaire Dreyfus Strauss-Kahn est la défaite des réformistes keynésiens au niveau mondial. Depuis le dépeçage de la Grèce a débuté et la nouvelle direction du FMI sera assurée soit par un pur produit du modèle financier américain en la personne de Christine Lagarde, soit par Augustin Cartens, certes citoyen d’un pays émergeant, le Mexique, mais aussi pays appartenant à la sphère économique américaine.

En perdant le FMI, la gauche a perdu une bataille de la gouvernance mondiale.

Acte II : comment la lutte des classes se retourne contre les pauvres

Les avocats de la plaignante ont clairement mis l’accent sur un procès qui serait celui d’une femme pauvre contre un homme riche, d’une justice qui doit punir les riches et les puissants, d’une personne humble et sans moyens contre une star qui les a tous, d’un traitement judiciaire qui doit être le même pour tous.

Or comme le relève un certain nombre de juristes, le traitement médiatique judiciaire vus lors des premiers jours ne sert qu’à humilier et n’apporte en lui-même rien au procès sinon une condamnation préventive de l’agora. Le traitement égalitaire revendiqué, à juste titre, est en fait un nivellement par le bas, pour ne pas dire par la bassesse. Riche ou pauvre, faible ou puissant, le « perp walk » est une honte d’abord pour le système judiciaire : le nivellement par le bas n’est en rien une revendication égalitaire, un combat des humbles. Nous revendiquons une justice égalitaire, pas une humiliation égalitaire. Nous revendiquons une élévation des humbles, pas un abaissement des puissants.

Par ailleurs, les avocats qui défendent madame Diallo n’ont rien d’avocats de seconde zone commis d’office. Ce sont des stars du barreau dont le costume impeccable ne sort pas d’une boutique de prêt à porter premier prix. Leur plaidoirie à vocation universelle cadre mal avec leur personnalité et l’enjeu du procès. Encore une fois, cette affaire est l’occasion d’une mise en scène médiatique qui utilise la condition d’une personne humble à des fins qui n’ont que faire de la lutte des gens pour sortir de leur misère.

A nouveau la gauche est en train de perdre ici la bataille de la défense des humbles, cause reprise par des stars du système judiciaire américain. Même si c’est un combat pour la justice, la justice sociale ne peut être défendue par ce genre d’avocat !

Acte III : comment le syndicalisme est manipulé jusqu’au ridicule

La troisième audience a été le lieu d’une théatralisation supplémentaire. Un syndicat (Unite-Here) a profité de ce procès pour organiser un rassemblement spectaculaire et ici encore, médiatisé. Le rôle des syndicats est d’obtenir de meilleures conditions de travail aux salariés, de les défendre en cas de conflit, d’aider à faire progresser le droit du travail, de co-gérer certains organismes paritaires. Si des problèmes de sécurité se posent dans l’exercice du travail de ces femmes de chambre (ce que je veux bien admettre), en quoi cette manifestation contre un homme dont la culpabilité reste à établir va changer en quoi que ce soit la position de leurs employeurs ? Pire que cela, si le procès venait à établir l’innocence de l’accusé, ce syndicat se sera ridiculisé et aura ridiculisé ces femmes de chambre.

La bataille du syndicalisme n’est pas celle de juger la culpabilité de personnes dans des procès privés, c’est une bataille pour le progrès social, une bataille entre salariés et patrons, entre organisations syndicales et patronales, entre syndicats et État. Ici, Unite-Here ne peut que perdre, son âme ou son image au choix, et s’affaiblir dans de futures batailles qui seraient elles totalement de son ressort.

Acte IV : comment le féminisme s’égare

Certaines organisations féministes ont saisi l’occasion de ce procès pour faire entendre leur voix. Prenant dès le départ le parti-pris de la culpabilité de l’accusé, elles ont construit un amalgame entre des luttes déjà anciennes et les images de la culpabilité médiatique abreuvant largement télés et journaux du monde. Pour les mêmes raisons qu’évoquées précédemment, c’est un détournement de combat qui ne peut qu’aboutir à l’affaiblissement ou au ridicule.

Si DSK est coupable le tribunal le condamnera. Dans ce cas, la justice aura montré de façon exemplaire qu’une personne, homme ou femme, ne peut abuser d’une autre, homme ou femme, sans être sévèrement puni. Il ne s’agit pas d’une lutte d’un sexe contre l’autre, mais bien d’une loi universelle s’appliquant à tous qui démontre de façon éclatante que la dignité et l’intégrité des personnes n’est subordonnée à aucune exception. C’est un combat commun et universel des hommes et des femmes.

Mais si DSK est reconnu innocent, alors ces organisations féministes auront fait beaucoup de mal à ce combat pour l’égalité car elles auront montré que leur combat fait peu de cas de la vérité et de la justice, que la fin justifie les moyens, que quels que soient les faits, l’homme est l’ennemi à abattre. La violence et l’injustice ne sont pas des combat de la gauche !

Epilogue

L’épilogue de cette tragédie n’est pas écrit, et à vrai dire il n’est pas exclus que ce soit en fait une farce grotesque tant les incohérences et les manipulations sont grandes, provoquant les interrogations publiques de personnes peu suspectes de connivence avec l’accusé, comme Christine Boutin ou Vladimir Poutine.

Coupable ou non, pour l’heure les gagnants sont peu nombreux mais bien identifiables. Si au niveau mondial leur victoire semble acquise pour plusieurs années, les choses sont bien moins claires en France. J’ose espérer que l’hypothèse du complot co-alimenté par certain en France se révèlera fausse, car dans le cas contraire nous serions dans une situation encore plus scandaleuse que l’affaire Dreyfus.

Une vision social-démocrate pour la politique étrangère de la France


En attendant que nous nous choisissions un leader qui portera nos couleurs en 2012, et pour combler un tant soit peu le peu d’échos (pour ne pas dire la pauvreté) des propositions en la matière des candidats déclarés, je vais prendre ma plume de blogueur citoyen pour dessiner les contours d’une politique étrangère vue par un militant social-démocrate.

Le bilan

Commençons donc par tracer un bilan de bientôt 10 années de gouvernement UMP. Que reste-t-il de saillants dans nos mémoires ?

Napoléon III capitule devant Bismark

En matière militaire, la réintégration de la France au sein de l’OTAN, notre enlisement en Afghanistan, et comme allégorie de l’ensemble le périple grotesque du Clemenceau ancien vaisseau amiral, fierté de la marine française. J’ai beau chercher quelques éléments à décharge, et j’aurais aimé pouvoir citer une évolution positive de l’action de l’armée française en Afrique par exemple en retenant l’épisode Bgabo, mais le pas est difficile à franchir.
En matière européenne, c’est là catastrophique. L’Europe n’existe plus que par son administration et sa monnaie, elle a été vidée de son élan créateur et n’a jamais réussi à être régénérée par une vitalité démocratique et citoyenne. Quel gâchis ! Chirac autant que Sarkozy n’ont jamais été capables de retisser des liens comparables à ceux qui unissaient Helmut Kohl et François Mitterrand. Pire, la France est redevenue le pays dont on se méfie. Il y a dans l’époque comme un parallèle entre Bismark / Merkel et Napoléon III / Sarkozy. Est-il encore temps d’éviter Sedan ?

Mais à mon sens, les plus gros dégâts sont à porter au discrédit personnel de Nicolas Sarkozy. Il est l’homme qui a permis à Poutine de gagner sa guerre en Ossetie, il est l’homme qui a rendu les plus grands honneurs de la République à Kadhafi et Assad, aujourd’hui plus que jamais despotes totalitaires tortionnaires de leurs peuples, celui qui ne comprend ni la révolution Tunisienne, ni celle d’Égypte. C’est encore l’homme grossier qui snobe l’ouverture du G20 alors que la France en reçoit la présidence. C’est aussi l’homme qui a réussi à nous fâcher avec le Mexique (encore un goût de Napoléon III) pour une question juridique qu’il a voulu utiliser à son profit.

Qu’oppose Nicolas Sarkozy à ce bilan ? Le sauvetage culotté mené par Cécilia Sarkozy au début de son mandat, et la grossesse de Carla Bruni exhibée au G8 de Deauville. Voilà une source de méditation.

Et le PS ?

Aurions-nous fait mieux ? Que pourrons-nous faire d’autre que d’être ballotés comme un fétus de paille sur le torrent mondial ? En bon social-démocrate je crois qu’il est possible de répondre à ces questions en partant d’une idée déjà fort ancienne puisqu’on la retrouve dans « La flamme et la cendre ». Il s’agit de la politique euro-méditerranéenne. Cette idée a tentée d’être reprise par Nicolas Sarkozy, mais sous sa direction cela n’a abouti qu’à une espèce de curieux et inutile club.

Il y a deux éléments fondamentaux au cœur de ce projet : la Méditerranée a longtemps été le cœur de la culture et du commerce européen. La Méditerranée a réuni les peuples, elle a irrigué la gloire des peuples, elle a été la richesse des peuples. Le projet euro-méditerranéen a pour ambition de recréer au troisième millénaire les conditions d’une renaissance unissant le bassin de la péninsule ibérique à la mer noire. En pratique cela signifie favoriser les échanges commerciaux du bassin, retisser le lien culturel qui unit tous ces pays, et se donner les moyens militaires pour résoudre, au nom de l’intérêt de tous et sur des valeurs méditerranéennes communes des conflits comme ceux du Maghreb. Ceci inclut également une vraie implication dans le conflit israëlo-palestinien. La gauche a trop longtemps démissionné devant ce conflit, partagée entre le soutien aux palestiniens et la résolution du problème de territorialité d’Israël. Il me paraît faux autant que lâche de considérer que le temps finira à lui seul par arranger les choses. On peut le voir soit de façon mystique et citer les prophètes, soit de façon rationnelle en constatant que le temps augmente inexorablement les moyens de destruction, mais en l’état, si l’on continue ainsi, la seule issue est la mort symbolisée par les prophéties de destruction de Jérusalem. Il paraîtra sans doute facile de donner son avis du fond de la Bretagne sur un conflit plus que millénaire, mais la seule issue que je vois est de créer les conditions d’un seul état confédéral israëlo-palestinien. Ceci a peut-être une chance de marcher si c’est appuyé par la reconstruction d’une identité méditerranéenne partageant les mêmes valeurs, dont la démocratie appuyée par une force de police méditerranéenne.

Enfin je n’ignore pas que l’Europe ne se limite pas à sa mer du sud. Il me paraît important de construire le pendant au nord en renouant cette fois avec l’histoire de la Hanse, ce qui permet alors de faire le lien avec le voisin russe. Le projet Hanse-Méditerranée doit à mon sens soutenir la politique internationale Française en attendant d’avoir recouvré assez d’honneur et de crédit pour retrouver notre place sur la tribune mondiale.

Conclusion

Réflexions sans doutes trop courtes et trop rapides publiées sur le blog d’un citoyen anonyme. Il ne tient qu’aux candidats de 2012 de faire plus et mieux, de dépasser les cris de la cours de récréation et de projeter une vision d’avenir qui redonne à la France sa place dans le concert international. Commençons par l’Europe, et lorsque ce sera fait, le monde nous admirera et nous écoutera à nouveau.

L’honneur socdem et la fierté de la France


À l’évidence, 2011 ne manquera pas d’inspirer tragédiens et romanciers. Quatre révolutions autour du bassin méditerranéen, la Grèce en quasi faillite, le Portugal, l’Espagne et sans doute l’Italie et la France aspirés à terme dans une spirale de dislocation financière. Et en France, les contre-coups de la déflagration Strauss-Kahn : il n’est pas sûr que Dominique soit coupable des accusations portées contre lui, mais à l’évidence l’onde de choc est arrivée dans les salons parisiens du pouvoir si l’on en juge par l’affaire Tron et la dénonciation de Luc Ferry.

Est-ce juste un hasard ? Certains répondront que lorsque des événements improbables se déroulent simultanément, le hasard n’est pas de la partie. Qu’est-ce donc alors ?

La fin d’un système il me semble. Les systèmes politiques méditerranéens donnent tous les signes de fin de cycle. Défiance des peuples et rejet du pouvoir, aristocraties politico-financières perdant le sens des échelles de richesse et de sa répartition, acceptation d’écarts à la loi pour ces mêmes élites qui par ailleurs n’en méritent que de plus en plus rarement le nom, perte de l’intérêt général et du destin commun. Il est à noter que le premier à tomber n’a pas été Berlusconi pour ses affaires de mœurs, ou Sarkozy pour son incapacité à incarner la fonction présidentielle et à représenter la France, mais DSK l’un des très rares justement à être reconnu mondialement pour ses capacités et ses résultats dans la réforme, pour son combat cherchant à remettre le social au niveau des impératifs économiques. Depuis qu’il s’est retrouvé prisonnier à New York, la dislocation s’est accélérée : plus personne pour stopper le dépeçage grec, plus personne pour empêcher la reprise en main du FMI par les groupes financiers appuyant la candidature de l’une des leurs en la personne de Christine Lagarde (elle a fait une très grande partie de sa carrière dans l’un de ces groupes).
Le cas de cette dernière est d’ailleurs très intéressant : elle aussi est prise dans un maelström judiciaire, tempête d’ailleurs beaucoup plus fondée que les accusations contre Georges Tron car, à la différence de ce dernier et sans préjuger des faits et de leurs conséquences, l’accusation portée contre Lagarde n’est pas parole contre parole, mais issue d’une procédure de contrôle menée par la cours des comptes et relayée par le parlement. C’est la République qui accuse Christine Lagarde !

Comment sortir de cette fin de cycle ? D’abord en en accélérant le dénouement. J’invite chacun et chacune à libérer sa parole, mais aussi à le faire sans haine ni esprit de revanche. Contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, la déliquescence des mœurs du pouvoir n’est pas une question de machisme (il faut vraiment être naïf ou partisan pour croire qu’une femme de pouvoir ne peut être qu’une sainte – on se rappellera par exemple l’empire Ottoman lorsqu’il était dirigé par les femmes), mais une question d’affaiblissement des organes de contrôle et de démission de l’esprit citoyen. Indignez-vous, indignons-nous ! Mais surtout arrêtons de nous comporter comme tous ces jeunes dont l’indignation consiste à être « contre » et à ne pas croire qu’il y a au sein des partis un souffle et une force suffisante pour renverser la table et monter sur le char.

Ensuite en tenant compte du fait que la République est soumise à de nouvelles règles d’information, qu’on ne peut plus avoir des procédures judiciaires napoléoniennes lorsque twitter ou dailymotion sont en mesure de créer les conditions d’un procès sans règle devant l’agora. Je l’ai écrit et je le redis, cette nouvelle donne de l’information immédiate et universelle pose avec force les conditions et la nécessité de nouvelles dispositions constitutionnelles. Les femmes et les hommes politiques sont faillibles, ce qui n’est pas grave si les dispositions nécessaires sont mises en place.

Enfin, il faut se préparer à crier « dégage » au pouvoir en place certes, mais aussi à tous ceux qui veulent ou croient pouvoir maintenir ce système vivant. J’espère simplement que personne n’aura besoin de s’immoler pour cela. Et je crois qu’il est de l’honneur des sociaux-démocrates en particulier, de faire sonner le « démocrate » bien haut pour que la France puisse à nouveau être fière de montrer son visage au monde.