Triste symbole d’une fin d’année qui s’achève sur la pendaison de Hussein.
Cet homme fut un grand criminel envers son peuple et les peuples voisins et il fallait que justice soit rendue. Il a été pendu, mais justice n’a pas été rendue.
La justice ne se limite pas aux apparences d’un tribunal réunissant juges et avocats, accusés et témoins. Elle se nourrit d’un droit reconnu légitimement, en l’occurrence par le peuple irakien mais également pas la communauté internationale, puisque les crimes ont été commis par un président en exercice. A qui peut-on faire croire que le droit irakien tel qu’il a été dit par ce tribunal est légitime et indépendant ? A qui peut-on faire croire qu’un tribunal encadré par une armée étrangère est plus légitime que le Tribunal Pénal International ?
Ce procès manqué semble de plus accumuler les bévues. En pendant le dictateur irakien à la veille de la fête musulmane du sacrifice, on transforme symboliquement un bourreau en victime. En condamnant à mort un homme, on abaisse l’idéal de justice à une simple vengeance, qui plus est d’un président impérialiste symbole d’une culture occidentale honnie. Cette pendaison humilie l’orient autant que l’occident et elle renforce les antagonismes.
Et tout cela pour quoi ?