Plus de deux millions de personnes se sont déplacées pour faire un choix libre, ouvert et sincère à la primaire de la gauche. Tous les électeurs et candidats qui se reconnaissaient dans les valeurs et combats de gauche pouvaient y participer. La campagne s’est bien déroulée, le scrutin n’a pas été entaché de contestation et les résultats ont été clairs.
Lorsque l’on est attaché à l’idée de démocratie, je crois que l’on peut légitiment s’enorgueillir d’un tel processus, quel que soit la couleur politique des organisateurs.
Le principe des primaires est cependant contesté et les contestataires s’appuient sur la calamiteuse campagne en cours pour appuyer leur démonstration. Ceci est dans le meilleur des cas une profonde erreur de raisonnement.
Si aujourd’hui nous assistons à une dislocation de la pensée politique ce n’est pas à cause d’une déficience citoyenne ou d’un vice de la démocratie mais bien à cause de la perversion de la Vème République qui a fini par aboutir à donner l’impression de ne plus être en mesure de présenter un personnel politique globalement jugé honnête à titre privé et intègre sur le plan idéologique.
La couleur d’une personnalité politique relève plus aujourd’hui d’un choix de module optionnel fait à sciences po que de l’expression des valeurs profondes qui construisent chaque citoyen et donc devraient construire un élu. Non un citoyen n’est pas le fruit du relativisme ambiant et tout n’est pas dans tout. Nous pouvons être conservateur ou réformateur, nous pouvons préférer un chemin collectif à un chemin individuel, nous pouvons préférer la liberté à l’autoritarisme, nous pouvons donner la priorité à l’État plutôt qu’à l’entreprise, nous pouvons préférer la valeur des choses plutôt que l’argent, nous pouvons privilégier l’égalité aux privilèges d’une minorité et tant de choses encore. Nous faisons des choix de vie personnels qui participent à la construction la communauté nationale et nous attendons que la République soit le reflet de cette communauté.
C’est pourquoi, en démocratie, nous affirmons que toutes ces valeurs qui nous construisent doivent être traduites dans la politique du pays dans lequel nous vivons. Le peuple est souverain et nul n’a le droit de lui contester son choix. Le faire revient à s’auto-proclamer au-dessus du pouvoir du peuple et on constate une tendance lourde dans cette élection pour remplacer la démocratie soit par une aristocratie soit par un régime autoritaire.
Le parti socialiste, comme la société, subit une violente crise de mutation. Au sein de notre section du pays d’Iroise nous avons toujours fait le choix de rester en connexion forte avec les sympathisants et citoyens du territoire, parfois même en devant lutter contre certaines tentations non démocratiques qui se manifestent si fortement aujourd’hui. Nous condamnons sans faiblesse ni outrance toutes les actions qui visent à éviter, nier ou invalider les choix démocratiques. Les citoyens de gauche ont voté avec force et choisi un candidat, et au-delà du soutient de Benoît Hamon, c’est le principe même de la démocratie que nous défendons par ce soutient.
Le vrai danger aujourd’hui n’est pas de porter l’extrême droite au gouvernement, mais d’abandonner et de trahir la démocratie ce qui aboutirait à la fois à cette élection d’extrême droite et à la destruction de qui sont les Français et de ce qui a construit la France. Les socialistes du pays d’Iroise se battront contre ceux qui veulent tuer la démocratie.
Démocratie j’écris ton nom et je me bats pour toi avec mon vote !