L’émission 7 à 8 de TF1 dimanche a déclenché nombre de réactions indignées, se focalisant plus sur la forme (fallait-il ou pas diffuser ce reportage) et sur l’émotion (souvent légitime) que sur le fond.
Ce reportage n’ajoute rien à ce que nous connaissions de Merah, jeune à la dérive récupéré par des terroristes qui lui ont fourni l’illusion d’exister à travers une mission de destruction aussi vaine qu’ignoble.
Par contre, il donne un début de réponse aux interrogations que nous avions pointées en mars dernier sur ce blog. Merah était effectivement connu et suivi par la DCRI et la vraie question est de savoir si les services de renseignement ont été incroyablement négligents ou incompétents ou s’ils ont cru pouvoir utiliser Merah alors que celui-ci échappait totalement à leur contrôle. Dans tous les cas, il semble bien y avoir eu une faute que l’enquête semblait tarder à établir. Au moins sur ce point, le reportage de TF1 semble avoir été utile.
Mais les questions sur la responsabilité de l’équipe du RAID, sur le juge, sur Claude Guéant restent posées, avec deux questions supplémentaires aujourd’hui, comment les documents de l’enquête ont-ils fuités et dans quel but ?
Des services de l’État semblent avoir dysfonctionné dans cette affaire de terrorisme. L’enquête semblait avancer bien lentement et même si la forme est discutable, des journalistes ont dans cette histoire fait avancer la diffusion d’une part de la vérité. Cette vérité semble de moins en moins flatteuse, raison de plus pour avancer vite et sans faiblir pour en tirer rapidement les conséquences.
Un Merah c’était déjà de trop, tout doit être fait pour que cela ne se reproduise pas.