Laissez-moi vous raconter une histoire, de pure fiction bien sûr. Cela se passe dans un lointain pays ensoleillé où la brise marine fleure bon le romarin et la lavande, un pays où un peuple débonnaire aime à chanter sous les oliviers. En ce pays vit le roi Marius.
Dans ce pays, les mœurs politiques locales ne sont ni pires ni meilleures qu’ailleurs, mais l’on s’accommode très bien que la tradition et l’affection remplacent la raison et la lettre démocratique. C’est ainsi et tout le monde s’en trouvait bien, les velléités révolutionnaires dépassant rarement le comptoir du café du village.
Or il advint un jour que ce petit royaume qui vivait tranquillement au milieu du monde, attira l’attention des royaumes environnants, à cause d’un éclat de voix emporté trop loin par le mistral et qui arriva à des oreilles peu habituées aux subtilités du verbe local. Dès lors, une étrange maladie s’empara de chacun : celle de la confusion.
Puisatière, la reine du monde extérieur se vit obligée, par respect des principes, de lever des troupes pour aller croiser le fer avec celui qui bafouait ces mêmes principes ; ce faisant, Puisatière se retrouvait elle-même à violer les principes qui l’incitaient à ne pas aller contre la volonté du peuple, peuple qui se mit du coup à soutenir, par émotion, celui qui lui-même les bafouait. Tour à tour et de façon circulaire, chacun se mettait à bafouer l’autre, à se renier.
Puis, sans que personne ne lui ait rien demandé, Boulangère, la reine d’un autre royaume, se mis à voler au secours du roi Marius. Ce faisait, elle se mis à violer ses propres principes en combattant Fanny, la chef des troupes envoyées pour combattre Marius et restaurer l’ordre et la probité, Fanny qui l’avait soutenue jadis dans son combat contre tout ce que représentait Marius. Fanny se retrouvait trahie par Boulangère qui se trahissait elle-même. Boulangère faisant cela par peur que Puisatière ne lui vole à jamais la vedette du grand théatre des ombres.
Et pour parachever le tout, le grand maître de l’ombre, le Schpountz, s’invita à la grande fête de la confusion en essayant de faire changer la direction du mistral. Aidé par son ingénieur de l’orientation des vents, Dubuisson, il tenta bien maladroitement de désabiller Fanny pour habiller Marius, en espérant que cela réchaufferait Boulangère et donc enrhumerait Puisatière.
Reste que dans cette grande farce de la confusion, du trouble de l’identité et des valeurs, les seuls qui sont assurément perdants sont les anonymes du petit peuple du village. Pourtant, il se murmure qu’une solution est possible, qu’elle est simple, sans larme ni douleur. Si Marius demandait à César de prendre sa place, Fanny pourrait le soutenir sans que personne ne perdre la face, César pouvant alors continuer à être aimé, Fanny respectée, l’honneur, les principes, la probité et l’avenir du petit royaume et de son peuple étant sauvegardés.
1.
EXCELLENT……
Comment by sélène — 20 February 2010 @ 3:07 pm
2.
Quelques feuilles du livre de Freche : http://www.midilibre.com/articles/2010/02/20/A-LA-UNE-Les-bonnes-feuilles-du-livre-de-Georges-Freche-1119988.php5
Comment by Bloggy Bag — 20 February 2010 @ 7:02 pm
3.
Je ne vois pas ce que vient faire Boulangère là-dedans? A part te faire fantasmer…
Comment by Asse42 — 21 February 2010 @ 2:01 am
4.
Boulangère n’a rien à y faire, et pourtant elle est plus que présente.
Comment by Bloggy Bag — 21 February 2010 @ 4:23 pm