L’Europe, ici et maintenant

Elections européennes

Les élections européennes approchent et je me dis que ce devrait être un moment, non de joie vue la situation économique, mais au moins de mobilisation couteau entre les dents pour sauter à la tribune, mobiliser les Français, affirmer haut et fort que nous sommes là pour nous battre pour notre avenir, face à l’ouragan.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous n’en sommes pas encore là.

Certes, ces élections partent avec un certain handicap. D’abord celui d’un scrutin qui réussit à n’avoir ni caractère européen (chaque pays vote chez lui même si certains candidats ont un accent), ni national (huit zones géographiques), ni régional et encore moins local. Comme si cela ne suffisait pas, les listes ont été constituées par des punis (voir le cas Dati), des parachutés et des tours de bonneteau pour caser les copains, les minorités à rendre visible, les prix à payer la paix dans les ménages et pas mal d’autres choses, dont parfois, l’intérêt affiché de bons candidats pour le poste (je me limiterai à citer Catherine Trautmann puisque c’est une régionale de l’étape strasbourgeoise). Et pour colorer encore un peu ce tableau, les listes socialistes sont le résultat de la recette du quatre quarts qui a pourtant montré combien il était lourd à digérer.
Dans cette élection il y a les citoyens et le parlement, et entre les deux un abîme.

Autre handicap, cette fois socialo-socialiste, la dernière fois que le PS a eu à s’exprimer sur l’Europe, ce fut un gadin magistral. Pas d’excuse à chercher, nous nous sommes plantés et avons planté l’Europe : dont acte inutile de pleurer sur le passé mais souvenons-nous pour que cela ne se reproduise plus jamais !

Ce préambule étant posé, j’aimerais quand même savoir pourquoi les socialistes partent au combat la queue entre les jambes. Si mes souvenirs sont bons, depuis la défaite présidentielle, nous avons largement redressé la barre électorale. Si j’en crois les dernières manifestations et journées d’action, le PS a retrouvé le chemin qui mène aux français et ces derniers ont été heureux d’enfin nous revoir à leurs côtés. Si j’en crois l’évolution économique, l’analyse social-démocrate est largement plébiscitée par les faits contre les erreurs historiques tant du marxisme que de l’ultra-libéralisme. Parallèlement, la politique catastrophique du gouvernement Sarkozy est clairement maintenant un échec total qui ne peut décemment pas prendre la crise pour alibis.

Alors, de qui sommes-nous censés avoir peur ? D’une alliance mélucho-pététesque qui n’aurait aucun moyen de peser à Strasbourg si ce n’est, comme pour la taxe Tobin, voter contre leurs propres objectifs puisqu’ils sont d’abord le parti de l’anti-tout. D’une droite en situation d’échec économique sans précédent ? D’un Bayrou certes européen mais toujours à la recherche d’une place politique ? D’un Cohn-Bendit dont on ne sait s’il est à la recherche des verts ou d’un amphi lui rappelant sa jeunesse perdue ? A part de lui-même, je ne vois pas bien de quoi aurait peur le PS.

Elections européennes PSE

Serions-nous alors en panne d’idéal, de symbole, de programme ? Non, car jamais les socialistes européens n’ont été aussi cohérents, aussi clairs : il suffit de faire connaître le manifeste du parti socialiste européen pour le démontrer. Un texte européen unique pour un programme européen : qui dit mieux ?

Serions-nous en panne d’arguments ? Alors, regardons les moments que nous vivons et comparons-les à notre histoire. 1929-2009 : 80 années d’écart pour les deux crises les plus terribles de l’histoire contemporaine. 1929 a conduit au repli nationaliste, au rejet des autres, aux gouvernements fascistes, puis à la guerre mondiale. En 2009 nous avons l’occasion d’affirmer notre volonté de coopération internationale, d’intégration des autres, de renforcement démocratique, de régulation pacifique du monde. Nos valeurs ont un poids particulier pour cette élection parce que la période est plus que particulière. Ne rejouons pas 1929, osons défendre nos valeurs humanistes, internationalistes, progressistes. Refusons la vision européenne de la droite, l’Europe des nations, l’Europe individualiste, libérale et égoïste, repliée sur chacun de ses États : à partir de 1929 cette vision a lentement conduit au pire !

Elections européennes

Alors, sautons couteau entre les dents à la tribune, mobilisons les Français, affirmons haut et fort que nous sommes là pour nous battre pour notre avenir, face à l’ouragan.

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