Nico La Poisse entraîne la droite au fond du trou

Victorin Lurel PS

Beaucoup a déjà été dit hier et aujourd’hui sur ce premier tour des régionales. Je n’y ajouterai que quelques remarques et une mise en perspective pour cette semaine.

D’abord les remarques. Je suis assez étonné du peu de commentaires sur l’élection quasi triomphale de Victorin Lurel en Guadeloupe. Plus de 56% des voix au premier tour, pardon, mais chapeau bas Victorin ! Marie-Luce Penchard sait désormais à qui s’adresser pour prendre les leçons républicaines qui lui manquent !
Pas mal non plus (et tout aussi discret dans les médias), le score en Midi-Pyrénées où la liste PS de Martin Malvy a fait presque 41%.
En tout, si j’ai bien compté, les listes PS dépassent les 35% dans 8 régions (dont la Bretagne).
Le PS était exsangue après la présidentielle de 2007 suivie du calamiteux congrès de Reims, KO après les européennes, le voilà à nouveau debout et prêt à servir les Français pour ces régionales. Cela me plaît bien car c’est d’abord avec ses électeurs que l’on peut construire quelque chose de solide pour l’avenir, pas avec un jeu de taquin politique.

L’abstention ensuite. L’UMP hier soir, François Fillon en tête, s’est raccroché à cela comme les marins de la Méduse à leur radeau après leur naufrage (le score de l’UMP seul avoisine 20% seulement si l’on retire le nouveau centre, De Villiers, Bockel, les libéraux et les chasseurs !), en expliquant bien sûr que la responsabilité en incombait d’abord aux équipes régionales sortantes. La bonne blague, Sarkofillon assume décidément mal ses échecs !
Les Corses en allant voter à plus de 62% l’auraient-ils fait parce qu’ils jugeaient bonne et motivante l’équipe sortante ? Manifestement, avec un score UMP encore plus faible qu’au niveau national (21,3%), ce n’est pas le cas.
Et sur le continent, le meilleur taux de participation (la Franche-Comté et ses plus de 51%) correspond à un score du PS régional équivalent au score national. L’argument de l’UMP apparaît plus comme un déni de réalité à la limite de l’arrogance vis-à-vis des électeurs : ils ne sont pas allés voter parce… qu’ils ne le voulaient pas et eux-seuls savent pourquoi, même si on se doute qu’il s’agit d’une forme de protestation. Que l’on ne parle pas à leur place (mais qu’ils n’hésitent pas à s’exprimer !).

Le score du FN. Beaucoup de mes camarades s’en émeuvent, je me contenterai de ne pas être très étonné : il existe bel et bien une France qui ne s’aime pas beaucoup et qui aime encore moins les autres, qui vit de fantasmes et de peurs. Sarkozy a voulu capter cette France en la flattant avec une pièce de théâtre écrite à quatre mains avec Besson le traître, ignorant par là-même que ce n’est pas parce que l’on est mû par de mauvaises émotions que l’on est un con. Cet électorat a donc laissé la mauvaise copie et la mauvaise pièce pour revenir à ses vieilles gloires et à ses classiques.
Donc camarades, il nous faudra encore travailler longtemps pour que la France soit totalement une terre humaniste de lumière et de générosité, une France sure de ses valeurs, qui n’a pas peur d’elle-même, qui a confiance en elle-même.

Les perspectives. A-t-on plié cette élection ? Non, mille fois non (sauf pour Victorin) ! Nous pouvons légitimement être satisfaits, mais certes pas joyeux et encore moins fanfarons. Le problème est moins de convaincre de l’échec de la droite Sarkozyste que de convaincre de notre capacité à faire plus et mieux. Les électeurs nous ont envoyé un solide encouragement, mais il va falloir continuer à être bons, inventifs, continuer sur la voie de la refondation (et l’affaire du Languedoc Roussillon montre que cela ne sera pas simple, comme certains égarements du côté de la Guyane), continuer sans relâche à reconstruire l’unité de ce parti, continuer à insuffler l’air citoyen et frais de la nouveauté par tous les moyens possibles, à commencer par internet.

Rendez-vous dimanche !

Une réflexion sur « Nico La Poisse entraîne la droite au fond du trou »

  1. 1.

    Vous ne parlez pas de la Bretagne où JY Le Drian n’a pas voulu/réussi la fusion des listes PS/EE, est-ce le problème du futur aéroport qui a fait capoter cette histoire ou autre chose?
    Vous avez raison et Aiglon dit la même chose que le triomphalisme ne sera de mise que dimanche soir prochain, mais je serais plus enclin à la modestie car avec l’abstention contastée, en nombre de voix toute la classe politique est perdante, donc même si le PS gagne cette fois il va y avoir un travail gigantesque à produire pour redonner l’envie aux électeurs de retrouver le chemin des urnes et cela est valable pour tous les partis.

    Comment by Le Passant — 16 March 2010 @ 12:32 pm
    2.

    Là, ce n’est plus moi qui le dit, mais l’UMP : http://www.lepost.fr/article/2010/03/16/1990451_sarkozy-pilonne-a-l-ump.html

    Comment by bloggy bag — 16 March 2010 @ 3:49 pm
    3.

    La réponse de Jean-Yves Le Drian est la suivante (http://prod.jyld.v2.eurorscg.customers.artful.net/jyld2010/uploads/fichierclient/file/Communiqu%C3%A9%2015%20mars%202010.pdf):

    “Ensemble, mobilisons-nous pour faire la Bretagne solidaire, créative et responsable
    Dimanche dernier, les bretonnes et les bretons ont porté en tête la liste « La Bretagne solidaire, créative et responsable ».
    C’est à la fois la reconnaissance de notre bilan, de notre action des six années passées, d’une méthode ouverte et participative au service de la Bretagne, et un soutien fort au projet que nous proposons.
    Au lendemain du premier tour, prenant connaissance des résultats, nous avons fait plusieurs
    propositions et cherché jusqu’au bout les bases d’un accord avec les forces régionalistes et écologistes.
    Après une journée de négociations au niveau local et national, force est de constater qu’à regret ces discussions n’ont pas permis d’aboutir.
    Notre dernière proposition a été de 10 candidats en position éligible soit l’équivalent d’une représentation de 12% des sièges. Et de trois élus en situation de responsabilité, soit 13,6 % de l’exécutif.
    Ceci portant dans la future assemblée le nombre d’élus régionalistes et écologistes à 16 contre 10 aujourd’hui, en prenant en compte les élus de Bretagne Ecologie, soit 60% d’augmentation.
    L’exigence d’Europe Ecologie étant de 14 places éligibles soit l’équivalent d’un score de 23% des suffrages exprimés.
    Dimanche prochain, la victoire devra être très claire pour envoyer un message sans équivoque à la droite sarkozyste.
    Ainsi, après l’élan du premier tour, notre ambition pour le second reste le rassemblement le plus large possible des forces de progrès, régionalistes et écologistes.
    « A vouloir trop, on perd tout »”

    Comment by bloggy bag — 16 March 2010 @ 3:53 pm

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