Après ce premier tour d’élections municipales et cantonales, la gauche peut être satisfaite d’une bonne victoire d’étape, mais ne peut pas se glorifier d’un élan irrésistible et encore moins se réclamer d’une large sanction assénée au gouvernement, les élections au premier tour de certains ministres ou secrétaires d’état en étant la meilleure preuve. En gros, si la droite médiatique a été sanctionnée (et le silence sarkozien est éloquent), le vote des municipales a quand même gardé son caractère de proximité (les cantonales elles, moins compréhensibles pour le quidam, ont eut un caractère plus national et amplifient le bon résultat de la gauche).
Est-ce surprenant ? Non, je ne le crois pas. Depuis la primaire socialiste, on sait que le pays aspire à être gouverné à gauche, mais depuis cette même primaire, on sait que le PS n’a ni leader incontesté, ni même une direction porteuse d’un projet, d’un espoir, d’une dynamique en phase avec l’attente des français. La gauche a les jambes et les bras pour aller à la bataille et les gagner, mais elle n’a pas encore de tête pour gagner la guerre. Si la tendance électorale est confirmée au second tour dimanche prochain, le PS aura cependant reçu des français à la fois un soutien marqué, et une exigence pour en finir enfin avec une idée de la politique qui se limite aux effets de manche et au marketing de la politique yaourt. Ces derniers mois ont montré que les militants socialistes pouvaient ouvrir de nouvelles voies d’avenir (voir les travaux du manifeste social-démocrate) autant qu’ils étaient porteurs d’une force combative intacte (voir le redressement opéré juste après la présidentielle avec la législative, et tous les mini-combats qui ont contré plusieurs fois les dérives sarkozystes comme avec la bataille contre l’identification aux meurtres nazis par les enfants). Le PS est mûr pour son congrès et seules les ambitions personnelles peuvent maintenant le faire capoter, ce qui signifierait probablement son explosion. Enfin, que dire des alliés traditionnels du PS. Les verts confirment leur effacement du paysage politique, ce qui devrait être effectif lorsque la refondation aura inclus clairement et puissamment les rapports entre les sociétés et les écosystèmes dans son corpus idéologique. Quant au PC, il résiste finalement assez bien, confirmant qu’il existe bien une demande électorale pour une gauche radicale de gouvernement.
Une bonne victoire d’étape, continuons…