Article 4
Le progrès, synonyme d’amélioration de la vie humaine, est une valeur fondamentale pour les socialistes. Ils pensent que l’exercice de la raison doit être accessible à tous, acceptable par tous, applicable à tout. Ils promeuvent la connaissance, l’éducation, la recherche, la culture. Ils veulent mettre les avancées scientifiques et technologiques au service des hommes et de la planète. L’expansion technologique, le développement des nano et biotechnologies, l’ingénierie génétique posent des questions essentielles pour l’avenir de l’humanité. Le mérite du principe de précaution est de permettre de faire des choix collectifs, à travers l’arbitrage des choix politiques, qui subordonnent l’acceptabilité des risques, inséparables du développement de la science, à l’utilité des innovations et à la légitimité de leur utilisation. Le progrès économique et social ne peut plus être apprécié à l’aune de la seule croissance de la production marchande, mais doit l’être à l’aide des indicateurs reflétant la qualité effective des conditions d’existence et de travail des individus.
Article délicat car faisant référence à des bases scientifiques non stabilisées. On notera d’abord la difficulté qui se cache derrière la distinction entre technologie et biotechnologie. C’est à la fois la même chose (de « l’ingénierie ») et c’est très différent (monde du vivant et du non-vivant). Posent-elles les mêmes problèmes ? Difficile de répondre formellement, mais on pourra noter que, par exemple, si les brevets technologiques ne posent pas de problèmes particuliers, il n’en va pas de même pour la brevabilité du vivant. A titre personnel, je suis opposé à la brevabilité du vivant (ADN, ARN en attendant de mieux pouvoir définir ce que sont les briques de base du vivant).
Je réaffirme par ailleurs mon opposition au « principe de précaution » qui est un non-sens autant qu’une lâcheté politique. Du moment où le « non-faire » n’existe pas dans un système tel que nos sociétés et les écosystèmes, se retrancher derrière un « je ne fait rien au non du principe de précaution » est absurde. Face à un choix aux conséquences incertaines, le politique a le devoir de « faire » et d’assumer d’éventuelles erreurs. Son choix sera justifié par les connaissances scientifiques autant que l’éthique et la morale. Plutôt que de principe de précaution, je parlerais de responsabilité devant l’avenir.