Buzz ou appel au secours ?

Dominique Strauss-Kahn

Il y a des rumeurs qui ont la vie dure et celle qui annonce Dominique Strauss-Kahn à la tête d’un gouvernement d’union nationale en fait partie. Sous une forme ou une autre, on la retrouve aussi bien sur le point, ouest-france, le Figaro, lepost.fr, politique.info, et même sur canal Jimmy, et la liste n’est pas exhaustive.

Ce qui est intéressant, c’est qu’en fonction des sources, les motivations sont annoncées comme différentes : lorsque cela est supposé venir de l’Elysée, il s’agirait d’une machiavélique diversion, lorsque l’info est remontée par la coalition des antis-tout, il s’agit d’une preuve de la collusion de la gauche et de la droite appelée aimablement umps.

A la rigueur, pendant le G20, cela aurait pu passer pour une récupération gros-sabots du succès personnel de DSK à ce sommet, mais le G20 est maintenant bien loin.

Comme je suis un gros naïf, je me demande si cela ne serait pas tout simplement l’expression d’un double appel au secours. Appel au secours pour un gouvernement d’union nationale capable d’en finir d’une part avec ce gouvernement qui a tout raté depuis son arrivée et pour en mettre un en place capable d’enfin prendre la mesure des problèmes et accessoirement renvoyer Nicolas Sarkozy inaugurer les chrysanthèmes, une des rares activités où il ne risque pas de faire passer la France pour un peuple sans honneur, sans grandeur, avide et petit bras.

Appel au secours d’autre part, d’hommes et de femmes reconnus pour leurs compétences, respectés internationalement, compétents dans leur domaine et capables de piloter le navire France dans la tempête actuelle en bonne intelligence avec les autres États (tout ce qu’a raté jusqu’ici Nicolas Sarkozy).

Certes les gouvernements d’union nationale ne sont guère dans les habitudes françaises (c’est d’ailleurs un des arguments de DSK pour rejeter l’idée de sa nomination au poste de 1er ministre), mais nous ne sommes pas dans une période très habituelle et contrairement à Dominique, je pense moi que la nécessité fait loi et qu’un tel gouvernement aurait réellement un sens, même si je préfèrerais que le directeur du FMI finisse les réformes qu’il a commencé à mettre en place (ceci dit, je ne suis pas sûr qu’il ait le temps de passer prendre le café pour discuter de mon avis éclairé…).

Ce devrait d’abord être un gouvernement dont les bases seraient social-démocrates, seule idéologie ayant un tant soit peu résisté au tsunami actuel et surtout idéologie mettant en avant le contrat et le dialogue, éléments indispensables dans une telle période.

Les acteurs de ce gouvernement devraient d’abord être nommés sur leurs compétences, leur parcours, leur sens du devoir et de l’État (évidences si rares tant on a quelques difficultés à retrouver des exemples ces dernières années…).

Ce gouvernement devrait regrouper les tendances politiques majeures du paysage politique (gauche de gouvernement, centre, et droite républicaine).

Enfin, le mandat de ce gouvernement devrait préparer à de nouvelles élections dont l’un des enjeux serait de passer à la VIème République, la cinquième étant clairement arrivée à une impasse dont les dysfonctionnements sont préjudiciables aussi bien aux citoyens qu’à la place de la France au plan international.

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