Les symboles d’une fin de campagne

Europe

Nous voici au bout de la semaine et de la campagne des européennes. Étrange campagne en vérité.

L’ump a surtout eu le soucis de ne faire qu’un service minimum. Vous souvenez-vous d’un message de leur part ? Tout au plus se souvient-on de Rachida Dati dans un état second devant les jeunes UMP ou ces derniers jours de Barnier achetant aux agriculteurs le droit de ne pas mettre le souk, ce qui serait préjudiciable à son élection à un siège qu’il n’occupera vraissemblablement que peu de temps puisque son ambition est d’avoir un poste de commissaire.

Le FN nous a fait du Le Pen vieillissant mais à regarder les résultats des pays bas, on a toutes les chances de les voir en très bonne place dimanche. Et oui, l’extrême droite ne pèse pas grand chose, mais ils savent se mobiliser et quand on pèse 5% dans une élection avec une abstention à plus de 60%, cela fait mal. Restez chez vous dimanche braves gens, Jean-Marie passera boire le café en fin d’après-midi…

Bayrou et le Modem : ni plus ni mois qu’égal à lui-même. Ils feront sans doute leur score habituel ce qui est plutôt bien pour un parti qui tient plus du concept que de la réalité. On regrettera tout de même que l’affable Bayrou soit tombé en cette fin de campagne dans les effets de manches de l’agitation médiatique stérile. Cela n’a-t-il déjà pas fait assez de mal en 2007 ?

Le front des antis, une fois encore, n’est en mesure que de plomber la gauche. Emietté, au message revendicatif mais dont on ne voit pas l’objectif constructif, son score ne servira qu’à faire passer la majorité relative de gauche qui se dessine en une minorité de sièges, au profit de Sarkozy en France, de Barroso en Europe.

Les écologistes version Cohn-Bendit nous proposent un retour à des scores non négligeables. Est-ce étonnant à l’heure du changement climatique ? Dommage que le PS ne se soit pas battu sur ce sujet en particulier, qu’il n’ait pas montré quel est le chemin parcouru depuis la présidentielle.

Oui, le PS enfin. Le parti n’a pas fait une mauvaise campagne en soit, mais il n’a tout simplement pas fait assez campagne, paralysé qu’il est par les scories de la présidentielle qui n’en finit pas de finir. L’agonie est encore plus pénible que le post-mitterrandisme ! J’ai parfois l’impression que le parti a peur de gagner dimanche, peur d’aller chercher les quelques points qui le séparent de l’ump. Dimanche, la gauche aura très probablement une majorité pour elle. Mais cette majorité étant morcellée et couplée à un mode de scrutin tellement particulier, que l’on risque bien d’entendre l’ump claironner sa satisfaction alors que les 3/4 des français auront exprimé un refus cinglant de leur politique.

La proximité de l’anniversaire du 6 juin m’inspire une réflexion amusée. C’est un peu comme si la France, sous le joug d’un libéralisme qui l’a menée à la catastrophe actuelle, savait que les libérateurs allaient débarquer mais qu’ils n’avaient plus assez d’instinct de survie ou de volonté de vaincre, pour en finir avec un système qu’ils condamnent. Obama a vaincu Bush, les Démocrates ont vaincu les ultra-libéraux républicains, ils ont réalisé une révolution intellectuelle incroyable (jugeons-en par exemple avec la nationalisation de GM), ils nous ont montré que cela pouvait être fait, et pourtant certains hésitent encore à faire juste un petit geste : mettre le bon bulletin dans l’urne.

Dimanche, les sondages annoncent que le vent de libération arrivera de Bretagne. Il ne tient qu’à vous que ce vent soit assez fort pour souffler sur toute la France.

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