L’été va tant bien que mal marquer une pause dans le débat politique, et après la pause viendra le temps de la montée en puissance du grand marathon qui nous amènera en 2012.
Depuis ces dernières semaines, nombre d’initiatives voient le jour, individuelles autant que collectives, venant d’anonymes autant que d’élus du PS socdem (Christophe SIRUGUE, Maire de Chalon-sur-Saône, député de Saône-et-Loire, Benjamin GRIVEAUX, conseiller général de Saône-et-Loire, Céline PINA, conseillère régionale d’Ile-de-France, Françoise TENENBAUM, adjointe au Maire du Dijon, conseillère régionale de Bourgogne, Françoise VERJUX-PELLETIER, adjointe au maire de Chalon, conseillère générale de Saône-et-Loire, Jean-Renaud ROY, militant, fédération du parti socialiste de Paris, pour ne citer que les acteurs du dernier appel) ou n’ayant pas jusqu’ici affiché une étiquette particulièrement marquée social-démocrate (Jean-Pierre Mignard pour ne citer qu’un des plus étonnants).
Les initiatives fleurissent, les groupes de soutien essaient de se constituer, les blogs se réveillent et, nouveauté de cette future élection, les groupes estampillés DSK sur la coopol font florès (plus d’une douzaine avec le label DSK). Belle volonté, bel enthousiasme, espoir revigorant.
Je crois que le temps est donc venu de penser à coordonner tout cela pour nous rendre visible, lisible, attractif, tout en respectant l’esprit de la social-démocratie, et c’est là que ma lettre prend son sens. Le mouvement social-démocrate que nous avons commencé à réformer, rénover, refonder, est un mouvement qui est excellemment représenté par des hommes et des femmes de qualité, mais des hommes et des femmes de qualités qui s’identifient à nos idées et pas l’inverse. Et pour ce qui concerne la prochaine échéance, il est trop tôt pour l’heure de nous identifier ou de n’être identifiable qu’à travers un candidat qui n’est pas déclaré et qui n’a aucun intérêt à le faire avant l’année prochaine.
Par contre il est plus que temps de préparer le terrain pour ce candidat, de rendre vraiment identifiable le mouvement qui est le nôtre aux yeux des militants PS, des sympathisants et de tous les français en attente d’un renouveau politique, et de faire clairement comprendre quels sont nos idéaux :
- l’humaniste et l’esprit des lumières comme morale et non la religion,
- une société de citoyens solidaires et non un groupe d’individus en compétition perpétuelle,
- la raison, la volonté et les compétences et non l’irrationalité et le spectacle,
- l’égalité de tous et l’équité pour chacun et non le corporatisme ou la loi du plus fort,
- la liberté économique encadrée par une régulation dans l’intérêt commun et non le renoncement néo-libéral ou le collectivisme d’État,
- la liberté individuelle respectueuse de l’autre et de la loi et non l’État tout puissant, l’État policier, le gouvernement des juges, l’ordre moral ou militaire
- la réforme radicale, progressive, continue de la société et non la révolution ou le renoncement
- …
Il est plus que temps de faire clairement comprendre quels sont nos outils :
- le dialogue et non l’injonction,
- la négociation et non l’imposition du point de vue le plus fort,
- le contrat et non le dictat ou la vérité révélée
- la réflexion et le travail collectif et non le verbiage populiste
- la pédagogie et non la violence de l’imposition des décisions
- …
Au-delà des principes et des outils, il nous faut constituer un réseau socdem identifiable, ce qui me semble vouloir signifier :
- afficher la présence de figures morales de la social-démocratie, c’est-à-dire des figures éloignées de la polémique et dont la vie au service de nos idées les honore et honore notre mouvement. Alain Bergounioux et Catherine Tasca me semblent parfaitement illustrer cet aspect, et je suis sûr qu’ils ne sont pas les seuls à le pouvoir. Que ces militants de tant de combats et de victoires soient nos juges de paix lorsqu’il nous faudra avoir du recul au milieu de la bataille, que ces grandes figures soient garantes de la grandeur de nos ambitions et de notre probité,
- remobiliser les cadres actifs socdem, cheville ouvrière de la construction de notre mouvement : je ne peux que souhaiter que Jean-Christophe Cambadélis et Pierre Moscovici reprennent leur action interrompue et qu’ils soient rejoints par tant d’autres qui aujourd’hui montrent leur volonté de faire gagner nos idées : Collomb, Destot, Huchon, Patriat, Sabban, Trautmann, Touraine, Urvoas, et tant d’autres qui me pardonneront de ne pas pouvoir les citer tous.
- et de façon plus pragmatique nous donner un outil fédérateur sur internet, un point administratif d’entrée, un visuel socdem, du matériel de campagne, …
La campagne pour les primaires aboutira à désigner un candidat. Le temps des sociaux-démocrates est arrivé mais ce candidat, quelles que soient ses qualités, quelles que soient ses capacités, quelles que soient ou aient été ses responsabilités nationales et internationales, ne nous affranchit pas de faire notre travail. Dans ce moment du calendrier, c’est à nous d’être à la hauteur de nos espoirs, c’est à nous d’être à la hauteur du candidat que nous exigeons d’avoir. Ne retombons pas dans les erreurs passées du PS : il n’existe pas de sauveur capable à lui seul de pallier nos déficiences. Par contre, si nous sommes capables de montrer qui nous sommes vraiment, de sublimer le travail de réflexion largement entrepris depuis 2006, de dissiper le brouillard de fantasmes répandus par nos adversaires au profit de la vérité nos idées, alors le chemin sera grand ouvert pour le candidat d’exception que nous aurons mérité et que nous appelons de nos vœux, alors l’appel sera tellement puissant que sa candidature sonnera comme une évidence, au bon moment.
1.
Camarade,
ce que je viens de lire c’est la social-démocratie telle qu’elle se rêve, mais pas sa réalité : impôts, clientélisme, articulation de communautarismes, respect de la culture élitiste ou Nationale, complétude avec les forces du marché, etc.
Amitiés socialistes,
“le Belge”
Comment by Belgo — 14 July 2010 @ 7:11 am
2.
Parfois les rêves viennent au secours du nécessaire changement en obligeant à mesurer l’écart avec le présent…
Comment by Bloggy Bag — 15 July 2010 @ 8:41 am