J’ai lu à de maintes reprises sur des blogs politiques des commentaires du genre : “les programmes politiques ne servent à rien”, “il faut être naïf pour croire aux idées en politique”, “la vision politique cela n’existe pas”. Il est étrange de constater que ces commentaires définitifs font écho à ceux d’il y a quelques mois qui disaient eux, “la gauche et la droite c’est pareil”, “non à la pensée unique”, “ils gouvernent au jour le jour”. J’ai beaucoup de mal à comprendre comment on peut à la fois être aussi inconstant et incohérent.
Est-ce la faute à une offre insuffisante ? Je ne le crois pas car des hommes politiques tels que F. Bayrou ou D. Strauss-Kahn (pour ne citer qu’un exemple droite / gauche) montrent qu’ils ont des convictions appuyées par une analyse transfomée en vision politique. Tout citoyen pourrait donc juger en fonction de ses convictions et aspirations lequel est le plus porteur de ses espoirs, lequel répond le mieux aux critiques qu’il formulait il y a quelques mois. Mais cela ne se passe pas ainsi. De tels candidats bénéficient généralement d’un certain respect (chose rare en politique), mais le citoyen du café du commerce semble basculer dans un état second stimulé par l’agitation médiatique. On commente la sortie du bain de mer de celui-ci, la couleur du maillot de bain de celle-la, du coup de pagaie de tel autre, du passage chez le disquaire de ce dernier, et l’on s’entredéchire allègrement à coup d’arguments vaporeux sur son président idéal, icône merveilleuse chargée de terrasser les faux dieux représentés par les “autres”. Le plus petit incident, aussi banal soit-il, devient alors la source d’un débat enflammé ou peu de citoyens reculent devant un argument qui en d’autres circonstances serait l’objet d’un éclat de rire salvateur. La bataille devient à la fois crutiale et menée sur du vent.