Actu : d’une annulation de procès à une pétition pour une motion

Beaucoup de bruit cette semaine qui a démarré sur les milles et une manières d’être ou ne pas être libéral et fini sur un jugement décalé.

Je ne reviendrai pas sur le libéralisme dont le débat a nourri plus le buzz (mais n’était-ce pas le but) que fait avancer la réflexion et surtout la refondation des idées et de la société.

Le jugement en annulation d’un mariage pour cause de “mensonge sur la qualité essentielle” d’un des deux époux est lui plus significatif, culturellement et légalement.

Culturellement parce qu’une fois encore, l’aspect religieux (ici musulman) a fait rapidement monter la mousse. Oui on “découvre” qu’une partie de notre société est décalée par rapport à la vision avouée que nous en avons. Mais sur le fond, que des citoyens pensent que la virginité ait une importance, soit une “qualité essentielle” du mariage, ne me choque pas en soit, c’est une affaire privée. Ce qui me contrarie c’est qu’une telle vision puisse être imposée à une jeune fille par son entourage au point d’engager sa vie sur un mensonge. Finalement, ce jugement condamne de fait l’ex-épouse, pénalise les deux ex-époux, mais ne dit rien sur les conditions iniques qui ont abouti à une telle absurdité.

Sur la loi maintenant. Oui il y a eu mensonge, reconnu de fait par l’épouse, donc oui si la virginité avait été acceptée comme un élément fondateur du couple, ce couple a des raisons de ne plus vouloir exister. Mais le problème n’est pas tant de savoir comment ces ex-mariés définissaient leur couple, que de savoir comment la République définit le mariage. Si une procédure de divorce avait été entamée, on ne se serait pas posé la question, mais c’est une demande de nullité qui a été jugée : ce mariage répondait-il oui ou non à la définition qu’en donne la République ?

La réponse n’étant pas claire, la notion de qualité essentielle a été interprétée et nous nous sommes retrouvé avec un mariage républicain lié à des conceptions religieuses et des pratiques sexuelles. C’est totalement inacceptable, mais la décision est en l’état hélas logique.

Il n’y a qu’un seul moyen satisfaisant de s’en sortir, c’est de redonner une définition actuelle de ce qu’est le mariage du point de vue de la République, et cette définition est distincte de la définition que tout un chacun donnera pour son propre mariage. Voila bien un sujet politique qui est au cœur de la société et qui a une toute autre portée que l’agitation sur le libéralisme. Or j’affirme que nous sommes politiquement loin d’être clairs, aussi bien à gauche qu’à droite sur cette définition qui implique intrinsèquement de considérer des aspects aussi divers que le nombre des époux, leur sexe, leur implication dans la vie de la société, leur projet d’enfants avec en corolaire les lois sur l’adoption, l’avortement ou la gestation par autrui.

Puisque j’y suis, je me risquerai à une définition : le mariage républicain est une union de deux citoyens ayant un projet, stable et à long terme, de vie commune, prenant part à la vie de la société et ayant un projet d’enfant(s).

Voila bien une chose que j’aimerais voir traitée dans la future motion qui sera retenue au congrès de l’automne. Mais quel congrès aurons-nous ? Un congrès visant à faire du PS une écurie présidentielle au service soit de Royal soit de Delanoé (en espérant que le(s) perdant(s) veuillent bien prendre leur retraite…), ou un congrès qui fera du PS un parti d’idées et de projet rapidement déclinable en actions pour sortir de la situation de plus en plus catastrophique où nous sommes ?

Je vote bien évidemment pour la seconde solution et c’est pourquoi j’ai signé la pétition suivante : http://www.ipetitions.com/petition/motionmoscovici/

Que vous soyez pétitionnaires ou pas, faites en sorte que nous sortions du buzz et que nous nous attachions à proposer des solutions à nos concitoyens.

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