Alors que le congrès du PS s’annonçait parfumé au formaldéhyde, voilà qu’un petit jeune qui ne devrait pas tarder à prendre sa carte au MJS nous dépose la motion vitaminée que beaucoup espéraient.
L’impertinent Stéphane Hessel a en effet signé le texte « Osons, Plus loin plus Vite« .
Hessel plutôt que Désir à Solférino, voilà un beau sujet de discussion.
Osons. Plus loin, plus vite.
« Il faut aller plus loin, plus vite. En juillet 1998, Jacques Delors interpelle Lionel Jospin : Il faut accélérer. Quelques coups de pouce ne suffiront pas à nous faire rentrer dans le XXIe siècle. » Hélas, Jacques Delors et les militants qui partageaient son impatience ne furent pas écoutés et le 21 avril 2002 la gauche paiera très cher son manque d’audace et d’unité (les deux vont souvent de pair). L’histoire montre que les réformes qui ne sont pas lancées dans les premiers mois d’un mandat ne le sont pas ensuite. Et ce qui était vrai en 1998, par temps calme, l’est plus encore en 2012 alors que la crise redouble d’intensité.
« Nous sommes dans une crise d’une extrême gravité » affirmait François Hollande le 31 août à Chalons. Il a raison. « Il est fort possible que la situation soit pire qu’en 2008 » prévient Olivier Blanchard, chef-économiste du FMI. « Nous sommes face au risque d’un effondrement de l’ensemble du système économique mondial » affirmait déjà Jean-Pierre Jouyet, président de l’AMF, en septembre 2011.
Dire la vérité, regarder la crise en face
Il y a déjà 3 millions de chômeurs et des millions de précaires dans notre pays mais l’UNEDIC et l’INSEE annoncent 420.000 chômeurs supplémentaires et 1.400.000 pauvres en plus d’ici la fin 2013 « si la croissance tient bon à 1% ». Comme le dit le patronat italien, on va vers une « boucherie sociale ». Et sans doute aussi vers une crise politique majeure en France car si, 2 millions de citoyens sont ainsi percutés par la crise, les municipales de 2014 seront dramatiques pour la gauche.
Hélas, tout indique que, sans un sursaut, nous allons bientôt plonger dans une nouvelle crise économique et que la croissance ne va pas se maintenir à 1% : la Zone Euro vient de retomber en récession mais le reste du monde ne va pas mieux…