A 38 ans j’ai décidé pour la première fois d’adhérer à un parti politique.
Difficile de dire s’il s’agissait d’une plus grande conscience citoyenne après la naissance de mes filles ou d’une plus grande facilité à sauter le pas grâce au web, toujours est-il que j’ai décidé de passer du statut de râleur au café du commerce à celui de citoyen engagé.
Engagé certes, mais certainement pas entraîné dans un culte de la personnalité ou une illusion collective sans lendemain. La citoyenneté exige la raison, elle implique la critique, aussi bien de ceux qui concourent à une élection, que de soi-même vis à vis de ses choix lors des élections précédentes. Nous avons les élus que nous méritons puisque nous les élisons !
Les choix passés, ce sont ces élections sanctions qui ont à répétition dit non à une classe politique composée d’aristocrates républicains, l’énarcratie, mais qui n’ont abouti qu’à remplacer un de ces aristocrates par d’autres grâce aux manipulations marketing et à la peur du changement, puissant levier aussi vieux que la politique…
Mon choix pour l’élection à venir n’a finalement pas été très difficile. Combien ont clairement désigné le système de pensée de l’ENA comme la cause des maux de notre république déliquescente ? Combien ont gardé une aura de leur passage à un ministère ? Combien ont un bagage intellectuel suffisant pour parler avec les plus grands esprits de ce monde ? Combien ont un engagement militant ayant prouvé leur attachement à une société plus juste ? Combien ont prouvé leur volonté de réforme au lieu de renoncer encore et toujours ? Combien sont capables de diriger le bateau France qui devra fatalement affronter des tempêtes et des cyclones qui s’appellent bascule démographique aves ses impacts sociaux, rupture énergétique avec ses impacts économiques mondiaux, rupture climatique avec ses impacts sur notre survie même ?
J’ai trouvé un nom, un programme, une vision. Ils peuvent être résumés en trois lettres : DSK. Alors voilà, pour que mes filles ne vivent pas, dans quelques années, dans un monde en guerre inter-générationnelle, pour qu’elles aient encore la possibilité de voyager et d’aller voir leurs grand-mères en Bretagne ou Franche-Comté, pour qu’elles n’assistent pas à la fin d’une nation anéantie par un bouleversement climatique non anticipé, j’ai décidé de faire confiance à Dominique Strauss-Kahn.