Déclaration de principes du PS : analyse critique de l’article II

Article 2

L’égalité est au cœur de notre idéal. Cette quête n’a de sens que par et pour les libertés. Egalité et liberté sont indissociables. Aux injustices et aux violences du monde, l’idée socialiste oppose un engagement pour une humanité libre, juste, solidaire et respectueuse
de la nature. Elle porte un message universel, dès lors qu’il s’agit de défendre les droits fondamentaux de chacun et de tous. Pour les socialistes, ces objectifs ne peuvent être atteints à partir du fonctionnement spontané de l’économie et de la société.
La redistribution permanente des ressources et des richesses est nécessaire pour donner une réalité à l’égalité des droits, offrir à chacun les chances de conduire sa vie, et réduire les écarts de conditions.

L’idéal égalitaire est un objectif qui n’a pas varié et qui est réaffirmé. L’article 2 rappelle également la dichotomie entre égalité (idéal pour toute la société) et liberté (idéal pour l’individu/citoyen). La difficulté de conciliation des deux objectifs peut être éclairée par l’échelle à laquelle chacun des deux objectifs s’applique : les objectifs et les lois de la société peuvent ponctuellement aller à l’encontre des objectifs particuliers. Une société est viable lorsque les deux sont conciliables sur le moyen ou long terme. Dans le cas contraire, les conflits entre individus/citoyens et société vont aller en augmentant au fil du temps et la société finira par subir une ou plusieurs crises majeures, voire mortelles. Il est donc nécessaire de bien prendre en compte cet aspect et, lorsque les lois de la société contraignent les personnes, faire qu’a minima, le traitement soit équitable (on notera par ailleurs qu’un traitement purement égalitaire peut s’avérer inéquitable ce qui a été l’un des vices des pays communistes).
A nouveau, le lien avec les écosystèmes est fait dans cet article, sous une forme à nouveau un peu trop « romantique » à mon goût. Ce lien est par ailleurs fait dans un sens (poids de la société sur les écosystèmes) ; en cas de crise écologique majeure, il faut s’attendre à ce que ce lien se fasse dans l’autre sens. En effet, un dérèglement climatique important pourrait nous amener par exemple à s’engager vers des décisions plus directives que nous le souhaiterions du point de vue démocratique, pour des raisons d’urgence ou de survie. C’est un point extrêmement délicat sur lequel nous devons réfléchir a priori pour ne pas tomber dans une dictature qui naîtrait d’une pression subite et forte du changement d’environnement. Les liens entre sociétés et écosystèmes ne se font pas dans un seul sens.
Cet article introduit également le volontarisme économique de l’état. En fait, en prenant un peu de recul sur les articles 1 et 2, le nouveau socialisme est une doctrine qui veut intervenir et sur les sociétés (les citoyens, les lois, les échanges économiques) et sur les écosystèmes, en fonction d’objectifs et dans le respect de principe. Nous réfutons le « laisser-faire (ultra)-libéral », aussi bien en matière sociale, économique, écologique. Cependant, intervenir ne veut pas dire contraindre, être dirigiste, être violent : une telle conception serait un retour à l’échec des sociétés communistes du XXème siècle. L’intervention se fait dans le respect de l’égalité et de la liberté introduit au début de cet article ; c’est un équilibre à trouver : agir où il faut, quand il faut, comme il faut, sur la base d’un contrat commun.
Enfin, la volonté affichée de réduire les écarts (de richesse, de traitement, de condition, …) va dans le sens de la recherche d’un état systémique stabilisé (autant que possible) : un système (une société) dont les éléments échangeraient des choses avec une très grande variabilité d’intensité, aurait beaucoup de mal à être durable. Le « court-circuit », la crise est plus que probable. Du point de vue des individus/citoyens, le rééquilibrage (la redistribution) se traduit par un gage de survie du système tout entier, il peut se faire par l’argent mais aussi (surtout) par l’apport de ce qu’il manque d’essentiel.

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