Déclaration de principes du PS : analyse critique de l’article XIV

Le Parti socialiste est féministe et agit en faveur de l’émancipation des femmes. Il oeuvre pour l’égalité entre les femmes et les hommes et la mixité de la société. Il garantit aux femmes, l’accès aux droits fondamentaux (santé, éducation, contraception, IVG), et condamne la marchandisation du corps humain. Il combat les atteintes à l’intégrité et à la dignité humaines en raison du sexe ou de l’orientation sexuelle.

Cet article 14 me gène terriblement tant il semble daté et porteur des contradictions du PS (et de la société française) en matière d’égalité hommes / femmes. Pourquoi en partant de l’article I « Le but de l’action socialiste est l’émancipation complète de la personne humaine et la sauvegarde de la planète » a-t-on besoin d’en remettre une couche avec le féminisme ? Une femme n’est-elle pas une « personne humaine » comme une autre ? Si oui, alors cet article 14 est en contradiction avec l’article I, si non alors nous devons admettre l’échec d’années de combat pour l’émancipation des femmes, ce qui ne me semble pas le cas. Bien sûr qu’il y a en la matière encore bien des choses à faire, mais les femmes ne sont plus ces adultes sous tutelle masculine qu’elles ont longtemps été dans une société française verrouillée. Oui, comme à tout citoyen, nous devons garantir l’accès aux droits fondamentaux que sont la santé, l’éducation, mais aussi la nourriture, le logement, l’aide à la petite enfance et dans un horizon proche, j’ose espérer à l’énergie et aux télécommunication. Oui le droit de la vie (maîtrise de la fertilité, IVG, GPA, …) sont des droits fondamentaux qui touchent particulièrement les femmes, mais dont les hommes ne doivent pas être exclus, sous peine de faire perdurer un antagonisme inutile autant que regrettable. La lutte pour l’égalité homme / femme ne doit plus être une lutte des femmes contre les hommes, mais une lutte des hommes et des femmes pour un meilleur avenir commun guidé par l’objectif de nos finalités fondamentales.

Effectivement, le corps humain n’est pas une marchandise, mais cela rejoint le principe de non-brevabilité du vivant mentionné lors de l’analyse critique de l’article IV, avec un niveau supplémentaire concernant spécifiquement le corps humain.
Enfin, oui, le citoyen ne se définit pas en fonction de ses caractères génétiques ou de ses choix purement personnels et ne concernant pas la société. Pour reprendre une formule déjà utilisée ailleurs, les citoyens, comme les anges, n’ont pas de sexe.

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