Deux réflexions rapides cette semaine.
D’abord le droit de réponse de Cambadélis suite à un article du Figaro très orienté “le PS est dans les choux”. Vous pouvez lire le texte en cliquant ici, mais en substance, il dit deux choses :
- Les estimations de vote pour le PS aux européennes est dans la bonne moyenne des scores du PS à ce scrutin. En aucun cas, un score entre 20 et 24% ne représente un désaveux électoral, bien au contraire. D’ailleurs, la gauche dans son ensemble est plutôt en forme pour juin 2009.
- Les estimations de vote pour l’UMP a contrario, montrent une sévère défiance des français. A moins de 30% (27% pour le sondage qui nous intéresse), cela représenterait un sévère camouflet pour un UMP censé être majoritaire dans le pays.
Deuxième point d’actualité, nettement moins réjouissant : la menace déflationniste. En avril, nous avons atteint un niveau historiquement bas et les projections donnent une entrée en déflation probable en mai, d’autres projections estiment que ce ne sera que passager et que la hausse du pétrole par exemple, devrait nous faire rapidement sortir de cette mauvaise passe déflationniste.
Hélas, et même si je ne suis pas économiste, je suis loin d’en être sûr pour deux raisons :
- d’abord, je craints que mettre le pied dans l’univers déflationniste n’entraîne une menace de rupture de modèle (actuellement, l’économie fonctionne selon un certain modèle, le risque est celui d’une catastrophe au sens de René Thom : on passe brutalement à un autre mode de fonctionnement structurel). Si c’est le cas, il est impossible de prédire ce qui se passera après.
- depuis 2006, je ne cesse d’insister sur la rupture énergétique, c’est à dire l’entrée dans un marché énergétique chaotique aux oscillations fortes et rapides. Niveau force, nous l’avons constaté depuis 2008 avec une montée en flèche du prix du pétrole, suivie d’un gadin tout aussi spectaculaire. La rapidité n’est pas encore là, heureusement. La relative accalmie actuelle s’explique assez bien par la crise qui a ralenti la demande, mais qui accélère également la transition énergétique (l’offre de propulsion hybride augmente, l’ajout d’éthanol ou de diester grimpe). Dans de telles conditions qui vont structurellement dans le sens d’une diminution de la consommation de pétrole, on voit mal comment celui-ci serait durablement un moteur contre-déflationniste.
Mon raisonnement est certes très spéculatif, mais sur le fond, je redoute une rupture de modèle économique sur laquelle nous n’aurions aucune prise. Mieux vaudrait faire tout ce que l’on peut avant d’entrer dans la zone dangereuse plutôt que d’espérer que tout ira bien tout seul. Difficile de dire quand il sera trop tard, mais nous devons utiliser tous les moyens disponibles, nationaux et européens pour rester dans une zone où nous savons avoir quelques prises sur l’économie.
Envoyons ce message fort lors des élections européennes : exigeons d’avoir un gouvernement qui n’attend pas de “voir” et une europe dont l’action ne se limite pas à la main invisible du marché.