Synthèse de la motion de Stéphane Hessel pour le congrès PS de Toulouse

Voici une version fidèle bien que personnelle de la motion « Osons, plus loin, plus vite » dont le premier signataire est Stéphane Hessel.

Préambule

Nous sommes dans la panade, c’est peu de le dire, ce n’est pas fini, mais le devoir de la gauche est de le dire clairement. Cette situation n’est pas particulière à la France, même le moteur chinois tousse.

La crise climatique

Nous allons d’échecs en échecs depuis 30 ans, la prise de conscience véritable n’est pas là (note personnelle : pour fixer les idées, une hausse de température de +2°C c’est le début des problèmes, +4°C c’est le début de l’inconnue, +6°C c’est la fin).

La crise énergétique

La sortie de l’ère du pétrole n’est pas préparée alors que les signes sont là.

L’humanité risque une sortie de route
Crise sociale, crise financière, crise climatique, crise énergétique, crise alimentaire, crise
démocratique… Dans tous ces domaines, nous sommes proches d’un point de non‐retour.
L’humanité risque une sortie de route.
Réveillons‐nous. Ouvrons les yeux. Le problème, ce n’est pas seulement la Grèce ou les banques
espagnoles. Nous sommes face à une crise globale. C’est l’ensemble de notre modèle de
développement qu’il faut revoir, de toute urgence.

Le changement [cela peut être] maintenant

En 1933, Rooselvelt a renversé la table dès son arrivée au pouvoir et a lancé les réformes majeures en 3 mois (y compris celles qui ont maté les marchés financiers). Le changement doit associer largement les citoyens, le PS a montré qu’il pouvait le faire avec les primaires, nous devons continuer à avancer dans ce sens.

L’Union Européenne est la première puissance mondiale, d’elle doit venir les solutions de sortie de crise.

Diagnostic

Le ratio dette / PIB est le marqueur de nos maux. Les politiques libérales (depuis Reagan, Bush, Thatcher) sont la cause directe de l’explosion de la dette et de la diminution de la part des salaires dans le PIB ce qui favorise encore plus la dette.

« Dans l’ensemble des pays de l’OCDE, la part des salaires représentait 67 % du PIB en 1982. Elle n’en
représente plus que 57 %. »

Une grande partie de ce qui ne va plus aux salaires va aux marchés.

« Au total, en 30 ans, ce sont quelques 150 % du PIB de l’ensemble de nos pays qui sont partis vers les marchés financiers au lieu d’aller aux salariés et donc aussi à l’Etat, via la TVA. »

Ceci a favorisé le chômage qui est une des causes de la crise actuelle. Il n’y aura par ailleurs pas de croissance miraculeuse si on continue sur ce modèle et nous risquons de suivre l’exemple japonais avec ses 0.7% de croissance moyenne sur les 10 dernières années .

9 mesures d’urgence

  1. Court‐circuiter les banques privées pour financer l’essentiel des dettes publiques
  2. Pour mettre fin au dumping fiscal européen, créer un impôt européen sur les dividendes
  3. Mettre fin au sabordage fiscal national et oser une vraie « révolution fiscale »
  4. Lutter radicalement contre les paradis fiscaux
  5. Sécuriser les salariés, Lutter contre les licenciements (comme en Allemangne)
  6. Sécuriser les chômeurs
  7. Pour interdire aux banques de spéculer avec notre argent, séparer les banques de
    dépôt et les banques d’affaires (enfin !)
  8. Créer une vraie taxe sur les transactions financières
  9. Pour lutter contre les délocalisations, il faut imposer le respect des normes sociales et
    environnementales dans le commerce mondial en convoquant un nouveau sommet de
    Philadelphie

5 propositions pour lutter radicalement contre le le chômage et la précarité en faisant naître un nouveau modèle de développement.

  1. Investir massivement dans le logement
  2. Déclarer la guerre au dérèglement climatique
  3. Développer l’économie sociale et solidaire
  4. La France doit devenir un pays d’entrepreneurs
  5. Réduction du temps de travail (la cause fondamentale du chômage est notre mauvaise gestion des gains de productivité qu ont explosé en 30 ans)

Crise environnementale

  • Il faut accélérer la transition énergétique.
  • Il faut convertir la France à l’agroécologie.

Construire enfin une Europe sociale et démocratique

Il faut mettre en place un nouveau parlementarisme et signer un traiter de l’Europe sociale :

  • Parlement et gouvernement européen  :diplomatie, défense, sécurité intérieure, monnaie,
    recherche, politique agricole, commerce, développement durable…
  • Parlement et gouvernement national : éducation, santé, culture, logement, emploi, retraites
  • Parlement et gouvernement régional : entretien des lycées et des routes, développement
    économique, coordination formation des adultes

Crise démocratique

  • Les citoyens doivent être plus acteurs de la démocratie, l’égalité doit être réelle pour tous, ce qui devrait aboutir à une nouvelle République.
  • Le PS doit montrer la voie, être exemplaire, oser, s’ouvrir plus largement.