Appel au-delà de Bad Godenberg : allez avec notre époque !

J’appelle mes camarades sociaux-démocrates à revenir dans le processus démocratique de la primaire du peuple de gauche. Aussi imparfait que soit la primaire, aussi déroutant que soit le résultat, l’aventure césariste d’Emmanuel Macron est en train de toucher ses limites à l’heure où un 2nd tour Melenchon / Fillon devient plus que probable.

Depuis des mois, les statistiques internet invalidaient la présence de Marine Lepen au second tour. Depuis quelques semaines, ces mêmes statistiques annonçaient un trio Fillion / Mélanchon / Macron pour le second tour. Le sens de l’histoire de ces dernières années valide la possibilité d’un scénario Syrisa en France.

Contrairement au diagnostic Macron, les peuples affichent depuis quelques années la volonté d’un fort clivage politique accentué par le rejet des institutions et du personnel politique en place. En Marche incarne une tentative d’annulation des idéologies et regroupe un nombre étonnant de ce vieux personnel politique contesté.

Quant à François Fillon, aussi malhonnête soit-il jugé, il est porté par le sens historique de l’alternance et par un camp qui est en train de se ressouder malgré tout.

Les expériences de gouvernements radicaux ne montrent pas que leur politique aide les peuples à aller mieux et la France risquerait de suivre la Grèce de Syrisa avec des conséquences bien plus grandes.

Les sociaux démocrates français, orphelins d’un leader idéologiquement fort, doivent cependant se rependre et retrouver le sens des réalités et des responsabilités. Entre une droite sans âme ni morale et une aventure Syrisa létale, nous pouvons faire la différence. Nous devons revenir à ce qui est notre ADN : le choix sur la réflexion et des idées fortes mais tempérées et porteuses de progrès et d’avenir.

  • La VIème République est une nécessité plus qu’évidente : nous devons contribuer à lui donner corps. La démocratie doit être réinventée et redonnée au peuple.
  • Le Revenu Universel, ou plutôt l’Allocation Citoyenne Universelle est une nécessité créée par les cataclysmes de la numérisation de la société mais aussi l’arrivée à maturité de l’Intelligence Artificielle. Cela s’imposera rapidement, mieux vaut l’avoir théorisé et préparé.
  • Le projet européen, malade, exsangue, doit être sauvé et redéfini.
  • L’espoir Bad Godenberg qui nous a longtemps guidé mais qui n’a jamais pu être réalisé doit être dépassé pour reconstruire une pensée sociale-démocrate cohérente en phase avec un monde qui depuis longtemps n’est plus un monde de lutte de classe, qui n’est plus un monde de simple opposition économique entre travail et capital, un monde où la notion de groupe, d’organisation, de société a profondément changé.

Cette campagne marque peut-être le paroxysme d’une crise qui acte de la mort du vieux monde, comme un miroir plus pacifique de la crise du début du XXème siècle qui à travers la guerre avait tué l’âme du XIXème siècle pour entrer dans la modernité. Les sociaux démocrates sont il me semble le seul groupe idéologique capable de faire basculer la France vers un avenir construit et non subi. C’est pourquoi j’appelle mes camarades sociaux-démocrates égarés ou abstentionnistes à rejoindre Benoît Hamon et à peser de tout notre poids pour construire le plus rationnellement possible l’avenir de la France et des Français.

Voter pour trancher

Bruits et fureurs

Je ne me souviens pas qu’une élection présidentielle se soit passée dans un tel climat.

Deux candidats à droite et à l’extrême droite pris directement ou indirectement dans des affaires d’emplois fictifs aux détriments du contribuable, un candidat sortant d’un gouvernement de gauche et recomposant un parti de centre droit, deux candidats de gauche dont un veut tuer le parti historique alors que celui-ci a été sauvé par 2 millions d’électeurs et sympathisants, voilà le tableau confus de cette élection.

Outre le désordre politique, on constate un écart flagrant entre les scénarios annoncés par les sondages et les statistiques de recherche internet. Depuis des mois, on nous annonce que le front national sera au second tour alors que rien ne valide cette hypothèse dans les statistiques du web. Je rappelle qu’ayant utilisé une extraction pourtant simple sur les 4 derniers scrutins (ceux des primaires), ces statistiques ont toujours eu raison, parfois contre les résultats des sondages. Et pour l’instant, on constate que si Macron bénéficie d’un léger avantage en moyenne, les courbes des 4 premiers candidats se coupent très régulièrement. En clair il est très malhonnête d’annoncer un quelconque duel de second tour en l’état !

Suivi des statistiques de recherche sur 90 jours :


Suivi des statistiques de recherche sur 7 jours :

Alors dans ce grand flou, que faire ?

Puisque certains Français ne semblent donner que peu de valeur à l’honnêteté et que l’art de la précision et du détail n’est pas une vertu cardinal dans une élection, allons à l’essentiel.

Voter FN, de n’importe façon que l’on tourne le problème, c’est voter pour un régime violent, coercitif qui a de grandes chance de mettre fin à la Vème République en la remplaçant par un régime très autoritaire et très peu démocratique. La cosmétique et le marketing peine à cacher les démons de ce parti. Si vous voulez m’envoyer en prison pour avoir écrit ces lignes, votez pour eux.

Normalement, l’alternance et l’insatisfaction des Français auraient du mener à un plébiscite pour la droite. La primaire a confirmé un fort élan avec un ancrage très puissant sur des positions dures et conservatrices. Hélas pour ces électeurs, le candidat choisi se révèle être un homme immoral et inconséquent dans son comportement politique. Là encore, la République n’aurait que peu de chance de survivre à l’élection d’un Président corrompu. La fin justifiant les moyens est peut-être suffisante pour gagner, en aucun cas pour gouverner un pays démocratique et éviter une crise institutionnelle ravageuse.

L’aventure Macron semble devoir se cristalliser autour d’une recomposition du centre droit, ce qui est finalement en phase avec le parcours d’un homme qui incarne dans cette élection le mieux le système aristocratique français. Le soucis est que ce parti est né du départ d’hommes ancrés et élus à gauche et qui devront composer avec une politique traditionnelle de droite et réformatrice à la marge d’un monde pourtant condamné. Politique qui est celle habituellement défendue par des hommes comme Bayrou qui incarne bien la bourgeoisie française. Comment trouver une majorité de gouvernement dans ce cas et comment réparer une République plus qu’usée sinon par un retour à la faiblarde IVème République ?

L’aventure Mélenchon ressemble parfois étrangement au parcours de Bayrou, éternel outsider et candidat récurrent de la présidentielle, mais également à celui de Macron dans la position de celui qui a été nourri par un système qu’il dit honnir. La providence liée à un homme est pourtant bien faible face aux idées portées par un groupe. On voit l’impasse est le tord qu’elle peut faire à la gauche, mais comment en sortir ? Problème d’égo…

Benoit Hamon est la surprise de gauche, comme François Fillon l’a été à droite. Mais contrairement à ce dernier, non seulement la réputation de Hamon ne pose pas de problèmes judiciaires, mais elle est en plus portée par un projet réellement en rupture et en phase avec l’époque et l’ambition de changement très fort. Le candidat issu des primaires de gauches a la légitimité pour lancer la refondation institutionnelle d’une VIème République et la mettre en œuvre de l’audacieux et révolutionnaire projet de Revenu Universel.

So what ?

On peut comprendre que les citoyens soient désorientés et que peu finalement voteront pour un candidat de cœur.

  • Mais alors faut-il voter pour une personne à l’évidence malhonnête parce que l’on est de droite ?
  • Ou pour un candidat flou parce que si c’est mou au moins cela ne devrait pas être trop douloureux ?
  • Doit-on voter pour un candidat en sachant que cela condamne la gauche ?
  • Ou doit-on voter pour le candidat dont le programme porte la plus grande rupture avec le système qui nous a mis dans la douloureuse impasse actuelle ?

Oui, je crois qu’il faut avoir le courage d’acter de la fin de ce monde, et même si personne n’est en mesure de dire précisément le chemin à suivre, il faut accepter de confier notre avenir à un homme qui a le courage de s’y engager. Et il ne s’y engage pas inconsidérément, ni seul instruit par les dieux. En bon rocardien, il s’y engage en fixant l’horizon mais en demandant à toutes les bonnes volontés de participer à la construction de ce chemin. C’est ensemble que nous avancerons dans un battement de cœur commun.

Regardons les faits :

    • Les Français rejettent la République actuelle. Alors il faut qu’une majorité donne un mandat clair pour la changer.
  • La numérisation du monde est en train de casser tous les anciens modèles, personne depuis 30 ans n’a su en finir avec le chômage alors que les robots et l’IA étaient balbutiants. Bill Gates nous dit qu’il faut taxer les robots, Elon Musk nous dit que le Revenu Universel est notre planche de salut. Alors il faut que les Français donnent un mandat clair pour changer le modèle social en tenant compte de la réalité économique.

Nous devons acter de la fin du monde tel que nous l’avons connu car tout nous dit que c’est fini. Si nous ne le faisons pas, si nous ne votons que pour des petites réparations, qui plus est contre notre âme et conscience, alors nous n’avons aucune chance d’avoir une transition réussie et aussi douce que possible. Par contre, si nous avons le courage de nous engager franchement dans la construction collective d’un nouveau monde, alors nous avons une réelle chance d’arriver à bon port avec le minimum de casse. Et dans cette élection, un seul homme porte des idées assez grandes pour cela, c’est Benoît Hamon.

Sondages contre statistiques internet : observatoire des présidentielles

L’élection de Trump ayant montré que les statistiques internet avaient une valeur prédictive très supérieure aux sondages, cette page permettra de suivre l’évolution de la campagne pour E. Valls, F. Fillon, E. Macron, A. Montebourg et M. Lepen aux élections présidentielles.

Les autres candidats n’apparaissent pas pour cause de résultats trop faibles.

Les résultats sur 30 jours glissants avec un décalage de quelques jours (4) par rapport à la date de visualisation


Les résultats sur 7 jours glissants en temps réel


Primaires de gauche sur le mois de janvier



Google avait prédit l’ordre d’arrivée.

23 janvier 2017

Google avait encore prédit l’ordre d’arrivée : Hamon, Valls et Montebourg. Tout au long de la journée du 22 janvier (avant les premiers résultats de 19h), les recherches des internautes indiquaient clairement ce qui allait être le résultat et même le cas Pinel ne perturbait plus l’interprétation des statistiques.

Pour le second tour, Hamon et Valls ont été naturellement conservés mais nous avons ajouté Mélanchon en élément de comparaison puisque c’est à gauche l’adversaire du futur vainqueur de la primaire.

En tout cas, entre les sondages et les statistiques google, Google a encore gagné à plate couture.

21 janvier 2017

Un jour avant le 1er tour des primaires de la gauche, deux candidats semblent d’être détachés en matière d’intérêt de recherche pour les internautes : M. Valls et B. Hamon. Le premier a bénéficié d’un fort effet d’actualité avec son agression. Bien qu’un peu en marge du débat politique, on peut supposer que ce mouvement lui profitera au final. Quant à B. Hamon, il bénéficie probablement de l’effet de ses propositions en rupture. Il est difficile de voir qui est vraiment le 3ème candidat : S. Pinel est à cette place mais il y a toujours le doute sur le fait que les internautes cherchent quelque chose sur son programme politique ou quelque chose sur la défiscalisation.

Concernant l’ensemble des candidats, on mesure combien l’intérêt global est faible à travers le fait que l’actualité de l’agression de Valls a réussi à écraser pendant plusieurs jours les recherches des autres candidats. M. Lepen semble entamer un début de remontée.

16 janvier 2017

Une courbe à 90 jours glissants à été ajoutée pour comparer les recherches web entre les primaires de la droite et de la gauche. Après le deuxième débat, la primaire de gauche ne génère pas la croissance constatée pour celle de droite. Mais en fait, c’est tout le débat politique qui semble se dérouler dans une certaine apathie. Si E. Macron est un peu au dessus des autres, on constate qu’il est à moins de 10% du score maximum de recherche internet  pour F. Fillon fin novembre (NB : Mélanchon n’apparaît toujours pas car bien en dessous de B. Hamon dans les recherches).

Dit autrement, si le premier tour avait lieu dimanche, la courbe d’E. Macron donne l’illusion qu’il a la meilleure chance d’être au second tour et qu’il pourrait se retrouver contre n’importe lequel des autres candidats apparaissant sur ce graphique. Ceci est au bémol non négligeable près que Valls ou Hamon bénéficieront du report des voix de la primaires et qu’en conséquence, c’est bien le candidat issu de cette primaire qui pourrait finalement virer en tête à l’issue du premier tour de la présidentielle même avec un report moyen de voix à gauche. Résultats tout à fait inattendus remontés par les recherches des internautes…

NB : le pic de S. Pinel est difficile à interpréter (à nouveau à cause du « parasitage » de la loi Pinel – les résultats ne sont pas filtrés et corrigés).

5 janvier 2017

En ce début d’année, la situation est extrêmement confuse et les courbes à 7 jours n’arrêtent pas de se croiser. On notera le retour de F. Fillon qui a sans doute fait l’erreur de perdre sa dynamique des primaires et qui se retrouve au même niveau que les autres.

Du côté des primaires, le trio Valls / Hamon / Peillon semble devoir prendre l’ascendant sur les autres.

27 décembre 2016

Juste avant la fin d’année, l’intérêt des recherches des internautes se portent sur 4 prétendants : E. Valls, F. FIllon, E. Macron et M. Lepen. Les courbes à 7 jours se croisent allègrement en fonction de l’actualité du jour.

A. Montebourg semble décroché il est remplacé par B. Hamon qui fait un meilleur score de recherche.

Il faut noter que parmi les 4 candidats, le cas E. Macron devient complexe à analyser car c’est lui qui regroupe le plus de recherches « négatives ». De plus ces recherches négatives sont de nature variée. À ce stade, aucun filtre n’est appliqué mais il est probable que la nature prédictive sur E. Macron est sur-estimée par les courbes brutes.

Un graphique regroupant les candidats de la primaire de gauche les plus google-sés a été ajouté. Le cas de S. Pinel est sans doute sur-estimé à cause des recherches sur la loi qui porte son nom.

Il faut noter que JL Mélanchon est toujours aussi inexistant dans les statistiques de recherche ce qui est une vraie interrogation par rapport aux sondages.

Au démarrage de ce suivi (07/12/16), sur 30 jours glissants l’ordre des candidats est

  1. F. Fillon (bénéficie de l’effet primaire à droite)
  2. E. Valls (1er sur 7 jours glissants)
  3. E. Macron
  4. M. Lepen
  5. A. Montebourg

On notera que F. Fillon et E. Valls ont réussi le lancement de leur campagne en terme de notoriété, que celui de E. Macron a été noyé par la primaire à droite.

Contrairement à ce que disent les sondages, à ce stade JL Mélanchon est inexistant en terme de statistiques de recherche.

Inscrivez-vous sur les listes électorales pour pouvoir voter aux élections régionales

L’inscription sur les listes électorales, pour voter aux élections régionales des 6 et 13 décembre prochains, est exceptionnellement prolongée jusqu’au 30 septembre prochain.
 
Les parlementaires socialistes ont souhaité cette prolongation pour faire reculer l’abstention et favoriser la participation aux élections régionales dont le calendrier est inédit.
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Respecter le choix de se tromper

brest2La démocratie est une drôle de chose. Les peuples sont prêts à verser leur sang pour l’obtenir, mais une fois que cela est fait, ces mêmes peuples se comportent avec une indifférence voire un dédain certain vis-à-vis d’elle.

Il y a quelques mois encore, la moitié de Brest était dans la rue pour crier son attachement à l’une des valeurs de cette démocratie, la liberté d’expression et peut-être aussi là la liberté elle-même. Et aujourd’hui, à la veille du scrutin des départementales, cette même liberté se transforme en liberté de ne pas avoir envie, en liberté de prendre part au vague brouhaha d’une fausse contestation bien consensuelle où les participants se renvoient jusqu’à plus soif les mêmes poncifs, tout en prenant l’air sérieux du révolutionnaire fier de son courage effronté. Ne pas choisir n’est ni sérieux, ni un principe politique viable.

Après la révolution Tunisienne, lors d’un échange avec un internaute, j’avais écrit que la démocratie c’était d’abord le respect du choix de l’autre, y compris le respect du droit de se tromper, de faire le mauvais choix. Ce point de vue était fort puisqu’en l’occurrence le choix de se tromper c’était celui de mettre les islamistes au pouvoir après une liberté démocratique chèrement payée.

Je n’ai as changé d’avis aujourd’hui.

Le choix de se tromper peut parfaitement être celui de ne pas aller voter et faire croire à une décision protestataire. Mécaniquement, l’abstention profitera à l’extrême droite dont finalement de moins en moins de gens comprennent la noirceur destructrice de leur pensée politique. Si vous faites partie de ces gens, voire de ceux qui s’imaginent bien sous un mandat d’extrême droite, alors je respecterai votre choix de faire le mauvais choix même si comme en Tunisie, revenir en arrière aurait un coût substantiel et douloureux.

Le choix de se tromper peut aussi parfaitement être celui de systématiquement inverser son vote d’une élection à l’autre sous le prétexte que puisqu’ils sont « tous pareils » mais qu’il faut voter, alors autant que l’élection soit une punition. Le vote systématiquement contre est aussi un mauvais choix car il ne construit rien, mais en bon démocrate je le respecterai.

Pour ma part, peut-être me tromperai-je, mais je ne ferai ni un choix passif d’abstention, ni un choix punition, ni un choix masochiste.

toul-an-ibilNon, d’autant plus qu’il est facile de savoir pourquoi on vote sur cette élection précise. Je voterai parce que la garderie de ma commune fonctionne bien. Je voterai parce que tous les matins de la semaine j’emprunte une route bien entretenue avec un nouveau rond-point qui me facilite la vie. Je voterai parce que le 3ème âge est quelque chose qui ne m’est pas indifférent et que je sais combien les maisons de retraite ont besoin de soutien. Je voterai parce que ma fille ira au collège l’année prochaine et qu’il y en a plusieurs autour de ma commune, dont bientôt un nouveau. Je voterai car je trouve agréable d’avoir un bateau navette pour aller sur les îles toutes proches. Je voterai car j’aime bien l’idée de développer le co-voiturage. Finalement, je voterai car tout cela touche ma vie quotidienne et que si une majorité de gens se trompent, ce qui fonctionne bien aujourd’hui risque fort de ne pas fonctionner correctement demain, voire pas du tout.

Sur mon canton, l’extrême droite n’a pas fait campagne, ils sont juste là pour faire un holdup électoral au cas où la porte du coffre resterait sans surveillance. La liste debout la France n’est là que pour se faire un nom, quant à la liste de droite classique, après avoir acté du bon bilan de la majorité sortante, elle n’a pas été en mesure de proposer un programme qui sorte des généralités que personne ne renierait.

La majorité sortante ayant fait le job, même si comme chacun d’entre nous j’en aurais le droit, je ne vois pas de raison de faire le mauvais choix et de ne pas voter pour reconduire la majorité sortante de gauche.

Affiche-canton-St-Renan

La campagne des élections départementales en Iroise

Sur le canton de Saint Renan, quatre listes se présentent aux élections départementales :

  • une de gauche qui représente la majorité sortante (liste Finistère & Solidaire)
  • trois de droite, avec une liste UDI/UMP qui cache sa couleur sous le slogan « alliance pour le Finistère », une de la droite radicale affichant elle clairement son appartenance au mouvement de Nicolas Dupont-Aignan et enfin la liste d’extrême droite du FN

Cette élection singulière n’enflamme pas les citoyens mais monte en puissance dans les médias, qu’ils soient classiques ou sur les réseaux sociaux (au moins pour la liste de gauche où nous constatons une montée en flèche de la fréquentation de la page Facebook d’Elyane Pallier et Didier Legac).

elections-plougonvelinConcernant l’affichage officiel, nous sommes un peu étonnés de l’absence de certaines listes sur les panneaux officiels trois jours après le début de l’autorisation d’affichage comme le montre cette photo prise ce matin à Plougonvelin.

Pour le FN sur le canton de Saint Renan, comme le relève le Télégramme, cette absence prouve bien la nature ectoplasmique des candidats FN autant que de leurs militants. Mais peut-être est-ce aussi le fait que dans un canton rural breton il n’est pas facile de défendre la disparition du bilinguisme (voir la vidéo à 1mn 30s) et la sortie de l’Europe (donc la fin du soutien de l’Europe aux agriculteurs).


Pour ce qui est de la liste UDI/UMP, cette absence sur le panneau d’affichage s’ajoute à la surprise d’une campagne sans programme. Malgré la diffusion de deux tracts par voie postale, cette liste n’est pas sortie des généralités et d’un aimable travail scolaire sur la géographie du pays d’Iroise. Mais le maire de Saint Renan est sans doute aussi très occupé à gérer les critiques venant de sa droite comme de sa gauche lui reprochant de ne pas tenir compte des attentes d’une majorité de ses administrés (le maire n’a été élu au 2nd tour qu’avec 40% des voix).

Pour cette élection départementale, la liste de gauche s’appuie sur un bilan qui est reconnu comme bon même par certains membres de l’opposition. Fort de ce bilan, cette liste Finistère & Solidaire propose un programme sérieux pour continuer à améliorer les transports, l’enseignement, l’accompagnement du troisième âge, l’emploi…

Un thème (central ?) pour la future campagne municipale

imageVoici une vidéo du site Acteur Public sur une table ronde « Le numérique, un challenge démocratique pour les territoires ».

Ceux qui pensent encore que le numérique est un élément mineur du débat démocratique ont sans doute intérêt à envisager de faire autre chose que de la politique…

Eau amère… une fois encore

innondationLes terribles images diffusées ces derniers jours après les inondations cataclysmiques du sud-ouest m’ont tristement renvoyé à trois posts que j’avais faits sur le changement climatique il y a déjà plusieurs années :

Aux inondations, on peut ajouter la même semaine les violents greleépisodes orageux accompagnés de grêle, conséquence d’une différence de 20°C entre Brest où il pleuvait et Strasbourg sous la canicule.

J’avoue être très triste en tant que citoyen et las en tant que militant. Si les scientifiques se doivent d’être prudents en matière de prédiction de l’évolution du climat, leurs modèles se sont bien améliorés depuis les premiers travaux du GIEC. Si on ne peut pas décrire avec certitude comment sera notre monde avec ce changement climatique, prévoir des épisodes météorologiques plus extrêmes dans leur fréquence et leur intensité ne relève pas de la divination mystique mais bien de la responsabilité politique.

hollande-inondation_scalewidth_961Nous en voyons l’illustration directe dans les Pyrénées : la fonte des neiges, les inondations ne sont pas nouvelles ou même rares, mais elles sont ici hors norme. Il en était de même des tempêtes Klaus ou Xynthia et il en sera de même à l’avenir, et ceci de façon certaine. On ne peut pas empêcher ces catastrophes, mais on peut en prévenir les conséquences. Il faut à la fois apprendre à redevenir humble face à la puissance des tempêtes mais aussi courageux pour se prémunir des conséquences humaines.

Même si cela n’a aucune chance d’être populaire, il faut évacuer les zones inondables et submersibles à risque, et détruire les habitations de ces secteurs. À défaut, il est nécessaire de mettre en place des plans d’évacuation en redoutant le jour où le climat viendra à bout de notre résistance au changement et de notre lâcheté à le mener.

Il est également nécessaire de progresser rapidement sur l’ingénierie climatique et ouvrir un débat sur le fait de savoir si oui ou non nous devons agir directement sur notre atmosphère : captage de CO2, augmentation artificielle de la nébulosité, dissémination de fer dans les océans, … beaucoup de pistes sont possibles, on ignore si elles sont souhaitables mais il est temps de regarder nos problèmes en face.

Je vous renvoie enfin sur deux de mes textes où cette question de la rupture climatique est traitée :

Dans quelques mois nous allons entrer en campagne, nous allons choisir nos nouvelles équipes municipales, intercommunales et dans la foulée nos députés européens, une partie de nos conseillers départementaux et nos sénateurs. À chacun de nous de poser aux candidats les questions importantes, à chacun de nous de choisir nos élus sur ce qui compte vraiment pour notre avenir et celui de nos enfants.

Hautes-Pyrénées : au cœur des vallées dévastées par lasemainedespy

 

Il y a des semaines comme cela…

Menu de la semaine

imgresPrenez une dose de Guéant à la sauce enquête préliminaire pour une histoire de rémunération en liquide (240 000€ tout de même !) qu’il avait lui-même interdite il y a quelques années, un soupçon de Cahuzac pour rallonger la sauce avec une nouvelle histoire de liste d’exilés fiscaux, pimentez d’un Tapie me revoila avec un air de « je porte la poisse » qui vient d’embarquer Stéphane Richard, et liez le tout par un reportage intéressant de France 2 sur « l’optimisation fiscale » (poétique euphémisme…), vous aurez alors le menu (un tantinet écœurant) de la semaine.

Certains en tireront peut-être la définitive conclusion que décidément il n’y a pas de salut autour de l’homo politicus ou que seule l’ignorance et l’aveuglement peuvent vous apporter sérénité et béatitude.

Pour ma part, cela me conforte dans l’idée que pour lutter contre les faiblesses humaines en générale et la corruption en particulier, il faut être du genre marathonien et s’appuyer sur les maigres progrès qui se présentent et ne pas s’arrêter sur les désillusions qui s’accumulent.

Les progrès ici sont de deux ordres : d’abord la justice avance, cahin-caha certes, mais finalement à un rythme presque supersonique par rapport aux dernières années. L’autre élément de satisfaction est que la corruption du système et des hommes n’est pas celle de tous les systèmes et de tous les hommes. Nombre d’acteurs forcés de ce système commencent à se rebeller et c’est bien pourquoi ces listes apparaissent. Il faut beaucoup de courage et de force morale pour oser dénoncer puis se battre alors qu’il serait plus simple et confortable de passivement y contribuer. À chacun de nous de se demander si autour de lui il ne voit pas aussi des choses inacceptables, et si c’est le cas s’il n’est pas temps de ne plus les accepter. La corruption, lorsqu’elle est à ce point généralisée, ne perdure que grâce à la complicité passive de ceux qui renoncent à la combattre lorsqu’ils en ont l’occasion. Facile à dire certes, oui, mais certains le font et ils n’avaient pas a priori le profil de vengeur ou de sauveteur de l’humanité.

Du point de vue politique cette fois, comment avancer ?

D’abord pour ce qui est du cas Richard, il est nécessaire d’étendre la jurisprudence politique qui veut que l’on démissionne lorsqu’on est mis en examen. Stéphane Richard n’a certes pas un mandat politique mais en qualité d’ex directeur de cabinet de Christine Lagarde il ne peut s’exonérer de ce passé. Sa nomination à France Télécom-Orange a nécessairement une composante politique et par ailleurs l’État n’est pas un actionnaire comme les autres dans l’histoire. Si on mélange affaires et politiques alors la règle la plus contraignante doit s’appliquer, Stéphane Richard doit se mettre en retrait de FT.

Au-delà, puisqu’à l’évidence les très mauvaises habitudes et le passif sont des freins douloureux pour retrouver une République et un système politique où la vertu et l’intérêt général sont la règle, il faut accélérer le renouvellement du personnel politique et la mise en place de règles de transparence d’abord, de contrôle ensuite. Le renouvellement peut être accéléré par une loi de non-cumul des mandats : cette loi est un engagement pris avec les Français en 2012, il doit être mis en place. Quant à la transparence, elle commence par la publication des revenus et dans une certaine mesure du patrimoine des candidats & élus.

Le temps des choix et des actes est venu.

Jean Jaurès On peut discuter du périmètre et des modalités, mais en aucun cas du principe et du fait que cela doit s’appliquer systématiquement pour toutes les futures élections.

Ne pas le faire reviendrait à se déclarer ouvertement corrompu.

Ne pas le dénoncer reviendrait à accepter ouvertement la corruption.

Courage et tenacité !

marianneJe ressens comme un gros flottement au sein de la classe politique et médiatique française en ce moment, et ceci ne se limite pas au seul parti socialiste en charge de la conduite du bateau.

On s’était presque habitué à l’idée qu’un ex-président de la République puisse être suspecté d’avoir dépassé le cadre de la loi dans l’exercice de ses fonctions, ceci au nom de la zone grise de l’exercice du pouvoir. Si Sartre devait aujourd’hui récrire Les main sales, nulle doute que le fond changerait peu mais que le ressort idéologique serait plus faible, remplacé par une vision un peu vaine du pouvoir.

On s’était presque habitué à l’idée qu’une personnalité politique, ministre ou simple élu moins sous les feux de la rampe, puisse être suspectée d’avoir utilisé sa fonction pour son intérêt très personnel, tissant par la même occasion un réseau de compromissions mutuelles autour d’une bourgeoisie de l’ordinaire corruption, de la richesse d’abord mais surtout des idéaux. Le plus surprenant finalement dans des affaires comme celles de Cahuzac aujourd’hui ou de Woerth hier, n’est pas tant l’idée que ces hommes aient pu choir (ce ne sont que des hommes ! ), mais plutôt qu’ils trouvent presque normal leur comportement et qu’au lieu d’aller se cacher, amplis de honte, au fin fond du monde, ils prétendent à mener la vie qu’ils avaient avant le scandale, comme si de rien n’était.

Ce qui transparait à travers l’affaire Cahuzac, c’est qu’un homme se réclamant des valeurs de gauche est allé chercher un prête-nom du côté du FN (Philippe Peninque) et qu’en conséquence, si le gouvernement PS n’a été que tardivement informé des dessous de l’affaire Cahuzac, le parti d’extrême droite lui l’était dès le début. Quant à la droite, vu qu’elle a disposé pendant 10 ans des moyens d’investigation des services du renseignement intérieur, et surtout qu’elle avait en sa possession le rocambolesque enregistrement à l’origine de l’affaire, on peut avoir un doute légitime sur son niveau d’ignorance sur ce cas. In fine, la question inévitable qui me vient à l’esprit est de savoir si ce n’est pas l’UMP en sous-main qui a « nommé » Cahuzac aux finances après en avoir fait de même à la présidence de la commission des finances, dans le but d’avoir un moyen de contrôle sur les conséquences possibles de potentiels problèmes.

Du coup, dans ce théâtre d’ombres où tout le monde essaie de contrôler tout le monde, on s’était presque habitué à l’idée que le fameux 4ème pouvoir ne fasse des révélations que tout le monde connait déjà et limite son indignation aux indignes déjà condamnés par la vindicte populaire. Médiapart a pu nous en faire douter mais Le Monde cette semaine semble nous avoir « rassuré » avec Offshore Leaks. Ce scandale ayant été révélé au niveau mondial, il était difficile de n’en pas parler. Mais ce qui s’est passé cette semaine est particulièrement édifiant. Alors que les médias suisses, luxembourgeois et surtout belges s’emparaient assez largement de l’affaire, Le Monde s’est contenté de nous livrer le nom d’un proche de la présidence (dont le cas ne semble pas d’ailleurs être frauduleux), d’un mort qui sent bon la finance (Rothschild)  et du patron d’une PME de mode (on se demande bien pour le coup ce qu’il a dû faire pour déplaire…). Pour le reste, on attend toujours et on espère…

Mais le plus grave dans cet autisme moral ambiant, c’est qu’alors que l’État demandait au Monde de fournir des informations, ce dernier s’est drapé dans sa dignité pour refuser au nom de la protection des sources. Sans blague ! Il me semble que dans cet énorme masse de documents, un certain nombre pouvaient sans problème être communiqués sans compromettre les sources. Il me semble aussi que dans une situation où la dette accumulée devient insoutenable et que le montant de la fraude fiscale annuelle est de l’ordre de la moitié du déficit public, la question de sauvegarder (voire de restaurer !) la souveraineté de la République face aux marchés, la question de redonner un sens moral au comportement de chacun face à l’argent, devraient peser un peu plus dans la balance. Or dans l’histoire, j’ai beaucoup de mal à croire à la protection des sources et je suis par contre très tenté de croire à la protection des cibles de ce scandale. J’espère me tromper, les jours à venir nous le diront.

La capacité à supporter l’insupportable a des limites et avec la misère générée par la crise actuelle, ces limites sont atteintes. Ceci est d’autant plus vrai que cette crise a été directement déclenchée par des comportements liés à la cupidité et à une corruption de l’intégrité morale en matière d’argent. Il faut en sortir.

Si les médias historiques ne sont pas en mesure de remplir leur mission de contre-pouvoir, alors les citoyens doivent prendre le relais. La numérisation du monde le permet et l’exemple de wikileaks nous a montré qu’en matière d’information, même les chasses-gardées comme la diplomatie pouvaient faire l’objet de puissantes remise en questions. On peut discuter du bien-fondé de la chose, mais dans le cas qui nous occupe nous sommes arrivé à un tel niveau de dysfonctionnement que l’objection de principe devient secondaire.

Quant à la classe politique, il est illusoire de croire qu’elle s’auto-réformera car aucun système clos n’est en mesure de le faire. Ne militant  pas pour une révolution toujours hasardeuse et douloureuse, je pense qu’un large renouvellement et des réformes structurelles fortes sont des solutions raisonnables et pertinentes. Les pistes sont déjà nombreuses : non cumul des mandats, parité, interdiction effective des conflits d’intérêts, transparence du patrimoine, examen des parcours professionnels, pluralité des profils du personnel politique, retrait provisoire en cas de mise en examen et définitif en cas de condamnation pour délit volontaire ou crime, limitation dans le temps de l’exercice d’un même pouvoir, …

Le gouvernement Ayrault a commencé à travailler sur le sujet. C’est bien mais nous devons le pousser à aller beaucoup plus loin et plus vite. En matière morale, le changement c’est maintenant pour les intentions, mais cela doit être surtout opérationnel dès les prochaines élections en 2014.