Un regard, un sourire, deux départs

À croire qu’en cet été le monde est désespérément trop laid puisqu’à deux jours d’intervalle, nous avons perdu un clown shakespearien et une icône au regard envoutant.

Ce monde en guerre est incontestablement laid, mais ce que ces deux artistes nous laissent montrent aussi qu’il pourrait être merveilleusement beau.

À nous de choisir.

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Lauren Bacall & Humphrey Bogart-Le grand sommeil par francomac

 

Affaire Dreyfus Strauss-Kahn : l’avocat de N. Diallo condamné pour avoir utilisé un faux témoignage

Kenneth Thompson, l’avocat de la défense dans l’affaire DSK, vient d’être condamné à payer 15000$ par un juge américain pour avoir utilisé un faux témoignage dans une affaire qu’il plaidait.

Le juge de district William Pauley a déclaré que la société d’avocat Thompson & Wigdor avait porté un préjudice au processus judiciaire lui-même lorsque ses avocats ont permis le dépôt d’un faux témoignage ( « U.S. District Judge William Pauley said the law firm Thompson Wigdor & Gilly harmed “the judicial process itself” when its lawyers allowed the false testimony at a deposition« ).

Après que l’avocat star N. Stiegel ait renoncé à défendre l’accusatrice, cela commence à faire beaucoup pour la plaignante.

Parallèlement, suite aux révélations du journaliste Léonard Lewit, la RTBF et le Nouvel Obs s’interrogent sérieusement sur les liens entre Nicolas Sarkozy et certains protagonistes de l’affaire, en particulier le chef de la police.

L’étrangeté de cette affaire n’a d’égale que ses zones d’ombres semble-t-il.

Sources :

Pause cinéphile de fin d’année

Avatar James CameronIl y a longtemps que je n’ai pas publié un billet sur l’art. Le film Avatar me donne l’occasion de finir l’année sur ce registre, sans pour autant que la politique soit bien loin.
Nous sommes allés voir le film d’abord pour la curiosité du 3D numérique (tout en gardant un souvenir nostalgique des antiques lunettes rouge/bleu permettant de reconstituer une troisième dimension bien souvent aussi improbable que les scénarios des films de l’époque) mais en redoutant quelque peu d’avoir à faire à une odyssée où les blaireaux de GI passent au lance-flamme tout ce qui bouge (et bien oui, espace + Seagourney cela renvoie un peu à petite tête et grosse gâchette).
Alors certes, dans Avatar, on trouve bien ces clichés vendeurs, mais on y trouve surtout bien d’autres choses, plus étonnantes, plus poétiques et même en filigrane, plus philosophiques et politique.

L’étonnant c’est d’abord l’incroyable beauté de la forêt de Pandora dans laquelle la 3D nous plonge de façon saisissante : ces plantes improbables dont on se prend à rêver en sortant du cinéma, et à espérer qu’un voyagiste aura mis cette destination dans la liste des sites incontournables à visiter avant de mourir après Venise, les volcans d’Hawaï et la grande barrière de corail. Flore luxuriante, féérique… mais faune manifestement féroce ! Je n’en dirai pas plus mais rien que pour les paysages de cette planète sœur de Gaïa que ne renierait pas James Lovelock, le film vaut le coup d’œil (enfin, des deux, c’est mieux pour le relief).

Et la philosophie alors ? Et la politique ? Bon, sur ces points, il y a la lecture simple du sauvage (genre tribu amazonienne mais en bleu) vivant en harmonie avec son monde versus la multinationale minière vivant en harmonie avec ses tractopelles XXL.
Il y a bien sûr de cela, la lutte entre un capitalisme militaire cynique et destructeur et un peuple ayant d’abord développé ses qualités spirituelles dans un monde où l’identité des individus se confond avec le groupe et l’environnement, avec un fort lien entre présent et passé sans vision particulière du future. On y retrouvera aussi sans doute quelques références au colonialisme où les bons sentiments aussi sincères soient-ils se trouvent en infériorité conflictuelle face à des incompréhensions et surtout à des intérêts sonnants et trébuchants et accessoirement à l’égo du chef blaireau.

Il y a aussi l’idée de Gaïa, super-organisme planétaire, mère nourricière et régulatrice de l’écosystème, de façon d’ailleurs assez féroce comme je l’ai écrit plus haut : la planète Pandora est loin d’un jardin d’Éden même si elle en a la beauté. C’est d’ailleurs un aspect intéressant du film qui a su en grande partie éviter de tomber dans une guimauve écologique facile. Dame nature n’est en rien une accoucheuse de civilisation, de culture et tant pis pour les faibles : vae victis ! Voilà un point intéressant à se souvenir, juste au cas où…

Il y a enfin, une dernière chose : l’essence de l’être, l’opposition entre âme (ou toute chose s’en rapprochant) et le corps. Finalement, n’est-ce pas là la question principale du film. Qui est le héros ? Un GI paralytique, la copie de son jumeau ou cet improbable avatar, enveloppe génétiquement bricolée ? Quelle est son essence ? L’héritage culturel de son humanité ou celui de ces indigènes bleus ? Quelque chose au-delà de la culture, au-delà de l’enveloppe corporelle ? Quelque cAvatar James Cameronhose d’universel entre amour et fraternité, recherche de la paix et de l’équilibre, de la justice et du respect de la différence ? Quelque chose derrière le refus de l’oppression, une quête de liberté.

La bande annonce.

Chelsea : Nouvelle pose artistique au milieu de l’été

Lors d’un mariage (celui de Marc), j’ai eu l’occasion de découvrir un artiste américain venant de la Nouvelle Orléans (ou ce qu’il en reste après Kathrina).

Chelsea

Chelsea se définit comme un artiste aux frontières du blues, du sexe et du rock. Personnellement, sa musique me donne l’image de Miles Davis jouant le répertoire des beach boys, à moins que ce ne soit l’inverse. En tout cas, l’écouter est un vrai moment de plaisir serein, tout en douceur et en nuance.

Salon littéraire libertaire

Plus que quelques jours avant le grand chambardement. J’en profite pour vous proposer de lire un polar à clés “Deux ans après, Et si vraiment, tout devenait possible…” du célèbre Benjamin Griveaux et du mystérieux Sean Christian dont le visage me rappelle vaguement le muppet show.

“Dans une France pré-Orwellienne post élections 2007, oppressante, sécuritaire, bien-pensante et mal pensée, un milliardaire opportuniste se fait assassiner à coups de faucille mal ajustés. Le coupable serait-il cet homme de la rue, médiocre rejeton d’une société stérilisée, ou la vérité est-elle à chercher ailleurs, entre le voyeurisme de notre lâcheté et les compromissions des anti-chambres du pouvoir ?”

La critique est unanime à avoir son avis définitif :
Libation : “un formidable polar libertaire qui porte haut les revendications sociales contre tous les pouvoirs liberticides, et révèle les trames de la compromission entre journalisme et pouvoir”

Figue-halot : “un roman à clé qui montre quel est le vrai avenir de ceux qui ne se lèvent pas tôt”

Téléamoa : “la quintessence de la reflexion philosophico-sociale sur un monde hypermédiatisé où l’audimat fait office de conscience sans science”

Les visions lointaines à l’usage des myopes : “Si loin, si proche, si vrai que l’on voudrait que cela reste faux”