Le site http://www.dskvraifaux.fr/destiné à mettre les points sur les i et faire taire toutes les rumeurs et les calomnies sur Dominique Strauss-Kahn vient d’ouvrir.
A consommer et faire consommer sans modération.
La politique vue du pays de Brest
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Après avoir amené la France dans le trou économique, social, géopolitique et philosophique, l’UMP, Sarkozy en tête, s’apprête à écrire le chapitre final de son oeuvre de destruction : comment permettre à l’extrême droite d’achever la France ?
Le dernier sondage LH2/Le Parisien donne Marine LePen en tête du premier tour contre Nicolas Sarkozy et Martine Aubry. Cela appelle quand même quelques analyses et objections.
L’analyse à droite, c’est que Sarkozy ayant depuis des années fait le lit de l’extrême droite avec des thèses sécuritaires aussi fantasmées que vouées à l’échec, l’échec étant avéré il ne reste plus au FN qu’à occuper le lit amoureusement préparé. Alors oui, il est logique d’envisager une éviction de la droite UMP dès le 1er tour, en avril 2012, cela ne tient qu’à un fil !
L’analyse à gauche, c’est que même si nous avons progressé, nous l’avons surtout fait sur notre fonctionnement et pas sur notre idéologie, sur nos idées, sur notre futur programme. Pire que cela, un noyau s’accroche coûte que coûte au marxiste (sans pour autant en afficher clairement la couleur) et flingue à tout va tout ceux qui font la promotion à la fois d’une gauche sociale et d’un marché certes libre, mais surtout régulé dès que des limites sont franchies. Le libéralisme échevelé, comme le marxisme, ont échoué : qu’on nous laisse défendre, mettre en place et développer la seule idéologie socio-économique qui tienne encore la route, même si nous savons qu’il faut en réformer les bases historiques !
Il est tout à fait pitoyable de subir continuellement des attaques de son camp alors que la droite est dans une situation d’échec absolu et est sur le point d’être supplantée par l’extrême droite. C’est gonflant autant que stupide, et cela pourra bien finir par être criminel !
Ce fichu sondage a omis (et ce n’est pas un hasard) de tester l’hypothèse DSK au 1er tour. J’ai peu de doute sur le fait que dans ce cas, LePen ne serait pas arrivée en tête. Or cette candidature est justement la candidature d’une gauche qui se veut réaliste et efficace du point de vue social autant qu’économique. Cette voie n’a que très partiellement été prise lors du mandat de Lionel Jospin, pourtant le moins que l’on puisse dire, c’est que cela a été profitable à tous, j’ai bien écrit tous, pas les gens X contre les gens Y, mais tous les Français.
Il faut être aveugle ou suicidaire pour continuer à combattre l’espoir porté par les sociaux-démocrates lorsque l’on se dit d’une gauche de gouvernement.
Je dis à ceux à droite qui continuent à jouer le petit jeu de la peur, comme à ceux à gauche qui continuent à jouer celui du suicide, vous avez le droit de tout faire pour favoriser le FN, mais dans ce cas, ayez au moins le courage de prendre une carte au FN, vous serez en harmonie avec vous-même à défaut d’être en paix.
Pour ma part, je continuerai à me battre pour défendre la voix de la social-démocratie, pour construire un avenir avec de nouveaux outils, avec de l’enthousiasme, avec de la force, de la conviction, et surtout, surtout, de l’honnêteté et de la lisibilité dans mes intentions.
Arrêtez de tortiller du popotin et de biaiser : que chacun assume son combat et arrête de calculer.
Une interprétation très orientée d’un sondage IFOP récent qui voulait essayer de faire croire, une fois encore, que « DSK il est pas de gôche madame Michu » (alors que ce sondage dégageait bien une majorité relative de gens, 47%, qui le voyait bien à gauche et une majorité large, 68%, qui le situait au centre-gauche) m’a interpellé il y a quelques jours.
Je découvre ce matin un autre sondage BVA, plus précis, dont l’objectif était d’établir la crédibilité du quator DSK / Aubry / Hollande / Royal sur des thématiques de campagne. Ce deuxième sondage me semble plus intéressant car il trace un portrait de chacun d’eux aux yeux des Français..
Commençons par le sujet du moment imposé par le gouvernement sarkofillonjupoguéant (une vraie auberge espagnol du n’importe quoi, soit dit en passant) : la laïcité. Sur ce critère, nous constatons un tir groupé DSK / MA / FH, mais tout de même un peu faiblard à mon goût. Nous sommes loin des hussards de la République bouffeurs de curés ! Quant à Royal, elle semble souffrir sur ce sujet de sa rhétorique marquée par une sorte de catholisme de gauche iconoclaste.
En matière sociale, nous avons là le domaine où le match est le plus disputé. Si DSK est vu comme le plus crédible en matière de réduction du chômage (se souviendrait-on de 1997-99 ?), il est devancé par FH et MA sur la question de réduction des inégalités. Il est aussi à noter que c’est sur ce sujet où il y a le plus de différences entre l’ensemble des électeurs (graphique ci-dessus) et les seuls électeurs de gauche. Clairement, dans la tête des électeurs de gauche, la capacité à réussir en économie n’induit pas une réduction des inégalités (il serait bon de « casser » ce fatalisme).
Côté France (image et sécurité), si à nouveau la position de directeur du FMI propulse DSK à des sommets (une raison s’il en était encore besoin pour laquelle il doit se déclarer le plus tard possible), le match est un peu plus serré en matière de sécurité. Sur ce sujet, DSK affiche une avance moins marquée sur le second, FH dont la position est assez surprenante : on n’imaginait pas le très « rond » François Hollande avec une image sécuritaire. Peut-être sa rondeur le rend-il sécurisant ?
Enfin, côté économie (fiscalité, dette et déficit, …), le professeur DSK écrase tout le monde. Il est vrai que sa formation, son bilan à Bercy de 97 à 99 et son poste au FMI ne laissent aucune chance en ce domaine à qui que ce soit. On notera à nouveau la grande faiblesse de SR dans ce domaine et la bataille très serrée entre MA et FH.
En conclusion, la synthèse des scores reflète bien l’avance d’image d’homme crédible de DSK face à tous ses adversaires (ici de gauche mais ce serait sans doute encore plus marqué à droite vu le niveau d’échec de la politique UMP depuis 10 ans). Et quel que soit le candidat, il sera important de montrer comment l’amélioration de la situation économique peut être traduite en une amélioration de la vie de chacun, une amélioration de l’égalité entre tous, une meilleure homogénéité de la situation de tous.
Le dimanche 20 février 2011, DSK était l’invité de Laurent Delahousse, sur France 2. Il y eu une excellente audience de 6.9 millions de personnes, soit 7% de plus que l’audience habituelle de France 2 à cette heure.
Voici une synthèse faite par BFM.
Voici un verbatim.
00:45 la crise est loin d’être terminée
00:50 l’éloignement crée une vision de la France par rapport au reste du monde comprendre les avantages et les difficultés
01:20 tout ce que je lis de la presse française, italienne, allemande, l’Europe est dans une situation difficile
01:50 le devoir de réserve au sein du FMI
02:22 je suis un homme plus libre que je ne l’ai jamais été. J’ai la possibilité de dire à tous les chefs d’État de la planète, ce qui va et ce qui ne va pas.
02:40 on a pas dominé la crise sociale, et particulièrement en Europe
04:52 le G20 et la Chine, on a évité l’effondrement mais on a pas évité les souffrances, chacun revient à ses petits problèmes nationaux
05:30 le risque de déclassement de l’Europe, croissance faible, dette forte, prix des matières premières
06:02 souffrance en France, en Europe, les classes moyennes, Jacques Julliard dans Marianne parle du chiffre effrayant du quart des salariés qui gagnent moins de 750 euros par mois
06:39 rigueur ? il faut des finances publiques qui tiennent la route… relancer la croissance, celle de l’Allemagne est plus forte que la française
07:00 d’autres politiques économiques doivent pouvoir être engagées, plus actives
07:37 il n’y a pas d’orthodoxie libérale là dedans, lorsque le FMI a été le premier à dire qu’il fallait faire du stimulus budgétaire, faire de la dépense, parce que sinon l’économie mondiale, on nous a dit “mais on ne reconnait plus ‘notre’ FMI » le fait est qu’il a changé.
07:52 on n’échappe pas à mener des politiques raisonnables, on peut pas se permettre d’avoir des choses qui dérapent… il faut aider les gens sur-endettés à se remettre de façon juste.
8:18 “Vous aimez Keynes, la relance, Jacques Delors avait proposé une politique de grands travaux » : c’est une grande idée, j’ai toujours été un fervent défenseur de la construction européenne, la France toute seule, l’Allemagne toute seule, l’Italie toute seule c’est trop petit face aux géants que sont l’Inde, le Brésil, la Chine ou les États Unis
08:47 On a besoin d’une impulsion européenne plus forte
08:58 ce qui compte c’est ce qui se passe pour les gens dans la rue, dans la vie de tous les jours qui cherche un boulot, qui le trouve pas, qui a du mal à payer ses notes d’électricité, ou son loyer, on peut pas rester aux considérations générales sur la croissance, les grands chiffres macro-économiques, la réalité de la vie, c’est ce qui fait que l’Europe s’en sortira ou pas.
(…)
09:13
Question
On se souvient de Jacques Delors, lui il y quelques années, il s’interrogeait. Il était l’homme le plus populaire à l’époque, il envisageait peut être d’être candidat, puis dans cette interview, faite par une intervieweuse de qualité, Anne Sinclair, il avait répondu finalement “je n’y vais pas”. Qu’est ce que vous évoque cette histoire là, de Jacques Delors
Réponse
J’avais regretté qu’il n’y aille pas.
[long silence]
Question
ça ne vous suscite pas plus de com…
Réponse
C’est de l’histoire.
[hésitation du journaliste… silence]
(…)
09:49 Le monde arabe.
10:16 autocritique, nous avons été trop concentrés, moi-même, sur la macro économie, pas assez sur les inégalités et le chômage, pour ces pays qui reviennent à la démocratie.
10:45 il n’y a pas de bienveillance envers la Tunisie… le jugement qu’on portait il y a deux ans ne portait pas assez sur les inégalités
11:14 il y a 3 mois en novembre au Maroc, on disait que la bombe à retardement dans le Maghreb est la démographie et le chômage des jeunes, c’est exactement ce qui s’est passé et en Tunisie et en Égypte.
11:34 j’ai une mission à remplir, je la remplis… je n’entre pas dans le débat politique français… j’ai toujours dans ma vie essayé de faire en sorte que ce que ma responsabilité et ce que mon devoir me dictait là où je pouvait être le plus utile, je fasse ce qui était le plus utile, eh bien je continue, et aujourd’hui, clairement, c’est au FMI que je travaille
(…)
12:18 question « Votre épouse a eu une idée, c’est qu’elle ne souhaite pas elle que vous fassiez un second mandat au FMI, est-ce que vous êtes un homme qui écoutez parfois votre épouse”
Réponse “Toujours, d’abord on en discute, c’est bien normal, ce qu’elle dit a beaucoup d’importance pour moi, quand elle a quitté 7 sur 7, on a a discuté, c’est elle qui l’a choisit,… quoique je fasse à l’avenir évidemment on en parlera ensemble et son avis comptera”
12:48 mon travail aujourd’hui c’est de faire en sorte que Pays par Pays, on essaye d’arranger les choses, que pays par pays, on essaye de convaincre les gouvernements, et c’est jamais la même chose qu’il faut faire, parce que chaque pays est différent, pour que la situation aille mieux, que les plus vulnérables soient protégés… ça occupe mon temps, c’est ce qui aujourd’hui me semble être ma mission et je la remplis.
13:20 je comprend que vous vouliez m’entrainer sur ce débat, je suis le directeur du FMI aujourd’hui, et je ne suis que ça.
(…)
13:28 sur les attaques… « dans le métier que je fais, je suis capable de supporter des critiques plus dures que celles là »
“mais je vais vous dire autre chose quand même, ce qui m’indigne… c’est qu’il y a mieux à faire pour les responsables européens, en général, français en particuliers, que de la polémique. Les élus ils sont là parce que des gens leur ont demandé de résoudre les problèmes des gens et leur temps, ils doivent le consacrer à résoudre les problèmes des gens, pas à se préoccuper de leur prochaine élection. c’est vrai ici, c’est vrai ailleurs… si les gouvernements ils se préoccupaient de ce pour quoi ils ont été élus plutôt que de savoir comment ils vont gagner les prochaines élections, les choses iraient mieux »
(…)
14:50 Aujourd’hui au FMI, je m’occupe concrètement des problèmes des gens, on a sauvé des pays de l’effondrement, l’Islande qui est le premier pays dans la difficulté et qui aujourd’hui est sauvé… dans la difficulté, dans la douleur, pour les citoyens… c’est mon travail de tous les jours de faire ce qui est utile pour les gens…
15:36 Ce qu’évoque le mot socialiste . “l’espoir, l’avenir, l’innovation”
Espoir, avenir, innovation, voici une conclusion plaisante en attendant la suite.
PS : que vous soyez militants, sympathisants, ou citoyens simplement curieux, vous pouvez rejoindre notre groupe Facebook du « cercle FB des ami(e)s de DSK« .
Si le dernier baromètre BVA-L’Express-Orange-France Inter ne change pas la donne en tête (DSK est toujours plébiscité alors qu’Aubry se renforce un peu face à Sarkozy en cas de 2nd tour), il n’en va pas de même pour les outsiders de gauche.
Le plus frappant semble être l’échec de la stratégie de la gauche radicale mais aussi des écologistes.
Malgré tout son bruit et sa fureur, Jean-Luc Mélenchon est en train d’échouer dans les grandes largeurs dans sa stratégie de dézingage du futur candidat PS (surtout lorsqu’il s’agit de DSK) en faisant moins que Bayrou ou Besancenot. On constate que la gauche « radicale » ne fait pas recette avec sa vindicte anti « social-traitre » qui n’apparaît pas crédible : seul 1% de plus des votants potentiels voteraient Mélenchon plutôt que PS selon que le candidat PS est Dominique Strauss-Kahn ou Martine Aubry. Clairement être « contre » ou ressortir les vieilleries idéologiques ne suffisent pas, Mélenchon ne réussit pas à réinventer une politique, pire il semble sombrer dans les eaux troubles des méthodes d’un autre temps si l’on en juge par les lâchages qui commencent au sein de son camp (voir la démission de Christophe Ramaux).
Chez les écologistes, le cas Eva Joly est assez étonnant. Plutôt plébiscitée en qualité de candidate chez les écologistes, ses intentions de vote à la présidentielle sont au niveau catastrophique des autres candidatures (un groupe qui tourne autour de 5% pour faire simple). Triomphants aux européennes, les écologistes là non plus ne semblent pas avoir réussi à construire un discours en phase avec les attentes.
Au sein du groupe des outsiders du PS, c’est là aussi un constat d’échec. On aurait pu croire que les progrès de François Hollande pouvaient lui laisser espérer une ouverture dans cette présidentielle, que nenni, il ne réussit pas à apparaître à l’horizon. Finalement, semaines après semaines, le choix qui se dessine revient invariablement sur DSK ou Aubry, ce qui donne aux primaires socialistes un goût de plus en plus décalé : si ces primaires ne doivent pas décider d’un candidat, il est urgent de leur donner un sens !
A droite, les choses se passent pour l’heure en Le Pen fille et Sarkozy Père. L’extrême droite apparaît aussi forte que l’UMP faible, ce qui donne une équation d’une logique implacable : l’UMP ne peut gagner qu’en s’alliant au FN. Je ne doute pas que certains à droite y songent déjà.