Le dimanche 20 février 2011, DSK était l’invité de Laurent Delahousse, sur France 2. Il y eu une excellente audience de 6.9 millions de personnes, soit 7% de plus que l’audience habituelle de France 2 à cette heure.
Voici une synthèse faite par BFM.
Voici un verbatim.
00:45 la crise est loin d’être terminée
00:50 l’éloignement crée une vision de la France par rapport au reste du monde comprendre les avantages et les difficultés
01:20 tout ce que je lis de la presse française, italienne, allemande, l’Europe est dans une situation difficile
01:50 le devoir de réserve au sein du FMI
02:22 je suis un homme plus libre que je ne l’ai jamais été. J’ai la possibilité de dire à tous les chefs d’État de la planète, ce qui va et ce qui ne va pas.
02:40 on a pas dominé la crise sociale, et particulièrement en Europe
04:52 le G20 et la Chine, on a évité l’effondrement mais on a pas évité les souffrances, chacun revient à ses petits problèmes nationaux
05:30 le risque de déclassement de l’Europe, croissance faible, dette forte, prix des matières premières
06:02 souffrance en France, en Europe, les classes moyennes, Jacques Julliard dans Marianne parle du chiffre effrayant du quart des salariés qui gagnent moins de 750 euros par mois
06:39 rigueur ? il faut des finances publiques qui tiennent la route… relancer la croissance, celle de l’Allemagne est plus forte que la française
07:00 d’autres politiques économiques doivent pouvoir être engagées, plus actives
07:37 il n’y a pas d’orthodoxie libérale là dedans, lorsque le FMI a été le premier à dire qu’il fallait faire du stimulus budgétaire, faire de la dépense, parce que sinon l’économie mondiale, on nous a dit “mais on ne reconnait plus ‘notre’ FMI » le fait est qu’il a changé.
07:52 on n’échappe pas à mener des politiques raisonnables, on peut pas se permettre d’avoir des choses qui dérapent… il faut aider les gens sur-endettés à se remettre de façon juste.
8:18 “Vous aimez Keynes, la relance, Jacques Delors avait proposé une politique de grands travaux » : c’est une grande idée, j’ai toujours été un fervent défenseur de la construction européenne, la France toute seule, l’Allemagne toute seule, l’Italie toute seule c’est trop petit face aux géants que sont l’Inde, le Brésil, la Chine ou les États Unis
08:47 On a besoin d’une impulsion européenne plus forte
08:58 ce qui compte c’est ce qui se passe pour les gens dans la rue, dans la vie de tous les jours qui cherche un boulot, qui le trouve pas, qui a du mal à payer ses notes d’électricité, ou son loyer, on peut pas rester aux considérations générales sur la croissance, les grands chiffres macro-économiques, la réalité de la vie, c’est ce qui fait que l’Europe s’en sortira ou pas.
(…)
09:13
Question
On se souvient de Jacques Delors, lui il y quelques années, il s’interrogeait. Il était l’homme le plus populaire à l’époque, il envisageait peut être d’être candidat, puis dans cette interview, faite par une intervieweuse de qualité, Anne Sinclair, il avait répondu finalement “je n’y vais pas”. Qu’est ce que vous évoque cette histoire là, de Jacques Delors
Réponse
J’avais regretté qu’il n’y aille pas.
[long silence]
Question
ça ne vous suscite pas plus de com…
Réponse
C’est de l’histoire.
[hésitation du journaliste… silence]
(…)
09:49 Le monde arabe.
10:16 autocritique, nous avons été trop concentrés, moi-même, sur la macro économie, pas assez sur les inégalités et le chômage, pour ces pays qui reviennent à la démocratie.
10:45 il n’y a pas de bienveillance envers la Tunisie… le jugement qu’on portait il y a deux ans ne portait pas assez sur les inégalités
11:14 il y a 3 mois en novembre au Maroc, on disait que la bombe à retardement dans le Maghreb est la démographie et le chômage des jeunes, c’est exactement ce qui s’est passé et en Tunisie et en Égypte.
11:34 j’ai une mission à remplir, je la remplis… je n’entre pas dans le débat politique français… j’ai toujours dans ma vie essayé de faire en sorte que ce que ma responsabilité et ce que mon devoir me dictait là où je pouvait être le plus utile, je fasse ce qui était le plus utile, eh bien je continue, et aujourd’hui, clairement, c’est au FMI que je travaille
(…)
12:18 question « Votre épouse a eu une idée, c’est qu’elle ne souhaite pas elle que vous fassiez un second mandat au FMI, est-ce que vous êtes un homme qui écoutez parfois votre épouse”
Réponse “Toujours, d’abord on en discute, c’est bien normal, ce qu’elle dit a beaucoup d’importance pour moi, quand elle a quitté 7 sur 7, on a a discuté, c’est elle qui l’a choisit,… quoique je fasse à l’avenir évidemment on en parlera ensemble et son avis comptera”
12:48 mon travail aujourd’hui c’est de faire en sorte que Pays par Pays, on essaye d’arranger les choses, que pays par pays, on essaye de convaincre les gouvernements, et c’est jamais la même chose qu’il faut faire, parce que chaque pays est différent, pour que la situation aille mieux, que les plus vulnérables soient protégés… ça occupe mon temps, c’est ce qui aujourd’hui me semble être ma mission et je la remplis.
13:20 je comprend que vous vouliez m’entrainer sur ce débat, je suis le directeur du FMI aujourd’hui, et je ne suis que ça.
(…)
13:28 sur les attaques… « dans le métier que je fais, je suis capable de supporter des critiques plus dures que celles là »
“mais je vais vous dire autre chose quand même, ce qui m’indigne… c’est qu’il y a mieux à faire pour les responsables européens, en général, français en particuliers, que de la polémique. Les élus ils sont là parce que des gens leur ont demandé de résoudre les problèmes des gens et leur temps, ils doivent le consacrer à résoudre les problèmes des gens, pas à se préoccuper de leur prochaine élection. c’est vrai ici, c’est vrai ailleurs… si les gouvernements ils se préoccupaient de ce pour quoi ils ont été élus plutôt que de savoir comment ils vont gagner les prochaines élections, les choses iraient mieux »
(…)
14:50 Aujourd’hui au FMI, je m’occupe concrètement des problèmes des gens, on a sauvé des pays de l’effondrement, l’Islande qui est le premier pays dans la difficulté et qui aujourd’hui est sauvé… dans la difficulté, dans la douleur, pour les citoyens… c’est mon travail de tous les jours de faire ce qui est utile pour les gens…
15:36 Ce qu’évoque le mot socialiste . “l’espoir, l’avenir, l’innovation”
Espoir, avenir, innovation, voici une conclusion plaisante en attendant la suite.
PS : que vous soyez militants, sympathisants, ou citoyens simplement curieux, vous pouvez rejoindre notre groupe Facebook du « cercle FB des ami(e)s de DSK« .