Pierre Moscovici : Les primaires auront-elles le candidat qu’on n’attend pas ?


Arnaud Montebourg, Emmanuel Valls, Ségolène Royal sont partis en campagne il y a déjà de très nombreux mois et force est de constater que ces candidatures prématurées n’ont pas déclenché une vague d’enthousiasme et de soutien.

François Hollande est parti depuis moins longtemps mais sa campagne ayant mieux été préparée, en particulier en renforçant les liens internes qu’il maîtrisait par ailleurs bien grâce à sa longévité à la tête du PS, il bénéficie actuellement d’un avantage en ce début officiel de campagne.

Martine Aubry a su respecter le calendrier décidé, et ayant bénéficié de l’improbable empêchement de DSK et de sa position de 1ère secrétaire, elle se présente aujourd’hui au niveau de FH, à un souffle derrière lui.

Est-ce terminé ? Le casting est-il complet et surtout satisfaisant ? Le plateau présenté nous prépare un combat entre (ex)premiers secrétaires du PS, ce qui est certes un gage de légitimité interne mais n’est pas exactement une promesse de réformes radicales, d’originalité, d’ouverture à l’innovation. Peut-être sauront-ils le faire, mais nos deux favoris vont devoir « se faire du mal ».
L’autre difficulté qui vaut pour tous les candidats déclarés et d’apparaître pour des candidatures « moi-je« , certes tout à fait dans l’esprit du combat de la Vème République, mais peu en phase avec un espoir collectif, une solidarité de groupe, le dessein d’un avenir commun.

« Soyons dès lors clairs : je ne crains pas, par ma candidature, de provoquer la désunion, puisque le pluralisme existe. Ma préoccupation est ailleurs : a-t-elle un sens, peut-elle éclairer le débat ? (PM) »

Est-ce une malédiction de la Vème République ? Les Français doivent-ils se résigner à choisir entre d’honnêtes mais ternes travailleurs là où la situation nécessite tout à la fois compétence, imagination, innovation, transgression, panache, et un quelque chose de « différent », un effet Obama où un cadre du parti prend de l’épaisseur au fil de la campagne, conteste la partition écrite par avance et renverse l’ordre établi. Cela me semble toujours possible, et à mon sens, si un tel candidat émerge, il sera issu des troupes de socialisme & démocratie, reprenant la force des idées sociales et économiques de Dominique Strauss-Kahn et porté par l’esprit collectif qui nous anime.
Nous pouvons contester la logique de la Vème République qui a permis la catastrophique élection de Nicolas Sarkozy, entraînant l’accélération du déclin de la France. Nous contestons la fatalité du choix de l’honnête médiocrité faute de mieux. Notre espoir va au-delà de ce qui est écrit d’avance. Pierre Moscovici a demandé notre avis, la réunion prévue par notre courant aura lieu finalement mercredi à Paris, et il a indiqué sur son blog qu’il annoncerait sa décision jeudi.

« il est essentiel à mes yeux que le groupe que j’anime et continuerai à animer quoi qu’il arrive fasse un choix éclairé, que nous prenions position ensemble, si possible unanimement, à défaut de façon très majoritaire, afin de peser puissamment sur les échéances à venir. (PM) »

Pierre Moscovici est-il le candidat que la paresseuse logique actuelle n’attend pas ? Rendez-vous mercredi pour la dernière consultation collective et jeudi pour le savoir.

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