Politique internationale

Ces derniers jours ont été particulièrement intenses en matière de politique internationale.

Commençons par l’entrée de la Palestine à l’UNESCO. La mission de l’organisation internationale est de « contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, que la Charte des Nations Unies reconnaît à tous les peuples ». Alors je sais bien que certains États n’ont pas apprécié cette reconnaissance, que les États-Unis ont eu la mesquinerie de retirer leur contribution financière, mais pour ma part, je vois là une très bonne nouvelle. Cela ne résout pas le problème de la souveraineté d’un État Palestinien sur un territoire qui reste à préciser, mais cette décision permet de reconnaître l’évidence : il existe bien un peuple palestinien qui a une culture et qui, lui comme les autres, a aussi droit à l’éducation, la science, le respect et la justice. Cette reconnaissance ne va pas faire disparaître le conflit avec Israël, mais cela ne va pas non plus l’aggraver. Quelques instants de considération, de retenue et de recul ne peuvent qu’être salutaires et bénéfiques, aussi bien pour les Palestiniens que pour les Israéliens. Les valeurs portées par l’Unesco me semblent ouvrir la possibilité d’un tel moment.



Autre épisode international marquant, l’annonce d’un referendum en Grèce. Voilà une annonce surprise qui remet les choses en perspective. D’abord, oui la Grèce est largement fautive et responsable de sa situation actuelle, et oui les créanciers, États ou sociétés privées, sont tout à fait fondés à être fort mécontents de cette annonce qui a toutes les chances d’aboutir à un rejet des dernières décisions concernant la dette grecque. C’est vrai, comme il est vrai que le peuple grec est souverain et qu’en conséquence, il a parfaitement le droit de prendre ses décisions, fussent-elles a priori mauvaises. Les marchés doivent s’effacer devant la souveraineté des peuples. Je ne crois pas, à titre personnel, que le rejet du plan sur la dette grecque serait une bonne chose, et je souhaite que les Grecs prennent en considération leurs alliances et engagements au sein de l’Europe, et qu’au-delà de leurs malheurs, une mauvaise décision entraînerait toute l’Europe dans un ensemble de problèmes encore plus graves dont ils seraient responsables, mais encore une fois, ils sont souverains et nous sommes nous aussi coupables de pas mal d’erreurs, à commencer par le fait de ne pas avoir réussi à créer une souveraineté européenne commune, une citoyenneté européenne. Je regrette également qu’à force de cupidité et de cynisme, il n’existe plus d’autorité morale exemplaire capable de persuader chacun de faire les efforts nécessaires. Le système financier est largement responsable de la situation actuelle mais passé la tempête de 2008-2009, il a repris le « business as usual« . Les responsables politiques, au premier chef desquels on trouve le gouvernement français actuel, ont, pendant des années et encore jusqu’à il y a peu, joué avec la dette (souvenez-vous de la bonne dette de Sarkozy). Que le plus vertueux s’avance, parle vrai, et les peuples le suivront. Mais qu’entendrons-nous au G20 ?

Décidément, la Méditerranée est en effervescence, et balance depuis un an entre espoirs et craintes. Mon diagnostic n’a pas changé : il se passe à mon sens quelque chose de particulier et de spécifique dans le bassin méditerranéen. Il n’y a pas d’un côté les révolutions tunisiennes, libyennes, égyptiennes, de l’autre des soubresauts syriens, des contestations grecques, des indignés espagnols, et au milieu l’éternel désordre israëlo-palestinien. Non, il y a là un bassin pluri-millénaire qui s’est approprié les moyens modernes de communication et qui cherche à réinventer l’exercice de sa souveraineté. L’ancien monde est à l’agonie, le nouveau cherche à naître. Il nous faut des gouvernements capables de comprendre cet instant particulier et capables de s’engager dans une transition aussi douce et maîtrisée que possible. Vivement 2012 pour qu’en France au moins, on en finisse avec ceux qui nous ont mis dans le mur.

DSK sur France 2 : le verbatim

Le dimanche 20 février 2011, DSK était l’invité de Laurent Delahousse, sur France 2. Il y eu une excellente audience de 6.9 millions de personnes, soit 7% de plus que l’audience habituelle de France 2 à cette heure.

Voici une synthèse faite par BFM.

Voici un verbatim.

00:45 la crise est loin d’être terminée
00:50 l’éloignement crée une vision de la France par rapport au reste du monde comprendre les avantages et les difficultés
01:20 tout ce que je lis de la presse française, italienne, allemande, l’Europe est dans une situation difficile
01:50 le devoir de réserve au sein du FMI
02:22 je suis un homme plus libre que je ne l’ai jamais été. J’ai la possibilité de dire à tous les chefs d’État de la planète, ce qui va et ce qui ne va pas.
02:40 on a pas dominé la crise sociale, et particulièrement en Europe
04:52 le G20 et la Chine, on a évité l’effondrement mais on a pas évité les souffrances, chacun revient à ses petits problèmes nationaux
05:30 le risque de déclassement de l’Europe, croissance faible, dette forte, prix des matières premières
06:02 souffrance en France, en Europe, les classes moyennes, Jacques Julliard dans Marianne parle du chiffre effrayant du quart des salariés qui gagnent moins de 750 euros par mois
06:39 rigueur ? il faut des finances publiques qui tiennent la route… relancer la croissance, celle de l’Allemagne est plus forte que la française
07:00 d’autres politiques économiques doivent pouvoir être engagées, plus actives
07:37 il n’y a pas d’orthodoxie libérale là dedans, lorsque le FMI a été le premier à dire qu’il fallait faire du stimulus budgétaire, faire de la dépense, parce que sinon l’économie mondiale, on nous a dit “mais on ne reconnait plus ‘notre’ FMI » le fait est qu’il a changé.
07:52 on n’échappe pas à mener des politiques raisonnables, on peut pas se permettre d’avoir des choses qui dérapent… il faut aider les gens sur-endettés à se remettre de façon juste.
8:18 “Vous aimez Keynes, la relance, Jacques Delors avait proposé une politique de grands travaux » : c’est une grande idée, j’ai toujours été un fervent défenseur de la construction européenne, la France toute seule, l’Allemagne toute seule, l’Italie toute seule c’est trop petit face aux géants que sont l’Inde, le Brésil, la Chine ou les États Unis
08:47 On a besoin d’une impulsion européenne plus forte
08:58 ce qui compte c’est ce qui se passe pour les gens dans la rue, dans la vie de tous les jours qui cherche un boulot, qui le trouve pas, qui a du mal à payer ses notes d’électricité, ou son loyer, on peut pas rester aux considérations générales sur la croissance, les grands chiffres macro-économiques, la réalité de la vie, c’est ce qui fait que l’Europe s’en sortira ou pas.

(…)

09:13
Question
On se souvient de Jacques Delors, lui il y quelques années, il s’interrogeait. Il était l’homme le plus populaire à l’époque, il envisageait peut être d’être candidat, puis dans cette interview, faite par une intervieweuse de qualité, Anne Sinclair, il avait répondu finalement “je n’y vais pas”. Qu’est ce que vous évoque cette histoire là, de Jacques Delors
Réponse
J’avais regretté qu’il n’y aille pas.
[long silence]
Question
ça ne vous suscite pas plus de com…
Réponse
C’est de l’histoire.
[hésitation du journaliste… silence]

(…)

09:49 Le monde arabe.
10:16 autocritique, nous avons été trop concentrés, moi-même, sur la macro économie, pas assez sur les inégalités et le chômage, pour ces pays qui reviennent à la démocratie.
10:45 il n’y a pas de bienveillance envers la Tunisie… le jugement qu’on portait il y a deux ans ne portait pas assez sur les inégalités
11:14 il y a 3 mois en novembre au Maroc, on disait que la bombe à retardement dans le Maghreb est la démographie et le chômage des jeunes, c’est exactement ce qui s’est passé et en Tunisie et en Égypte.
11:34 j’ai une mission à remplir, je la remplis… je n’entre pas dans le débat politique français… j’ai toujours dans ma vie essayé de faire en sorte que ce que ma responsabilité et ce que mon devoir me dictait là où je pouvait être le plus utile, je fasse ce qui était le plus utile, eh bien je continue, et aujourd’hui, clairement, c’est au FMI que je travaille

(…)

12:18 question « Votre épouse a eu une idée, c’est qu’elle ne souhaite pas elle que vous fassiez un second mandat au FMI, est-ce que vous êtes un homme qui écoutez parfois votre épouse”
Réponse “Toujours, d’abord on en discute, c’est bien normal, ce qu’elle dit a beaucoup d’importance pour moi, quand elle a quitté 7 sur 7, on a a discuté, c’est elle qui l’a choisit,… quoique je fasse à l’avenir évidemment on en parlera ensemble et son avis comptera”
12:48 mon travail aujourd’hui c’est de faire en sorte que Pays par Pays, on essaye d’arranger les choses, que pays par pays, on essaye de convaincre les gouvernements, et c’est jamais la même chose qu’il faut faire, parce que chaque pays est différent, pour que la situation aille mieux, que les plus vulnérables soient protégés… ça occupe mon temps, c’est ce qui aujourd’hui me semble être ma mission et je la remplis.
13:20 je comprend que vous vouliez m’entrainer sur ce débat, je suis le directeur du FMI aujourd’hui, et je ne suis que ça.

(…)

13:28 sur les attaques… « dans le métier que je fais, je suis capable de supporter des critiques plus dures que celles là »
“mais je vais vous dire autre chose quand même, ce qui m’indigne… c’est qu’il y a mieux à faire pour les responsables européens, en général, français en particuliers, que de la polémique. Les élus ils sont là parce que des gens leur ont demandé de résoudre les problèmes des gens et leur temps, ils doivent le consacrer à résoudre les problèmes des gens, pas à se préoccuper de leur prochaine élection. c’est vrai ici, c’est vrai ailleurs… si les gouvernements ils se préoccupaient de ce pour quoi ils ont été élus plutôt que de savoir comment ils vont gagner les prochaines élections, les choses iraient mieux »

(…)

14:50 Aujourd’hui au FMI, je m’occupe concrètement des problèmes des gens, on a sauvé des pays de l’effondrement, l’Islande qui est le premier pays dans la difficulté et qui aujourd’hui est sauvé… dans la difficulté, dans la douleur, pour les citoyens… c’est mon travail de tous les jours de faire ce qui est utile pour les gens…
15:36 Ce qu’évoque le mot socialiste . “l’espoir, l’avenir, l’innovation”

Espoir, avenir, innovation, voici une conclusion plaisante en attendant la suite.

PS : que vous soyez militants, sympathisants, ou citoyens simplement curieux, vous pouvez rejoindre notre groupe Facebook du « cercle FB des ami(e)s de DSK« .

Sarkozy et le désert des Tartar(in)s


Figurez-vous que je me suis fait avoir.

Je m’étais dit benoitement que j’allais attendre un peu pour faire un petit billet sur notre sommité élyséenne, histoire de faire une synthèse sur ce qui avait été écrit de ce qu’il avait dit à sa conférence de presse. Après Jaurès et Guy Mocquet, notre touriste de l’histoire littéraire était semble-t-il devenu depuis lundi un social-démocrate convaincu, un défenseur de la régulation à deux doigts de présenter sa candidature aux primaires socialistes, pourfendant ainsi tous ces socialistes qui décidément seraient bien trop à droite à son goût.

Fébrile, je me décide à faire ma petite revue d’e-presse, demandant à l’oracle google ce que la toile pensait de la parole révélée lundi à la face du monde. Et me voici bien marri : sur les plus de 12000 résultats d’actualité, l’oracle nous renvoie en première page :
* du Sarko flic (affaire Laeticia, la récidive)
* du Sarko juge (loi sur les conflits d’intérêts – là il faut vraiment être frappé d’un Alzheimer violent pour avoir oublié Woerth)
* ouf en 3ème sujet, du Sarko pourfendeur de spéculateur capitaliste (il n’a pas été bon lundi sur ce coup là mais au moins il reste un petit quelque chose)
* du Sarko piraté chez Facebook (fichus internautes, vivement Adopi III, IV et V !)
* du Sarko tunisien (faisons voir notre savoir-faire en matière de recollage de pots cassés)
* et une future communication de Sarko en février.

En somme, 3 jours après une intervention archi-vendue, de Sarkozy icône étincelante du monde il ne reste plus grand chose sur la toile. Dommage, moi qui me réjouissait de faire un comparatif avec son futur adversaire probable à la présidentielle, c’est à l’eau.

Tout s’y prétait pourtant :
* le G20 où il y a quelques mois il a snobé l’ouverture et où DSK s’est retrouvé de facto le réprésentant le plus en vue de la France
* la politique internationale où Sarko vola naguère au secours de la victoire de Poutine, obligea la République à faire la révérence à Kadhafi ou Assad ou encore transforma l’idée d’un projet Euro-Méditerranée (idée piquée à DSK -p 260 de la Flamme et la Cendre chez Grasset) en un aimable jamborée, en face des louanges adressées à DSK (rassurez-vous, elles ne viennent pas de France et encore moins de la gauche radicale, ouf !)
* l’économie (mais là c’est de toute façon trop facile) où lundi Sarko reprend à son compte l’idée de la taxe Tobin qui par nature n’est pas applicable alors que Strauss-Kahn innove en proposant un système d’assurance sur le risque qui, s’il était décidé, serait lui très facilement mis en place et très difficile à contourner (contrairement à la taxe Tobin)
* la fiscalité, monument entre tous des échecs Sarkozy qui aurait bien été inspiré de récupérer le rapport fait par DSK en 2006
* le social tristement illustré par le début de septennat où le gouvernement SarkoFillon a arrêté de lutter contre le chômage (la démographie et le marché enfin libéré allant « régler » le problème tout seul) en opposition à la volonté du président du FMI de mener de front les problèmes sociaux et économiques

Avouez qu’une comparaison argumentée de la nouvelle « vision » du Sarkozy 2011 avec la vision de DSK dont les fondamentaux n’ont pas varié depuis son passage à Bercy (sinon avant), cela aurait eu de la gueule.
Mais faute d’un adversaire solide à l’Elysée, nous nous en remettrons à l’actualité à Washington en attendant l’été.

Tiens, la France a déjà changé de président !

Notre ventilateur élyséen vient de gratifier le monde d’un acte manqué fort révélateur. Figurez-vous que le sommet du G20 qui est en train de s’ouvrir en ce moment même, s’ouvre sans le grand homme.

Faut-il y voir un effet secondaire gaulliste, personnage auquel il a essayé, sans rire, de s’idendifier ces derniers temps ?

Faut-il y voir le plaisir de faire quelques tours et détours avec son tout nouveau Air-Sarko-Zéro avant d’aller en Corée ?

Ou finalement, considère-t-il qu’il s’est déjà auto-remanié et qu’il n’est plus à la tête du pays (pour peu qu’il y ait jamais vraiment été) ?

En tout cas, les Coréens qui nous attendent pour nous transmettre la présidence du G20 sont quelque peu chagrinés par la légèreté du Top Gun Elyséen.

Bah, tout cela n’est pas bien grave, DSK est lui bien sur place, il est au courant des affaires du monde, comprend quels en sont les problèmes, et cela sera une bonne occasion pour les chefs d’Etat présent de prendre un peu d’avance en l’appelant Mister Président Strauss-Kahn.

Revue de presse : DSK news

DSK

Actuellement attelé à la rédaction de quelques réflexions sur notre refondation, j’ai trouvé quelques instants pour une petite revue de presse internationale concernant Dominique Strauss-Kahn, histoire de prendre un peu de recul par rapport aux polémiques franco-franchouillardes.

Commençons par la France tout de même, avec cet article du nouvel obs sur “DSK vu de Washington”.

Le Fonds monétaire international tient son assemblée de printemps les 24 et 25 avril à Washington. Nommé à la tête d’une institution controversée, Dominique Strauss-Kahn a profité de la crise pour lui redonner son rôle stratégique.

Dominique Strauss-Kahn est prêt. S’il faut voler au secours de la Grèce, le Fonds monétaire international (FMI) qu’il dirige répondra présent. Encore une fois ! . La suite ici.

Sur La Tribune, une analyse d’Erik Izraelewicz : DSK, la « rupture » au FMI
DSK candidat à l’Élysée ? À Washington, le chouchou des Français a révolutionné le FMI. Il en a refait un pouvoir qui compte. Et il y a pris goût. Alors, présider la France ou influer sur le monde ?
La suite ici.

Un article de Libé : Varsovie-Bucarest-Paris, dans les pas de DSK
Des ors de la capitale polonaise aux questions des étudiants roumains, «Libération» a suivi de près le socialiste préféré des Français. La suite ici.

IMF Survey Magazine : IMF Chief Emphasizes Support for Haiti
Rebuilding the Haitian economy will require immediate financing for Haiti’s budget, said Dominique Strauss-Kahn, the global lender’s managing director, during a donors’ conference at the United Nations. La suite ici.

Business Week : Strauss-Kahn Emergent With Sarkozy Presidency Under Siege
The International Monetary Fund’s role in a rescue package for Greece may put Dominique Strauss- Kahn back in the thick of French politics as Nicolas Sarkozy’s presidency runs into trouble. La suite ici.

Washington Post : For Europe, IMF aid may be hard to swallow
The evolving economic problems in Greece have pushed the International Monetary Fund and European leaders into sometimes tense talks over how deeply an agency associated with propping up developing countries should push into one of the developed world’s major economic zones — negotiations that could shape future European economic policy. La suite ici.

Du monde, d’Europe et d’ailleurs

Avril 2009.

G20

Tout d’accord, quelques excuses pour la baisse de fréquence de mes posts mais la création de mon entreprise me prend beaucoup de temps en ce moment. Il y avait pourtant pas mal de choses à dire. Je me limiterai ici à quelques réflexions sur la politique internationale.

Sur le G20 d’abord. Beaucoup a été dit, parfois peut-être un peu sous l’effet d’un enthousiasme qui était sans doute surtout un gros ouf de soulagement passager. Qui sont les gagnants ?

D’abord, la confiance, cette confiance que j’avais décrite comme impossible en octobre dernier tant ses animateurs manquaient de crédibilité est soudain revenue grâce à ce G20. Il est vrai que nous sommes passé d’une mousse médiatique à un Obama qui décide, un Strauss-Kahn qui est à la manœuvre pour le FMI et à un Gordon Brown qui a réussi l’organisation de ce sommet.

Il y a Obama bien sûr, l’homme qui a en quelques semaines effacé Bush, l’homme qui a rendu l’Amérique à nouveau un peu plus sympathique.

Le FMI incontestablement qui a obtenu un renforcement de ses moyens d’action et une reconnaissance certaine de sa nouvelle orientation plus équilibrée, plus régulatrice, plus pro-active, enterrant de facto l’ère ultra-libérale de l’institution.

L’Europe aussi, ou plutôt l’idée d’une union qui agit de façon concertée et, même si Merckel et Sarkozy n’ont pas individuellement “brillé”, le moteur franco-allemand de cette Europe.

Les perdants ? Les banquiers aventuriers de la finance et peut-être, les fameux paradis fiscaux, bien que l’on se soit contenté de les montrer du doigt en se préservant bien d’en dévoiler la réalité, c’est à dire d’expliquer aux bons citoyens quels rôles jouent ces paradis dans l’économie du monde visible, quelle est la part de l’argent criminel dans cette économie du monde sombre et quel rôle ont joué… les États dans ce monde sombre. Ceci explique pourquoi le Delaware ou encore les îles anglo-normandes ont mystérieusement disparu de la carte et pourquoi Monaco n’est signalé que comme un paradis gris.

G20 Obama Brown BerlusconiDernière chose sur ce sommet, la photo de Berlusconi copain comme cochon avec Obama et Brown m’a beaucoup amusée : de l’art d’être sur la photo… J’espère simplement que l’ère de tous ces politiques de peu d’intérêt qui font leur notoriété en volant au secours de la victoire pour avoir sa collec’ de photos et ainsi, tels des gamins, faire savoir “qu’ils y étaient”, fera rapidement partie du passé au profit de ceux qui, dans la lumière ou dans l’ombre, “font” la victoire par leur réflexion, leur compétence, leurs actions.

Autre sujet, la Turquie. Europe oblige, tous ceux qui ne veulent pas d’Europe vont nous expliquer doctement que la Turquie c’est du vilain pas bô (et donc qu’il ne faut pas voter pour ceux qui veulent construire l’Europe). Quel décalage entre ce G20 qui prône la coopération et l’action collective et ces faiseurs de peu qui n’ont d’autres atouts que quelques vieilles sauces recuites… Alors permettez-moi de défendre ma vision, ou plutôt les éléments qui constitue ma vision de l’Europe.

Je défends une vision historique de l’Europe, celle qui fit la gloire des terres du nord comme du sud (union Hanse-Méditerranée).

Je défends une vision civique et sociale de l’Europe faite de liberté, d’union et de solidarité, d’équité en attendant un jour un niveau certain d’égalité entre les citoyens européens, de coopération de et protection de ces citoyens.

Je défends une vision économique commune, volontaire, solidaire, protectrice : développement et protection des infrastructures et services publics européens, des solidarités économiques internes, une ouverture honnête mais régulée vers l’extérieur.

Je défends une vision de diversité culturelle : je ne veux pas d’européens “culturellement moyens”, mais bel et bien des identités régionales saines, amicales et ouvertes sur les échanges.

Dans une telle vision, on voit mal où être turc, islandais ou habitant du patelin d’à côté est une question en soit.

L’Europe est une énergie, une volonté, un espoir, une destinée commune, pas un je-ne-sais-quoi géographico-politico-religieux.