Jusqu’ici tout va mal…

noaa-avril-2014Pas le temps de s’apitoyer sur la défaite des européennes (c’est quand la dernière fois où les électeurs nous ont fait confiance sur cette élection ?) ni de  s’étendre sur la dislocation de l’UMP (quand l’argent est une valeur, on finit toujours par périr par l’argent). Quant au FN, même avec un marketing efficace et un relookage « sois propre sur toi et souris sur la photo« , il reste un parti dont la valeur principale est la détestation partagée de l’autre ce qui mène là aussi inévitablement à la dislocation (de la société en l’occurrence).

Non, ce qui me préoccupe aujourd’hui ce sont les dernières statistiques sur la bascule climatique. S’il ne reste plus grand monde pour nous expliquer que l’homme n’y est pour rien et que c’est un phénomène cyclique, cette bonne blague est maintenant à ranger au rang de l’anecdote au regard de ce que l’on constate.

Aux États-Unis, ce printemps a été le plus chaud depuis le début des prises de mesures, les records s’enchaînent et en France avril a été au 5ème rang des mois d’avril les plus chauds depuis 1900.

Les concentrations de CO2 dans l’atmosphère ont pour la 1ère fois de notre histoire dépassé 400 parties par million (ppm) contre 278 ppm au début de l’ère industrielle.

Dit autrement, il est plus que probable que l’on reverra des hivers avec des tempêtes qui ressemblent de plus en plus à des ouragans (drôle de mot sur nos côtes), que toutes les villes côtières vont devoir prendre des mesures soit pour protéger les constructions en front de mer, soit pour les évacuer, que l’on attend de voir si cet été va tourner au climat tropical ou désertique et s’il faudra renommer les pluies d’automne « mousson ».

Cette fois on y est. Si l’État continue à être paralysé il faudra s’en passer. L’époque a au moins cela de positif que c’est possible, les citoyens ont les moyens d’agir et de faire lorsqu’il y a carence. C’est peut-être cela la VIème République.

201404

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Pour approfondir :

 

Buisson ardent

buissonConsternation ce matin en entendant la confirmation des écoutes pirates réalisées par Patrick Buisson au plus haut sommet de l’État.

Consternation à la fois sur les faits, les explications-justifications-précisions-« je ne sais pas comment m’en sortir » des concernées, mais aussi, plus encore,  sur l’analyse qui en est faite.

Cette affaire ne relève pas d’un scandale sur les mœurs et les conséquences de la porosité des idées et pratiques d’extrême-droite au sein de la droite républicaine, mais elle relève:

  1. d’un cas d’espionnage au plus haut niveau de l’appareil d’État hors à ma connaissance la DRCI laisse M. Buisson (et ses complices ?) libre(s) de ses actes, sans mise en examen ni même le quart du début d’une convocation,
  2. et potentiellement d’une atteinte à l’intégrité de l’État (au profit de qui ?).

La République est décidément bonne fille mais à ce point de naïveté on ne va plus l’appeler Marianne mais Bécassine !

En 2007, sous couvert d’une émission quotidienne sur l’actualité politique, M. Buisson avait largement bénéficié des ondes de LCI pour faire passer son message. Cela n’avait pas ému grand monde. Aujourd’hui, le même Buisson se retrouve être l’acteur d’espionnage au sommet de l’État. Nous sommes au-delà de toutes limites.

La République doit se faire respecter. Elle en a les moyens. Qu’elle le fasse sans retard ni faiblesse.

 

Une rentrée très militaire

syrie-masque-a-gaz-arme-chimiqueEn partant en vacances, je ne m’imaginais pas revenir dans un contexte marqué par les bruits de bottes valsant grotesquement sur une musique internationale peu glorieuse.

Les lois internationales, les valeurs démocratiques et l’image que nous voulons donner à la France sur la scène internationale nous poussent à réagir à l’utilisation à grande échelle de gaz de combat en Syrie, qui plus est contre la population.

Comme le régime syrien est plus que fortement soupçonné et que pour cette fois les faits semblent bien être ce qu’ils paraissent être, nous sommes en face d’un crime de guerre perpétré par un criminel clairement identifié.

Comment dans ce cas ne pas réagir, ne pas aller au-delà de protestations de pures formes sans s’humilier et perdre la face, ou pire, prendre fait & cause pour un régime criminel ? Nombre de pays ont choisi la voie de la honte silencieuse, le Royaume Uni a de façon incompréhensible entaché son image et l’Amérique prend le risque de s’échouer sur les récifs de sa politique interne.

Dans ce triste tableau international, la France se retrouve bien seule (comme au Mali tient donc) pour défendre le droit internationale et essayer de limiter les souffrances du peuple syrien. Certains en profitent pour se gausser, tourner cela en ridicule et chercher à polémiquer.

Le ridicule dans le fait de se retrouver isolé dans cette histoire concerne ceux qui sont absents, pas la France. La Syrie tient une grande place dans l’histoire Méditerranéenne et Européenne, voire l’histoire occidentale. C’est la terre des Amorrites, très ancienne civilisation, c’est aussi le chemin de Damas de Saint Paul pour la chrétienté, c’est la civilisation qu’on découvert les croisés, c’est le protectorat français, et bien d’autres choses encore. La Syrie fait partie de l’histoire Européenne, elle mérite plus d’attention des Européens qu’un voile plus ou moins pudique destiné à protéger sa très bourgeoise tranquillité. L’année prochaine nous entrerons en campagne pour les élections européennes mais si l’Europe est incapable d’être forte et coercitive sur un tel événement, il serait plus décent de compléter son album pokemon plutôt que de prétendre défendre un projet politique européen lors de cette élection !

Le ridicule est également en voie d’impacter Obama qui a toutes les raisons d’agir, en a les moyens mais qui se trouve mis à mal par la soupe politique américano-américaine et réussit au passage à être indélicat avec le seul allié qui se révèle fiable dans cette histoire : la France. John Kerry a opportunément rappelé que la France était son « oldest allies « . Alors oui, nous sommes bien un pays ami des États Unis, mais l’indélicatesse et les hésitations américaines sur la Syrie ajoutées à l’affaire Prism d’il y a quelques semaines nous poussent à nous demander si les américains sont toujours les nôtres, hélas… Espérons qu’ils retrouveront le sens de la droiture et ne perdront pas celui de l’honneur eux aussi.

Autre question, celle du débat ou non au parlement. La guerre n’est pas exactement un exercice démocratique et c’est sans doute pourquoi notre constitution sort ce cas de l’exercice démocratique. Le rythme et les conditions de la guerre ne sont pas conciliables avec celui du parlement. Ceci dit, puisque du côté rythme une éventuelle intervention en Syrie est déjà hors du chemin le plus efficace, il me semble que l’on peut et que l’on doit engager un tel débat, exposer solennellement les faits et les preuves, définir une position claire et entendre les objections éventuelles du parlement. Faut-il voter pour autant ? À mon sens non. Pour une action de guerre, la responsabilité incombe seule au chef de l’État et des armées, elle ne peut se diluer. Là est bien la dureté de la charge. Chef de l’État n’est pas un job sympa permettant de vivre dans les ors de la République, c’est une responsabilité qui vous amène parfois à décider de la vie ou de la mort des hommes, de la souffrance des peuples. Les parlementaires ont été élus pour voter des lois, pas pour assumer les actes liés à une guerre.

 

Dura Lex, Sed Lex

Dura-LexDrôle de semaine en vérité que celle que nous venons de vivre. Après la démission mardi de Jérôme Cahuzac suite à l’ouverture d’une instruction judiciaire à son encore, c’était jeudi soir au tour de Nicolas Sarkozy d’être mis en examen cette fois pour abus de faiblesse à l’encontre de la milliardaire Liliane Bettencourt, dans le cadre d’une affaire de financement de sa campagne électorale.

Bien que concomitants et de nature judiciaire, les deux événements ne sont pas de la même portée.

L’affaire Cahuzac est détestable parce qu’elle ramène une fois encore le soupçon sur le personnel politique, et pas de chance sur ce coup là, sur une personnalité de gauche. Ceci étant dit, quel que soit leur engagement, les politiques ne sont a priori ni plus intègres ni plus pourris que le commun des mortels, ils doivent seulement faire face à plus d’occasions de se perdre alors qu’on attend d’eux plus de probité. Que la faute soit réelle ou non, la justice tranchera. Si au moins une chose positive doit être retenue de cet épisode, c’est que l’instruction judiciaire n’a semble-t-il pas subie d’entraves et que le principe qui veut qu’une personnalité politique démissionne de sa charge lorsqu’il est mis en examen, a été appliqué sans retard (ce qui n’était plus le cas avec le gouvernement précédent). Jérôme Cahuzac est maintenant redevenu un justiciable comme les autres, s’il est innocenté alors il aura tout loisir de revenir devant les électeurs, et dans le cas contraire il n’aura plus qu’à se faire oublier. Dura Lex, Sed Lex.

imagesL’affaire Sarkozy est d’une nature qui me semble différente. Contrairement aux accusations précédentes qui portent en synthèse sur une potentielle immoralité et une avidité financière personnelle, les accusations contre Nicolas Sarkozy ont la double particularité de porter sur la possible manipulation d’une personne fragile et le détournement de la loi dans un but politique (les élections). En plus, l’accusation porte contre un ex président qui pouvait toujours prétendre à exercer un rôle (sans oublier un siège son conseil constitutionnel). Le précédent de Jacques Chirac existe, mais sa condamnation soldait une faute en qualité de maire de Paris et n’a eut finalement aucune conséquence politique. Là aussi, si l’on doit retenir une chose positive, c’est que la justice passe, et qu’elle passe même dans des délais qui ont un sens. Il reste à espérer que Nicolas Sarkozy se considère comme un justiciable comme les autres et qu’une fois l’émotion passée, ses amis politiques auront la sagesse de ne pas s’emparer du sujet pour monter une mauvaise mayonnaise qui n’a aucune chance de prendre. Si la justice reconnaît une faute, Nicolas Sarkozy sera condamné et il n’aura plus qu’à se faire oublier, dans le cas contraire il pourra être innocenté et retrouvera sa place à l’UMP. Dura Lex, Sed Lex.

Communiqué de Pierre Moscovici sur la CFE

Voici une communication officielle de P. Moscovici, S. Pinel et J. Cahuzac sur la Contribution Foncière des Entreprises.

Paris, le 28 novembre 2012
N° 250 / 094

Le Gouvernement précise le dispositif d’aménagement de la cotisation minimum de CFE pour 2012

Le Sénat, à l’initiative de son rapporteur général François MARC et avec l’avis favorable du Gouvernement, a adopté le 26 novembre un amendement permettre aux collectivités de corriger les hausses excessives de cotisation minimum de CFE.

Des redevables de la cotisation foncière des entreprises (CFE) relevant de la cotisation minimum avaient manifesté leur inquiétude lors de la communication des rôles d’imposition de 2012. En effet, les délibérations adoptées par certaines collectivités territoriales en 2011 pour fixer le montant de la base minimum et du montant de cotisation foncière des entreprises pour 2012 ont parfois conduit à des hausses très importantes.

L’amendement adopté autorise les communes et les établissements publics de coopération intercommunale à revoir, s’ils le souhaitent, les conséquences des décisions prises en 2011. Ces collectivités pourront adopter, avant le 21 janvier 2013, une délibération pour accorder une remise de cotisation minimum en 2012. Cette remise permettra, pour chaque contribuable concerné, de minorer la cotisation minimum d’un montant égal à tout ou partie de la hausse constatée entre 2011 et 2012.

Dans les cas où la collectivité aura publiquement annoncé, avant le 15 décembre 2012, son intention d’adopter une délibération prenant en charge tout ou partie de la hausse de la cotisation minimum, des délais de paiement seront systématiquement accordés aux redevables pour la part excédant le montant de la cotisation minimum de 2011. Une fois la délibération adoptée par la collectivité avant le 21 janvier 2013, le contribuable devra acquitter l’impôt restant dû, net de la remise votée par la collectivité.

Dans les cas où la collectivité concernée n’aura pas publiquement annoncé, avant le 15 décembre 2012, son intention d’adopter une délibération, la cotisation minimum restera due dans son intégralité au 15 décembre. Si toutefois la collectivité décide ultérieurement de voter une remise sur la cotisation minimum 2012, la somme remise fera l’objet d’un remboursement au contribuable.

Dans tous les cas, des instructions ont été données aux services de la Direction générale des finances publiques, en ce qui concerne l’échéance de paiement de la CFE au 15 décembre 2012, pour que des délais de paiement puissent être accordés aux professionnels qui le demandent, en fonction de leur capacité financière, notamment pour la part excédant le montant de la cotisation minimum de 2011.

Pour les redevables qui ont choisi le prélèvement à l’échéance ou la mensualisation et pour lesquels la CFE sera prélevée à la date limite de paiement, si une délibération de prise en charge est adoptée par la collectivité locale avant le 21 janvier 2013, une restitution sera automatiquement effectuée par le service des impôts des entreprises sans démarche particulière du redevable.

Enfin, pour ce qui concerne la CFE de 2013, il est rappelé que les collectivités territoriales peuvent prendre jusqu’au 31 décembre 2012 une délibération pour fixer la valeur de la base minimum qui servira d’assiette à la cotisation minimum de l’an prochain.

Ces décisions, qui seront rapidement proposées devant l’Assemblée nationale, sont rendues indispensables compte tenu de l’insuffisante préparation de la réforme de la taxe professionnelle votée dans le cadre de la loi de finances pour 2010. Il convient de corriger dans les meilleurs délais les défauts les plus criants de cette réforme.

Etat Palestinien : l’événement de cette fin d’année

Je salue à titre personnel le vote des 138 États ayant accepté la Palestine comme État observateur à l’ONU.

Ce vote ne résout bien évidemment pas les problèmes de la région et n’est pas un traité de paix et de stabilité. Mais, prenant la suite du mouvement révolutionnaire du bassin méditerranéen, c’est une étape qui marque un progrès obtenu par la diplomatie et pas par les armes.

Je sais aussi que ce vote n’est pas reçu comme une bonne nouvelle pour une bonne partie de la population israélienne. Pourtant, je suis sûr, comme d’ailleurs un certain nombre d’Israéliens, que c’est un vrai pas positif dans le bon sens et que l’histoire qui s’écrit à partir de ce jour le sera sur un mode plus positif.

Réserve fédérale US : un casse contre la démocratie de… 7770 milliards de dollars !

Le 28 novembre dernier, l’agence Bloomberg a publié un article qui aurait dû avoir un retentissement cataclysmique. Le silence qui s’en est en fait suivi est fort instructif…

Les faits.

Dans cet article Bloomberg révélait qu’à côté du plan Paulson officiel de la Fed (700 milliard de $), la banque centrale américaine ( la Fed) avaient mis en œuvre entre 2007 et 2009 un second plan hors de toutes procédures et de tous contrôles démocratiques. Ce second plan s’élève à 7 770 milliards de $US ! Pour donner un ordre d’idée, la dette publique de la France est de l’ordre de 2300 milliards de $.

L’information n’a pu être trouvée puis révélée qu’à l’issue d’un procès intenté par Bloomberg et Fox news contre la Fed et Clearing House (lobbyistes bancaires) pour obtenir la publication des comptes de ce plan jusque là secret.

Les principaux bénéficiaires de ce plan sont six des plus grosses banques américaines qui ont reçu 460 milliards de dollars de prêts de la Réserve fédérale (qui représente à peu près trois fois ce qui leur ont été versés avec par le plan Paulson) à un taux extraordinairement avantageux (0.01%).

 

L’analyse.

Depuis le printemps, la finance mondiale pilonne les États Européens, aidée en cela par la nouvelle gouvernance du FMI, l’impéritie coupable des gouvernements et le manque « d’impertinence » des médias. Il est vrai qu’aux États Unis Bloomberg et Fox ont dû aller jusqu’au procès pour faire leur enquête, mais ils ont eu le courage de faire leur job. On attend des médias français en particulier, qu’ils s’émancipent, osent, contestent au nom de la vérité, au nom de la démocratie.

À la lumière de l’affaire Fed, il apparaît clairement que ce pilonnage n’est qu’une opération de déstabilisation destinée à laisser aux EU le temps de les sauver du naufrage financier.

À la lumière de ces révélations, il apparaît clairement qu’une partie au moins du système financier ne tient plus que par des négociations d’arrière-court. En conséquence, la nationalisation des sociétés qui ont le plus fauté ou sont les plus fragiles, doit être actée dans les statuts puisqu’à l’évidence elle l’est dans les faits !

Il faut accepter d’annuler les remboursements des dettes des états les plus fragiles pour les 2 ou 3 années à venir.

Il faut accepter de ré-échelonner la dette des états solvables mais en difficulté.

Il faut accepter que les banques centrales des états reprennent le total contrôle de création monétaire et le rachat de créances.

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sources :