Sarko et sa Tefal Team

les casseroles ump

Le début d’année semble commencer comme elle avait fini, dans un concert de casseroles tristement offert par l’orchestre dysphonique du palais de la Pompadour. Au tempo donné par le compteur de la dette, Nicolas Sarkozy et ses ministres nous donnent à mesurer toute l’étendue de leur incompétence.

Car il s’agit bien de cela.

Passe encore que la grande victoire sarkozyste à Copenhague ait été balayée d’un revers de manche par les représentants de l’autre monde, faute sans doute d’exemplarité, de consistance, de cohérence, mais aussi de conviction (comment penser qu’une menace mortelle pour les sociétés ait été rejetée pour une autre raison que le scepticisme face à sa gravité ?). Faute sans doute aussi d’avoir été à même de comprendre que les différences culturelles mondiales ne permettent pas d’apprécier un problème selon les mêmes critères.

Dans la même veine écologique, le KO infligé par le conseil constitutionnel sur la taxe carbone semble avoir ruiné la manœuvre populiste qui visait à verser ingénument un chèque fiscal quelques semaines avant d’aller voter : le bling bling de cette casserole a durablement terni le clinquant du précédant.

Avec le vaccin contre la grippe A, c’est la pharmacie de mère Ubu qui s’est jointe à l’orchestre. Certes, il était nécessaire de lancer une grande campagne de vaccination, mais il était aussi plus que probable que viser 100% de vaccination était coûteusement idiot : d’abord parce qu’une partie des français est devenue (hélas) réfractaire à l’idée même des vaccins, ensuite parce qu’il était évident qu’arrivant trop tard, une part non négligeable des français seraient « naturellement » vaccinée contre cette grippe après l’avoir… attrapé. Ensuite parce que l’on n’a pas besoin de vacciner 100% de la population pour stopper une pandémie. Au final, notre pharmacienne en chef en est à dealer ses doses non livrées et son surplus en stock ! Principe de précaution, principe à la con…

Mais dans ce concert, il y a aussi quelques solistes qui ont tenté de jouer de coûteuses partitions en solo, tel Alain Joyandet qui avec sa double casquette de ministre et de candidat aux régionales en Franche-Comté a cru faire fort en montant un coûteux plan-com autour du story telling de “deux pauvres bisontines arrachées aux infâmes geôles dominicaines”. Et ne reculant pas devant une noble cause, il va les aider à diriger une association de protection des jeunes contre la drogue ! Noble partition me direz-vous ? Certes, sauf que ce faisant il affiche ouvertement son mépris pour la justice dominicaine (la justice sarkozyste étant probablement infiniment supérieure) et accessoirement va un peu vite en besogne du point de vue moral. S’il n’y aurait pas eu grand chose à dire quant au transfert de ces jeunes filles en France, il est plus que douteux de conclure à l’innocence sans ré-instruire le procès. Ces personnes ont été acquittées (geste politique) et non innocentées (jugement) ; la raison de la présence de drogue dans leurs bagages reste un point à éclaircir. Malchance, complicité passive ou active ? Il me semble que l’affaire aurait dû être traitée avec moins de trompettes, d’autant plus que pendant que Joyandet transforme ces jeunes filles en égérie de la lutte anti-drogue, son gouvernement a plutôt tendant à tailler dans les crédits de la lutte anti-drogue.

Depuis 2007, le PS et les sociaux-démocrates en particulier ne cessent de dire que ce gouvernement ne tient pas la route, et de prédire que cela ne peut ne nous mener qu’à une situation catastrophique. Certains pourront croire au hasard, mais en trois ans, un minimum de recul doit permettre de comprendre que ce que nous annonçons ne se résume pas à une opposition pavlovienne.
Nicolas Sarkozy est la plus grande catastrophe institutionnelle qui soit arrivée à notre pays.

Le traitre

Cyrano de BergeracJ’aime à regarder le théâtre politique avec des yeux romantiques, à replacer les actes de chacun dans un décor sombre ou grandiose, le destin des acteurs comme écrit pour une pièce dont ils ignorent la trame.

Et il se trouve qu’Eric Besson est un excellent prétexte pour exercer ma vision romantique de la politique. L’homme est tout désigné pour interpréter le rôle de l’ombre des basses œuvres agrémenté du panache tragique du traitre. Comme il doit être complexe et tortueux le chemin qui mène un homme ou une femme à trahir son camp et ses engagements, à trouver en soi le ressort qui transcende ses propres contradictions morales pour justifier, sans doute au nom d’un intérêt personnel supérieur qui restera à jamais inexpliqué aux yeux du monde, le crime de trahison, acte de courage et de honte, sans espoir de gloire ou de rédemption.

Comme devient-on un traitre ? Certains le deviennent parce qu’ils croient servir ainsi la cause de leur engagement, mais cause qui à leurs yeux, par quelques circonstances rampantes, s’est altérée, pervertie car servie par des hommes et des femmes qu’ils jugent indignent de la grandeur espérée. Peut-être est-ce là le chemin suivi par cet homme, entré au PS sans doute plus poussé par la magnificence espérée de son service de l’État, et désespéré de ne pas y arriver car non reconnu et laissé seul face à ses faiblesses, à ses doutes : un homme qui n’est pas forgé avec l’acier des convictions se perd facilement lorsqu’il est englué dans un marais de doutes.

Splendide trahison en tout cas, à l’instant pré-climaxique d’une bataille d’apparences, une bataille pour le seul pouvoir et non pour la gloire ou les idéaux. Champ de bataille idéal pour sonner l’heure de la trahison. En cela, Eric Besson est un traitre magnifique.

La suite pourtant ne peut que gâcher l’heure de gloire du félon. En le prenant à son service sous les lumières de son gouvernement, Nicolas Sarkozy a commis une faute théatralement incroyable. Le traitre est par essence haït par son ancien camp et forcément méprisé par le nouveau. Mais la honte bue de l’acteur, dans des circonstances qui lui sont propres, ne peut être partagée avec ses nouveaux amis. En le prenant comme ministre, Nicolas Sarkozy impose à l’UMP le blason de la félonie et donne à voir aux yeux des Français, la récompense de l’immoralité, immoralité encore accentuée par d’autres personnages de ce gouvernement, Frédéric Mitterrand arborant fièrement l’image d’une mauvaise vie qu’il juge lui-même immorale ou encore Brice Hortefeux donnant celle de la bêtise intolérante. Et pour parachever la pièce, les couloirs sont balayés par le souffle glaçant des passe-droits filiaux, des assassinats politiques par voie judiciaire et des mensonges ordinaires.

Étonnante vitrine des vanités honteuses que celle de ce gouvernement dont les fondements moraux vont à l’encontre des valeurs que nous voulons enseigner à nos enfants et qui ne peut même pas se prévaloir d’une fin qui justifie les moyens tant ses échecs sont retentissants et sans précédents.

Eric Besson a opportunément introduit un débat sur l’identité nationale. Ne faut-il pas y voir là aussi l’esprit du traitre qui consciemment ou pas, nous oblige à réfléchir sur des valeurs, nos valeurs, dont le gouvernement auquel il appartient est l’exact contre-exemple.

Être Français est un état d’esprit, un rêve de grandeur, l’esprit combatif qui permet à l’équipe de France de battre les All Blacks en coupe du monde, l’esprit noble et généreux de Cyrano qui par amour et grandeur d’âme renonce à recevoir les fruits mille fois mérités de cet amour, l’admiration que nous pouvons susciter par notre conduite et nos improbables réussites. Voilà ce qu’être Français veut dire. Voilà tout ce que n’est pas Nicolas Sarkozy, l’homme qui récompense la trahison.

Le procès de Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa

Constitution FrancaiseLe retentissant verdict prononcé par Nicolas Sarkozy cette semaine à l’encontre de Dominique de Villepin, “coupable !”, ne me semble en rien une improvisation. Je crois qu’il illustre deux choses :

– d’abord qu’en matière de justice comme sur les autres domaines, les qualités et compétences de cet homme sont approximatives et ciselées au marteau pilon. N’oublions pas qu’à titre personnel, il n’a montré comme seule qualité professionnelle que celle de conquérir un parti, conquête qui est passée par l’épisode Clearstream qui est l’objet de cette “condamnation”. Il est certain que si l’homme avait sorti une telle absurdité lorsqu’il a passé son CAP d’avocat, il aurait été recalé avec pertes et fracas, là-aussi.

– ensuite, d’un point de vue plus politique et institutionnel, et malgré l’aspect profondément choquant de ces propos, nous devons objectivement comprendre que Sarkozy le liquidateur et bientôt fossoyeur a raison !

Bien sûr que notre République fut fondée à partir de la philosophie politique de Montesquieu (séparation des pouvoirs), bien sûr que cette République fut fondée sur la philosophie politique des lumières, de la révolution, sur une idée de la grandeur de la France, une idée de l’honneur des hommes qui la servent, une idée bien française du bonheur, une idée sur ce qu’est être Français. Mais nous devons bien constater qu’à force de tripatouillages, de compromissions en renoncements institutionnels, de personnification et de confiscation du pouvoir, cette République n’est plus et Sarkozy ne fait là que prononcer un verdict pour solde de tout compte.

Dont acte pour la République, mais il est alors plus que temps d’ouvrir le procès de celui qui la dirige.

* Nicolas Sarkozy est accusé de n’avoir pas vu venir la crise et n’a réagi qu’à l’hiver alors que des signes inquiétants remontaient dès le printemps 2008.

* Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir, avec le paquet fiscal, mis en place une politique économique à contre-emploi, favorisant les classes favorisées de la société alors qu’il fallait soutenir les PME et promouvoir une politique de pouvoir d’achat, dans les faits et non dans les discours.

* Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir mis en place un plan de relance insuffisant et schizophrénique comme l’illustre la prime d’aide à l’industrie automobile, seule mesure concrète de soutien à la consommation alors que son gouvernement n’a cessé de claironné qu’il ne fallait rien faire en ce domaine ; c’est pourtant l’une des rares mesures efficaces de son plan de relance.

* Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir contribué activement à aggraver une situation, mettant la France dans une situation jamais vue en Vème République, arrivant à réaliser le paradoxe d’affirmer qu’il n’augmenterait pas les impôts, inventant de nouvelles taxes à tour de bras (plus de 15 à ce jour) et mettant la France dans une situation financière épouvantable, à un niveau d’endettement inédit, à un niveau de déficit catastrophique. Le dernier projet de taxe en date démontre au plus au point le cynisme du mensonge de “celui qui n’est pas élu pour augmenter les impôts” : plutôt que de s’attaquer aux défiscalisations massives dont certaines frisent l’obscénité, il préfère envisager de taxer les indemnités journalières de ceux qui sont en accident du travail.

* Nicolas Sarkozy est accusé de ne pas lancer de mesures énergiques pour diminuer l’impact social de la crise économique qui a sans doute terminé sa phase purement financière mais qui maintenant est entrée dans le dur de la phase sociale.
Mais les fautes de cet homme ne sont pas seulement économiques :

* Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir échoué dans sa politique de sécurité intérieure malgré des rafales de lois sécuritaires, malgré des atteintes répétées aux libertés individuelles.

* Nicolas Sarkozy est accusé de s’être attaqué plusieurs fois au fondement de la société, à savoir la famille et ses enfants, comme par exemple avec son incroyable proposition de faire s’identifier un enfant de CM2 avec une victime des crimes de guerre nazis.

* Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir entaché l’honneur et la grandeur de la France en s’acoquinant publiquement avec des dictateurs, en acceptant des humiliations répétées de la part de la Chine, et tout dernièrement au G20 en se faisant rouler dans la farine par l’administration Obama qui pour répondre aux pressions maladroites de Sarkozy, a répondu “positivement” à ses attentes d’une meilleure gouvernance du FMI en proposant de diminuer notre influence : à ce rythme-là, Dominique Strauss-Kahn a de grandes chances de rester dans l’histoire comme le dernier président français du FMI.

Enfin, les fautes les plus graves ne sont-elles pas au final d’avoir inventé une républico-monarchie absolue ?

* Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir voulu outre-passer une décision du conseil constitutionnel, dernier arbitre de la République.

* Nicolas Sarkozy est accusé de contourner le gouvernement en passant au-dessus de son premier ministre, en ayant institué un gouvernement de cabinets.

* Nicolas Sarkozy est accusé de cautionner des pratiques qui court-circuitent le parlement comme lorsqu’il soutient son ministre Eric Besson qui refuse de signer une loi votée par le parlement de la République.

* Nicolas Sarkozy est accusé, et c’est le fond de ce post, d’avoir achevé le long chemin de destruction des valeurs de la République. Ce n’est pas lui qui a introduit l’idée inacceptable que le président de la République dépendait de lois extra-ordinaires, ce qui se traduit dans les faits par aucune loi, mais c’est lui qui a achevé le malade. En n’étant pas justiciable et en exerçant sa possibilité de poursuivre en justice qui bon lui semble sans que ce dernier ne puisse se défendre pleinement face à son accusateur, il a avalisé le fait qu’une personne accusée par le président était nécessairement coupable. L’affaire Clearstream l’illustre très bien. Sarkozy et De Villepin s’accusent mutuellement de la même chose et comme le premier ne peut pas être déclaré coupable, le procès n’a que deux issues possibles : soit le tribunal refuse de statuer et se déclare incompétent, soit Dominique de Villepin est coupable, puisque s’il ne l’est pas, c’est que Sarkozy l’est (à moins de considérer qu’aucun crime ou délit n’a été commis ce qui relèverait alors du grand guignol).

Que d’accusations contre un seul homme. Mais au procès de Nicolas Sarkozy, il faudra aussi faire paraître notre incapacité de ces dernières années, à sortir de notre conformisme et à refuser à voir et prendre acte de ces dérives. La refondation du parti socialiste dépassera largement le seul parti : notre ambition doit être de refonder la République du nouveau millénaire, de questionner les valeurs que nous avons refusé de défendre bec et ongle ces dernières années, pour les revisiter de façon à ce qu’elle redeviennent les fers de lance de notre recherche commune d’une société meilleure, politiquement, philosophiquement, humainement.

Le verdict reviendra aux français, je pense qu’il sera cinglant.

Commentaires sur l’actualité

Je souhaiterais commenter deux actualités de ces derniers jours.

Tout d’abord, le retour en fanfare de DSK, dans deux registres très différents.

Celui de l’ascenseur sondagier qui l’a placé dernièrement dans une situation surprenante, celle d’avoir une majorité d’opinions favorables… à gauche. Jusqu’à présent, Dominique Strauss-Kahn faisait partie du groupe (plutôt nombreux d’ailleurs, voir Delors et autres Rocard) des “apporte-moi tes compétences mais mets-la en veilleuse”) et le voici soudain vu d’une manière beaucoup plus favorable. Il est vrai que lorsque le bâteau risque de sombrer, on se moque du côté sympa, sexy et amuseur de foire du capitaine et que les matelots demandent d’abord qu’il soit solide, compétent et capable d’amener le rafiot à bon port…

Autres éléments, nettement moins amusant, que sont les déclarations économiques du directeur du FMI. Il appelle, une nouvelle fois à plus de responsabilités des banques en leur demandant de finir leur ménage. Comment ne pas être d’accord à l’heure où les criquets ayant échappé au premier naufrage semblent vouloir repartir dans leur sinistre logique. Je craints fort que les seules mesures qui puissent leur faire peur sont d’ordre judiciaire et qu’il va falloir inventer un crime d’abus de bien sociaux contre l’humanité pour les arrêter.

Autre élément préoccupant relevé par DSK, le chômage, désastre dont nous n’avons manifestement pas pris en compte toute l’ampleur, le gouvernement Sarko II en tête, malgré la sortie de Darcos ces tous derniers jours. Eh oui, je craignais il y a quelques temps un horizon de 3 millions de chômeurs, nous y allons tout droit, et comme nous ne pourrons pas financer de front les retraites des baby boomers et un chômage de masse, il va falloir trouver des couillons, beaucoup, beaucoup de couillons pour recoller tout cela. Mais l’important est de préparer l’après-crise et de paraître optimiste devant les caméras n’est-ce pas ? Cela ne pourra aller mieux que lorsque nous aurons un gouvernement responsable, compétent et travaillant pour l’intérêt général.
Dernier élément sans rapport direct, le retour du travail le dimanche. Voilà une fixette qui si elle n’allait pas détruire de valeur, serait amusante tant elle est ridicule.

Ridicule sur tous ses aller-retours parlementaires. La droite ne veut tellement pas aller travailler le dimanche (ben oui, à droite on est plutôt catholique pratiquant, et le dimanche est quand même connoté “jour du seigneur” – ce dont se moque Sarko comme de son dernier tapoti sur son portable…).

Ridicule car la justification avancée (consommer plus) est en contradiction avec la volonté affichée de ne pas relancer la consommation. Dommage, car les quelques mesures de relance (prime à la casse par exemple) aident effectivement bien les producteurs, alors que le travail du dimanche qui n’est qu’une extension de plage horaire, n’a aucune chance d’augmenter cette consommation, tout simplement parce que le problème n’est pas un problème d’opportunité d’achat (internet est déjà ouvert 24h/24h, 7j/7) mais un problème de pouvoir d’achat. Pire, comme le travail du dimanche est plus coûteux qu’en semaine, globalement les marges seront plus faibles et le déplacement d’activité induit (vers les grands centres) va accélérer le mouvement de faillites en court ! Cette mesure n’est justifiée que par le lobbying de quelques grandes enseignes qui veulent gagner des parts de marché en tuant les concurrents qui seront trop petits pour ouvrir le dimanche. Le résultat prévisible est donc : faillites induites, hausse supplémentaire du chômage, hausse des prix pour compenser le surcoût. Et ceci n’est pas de l’anti-sarkozysme primaire, mais de l’anti-sarkozysme appuyé par la réflexion et un minimum de bon sens économique.

Un emprunt ? Quel emprunt ?

Nous sommes à la deuxième phase d’une crise qui n’a d’équivalent que celle des années 30.
Cette crise a une origine qui est la non-maîtrise des mécanismes financiers (subprimes, LBO mais aussi déficits publics) ; ça c’est pour la sphère déconnectée du vrai monde.

Mais dans le monde réel, l’origine est une inadaptation profonde de l’offre et de la demande.
L’industrie automobile attend le modèle “sans pétrole” : elle est en surcapacité monstrueuse. Et au-delà de ce cas emblématique, toute l’industrie, du primaire au tertiaire attend de savoir de quoi sera fait le monde écolo dont on prépare les normes, le monde agricole capable de nous nourrir après la rupture climatique en cours, l’ordre mondial stable après l’effondrement des repères.

Le gouvernement Sarkozy I n’a rien vu venir, Sarkozy Ibis ne sait pas le gérer et ne fait rien sinon essayer de nous laisser croire que ses milles chantiers vont nous sauver (Sarko I) et que ce prêt va financer le redémarrage (Sarko Ibis). Certes, un bon manager doit faire visualiser le symbole de la victoire à ses équipes (nous fêterons cela !), mais un bon manager se doit d’être crédible sur le chemin à suivre. Et justement, de chemin, il n’y a pas.

D’abord parce que nous n’avons pas fini de tomber. Certes, financièrement, la coque du navire a tenu, mais nous commençons à passer aux plans sociaux, et là les dommages seront autrement plus sensibles que les 5 milliards misés au casino par Kerviel, l’arnaque de Madoff où les siphonages en direction des paradis fiscaux. Un milliard de moins sur une ligne de compte fait infiniment moins de mal qu’une assiette familiale désespérément vide !
Pour l’instant, les familles semblent tenir en se rabattant sur le low cost et en tirant sur leurs économies. Mais après ? Ne pas partir en vacances (un français sur deux cette année !) ne fera que retarder un peu l’échéance.
Où est le séminaire gouvernemental qui va nous expliquer comment gérer trois millions de chômeurs et des baby-boomers en retraite ?
Où est le plan d’avenir pour ceux qui sont en ce moment dans la vague des plans sociaux ?

Sarko semble donner dans la mystique du marché : cela finira bien par repartir tout seul, comme par magie telle une mauvaise grippe, en 2010 paraît-il. Financièrement, oui, cela repartira, peut-être avant même. Et alors Sarko sera prêt, avec un emprunt magique pour l’avenir.

Seulement, l’avenir passe par ici et maintenant. Cet emprunt risque fort de finir en autodafé.

Virons-les !

chomage sources insee

Pour les européennes, de fins tacticiens se sont évertués à (ne pas) trouver des arguments subtils pour faire voter les citoyens. En découvrant les dernières statistiques du chômage, je me dis qu’il faut faire fi de la tactique et de la subtilité : 58000 chômeurs de plus (le tiers d’une ville comme Brest), 2 millions et demi de chômeurs (3,5 si on compte les gens ayant une activité “réduite”) c’est largement suffisant pour aller aux urnes prendre la Bastille !

Et l’on pourra bien m’objecter les milles et unes excuses savamment distillées depuis des mois, “c’est la faute aux subprimes”, “ce sont des élections européennes qui n’ont rien à voir avec la politique nationale”, “les autres ne feraient pas mieux”, “cela va s’arranger bientôt”, je m’en fous ! L’UMP est au pouvoir depuis 2002 et depuis 2002, cela va de mal en pis. Sarkozy est au pouvoir depuis 2007 et depuis 2007, il a réussi à battre tous les records de catastrophe économique de la Vème République et l’on en est à chercher dans les statistiques des années 50 des références qui soient pires. Sauf que les années 50 sont des années d’après-guerre et que nous sommes censés vivre des années d’après euphorie !

chomage sources insee

Continuons à ne rien faire et c’est le cap des 3 millions de chômeurs qu’il faudra tenter d’éviter. Situation incroyable alors que nous vivons une période démographiquement historique favorable au plein emploi, période qui ne se reproduira sans doute pas avant un siècle au minimum !

Continuons à ne rien faire et Sarkozy nommera en juin un gouvernement sarkofillon-bis qui continuera à faire des choix qui sont l’antithèse du bon sens, mais qui permettent à quelques uns de se pavaner pendant que d’autres se demandent comment faire vivre leur famille.

Continuons à ne rien faire et Sarkozy continuera à promettre toujours et ne tenir jamais comme à Gandrange, continuera à faire des prévisions économiques systématiquement fausses comme sur la croissance, continuera à s’agiter toujours, éternellement stérile si ce n’est dans l’absurdité de son incompétence.

Aujourd’hui, les sondages indiquent que plus de 70% des français lui disent non. C’est encore trop peu pour qu’un homme comme lui comprenne tout le mal qu’il fait à la France et aux Français. C’est trop peu pour qu’un parti comme l’UMP retrouve un minimum d’honneur, honneur qui s’appelait jadis gaullisme.

Je soutiens au sein du PS la refondation sociale-démocrate, mais peu importe : allez voter pour qui vous voulez, mais allez voter pour stopper cette machine infernale, le sarkozysme.

La stratégie de la moche au bois pionçant

Mai 2009.

UMP carabosse

Dans une discussion récente, un de mes amis me faisait la réflexion suivante sur les européennes : “avec tous ces mouvements sociaux, la crise et tous ces gens dans la rue, on veut nous faire croire que Sarko va faire 28% !”.

Ce qui m’inspira deux réflexions : 28% lorsque l’on est le seul parti de gouvernement ce n’est pas exactement un sommet (tiens au passage, où est passé le nouveau centre ?). Et effectivement, lorsque même les agriculteurs descendent bloquer les grandes surfaces, on peut se dire qu’il y a comme un décalage entre les Français qui sont dans le trou à cause de l’hyperventilation imprévoyante de ce gouvernement brutal et les intentions de vote de ces mêmes français.

Mais voilà, sarkofillon a inventé la stratégie qui (nous) tue pour les européennes : le kan-on-est-moche-on-s’planque-et-on attend-k’sa-passe. Technique efficace finalement car si les candidats très tardifs de l’UMP venaient à défendre une quelconque ligne politique de droite devant les médias, même les journalistes les plus aimables devraient leur faire inopportunément remarquer que cette idéologie a mené au chaos mondial, européen et national, rien de moins. Ce n’est tout de même pas rien d’entendre un agriculteur de la FNSEA clamer haut et fort que si le prix du lait est au niveau des chaussettes, c’est la faute à la dérégulation mise en place par le libéralisme de la commission et qu’il faut un marché régulé ! D’ici à ce qu’ils virent socdem dans les campagnes, il n’y a plus des kilomètres !

Autre élément de cette stratégie, la jolie berceuse sur fond de y-aura-un-nouveau-gouvernement-avec-allègre-valls-ou-jack. Quelle belle musique ! Comme les Français ne veulent pas un nouveau gouvernement mais une nouvelle politique, ils en sont pour leur frais et au passage, cela permet au sein du PS toujours parasité par ses maux post-présidentielle-ratée de désigner par avance des coupables qui n’ont rien fait. Cela en détend certains…
Alors, permettez-moi de dissoner au milieu de ce conte pour gnomes avachis.

  1. La politique de l’UMP menée par Sarkozy et Fillon a échoué, ils doivent être sanctionnés.
  2. La politique européenne menée par le PPE et Barroso a échoué, ils doivent être sanctionnés.
  3. Le PSE propose une politique d’inspiration social-démocrate, régulatrice, protectrice et le PS est le parti qui défend en France cette politique, ils doivent accéder au pouvoir européen.

Et sinon, vous pouvez toujours manifester contre ceux pour lesquels vous votez, mais renoncez alors à tout espoir. Le joli compte de la moche au bois pionçant n’est rien d’autre qu’un cauchemar.

Citoyen cherche République Française

Statue De GaullePour la troisième fois cette année, la France de ceux qui ne demandent qu’à travailler mieux pour gagner décemment leur vie est redescendue dans la rue. Par trois fois cela a été un réel succès, pour des raisons d’ailleurs à chaque fois différentes.

La première des manifestations marquait le retour de la mobilisation et des syndicats et de la gauche politique dans la rue, dans un rendez-vous réussi avec les Français alors que le gouvernement Sarkozy avait largement claironné son mépris de tous ces gens que plus personne ne remarquait.

La deuxième fois, le succès était celui tout à fait impressionnant du nombre de manifestants.

Aujourd’hui, il s’agit surtout d’une unité inédite des syndicats associée à une présence marquée des politiques de gauche, mais aussi ce qui est plus surprenant, du modem. Bien qu’encore très symbolique, cette présence marque un jalon vers une alliance d’intérêts objectifs pour battre la droite sarkozyste, à défaut d’une alliance idéologique qui ne peut pas avoir de sens sur un certain nombre de points.

Tout cela me réjouirait sans retenue si ces succès menaient quelque part. Mais cela me rappelle de plus en plus Napoléon à Moscou attendant que le Tsar veuille bien venir négocier les termes de sa reddition : seul l’hiver pointa son nez. Il ne sert à rien de gagner des batailles si l’on n’est pas en mesure d’écrire et de faire signer les traités de paix ! Or ce gouvernement est tellement à la ramasse que l’on peut être certain qu’il ne pense pas pouvoir nous entraîner plus bas et que cela ne peut qu’aller mieux demain (ce en quoi il se trompe) ; il est tellement dénué de tout honneur et intérêt pour la France et les Français qu’il s’accrochera au pouvoir sans bouger d’un iota tel un pique-assiette accroché au buffet d’une réception mondaine. Quoi qu’il se passe dehors, le peu d’estime pour soi-même ne vous incline pas à vous intéresser à ceux qui crient leur colère dehors, au contraire : engloutissons les petits fours et on verra quel jour sera demain…
Cette situation est typique d’une partie où les joueurs ne jouent pas avec les mêmes règles. Or depuis le début, Nicolas Sarkozy ne joue pas selon les règles qui sont celles de la Vème République et celle-ci a déjà été trop malmenée dans le passé pour ne résister qu’épisodiquement à la sarkocratie. Le climat est-il insurrectionnel pour autant ? Il me semble qu’il l’est moins qu’après le constat des déboires de la politique sarkozyste et que les défis lancés au pouvoir restent dans la marginalité très classique de l’action syndicale et législative : on menace le préfet, on prend en otage des cadres, on réussit quelques coups spectaculaires au parlement… avant de rentrer chez soi.

La gauche pourrait-elle renverser ce gouvernement ? Oui, mais elle ne le veut pas car cela n’est pas dans l’esprit de la République : il faut attendre les élections.

Les syndicats peuvent-ils renverser ce gouvernement ? Oui, mais ils ne le veulent pas car ils sont structurellement trop faibles et que cela n’est pas dans l’esprit de la République : les syndicats s’occupent de social, mais pas de faire ou défaire les gouvernements.

Les Français peuvent-il renverser ce gouvernement ? Oui, mais de façon révolutionnaire et cela n’est pas dans l’esprit de la République : couper la tête d’un roi est une chose, couper celle d’un président que l’on a élu en est une autre, même si ce président n’a jamais pu se hisser à la hauteur de la fonction.

Sommes-nous donc condamnés à attendre que Nicolas Sarkozy veuille bien partir de lui-même ? Pas sûr, De Villepin et Copé vont rapidement être propulsés au rang des hérauts d’une droite qui elle aussi a été bafouée sur ses valeurs, sur son identité. Pour destituer le liquidateur de la République, il faudra toute la mobilisation et la révolte de la gauche, ce qui est fait, mais aussi l’orgueil de la droite, ce qui ne devrait pas tarder tant l’échec est patent et les couleuvres de plus en plus dures à avaler.

Ce sont les valeurs profondes de la République et de la France qui peuvent mettre fin à l’incroyable égarement débuté en 2007. Ou un effondrement total.

Comment débarasser son bilan des hyper-actifs toxiques ?

ump et bolchevismeJ’avais à peine fini de publier mon article sur l’UMP néo-bolchévique que le gouvernement Sarkozy se précipitait au micro pour nous fournir quelques exemples croustillants de sa nouvelle doctrine.

Nous avons bien sûr eu la grand messe de Saint-Quentin. Entre deux annonces qui ne sont que la reprise de mesures déjà annoncées, on notera la poussée de fièvre sécuritaire classique (ici contre les bandes de jeunes violents), une belle ode au partage de richesse (il fallait oser, il a osé) et les croquignolesques commissaires, non du peuple mais de la réindustrialisation. Peut-être a-t-on jugé les fontionnaires territoriaux, nationaux et autres préfets ainsi que Patrick Devedjian peu efficaces et débordés, d’où l’idée de niveaux missionnaires destinés à rassurer (que peut-il faire d’autre sans moyens d’ailleurs) ? Si ce n’est pas de la bonne bureaucratie bolchévique cela, qu’est-ce d’autre ?

Ce n’était déjà pas mal, mais il y a mieux encore. Ayant sans doute jugé le PS trop à droite à son goût, Nicolas Sarkozy semble se préparer à entrer au NPA et à leur montrer ce que c’est qu’être anti-capitaliste. Le terrain de jeux est bien sûr le très médiatique sujet des stock options et autres rémunérations des cadres supérieurs des entreprises. Ah, quelle merveilleuse invention que ces stock-options et ces parachutes dorés ! Comme il est bon de pouvoir dire tout et n’importe quoi en faisant peuple ! Le discours semble d’une rigueur implacable : une entreprise va mal (ici Valéo mais n’importe laquelle fera l’affaire), le patron est débarqué et part avec des stocks options ou un parachute doré alors que l’Etat doit dans le même temps voler au secours de la-dite société. Immoral n’est-ce pas ? Immoral assurément, mais pas forcément là où l’on veut bien nous le montrer !

On veut nous faire croire que le problème est ici qu’une personne quitte une société avec les numéros gagnants du loto alors que l’entreprise et les salariés souffrent. Et bien j’affirme que c’est du flan et que le problème n’est pas là du tout ! Certes, je n’ai pas franchement de sympathie pour la personne qui part dans ces conditions, mais ce qui me choque vraiment moi, c’est que d’une part des personnes ont jugé totalement normal de signer la clause du contrat qui garantissait de telles conditions de départ et que d’autre part, aujourd’hui parce que cela fait “bien”, on remet en cause un contrat tout à fait légal et librement consenti. Il est inacceptable de trouver au sein d’une même entreprise de telles écarts de rémunération, et il est inacceptable de faire croire que c’est justice que de casser ainsi une clause contractuelle, d’autant plus que cela ne servira même pas d’exemple puisque la vraie injustice de départ (les écarts de rémunération entre les moins bien payés et les mieux payés) n’est absolument pas remise en cause. Hypocrisie et cynisme.

Il me semble qu’il serait pourtant facile de régler ce problème : que l’écart de rémunération (fixe et variable) ne dépasse pas un facteur 30 pour tout le monde au sein de l’entreprise. Voilà une façon simple, claire de faire et de redistribuer la richesse (30 smics mensuels, cela laisse de quoi vivre même si certains vont devoir se restreindre un peu).  Alors si vous voulez vous battre pour une meilleure équité salariale, battez-vous pour une telle mesure plutôt que de vous laisser berner par les parachutes et autres stocks.

Mais cette fumeuse histoire de vilains patrons (car il est bien entendus que les chefs d’entreprises sont forcément des salauds n’est-ce pas), ne cachent-elles pas autre chose comme l’échec de plus en plus retentissant de deux années de gouvernement Sarkozy. Le chiffre du jour c’est celui du chômage qui pour le dixième mois d’affilée plonge : 80000 chômeurs de plus en février. En perdition économique totale en France, humilié par la Chine et snobé par Obama en politique étrangère, ayant échoué sur les objectifs affichés en 2007 que reste-t-il à Nicolas Sarkozy sinon une fuite en avant ?

Pourtant, à l’heure où le volontariste doublé d’efficacité d’Obama semble donner les premiers signes encourageants aux États-Unis, il serait plus que nécessaire d’avoir un chef d’État compétent, cohérent, rassembleur. De cela nous n’avons pas. On pourra quand même regarder Dominique Strauss-Kahn jeudi soir chez Arlette Chabot pour mesurer toute la différence entre un homme de tête qui a le sens de l’État et un insensé à la tête de notre État.

Il y a au moins un homme qui représente bien la France aux yeux du monde.

L’UMP : le parti qui a inventé le libéralisme néo-bolchevique

ump et bolchevismeLors de la dernière présidentielle, les sarkozystes n’avaient pas de mots assez durs contre ces socialistes archaïques, inventeurs de tous les maux, les 35h en tête. Il fallait en finir avec l’économie dirigiste, les lourdeurs imposées par des gens qui par définition ne comprennent rien à l’économie.

Deux ans et deux crises (financière puis économique) plus tard (sans compter la crise énergétique miraculeusement suspendue “grâce” au gadin en cours), que reste-t-il de la pensée sarkozyste, celle qui nous promettait la rupture, une politique moderne en phase avec le monde ?

La révolution bolchévique a inventé le développement planifié où, à travers le gosplan, les esprits éclairés traçaient la voie des jours meilleurs. Le gouvernement Sarkozy n’a pas annoncé de gosplan mais vu l’obstination avec laquelle il persiste dans ses erreurs de choix et de prévisions, il semble plus qu’évident qu’il en a un. Que l’on en juge.

Un des axes économiques et sociaux était de faire la peau aux 35h annoncées comme ruineuses, inefficaces, handicapante pour les entreprises (déclarations d’ailleurs bêtement relayées par certains membres de la gauche tombant un peu vite dans la facilité intellectuelle). A coups de canif dans le code du travail et de défiscalisation, les 35h honnies ne sont plus aujourd’hui qu’une limite administrative et cela sans avoir compris qu’en période de croissance cette suppression était source d’injustices et en période de difficultés un accélérateur de chômage, ce que nous constatons hélas aujourd’hui.
Mais les entreprises s’en sont-elles débarrassées ? Non seulement elles ne l’ont pas fait, mais en plus elles en redécouvrent la vertu essentielle qui est d’être une formidable arme anti-crise et anti-licenciement. Cela tombe bien, vu que c’est un peu l’ambition initiale… Par libéralisme l’UMP a voulu tuer les 35h, par esprit néo-bolchevique le même UMP persiste dans sa politique planificatrice alors même que tout montre que leur gosplan mène dans le mur.

PIB FranceAutre exemple. Le plan du gosse Sarko nous promettait un avenir à 3% de croissance et pour appuyer la volonté du chef, Christine Lagarde n’a pas arrêté de nous annoncer des chiffres très au-dessus des prévisions du FMI par exemple et évidemment des résultats finaux. Encore aujourd’hui, le gosplan prévoit un “myrifique” -1,5% alors  qu’en juin 2008 il prévoyait (après révision) +0,3% pour -0,2% à -0,5% en novembre 2008.  A ce jour, et seulement quelques semaines après les dernières “estimations” du gouvernement Sarkozy, nous en sommes à une prévision de -2,9% d’acquis de (dé)croissance (pour que cela soit mieux, il faudrait non seulement que cela s’arrête dès aujourd’hui de descendre mais que cela reparte dans l’autre sens).

Le bolchévisme se caractérisait aussi par son sens de l’autoritarisme autiste : la police, les juges et bien sûr les individus (on ne parle pas de citoyens dans un tel monde) se devaient d’obéir au politburo qui était totalement sourd à la souffrance de la société. N’est-ce pas ce que l’on constate ces derniers jours : un Sarkozy accourant avec ses mesures règlementaires dans une école après une agression et le même qui envoie des messages de non-recevoir à deux millions de personnes dans la rue. Pour défendre les libertés publiques, le PS a du pain sur la planche.

Les faits condamnent le gouvernement Sarkozy et le parti qui le soutient. Mais est-ce suffisant ? Est-ce une fatalité ? Hier pays libéral, l’Amérique d’Obama appelle à l’action volontaire et concertée des Etats, tout comme le FMI hier fer de lance du libéralisme. Grace à leurs dirigeants, l’Amérique comme le FMI ont évolué. La France va-t-elle continuer à s’enfoncer à cause d’un aveuglement d’un autre âge, aveuglement d’ailleurs relayé au sommet de l’Europe, sommet où l’on retrouve des clones libéro-néo-bolchevik tel Berlusconi et Baroso ?

Le changement à la tête de la France peut et doit commencer par un changement à la tête de l’Europe. Tout nous y pousse.