«Une nouvelle mondialisation pour un monde nouveau»

DSK, dominique strauss-kahn FMI

Le 8 octobre dernier, Dominique Strauss-Kahn a prononcé un discours devant une assemblée réunissant des gouverneurs de la Banque Mondiale et du FMI. Et comme il s’agit de son discours et de ses paroles (pas des supputations sur ce qu’il pense à partir de ce que d’autres écrivent), il est intéressant de prendre connaissance des idées forces de cette intervention.

Tout d’abord, DSK affirme que la crise est arrivée à un point d’inflexion avec un redémarrage de la croissance, mais de façon incertaine et fragile parce qu’inégale. Il relève quatre risques majeurs menaçant l’avenir.

D’abord le problème de la dette publique qui a augmenté de 35 points pendant la crise. DSK rappel au passage que cette dette n’est que marginalement liée aux mesures de relance (10%) et dit clairement que la réduction des déficits est une urgence à court terme. La priorité doit être donnée à la viabilité des finances publiques et les marges de manœuvres restantes doivent servir à soutenir la croissance.

Dominique Strauss-Kahn insiste ensuite encore une fois sur le fait que la croissance qui revient ne crée pas assez d’emplois et rappelle s’il en est besoin que “pour l’homme de la rue, une reprise sans emplois n’a guère de sens. Il faut miser sur une croissance durable mais aussi sur l’emploi.”

Concernant le secteur financier, DSK se félicite des avancée règlementaires comme Bale III mais répète que les règles ne sont rien sans les contrôles et que des mécanismes doivent être mis en place pour prévenir et résoudre les futures crises.

Enfin, il s’alarme de la disparition de la volonté de coopération des Etats, coopération qui a pourtant pu éviter jusqu’ici le scénario de la grande dépression. Il s’insurge contre la tentation d’une guerre monétaire et le nationalisme qui va avec. Il rappelle que le FMI a mis en place de nouveaux outils et évoque le G20 en matière de coopération. Réussir à gagner 2,5% de croissance, c’est éviter de perdre 30 millions d’emplois.

Ce discours se termine sur la perspective de la fin de la révolution industrielle, à un rééquilibrage du monde en fonction de la taille des pays, à la mise en place de nouvelles sources de croissances (durables, vertes, …), par un plus grand besoin de coopération et de gouvernance, ce qu’a commencé à faire le FMI sous l’impulsion de son directeur.

Si vous voulez rétablir la confiance dans un monde incertain — vous devez agir ensemble.
Si vous voulez créer des emplois — vous devez agir ensemble.
Si vous voulez construire un monde meilleur et plus sûr pour vos enfants et petits-enfants — vous devez agir ensemble.

Primaires de Confirmation ou Etats Généraux de refondation ?

Il y a 6 mois déjà, j’écrivais « Aujourd’hui, je suis plus que circonspect vis-à-vis du principe des primaires, pour une raison technique : dans un tel scrutin il est impossible de garantir l’équité de la campagne, comment alors donner une légitimité au vote si ce n’est l’acceptation mathématique d’un vote structurellement biaisé ? ». Bartolone actualise cette réflexion avec un biais particulier : parmi les candidats susceptibles de l’emporter, un seul se présentera par accord tacite ou explicite avec les autres.

Est-ce logique ? Dans la logique du vieux PS, absolument. Après deux défaites qui n’auraient pas dû avoir lieu, il est absolument normal que la « machine PS » cherche et trouve la meilleure façon de gagner le prochain scrutin, et la meilleure façon est de ne pas créer une lutte suicidaire d’investiture.

Est-ce démocratique ? Non, puisque techniquement nous n’aurons d’autre vrai choix que de voter pour le seul gagnant possible.

Est-ce insupportable ? Ceux qui ne se reconnaîtront pas dans la tendance du vainqueur diront que oui, en sachant qu’ils auraient dit le contraire si le choix avait été différent, ou encore qu’ils l’ont très bien supporté dans le passé.

Est-ce une violation de nos idéaux ? Non, un parti n’est qu’un outil pour atteindre nos idéaux, ce n’est pas un idéal en lui-même. Cet outil passe tour à tour entre des mains qui ont des intérêts particuliers, et parfois ces mains s’égarent. Le secrétariat actuel n’est sans doute même pas le plus mauvais que le PS ait connu, mais il est dans une situation très particulière qui lie la promesse d’un triomphe électoral en 2012 et l’acte de décès du vieux PS. La réforme radicale ne peut pas venir de la direction ; comme je l’ai écrit, « Si changer est généralement une nécessité, c’est très rarement un choix pour chacun d’entre nous. Cela est encore plus vrai pour une organisation ou dans notre cas, un parti politique. Les groupes constitués fonctionnent selon des règles tacites ou explicites qui les stabilisent, qui les font avancer et leur évite d’exploser. La stabilité d’un groupe, bonne ou mauvaise, résulte d’une alchimie entre la volonté d’être ensemble et la réalité de forces antagonistes qui se neutralisent, se stabilisent de façon généralement non consciente, sur un équilibre aussi stable que possible. »

Finalement la situation est simple : si le PS perd 2012, de toute façon c’en sera fini. Pour gagner, la direction et nombre de cadres pensent, raisonnablement, qu’il faut supprimer tout risque préalable, donc éviter que les primaires augmentent les tensions actuelles jusqu’à l’explosion ; ils suppriment de fait le problème de choix démocratique au profit d’un choix rationnel (aptitude, expérience, image, consensus national – en espérant que le candidat ait effectivement ce profil) pour les trois tours (primaires, 1er tour, 2ème tour). Mais en faisant cela, la direction touche au paroxysme du problème du PS : pour sauver le PS, le parti doit biaiser le choix démocratique. C’est logique, c’est rationnel, c’est même peut-être souhaitable, mais ce sauvetage est aussi en lui-même l’acte de décès du vieux PS : logique jusqu’à l’absurde, sans échappatoire possible.

Le ps actuel ne peux structurellement pas faire ce qu’on attend de lui c’est-à-dire une élection ouverte et equitable. Il faut donc le changer. Mais si on le change maintenant on risque de perdre l’élection puis le parti. Ceci dit, ce n’est pas la première fois que le problème se pose : après chaque élection perdue, on évoque une rénovation nécessaire, rénovation vite oubliée car il faut gagner l’élection suivante avant de rénover…

Il me semble qu’en conséquence, la question posée aux primaires n’est plus de choisir notre candidat (à la rigueur de lui donner l’onction formelle – l’élection de confirmation de Bartolone/Fabius), mais sans-doute faut-il aussi saisir l’opportunité d’exiger la refondation avant l’élection, avant une élection que nous pouvons gagner. Nous avons l’opportunité de débattre sur les fondations de la renaissance du PS, renaissance qui sera rendue possible par l’élection d’un président socialiste. Ces primaires seront moins des primaires que la convocation des États généraux du socialisme, voire de la gauche qui a elle-même à se redéfinir.

Le futur président aura pour mission de sortir la France de la crise et de refonder la République largement liquidée par Nicolas Sarkozy.
Cette dynamique présidentielle doit également permettre de redéfinir ce qu’est la gauche et de refonder le parti socialiste sur des bases qui éliminent les incohérences à la fois idéologiques et de fonctionnement, et trace un nouvel horizon tenant compte des défis qui se posent à nous autant que de l’évolution profonde de la société.

Ne nous trompons pas de combat : la situation actuelle est la conséquence directe d’éléments structurels, ce n’est pas un problème de personne. Il me semble qu’en l’état actuel, aucune primaire telle que nous le rêvons n’est en mesure d’être mise en place, mais ce qui va être mis en place peut permettre de redéfinir les futures règles de la vie démocratique du parti.

Nous voulons que le prochain président soit socialiste, il le sera. Mais ce président sera sans parti si le vieux PS avait l’illusion de survivre à l’élection, il sera au contraire infiniment plus fort avec un PS refondé.

Révolution social-démocrate au FMI

DSK

Lorsque le FMI sort une note de conjoncture que Dominique Strauss-Kahn n’a pas écrite, ses opposants montent à la tribune pour dénoncer l’infâme. Mais lorsque, comme ces derniers jours à Oslo, DSK participe à un sommet social international, on ne les entend plus. Il est vrai que les intentions affichées par Dominique ont de quoi laisser sans voix nos zélateurs du “il est pas de gôche”.

Qu’on en juge par ces quelques extraits du monde :

* La tenue de cette conférence, son thème même, représentent une petite révolution pour le FMI, qui s’était acquis une réputation de “Père Fouettard” imposant aux pays en difficulté de tailler dans leurs dépenses, notamment de protection sociale. Comme l’a souligné José Luis Rodriguez Zapatero, le premier ministre espagnol, le Fonds a “changé de visage”. Il ne s’occupait que de macroéconomie et la pratiquait façon “consensus de Washington”, c’est-à-dire sur un mode ultra-libéral. Le voici qui cosigne avec l’OIT un document soulignant les dégâts humains provoqués par une crise qui a fait basculer 34 millions de travailleurs dans le chômage depuis 2007 : l’espérance de vie des demandeurs d’emploi réduite de 1 à 1,5 année ; le redoublement en cours de scolarité pour leurs enfants qui gagneront, en moyenne, 10 % de moins que ceux des non-chômeurs ; l’impossibilité de tirer de la misère 1,3 milliard de personnes vivant avec moins de 2 dollars par jour, etc.

* Tel était le but poursuivi par M. Strauss-Kahn qui, mois après mois, s’emploie à tirer de sa gangue comptable un “nouveau FMI” plus soucieux d’humain. “La croissance n’est pas tout ; encore faut-il qu’elle procure des emplois décents, a-t-il souligné. C’est le début d’une nouvelle façon de voir l’économie.

* Ce souci va jusqu’à pousser le FMI à se poser, avec l’OIT, une question iconoclaste : “Les inégalités de revenus nées de la mondialisation ne constituent-elles pas un obstacle à la croissance et à la stabilité économique ?

* Avec la complicité de M. Strauss-Kahn, il promeut encore un peu plus son objectif de prédilection. “Il faut faire figurer l’emploi décent parmi les objectifs macroéconomiques au même titre que la maîtrise de l’inflation ou l’équilibre des comptes publics, nous a-t-il déclaré. Et non le considérer comme une résultante des politiques macroéconomiques. Nous voulons changer les priorités et mettre l’homme au coeur de nos économies.

Le nouveau FMI voulu et mis en place par Dominique Strauss-Kahn est le résultat tangible d’une politique volontaire, raisonnée et efficace de reprise en main des outils économiques par un homme politique compétent capable de dépasser l’éternel renoncement face aux réformes.

Qui pouvait imaginer un seul instant qu’il réussirait à introduire la question sociale au centre des éléments de décision de cet organisme qui fut l’un des plus ultra-libéraux de la planète ?

Qui pouvait imaginer un seul instant qu’il mettrait en place des mesures comme l’apurement de la dette du Libéria, l’annulation de la dette d’Haïti, les prêts à taux zéro ?

Qui pouvait imaginer un seul instant qu’il introduirait la question écologique au sein des discussions du FMI ?

Pourtant, il l’a fait. Maintenant, certains pourront continuer à répéter leur antienne sur “DSK pas de gôche”, les faits démontrent que plus que tout autre il a réussi à prouver son engagement et sa valeur. Ceci donne aux Français maints regrêts vis-à-vis de 2007, mais surtout pas mal d’espoirs pour l’avenir…

Pour aller plus loin :

* “Sauver la génération perdue” par Dominique Strauss-Kahn, 14 septembre 2010

* La Conférence d’Oslo appelle la communauté internationale à axer résolument la reprise économique sur la création d’emplois, 14 septembre 2010

* Nous devons immédiatement nous attaquer au chômage, 13 septembre 2010
Article de Juan Somavia, Jens Stoltenberg et Dominique Strauss-Kahn, El Pais

Du FMI dans le texte

DSK et le FMI

Le FMI a gagné ces derniers temps une large audience lorsqu’il donne préventivement son avis sur l’état des économies nationales, surtout en France (avant, il faut bien avouer que tout le monde à part quelques économistes s’en moquaient). Et nos super-techniciens internationaux se sont donc allègrement mis à la tâche. Le problème avec les super-techniciens, c’est que leur capacité à communiquer clairement n’est pas vraiment à la hauteur de leurs compétences économiques. Le bulletin du FMI de juillet sur la France en est une bonne illustration.

Comme ce bulletin est aussi clair qu’un matin brumeux à Londres, cela a permis aux habituels snipers de gauche de monter à l’assaut, assistés pour le coup par le dernier carré des défenseurs du sarkozysme qui, tel l’inénarrable Frédéric Lefebvre (une référence !) s’est empressé de voir dans le bulletin du FMI un satisfecit sans nuance pour la divine comédie sarkozyste, fournissant ainsi aimablement une caisse de rockets à nos gauches camarades.

Revenons donc quelques minutes sur ce bulletin et sur une des phrases les plus mystérieusement contradictoire qui excite certains : “Outre les politiques d’activation engagées sur le marché du travail et les mesures de formation, la modération du salaire minimum devrait être poursuivie afin d’établir progressivement une échelle des salaires incitative pour les jeunes et les travailleurs peu qualifiés.”

Tout d’abord, le texte du FMI est un drôle d’exercice, mêlant des constats (”la reprise est engagée”, “il faut assainir les finances”, …), actant de décisions (”Les autorités ont maintenant réorienté leurs efforts de la gestion de la crise”) et d’intentions (”la reprise sera plus forte et et plus durable si les autorités donnent suite à leur engagement d’assainir les finances publiques”). Certains paragraphes traitent de l’économie en général et d’autres de certains secteurs (en l’occurrence le secteur bancaire). C’est un peu le BHV et si le langage avait été moins diplomatique, sans doute le texte aurait-il relevé qu’entre les intentions et la mise en œuvre il y a comme un océan chez Sarkofillon, quant à la qualité de la mise en œuvre elle ne s’est guère illustrée par son brio depuis 2007.
Le tout est lié par un langage technico-diplomatique qui permet à chacun de trouver les motifs de satisfaction/acrimonie qu’il cherche et d’arriver à conclure des choses du genre :

  1. Le FMI de Dominique Strauss-Kahn pour “la modération du salaire minimum
  2. “Les potions libérales du docteur DSK au FMI !”

Pour certains, l’occasion était trop belle de surfer sur le côté abscons du texte. Mais, titillé par la curiosité autant que par les obus gauchistes qui commençaient à pleuvoir, j’ai voulu en savoir plus sur cette phrase mystérieuse qui semblait tout à la fois vouloir dire qu’il fallait un smic incitatif (affirmation gauchistement correcte), un smic bas (affirmation libéralistement correcte), et au final qu’un smic bas était attractif (affirmation stupidement incorrecte…).
Faisant appel à l’esprit de Marx lors d’une séance de spiritisme, activant mon réseau Bilderberg et les secrets technologiques de Roswell, j’ai fini par apprendre que cette étrange prose voulait dire la chose suivante : “il ne s’agit en rien de faire baisser le salaire minimum, ni de payer quiconque en dessous, mais simplement de faire progresser l’ensemble de l’échelle des salaires plus vite que le smic, sinon personne n’embaucherait un jeune peu qualifié si pour le même prix, on peut embaucher quelqu’un qui a une certaine qualification. Cela découle d’un constat si l’on veut inciter les entreprises a embaucher des jeunes…

Donc, à bon entendeur, il y a intrinsèquement dans cette phrase la volonté de faire progresser les salaires (donner du pouvoir d’achat aux salariés est bien un instrument d’une politique de gauche), mais aussi d’introduire un mécanisme structurellement incitatif pour que les salariés aient envie de progresser et que leur expérience soit valorisée (s’ils font des efforts et restent au smic, il est clair qu’ils vont vite être découragés, ça c’est plutôt un instrument de management et de RH).

Voilà donc cher lecteur un mystère éclairci. Cela n’empêchera certes pas certains de trouver que DSK est un vilain libéral pas bô, ni Frédo Lefebvre d’être content de lui et de son chef Sarko, mais cela permet au moins aux lecteurs de bonne volonté de décrypter ce texte des Sibylles du FMI (en attendant qu’ils trouvent quelqu’un pour traduire leurs textes dans la langue du commun des mortels).

Bonnes vacances !

DSK : comment mettre le dogme à la retraite ?

DSK et le dogme de la retraite

La petite phrase de Dominique Strauss-Kahn qui invitait à élargir quelque peu la vision que nous pouvions avoir de la retraite en général et de l’âge légal de départ en particulier à fait largement parler ces derniers jours.

Cette effervescence me paraît très symbolique pour bien des raisons.

Tout d’abord parce que cet “acquis social” est une des grandes décisions qui ont marqué le Mitterrandisme ; intéressant donc de voir dans quelle mesure, à l’heure où le PS cherche à se renouveler, jusqu’où il est possible de titiller les symboles…

Intéressant ensuite de chercher à savoir si après une période d’extrême agitation destructrice, après avoir semble-t-il réussi à consolider le navire socialiste, il est désormais possible d’ouvrir un débat potentiellement clivant sans ressortir la machine à dézinguer. Force est de constater que pour l’heure, à part Benoît Hamon qui nous a gratifié d’un commentaire fort peu policé, la question laissée ouverte par DSK n’a pas généré un tsunami. Les commentaires plus ou moins désobligeants sont nombreux, mais ils sont plus de l’ordre du fantasme pavlovien sur la personne de Dominique que du fond politique. Rien de neuf sous le soleil sur ce point.

Mais au-delà du symbole et de la rhétorique, à quoi la remise en cause du dogme nous renvoie-t-elle ? A la démographie certes, mais pas seulement, et d’une certaine façon, pas essentiellement.
Qu’est-ce que la retraite ? Une réponse possible est “c’est le troisième âge de notre société structurée par rapport au travail”. Mais c’est un peu court.
Est-ce un âge où l’on a le droit de toucher sa rente ? Est-ce un âge où l’on a gagné la reconnaissance de la société et le droit (ainsi que l’obligation) de ne plus travailler ? Est-ce un âge où l’on ne peut plus physiquement ou psychiquement travailler ? Est-ce juste un âge où l’on a acquis un droit “quoi qu’il arrive” ? Est-ce juste un âge administratif ?
Réduire le problème des retraites et de leur financement à la question de l’âge légal de départ revient à répondre “ce n’est qu’un âge administratif” qui fixe la source des revenus lorsque vous ne travaillez plus (RSA, Assedic, maladie, invalidité, … ou régimes de retraite). Pas de quoi s’exciter parce que fondamentalement cela ne règle en rien le problème de déficit (que cela vienne des caisses de retraite ou d’ailleurs, le problème n’est en rien réglé, au mieux diminué en fonction de l’efficience des différents systèmes)

Aujourd’hui, les retraites sont payées par les cotisations salariales et le déficit. Tôt ou tard, le déficit accumulé finira par ruiner des gens, même si personne n’ose dire qui. Discuter de l’âge légal ne règle en rien le problème, tout au plus déplacera-t-on le déficit de retraite sur le déficit chômage ou d’un autre secteur social. Mais la question reste : qui ruinera-t-on ?
Le PS peut donc considérer toute modification de l’âge administratif de la retraite comme un cassus belli, cela ne changera rien au fond. Par contre, nous devons collectivement comprendre pourquoi nous voulons faire ce choix, et quelque part je ne crois pas que ce soit pour plaire aux Français qui ne sont pas idiots : certes nous voudrions tous partir en retraite jeune et sans soucis de fin de mois, mais nous savons tous que ce n’est pas très réaliste et responsable.
Inversement, la droite peut bien décider de passer cet âge à 70 ans (qu’ils osent pour voir !), cela ne changera pas grand chose au déficit des retraites et rien au déficit global des comptes de la France.

Allez tiens, pour conclure je vous suggère la remise en cause suivante du dogme : supprimons cet âge légal et donnons la possibilité à chacun de calculer quelle retraite il aurait s’il partait le mois prochain pour partir s’il le souhaite ; que chacun puisse devenir responsable de ses choix. Au passage, élargissons les cotisations au-delà des seuls revenus salariaux car je suspecte qu’un des vrais problèmes profonds vienne du fait que notre modèle n’est structurellement plus viable à cause de la démographie certes, mais également de la structure économique de notre société (part salariale de la richesse trop faible).

DSK à “A vous de juger” : revue de presse

DSK / Chabot :

Sentiment général :

  • “Sondage Sud-Ouest Dimanche : les Français ont trouvé DSK “convaincant” jeudi soir ” : Journal Sud Ouest.
  • “A vous de juger réalise son meilleur score depuis plus d’un an” : toutelatele.com
  • Sur les retraites :

  • “Le PS, les retraites et la différence DSK” : France Info
  • “Gérard Collomb persiste et signe” : LyonMag.com
  • “DSK-Aubry : première discorde
    Analyse : En prenant le contre-pied de la numéro 1 du PS sur le dossier des retraites, le directeur du FMI tente de se poser en réformateur responsable.” : Libération
  • “Strauss-Kahn joue sa partition face à Aubry” : Le Figaro
  • Le PS défend la retraite à 60 ans, “Strauss-Kahn ou pas” : LePoint.fr
  • “Retraites: DSK se démarque du PS et creuse son sillon pour 2012″ : AFP
  • Sur 2012 :

  • “DSK, ou l’art de se faire désirer, par Franck Nouchi” : lemonde.fr
  • “Dominique Strauss-Kahn veut qu’on le “laisse travailler” ” : Metro
  • Crise Grecque :

  • [REVUE DE PRESSE] La crise de l’euro et DSK : Nouvel Obs
  • En synthèse, l’émission a eu son petit succès mais la presse a retenu plus la singularité affichée de DSK vis à vis du problème des retraites ainsi que la sempiternelle question des présidentielles, que les propos de DSK sur la crise.

    Sur le problème des retraites, je me permettrai de citer deux passage de mon texte “Refondations : PS, Socialisme et Social-Démocratie – Les Défis” :

    “Le défi générationel est à la fois celui qui nous préoccupe le plus facilement à travers la problématique des retraites et celui que nous avons le plus de mal à appréhender.

    Quel est au fond le problème : notre société a été, pour sa plus grande partie, définie structurellement après-guerre, et même si la société de cette époque n’a plus grand-chose à voir avec celle d’aujourd’hui, des choix ont été faits et s’appliquent toujours alors que les fondamentaux structurant la société ont changé.”
    (…)
    “Le «cylindre démographique » de 2010 est psychologiquement et financièrement déséquilibré au regard du modèle de 1945 : c’est le découpage même de la société en trois groupe définis par rapport à la production de richesse (le travail) qui est à remettre en cause !

    Nous sommes donc en face d’un formidable défi générationnel : comment remettre les responsabilités et les circuits économiques dans le bon sens, comment redéfinir les rôles ? ”

    Tragédie grecque, Comédie européenne

    pericles

    Un vent de panique souffle depuis hier en Europe.

    Alors que les spéculateurs étaient occupés depuis plusieurs mois à retirer l’argent du coffre-fort grec dont la porte avait complaisamment été laissée ouverte par l’indigence des dirigeants européens, les choses se sont accélérées hier au moment où les agences de notation dont l’aveuglement se confirme décidément, se sont soudain aperçu de l’ampleur du problème. À quoi servent-elles en vérité s’il faut plusieurs mois d’activisme spéculatif pour qu’elles s’aperçoivent d’un problème majeur ?

    Mais ce qui me sidère le plus, c’est de découvrir à quel point l’Europe politique est comateuse.

    Que fait Merkel ? Elle s’occupe de ses élections régionales et prend bien soin d’avoir un bon discours politique populiste : en substance “pas d’argent allemand pour ces grecs inconséquents” oubliant par là-même que la dette grecque était largement détenue par les banques allemandes qui risquent gros dans l’histoire, et que l’Europe est un projet solidaire.

    Et notre bon président ? Peut-être inspiré par la tragédie Troyenne, il nous joue Paris enlevant Hélène et a emmené Carla en voyage, largement privé, en Chine. Pourquoi donc se préoccuper d’une situation où il n’a pas réussi jusqu’ici à montrer qu’il se sentait particulièrement concerné et volontaire ? Peut-être est-ce Guaino qui a réussi à le convaincre que là aussi, il s’agissait d’une bonne dette ?

    Et au final, qui voit-on s’activer pour sauver la Grèce ? Le FMI, Dominique Strauss-Kahn en tête. Cette institution, honnie parmi toutes, est la seule aujourd’hui qui réponde présent et s’active sur le champ de bataille. Conscient de l’ampleur de l’incendie, DSK a même proposé d’apporter 13 milliards supplémentaires de prêt.

    Étonnant au passage de constater que cet organisme qui fut naguère le fossoyeur de bien des économies avant d’opérer une réforme radicale avec DSK, se propose de prêter à un taux de 3.5% alors que les marchés en sont à près de 18% et que la France, notre pays, va le faire à 5% (alors qu’elle emprunte à moins que cela), tout en pressant la Grèce de lui acheter de l’armement (info entendue sur BFM recoupée ici) ! Encore une fois, la politique de Sarkofillon fait honte à notre pays !

    Dominique Strauss-KahnÉtrange retournement de situation pour Dominique Strauss-Kahn écarté par les socialistes en 2006, proposé à la présidence du FMI par Junker en 2007, et qui revient sur la scène européenne comme dernier recours des grecs (même si pour l’heure ils déclarent vouloir plus de l’aide des européens à 5% sous d’étranges conditions que de l’aide à 3,5% du FMI), mais au-delà, comme seul liant de l’unité européenne dont le couple franco-allemand n’est plus qu’un vieux souvenir !

    Il y a une blague qui circule sur cette situation : “quoi qu’il arrive en 2012, DSK dirigera la France, soit comme Président de la France, soit comme Président du FMI”. Je préférerais la première option cela signifiera que nous aurons encore notre souveraineté malgré l’incurie de Sarkozy et de l’UMP.

    En attendant, DSK est un peu seul sur le champ de bataille grec, j’espère qu’il pourra trouver une autre issue à cette version moderne de la guerre du Péloponnèse.

    Revue de presse : DSK news

    DSK

    Actuellement attelé à la rédaction de quelques réflexions sur notre refondation, j’ai trouvé quelques instants pour une petite revue de presse internationale concernant Dominique Strauss-Kahn, histoire de prendre un peu de recul par rapport aux polémiques franco-franchouillardes.

    Commençons par la France tout de même, avec cet article du nouvel obs sur “DSK vu de Washington”.

    Le Fonds monétaire international tient son assemblée de printemps les 24 et 25 avril à Washington. Nommé à la tête d’une institution controversée, Dominique Strauss-Kahn a profité de la crise pour lui redonner son rôle stratégique.

    Dominique Strauss-Kahn est prêt. S’il faut voler au secours de la Grèce, le Fonds monétaire international (FMI) qu’il dirige répondra présent. Encore une fois ! . La suite ici.

    Sur La Tribune, une analyse d’Erik Izraelewicz : DSK, la « rupture » au FMI
    DSK candidat à l’Élysée ? À Washington, le chouchou des Français a révolutionné le FMI. Il en a refait un pouvoir qui compte. Et il y a pris goût. Alors, présider la France ou influer sur le monde ?
    La suite ici.

    Un article de Libé : Varsovie-Bucarest-Paris, dans les pas de DSK
    Des ors de la capitale polonaise aux questions des étudiants roumains, «Libération» a suivi de près le socialiste préféré des Français. La suite ici.

    IMF Survey Magazine : IMF Chief Emphasizes Support for Haiti
    Rebuilding the Haitian economy will require immediate financing for Haiti’s budget, said Dominique Strauss-Kahn, the global lender’s managing director, during a donors’ conference at the United Nations. La suite ici.

    Business Week : Strauss-Kahn Emergent With Sarkozy Presidency Under Siege
    The International Monetary Fund’s role in a rescue package for Greece may put Dominique Strauss- Kahn back in the thick of French politics as Nicolas Sarkozy’s presidency runs into trouble. La suite ici.

    Washington Post : For Europe, IMF aid may be hard to swallow
    The evolving economic problems in Greece have pushed the International Monetary Fund and European leaders into sometimes tense talks over how deeply an agency associated with propping up developing countries should push into one of the developed world’s major economic zones — negotiations that could shape future European economic policy. La suite ici.

    Incroyable révolution au FMI

    dsk fmi g20 ecosseRâleurs gauchistes patentés et autres éternels défaitistes de gauche, mieux vaut éviter de lire ce post. Dominique Strauss-Kahn a indiqué ce week-end à l’issue du G20 écossais, que l’organisme qu’il dirige étudiait la mise en place d’un mécanisme devant assurer la stabilité financière du monde. Ce mécanisme fonctionnerait comme une sorte d’assurance mondiale dont les cotisations seraient payées par les banques à la hauteur des risques qu’elles prennent et font courir au système financier mondial.

    Or ceci est tout bonnement révolutionnaire dans un organisme que certains veulent toujours voir comme ultra-libéral et dans un monde qui a failli sombrer dans la course du “prend l’oseille et démerde yourself”.

    Ce mécanisme d’assurance entre pleinement dans la philosophie social-démocrate de l’intervention de la puissance publique, de façon préventive et régulatrice et active quand il faut, où il faut et pour la durée qu’il faut. Encore un peu et on se verrait à rêver d’un FMI à la sauce mutualiste mondiale !

    Ce mécanisme diffère également de celui d’une taxe Tobin qui tient plus du marketing politique que d’une idée pouvant être effectivement mise en place : déjà dans la flamme et la cendre, DSK expliquait les difficultés techniques de mise en oeuvre de cette taxe et surtout l’extraordinaire capacité des acteurs de ce marché à jouer avec rapidité avec les marges de toutes les législations dans ce domaine. Ici, DSK oppose un système qui transforme les deux handicapes de la taxe Tobin en avantage : le système est simple et les acteurs n’auraient pas le loisir de jouer avec le flou juridique et la lenteur des organismes de contrôle.

    De cette annonce à sa mise en place, le chemin sera encore long et semé d’embûches, mais oui, cette annonce est en elle même une incroyable révolution des idées et si Dominique Strauss-Kahn arrivait à la mettre en œuvre, il compterait alors parmi les hommes qui ont changé le monde, rien de moins tant l’idée est révolutionnaire.

    Mensonges et vérités sur le FMI et l’Ukraine

    Novembre 2009.

    Pour rétablir un brin de vérité face à la propagande gauchiste à propos de l’ukraine.

    Voici l’histoire en résumé.
    L’Ukraine est un des pays les plus malades de l’Europe, plus personne ne veut l’aider sauf le FMI.
    Le pays est en campagne et son président actuel est tellement à la ramasse qu’il cherche par tous les moyens à remonter la pente, y compris par cette augmentation du smic qu’il ne peut pas financer et il a eu l’idée d’aller pomper 10 milliard parmi les 16 alloués par le FMI pour le sauvetage du pays, ceci contre l’avis de son gouvernement et de toute personne responsable.
    En clair, ces 10 milliards qu’il n’a pas et n’aura pas l’année prochaine et les suivantes, il va les prendre sur les fonds de sauvetage de son pays. Derrière cette situation économique catastrophique se profile l’implosion du pays et un risque non négligeable de voir les Russes s’en meler directement.
    Deux attitudes possibles :

    • celle d’une gauche cynique qui profite de l’occasion pour essayer de scier la branche sur laquelle est assis un socialiste trop en vue à leurs yeux,.
    • ou celle de DSK pour le FMI, pour le moins courageuse.

    A vous de choisir votre camp.

    Quelques sources pour vous forger une opinion circonstanciée :
    http://www.marianne2.fr/Ukraine-pourquoi-DSK-s-est-fache_a182646.html?com

    http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLU68803020091030

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2009/11/04/le-president-ukrainien-multiplie-les-frictions-avec-le-fmi-et-moscou_1262636_3234.html

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2009/10/30/strauss-kahn-inquiet-de-l-augmentation-du-rmi-en-ukraine_1260919_3234.html