Brève de campagne législative : AG de la 3ème circonscription

Hier soir s’est tenu une assemblée générale de la 3ème circonscription. Il y a eu deux temps très différents pendant cette assemblée générale qui n’avait pas vocation à décider de quoi que ce soit  puisque les décisions collectives ont été déjà prises à l’automne dernier.

Pour mémoire, les militants de la circonscription de Brest rural ont clairement dit à l’époque, à une très large majorité, qu’ils acceptaient de facto « l’accord sur les désaccords », mais qu’ils ne s’engageraient pas collectivement aux côtés de Magali Deval dans la campagne, qu’ils ne présenteraient pas de candidature PS dissidente, et qu’ils ne présenteraient pas de suppléant PS auprès de la candidate EELV, chacun étant libre de s’engager à titre personnel dans la campagne de son choix du moment qu’il le faisait dans des limites compatibles avec nos valeurs, l’accord national, le vote local, et un dernier impératif qui était de faire élire François Hollande et pour les législatives, de contribuer à la création d’une majorité au parlement.

Dans un premier temps, même si les échanges ont été fermes du point de vue des différentes orientations, il s’est dégagé une réelle volonté d’acter des deux campagnes qui s’ouvraient pour Jean-Luc Bleunven et Magali Deval, et de mener ces campagnes dans un esprit de respect mutuel.

Jean-Luc Bleuven a par ailleurs fait passer le message (il n’était pas présent) qu’il se désisterait sans aucune hésitation pour le ou la candidate de gauche qui arriverait en tête du premier tour au cas où cela ne serait pas lui. Je ne connais pas à ce jour la position de M. Deval, de B. Seys ou de la probable candidate radicale de gauche.

Nous aurions pu en rester là si en toute fin d’AG, Pierre Karleskind n’avait pas pris la parole et à contre-courant de la réunion, n’avait pas annoncé qu’il se présentait comme suppléant auprès de M. Deval. Cela m’a laissé le goût d’un étrange décalage d’une position d’appareil contre une réalité de militantisme local. Le choix de P. Karleskind lui appartient, mais son expression n’a pas été très heureuse, j’en veux pour preuve la position d’André Jugan sur le blog de P.K. aujourd’hui :

C’est sans doute parce que tu es jeune que tu méconnais le travail de fond réalisé par les plus anciens, y compris celui qui t’a permis d’être élu régional ! Moi c’est à eux que j’ai pensé dimanche soir! Et je me suis dit que je ne m’étais pas trompé depuis plus d’un an quand je disais que cette circonscription était gagnable par la « GAUCHE » alors que vous l’aviez sacrifiée sans penser aux militants de toujours.
Et j’ai pensé à ma lettre de démission du rôle de délégué restée dans les cartons de la Fédé mais dont je souhaite que tous les adhérents de la 3e soient destinataires. C’est pourquoi je la mets en fin de commentaire afin que celles et ceux qui lisent ton blog en soient informés car j’ai rencontré hier soir des militants qui découvraient le problème jamais abordé ou au mieux éludé en réunion de ta section.
Pierre les électeurs de la 3e savent lire et ne votent pas seulement en lisant les images et donc le logo du PS!
On ne va pas se battre et se déchirer devant les électeurs qui veulent une victoire de la « GAUCHE » dans sa diversité et donc la donc la victoire d’un « DIVERS GAUCHE » membre de l’U.E S.R , ce que ne serait pas la candidate EE.LV.
Et ni les menaces déguisées ni les accusations de responsabilités en cas de dé faîte de la gauche ne nous feront changer de cap.
J’espère que tu as compris que ton intervention comme celles de tes copains n’ont fait qu’accentuer la volonté des adhérents de faire gagner J.L BLEUNVEN. qui a déjà pris l’engagement d’un désistement républicain à l’issue du premier tour. Oui il est de gauche, cette gauche qui existe sur la circonscription en dehors de toutes les étiquettes et de tous les logos!

DEMISSION du DELEGUE de la 3e CIRCONSCRIPTION
Adressée au Premier Fédéral
Et aux membres du secrétariat fédéral et du Conseil Fédéral
.

Chers amis, chers camarades

En cette période troublée, provoquée par un accord imposé par le national, sans concertation ni consultation des adhérents, sans véritable discussion mais entériné par un vote en Conseil Fédéral que je considère manipulé, je veux vous dire le fond de ma pensée.
Ma conception de la politique n’est pas celle de la compromission ni du maquignonnage.
J’ai adhéré à un parti se réclamant de la démocratie et du respect des adhérents mais qui, finalement, n’en tient aucun compte.
Cet « accord des désaccords » était sur les rails depuis plusieurs mois et sans doute était-il déjà pratiquement signé quand nous en avons eu connaissance.
Pierre Karleskind, dès le mois de mai ou juin me disait d’ailleurs: c’est ça ou un chèque donné aux Verts !!!
Il fallait sauver le parti des Verts de la faillite et, pour cela, il fallait leur donner les moyens de survivre à travers des circonscriptions qui leur permettront de recevoir des financements tout au long de la prochaine mandature, qu’ils les emportent ou finissent dans les conditions de la règle de financement des partis politiques dont voici un extrait :

« Les élections législatives servent certes à désigner les députés qui siègeront à l’assemblée nationale mais elles permettent également de financer en partie les partis politiques. A chaque siège de député correspond une somme gagnée par son parti politique (44.000 Euros en 2007). D’autre part si un parti politique présente au moins 50 candidats dans autant de circonscriptions et qu’il réalise au minimum un score de 1% des voix, chaque voix lui rapporte 1,63 euros par an pendant la durée du mandat (5 ans sauf en cas de dissolution de l’assemblée »

Faut-il une Explication plus claire de l’accord des désaccords ?

Vous avez là le fond de cet « accord » mais, en même temps, les raisons intolérables du sacrifice du travail des militants qui avaient le sentiment et la fierté d’avoir fait progresser le P.S sur ce territoire depuis des décennies.

Si encore on était certains de la loyauté des Verts vis-à-vis du Président que j’appelle de mes vœux et pour lequel je ferai campagne : François HOLLANDE.
Mais non !
Vous aurez un candidat EE.LV qui va faire une campagne présidentielle différente et en opposition à celle du P.S.
Puis vous irez soutenir ce même candidat EE.LV lors de la campagne des législatives alors qu’il aura qui aura fait une campagne présidentielle différente ?
Cela dépasse mon entendement et les limites de ce que je peux accepter.
C’est pourquoi, je vous informe de ma décision de démissionner du rôle de Délégué de la Troisième circonscription.
Personne n’est indispensable et je suis sur que vous trouverez quelqu’un sachant rester à sa place et qui travaillera en bon petit soldat : Aux ordres du supposé collectif quand la décision n’a même pas été discutée !
Pour ma part je soutiendrai un(e) candidat(e) divers gauche, adhérent si possible à l’U.E.S.R et faisant campagne pour les mêmes valeurs et sur les mêmes bases que François Hollande.
Tout simplement un candidat fiable et qui partira pour gagner.
Pas un candidat dont le seul objectif est de perdre avec le plus petit écart possible !
Vous avez bien lu, ce sont les paroles prononcées par des « socialistes » prêts à soutenir le candidat vert.
Et si vous estimez que je ne suis plus dans les lignes vous m’exclurez !

Je vous souhaite bon courage !

André JUGAN

J’espère à titre personnel que l’esprit de la première partie de la réunion d’hier soir primera, pas l’écart de la seconde partie.

((( http://wordpress.bloggy-bag.fr/2012/05/11/breve-de-campagne-legislatives-ag-de-la-3eme-circonscription/ )))

4 réflexions sur « Brève de campagne législative : AG de la 3ème circonscription »

  1. je ne comprends rien à vos subtilités d’analyse qui voudraient se réclamer du socialisme:quel socialisme?On ne vous voit pas dans la défense des réfugiés ,des cas sociaux et autres . Les querelles partisanes nous font honte .Je souhaiterais une capacité à élargir le débat .S’il paraît judicieux de voter pour Magali Duval, votons pour elle mais ne critiquez pas son suppléant qui fait preuve d’une grande ouverture d’esprit celle que je voudrais trouver dans le socialisme local..il est temps d’avoir une vue plus large et plus moderne .Et d’apprendre à vivre avec les autres partis .à long terme c’est gagnant

  2. « Les querelles partisanes nous font honte »

    Vous avez dû lire trop vite mon post : j’ai écrit et je ne crois pas que ce ne soit que mon ressenti, que la première partie de l’AG de Brest s’était justement déroulée sans querelle, chacun affirmant clairement sa position sans avoir besoin de se battre avec ceux qui n’étaient pas d’accord. C’est aussi ce que l’on constate sur les échanges du réseau numérique de la Gauche en Iroise. Le débat, nous avons construit les moyens de l’élargir, et c’est bien ce qui se passe.
    S’il y a eu une bronca, c’est suite à l’intervention maladroite de P.K. Se proposer comme suppléant est son droit le plus strict, du moment qu’il trouve un moyen de le faire dans le cadre de l’accord national et des décisions votées démocratiquement dans la circonscription.

  3. « il est temps d’avoir une vue plus large et plus moderne »

    Je suis bien d’accord, reste à savoir si la modernité politique revient à n’être que le relais d’un appareil politique national ou bien à utiliser les outils et aspirations de l’époque pour faire monter en puissance l’expression démocratique. Ceci est très bien symbolisé par la situation actuelle en Iroise : la volonté très majoritaire des militants et élus socialistes du pays d’Iroise n’est pas en phase avec un accord national.

    Il y a quelque temps, un internaute avait qualifié la démarche de la GeI (Gauche en Iroise) comme une révolution bruyère (en référence à la révolution jasmin en Tunisie). J’avais moi-même établi un parallèle direct entre les ressorts profonds des révolutions méditerranéennes (diminution de la natalité, alphabétisation, rupture du modèle familiale traditionnel – cf. E. Todd) et ce que nous vivions actuellement (pouvoir d’achat élevé pour une majorité de citoyen, accès à la diffusion médiatique autonome, rupture du modèle hiérarchique liée à l’usage des canaux numériques).

    La situation actuelle en Iroise illustre à mon sens totalement cette évolution. Dans quelques semaines les électeurs nous diront dans quel système politique ils se reconnaissent : celui de l’appareil national ou celui du PS en Iroise.

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