Mon engagement pour les législatives en Iroise

Avec la présidentielle, nous avons franchi victorieusement la première étape de la reconstruction de la France après les 10 années de gouvernement UMP. Cette victoire ne sera complète et n’aura de sens que si elle est suivie d’une victoire aux élections législatives permettant de dégager une majorité forte et cohérente. Rappelons d’ailleurs qu’un certain nombre des propositions de notre programme nécessite une majorité des 2/3 du congrès, et pas seulement une majorité simple.

En ce qui concerne la troisième circonscription du Finistère, les résultats obtenus à la présidentielle vont dans le sens de ce que nous annoncions : la circonscription est gagnable par la gauche. Je ne prendrai pour l’illustrer que l’exemple de Plougonvelin : ma commune jusqu’ici était nettement acquise à la droite, pourtant dimanche elle n’a donné qu’une avance de 2 voix à Nicolas Sarkozy. Ces deux voix sont pour moi le symbole du peu d’espace qu’il nous reste à franchir pour gagner.

Notre circonscription de Brest rural a été depuis plusieurs mois l’objet d’âpres échanges autour de l’accord EELV-PS qui nous contraint à une candidature unique EELV à la législative en dépit de l’absence rationnelle de possibilité de victoire. Les raisons des difficultés de l’application locale de cet accord sont multiples :

  • le non-respect des statuts du PS et comme ces derniers le prévoient, la consultation et avis des adhérents. Jamais il n’y a eu de consultation ni d’explication car le jour où cette explication devait être donnée par le premier fédéral à Plouzané la réunion a été annulée pour faire voter le conseil fédéral dans l’urgence.
  • la non-participation d’EELV aux primaires de la gauche qui ont rencontré un fort engouement dans notre circonscription
  • la non-prise en compte dans l’accord EELV-PS du Front de Gauche qui s’est révélé être une force incontournable pour constituer une majorité
  • l’incompatibilité idéologique de certaines prises de position et idées pouvant amener à ne pas voter les lois qui en découlent
  • le malaise exprimé par les militants, aussi bien chez EELV qu’au PS
  • la faiblesse marquée de l’électorat pro-EELV dans la 3ème circonscription du Finistère avec en particulier un fort électorat affichant une position opposée aux propositions EELV.
  • la campagne présidentielle manquée d’Eva Joly
  • et tout dernièrement l’incroyable annulation de l’investiture des candidatures EELV suite à une plainte de militants EELV contre les instances de leur parti.

À l’heure où j’écris ces lignes, je ne suis pas en mesure de savoir si la candidate désignée il y a quelques semaines sera oui ou non la candidate re-désignée à l’issue du nouveau processus d’investiture. Tout ceci n’a pas de sens, nous ne pouvons pas décemment nous présenter devant les électeurs en persévérant dans une direction qui aboutit à une telle impasse qui avait d’ailleurs été identifiée comme telle dès le départ.

J’ai écrit lundi que pour espérer conclure un accord gagnant, il nous fallait du courage et de la clarté. Au regard de ce qui s’est passé jusqu’à ce jour autour de cet accord, rien n’a été clair, et je ne suis pas sûr que le courage consiste à se cacher derrière une décision nationale rejetée aussi bien à EELV qu’au PS.

Je suis un citoyen, un militant PS, mais il se trouve aussi que j’ai une troisième qualité dans cette histoire, à savoir que je suis techniquement toujours le seul et unique candidat PS légitime à l’investiture aux législatives dans la troisième circonscription du Finistère, et qu’aussi étrange que cela paraisse, cette candidature n’a ni été invalidée, ni pu être soumise au vote des militants. Je ne vais naturellement pas compliquer la situation en faisant valoir mon droit à l’investiture, mais il me paraît important de trancher, avec courage et clarté justement.

À cause du retard pris et du blocage entre l’administration du parti et les militants, il paraît impossible de désigner un candidat PS.

À cause de la situation décrite ici, il paraît impossible de continuer dans ce qui est une impasse.

La circonscription est gagnable, mais il faut un candidat de gauche déjà en lice pour gagner, et il n’en reste plus que deux parmi tous ceux qui pourraient effectivement soutenir un accord de gouvernement autour de François Hollande : Jean-Luc Bleunven et Bertrand Seys. Des deux, c’est Jean-Luc Bleunen qui affiche la plus nette proximité idéologique avec le programme du PS et qui est de plus un membre actif de l’U.E.S.R (Union des Élus Socialistes et Républicains – ce qui n’est d’ailleurs pas le cas de Magali Deval).

Ma position, qui n’engage que moi, sera donc rationnelle, claire et aussi courageuse que possible, je n’attendrai pas un n-ième rebondissement : comme un certain nombre de sympathisants, militants ou élus PS & EELV, j’apporte mon soutien plein et entier à Jean-Luc Bleunven pour qu’il arrache la troisième circonscription à la droite et aille à Paris soutenir notre futur gouvernement et défendre les intérêts des citoyens d’Iroise.

((( http://wordpress.bloggy-bag.fr/2012/05/08/mon-engagement-pour-les-legislatives/   )))

 

2 réflexions sur « Mon engagement pour les législatives en Iroise »

  1. Article de Rue89 : http://www.rue89.com/rue89-planete/2012/05/04/legislatives-les-candidatures-eelv-invalidees-par-la-justice-231892

    Extrait : « « Le conseil fédéral a outrepassé ses pouvoirs, il devra établir un nouveau scénario des candidatures aux législatives de juin 2012. » Par ces mots, Europe Ecologie – Les Verts a été condamné par le tribunal de grande instance de Paris à revoter les investitures dans les circonscriptions réservées « union de la gauche ».Référé, rendu le vendredi 4 mai 2012 »

    Article du monde : http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/05/08/on-assiste-a-un-coup-de-force-de-la-direction-d-eelv_1698103_1471069.html
    Extrait : « Que comptez vous faire sur le plan judiciaire ?

    Continuer. Nous allons d’abord faire constater par le TGI de Paris la non-exécution de sa décision, rendue publique le 4 mai. Ensuite, nous allons demander à la justice que les candidats investis ne puissent utiliser les moyens du parti, dont son logo, pour faire campagne, ni se prévaloir de son investiture. Nous conservons la possibilité, après coup, de faire annuler les éventuelles élections en cas de non-respect de ces interdictions.

    Fallait-il vraiment en arriver là ? Les négociations entre camarades étaient elles vraiment hors de portée ?
    Nous avons, nous minoritaires, toujours été du côté de la raison. Avant de porter l’affaire sur la place publique, nous avons plaidé notre cause devant le conseil statutaire, l’organe du parti chargé de résoudre ce genre de conflits. Le conseil statutaire nous a donné raison, mais la direction a passé outre. Nous avons alors saisi la justice. A l’issue de la décision du TGI de Paris, nous étions en droit d’exiger pour notre courant dix circonscriptions supplémentaires. Nous en avons réclamé simplement trois. Mais, visiblement, c’était encore trop ! Alors, qu’on ne nous fasse pas de procès en irresponsabilité ! »

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