Primaires citoyennes : les différents, les improbables et les acceptables

Cette dernière semaine de campagne avant le vote me semble avoir quelque peu baissé dans son intérêt. Cela est sans doute dû au fait que puisqu’il s’agit d’une primaire interne à la gauche, les différences (bien réelles) entre candidats sont plus faciles à décrypter et qu’il faut une campagne plus courte pour situer chacun, surtout lorsque le socle programmatique part d’une base commune. Et peut-être aussi, hélas, parce qu’on a vu ressurgir les petites phrases stériles en lieu et place des arguments constructifs.

Qu’en retirer ?

Il est de bon ton au café du commerce de clamer haut et fort que « la droite et la gauche c’est pareil ». Cette sentence définitive perd vite de sa pertinence lorsque l’on constate l’écart entre un Montebourg bien ancré à gauche avec son improbable concept de démondialisation et un Valls que l’on donne comme le libéral de gauche de service (sans pourtant avoir à se mettre sous la dent un vrai symbole libéral d’ailleurs). Si on constate de tels écarts entre courants d’un parti, il est évident qu’entre partis la différence est encore plus marquée. Finalement, Valls aurait à mon sens gagné à aller au bout de sa démarche, comme Montebourg l’a fait. Je ne crois pas qu’un des deux ait une chance d’être choisi, au mieux semble-t-il, Montebourg peut-il arriver deuxième si la gauche radicale se mobilise comme un seul homme, ce qui n’est pas gagné car la coalition d’Aubry intègre Hamon et la vieille garde représentée par Emmanuelli en plus de Fabius et de quelques anciens de socialisme & démocratie (Cambadélis en tête). Voilà pour le groupe des « différents« .

Un deuxième groupe semble pourvoir être discerné des autres : celui des « improbables« . On y trouve Baylet, intéressant mais qui semble devoir irrésistiblement générer la question « oui et alors ?« . On a aimé l’entendre défendre l’Europe, on a aimé sa pointe d’accent, « oui et alors ? » On y trouve également Royal, partie très tôt pour refaire son retard et essayer de rejouer 2006 sur le même tempo, mais qui manifestement n’est plus en mesure d’avoir un discours qui accroche, qui interpelle.

Enfin dernier groupe, celui des « acceptables pour une majorité à gauche« , regroupant Aubry et Hollande. Tout deux peuvent être choisi et entraîner après la primaire l’adhésion capable de vaincre Sarkozy. Pourtant, le match semble fortement pencher pour Hollande, celui qui, contrairement à Aubry, a réussi à se présenter comme le présidentiable, et celui qui est perçu comme tel. Il est clair que s’il arrive en tête dimanche, voire largement, cela n’étonnera personne.

C’est ce que disent d’ailleurs les sondages. Ah les sondages, adulés par certains lorsqu’ils placent leur candidat(e) devant la photo, tout autant détesté lorsqu’il ou elle disparaît de cette photo ! L’argument de la manipulation est largement avancée. Je suis personnellement très vigilant concernant ces possibles manipulations, mais un sondage ne donne lieu à une manipulation que dans de rares circonstances parfaitement identifiables :

  • s’il est fait dans des conditions peu rigoureuses (sondage en ligne par exemple)
  • si la question est biaisée (ce qui n’est pas ici puisque la question est simple : « pour qui allez-vous voter »)
  • si le sondage est interprété dans un autre contexte ou si le sondage est publié dans une dynamique temporelle qui en change le sens (fait avant un grand discours par exemple et publié le jour d’après)

A l’évidence, les sondages publiés ces derniers temps ne tombent pas dans ces cas, et nous sommes suffisamment proches de l’élection pour les considérer comme prédictifs, c’est à dire de considérer qu’effectivement François Hollande reçoit l’assentiment d’une grosse proportion des Français qui iront voter dimanche. Une dernière chose permet de vérifier cette tendance, même si c’est une vérification indirecte : c’est la mesurer de l’intérêt des Français pour les différents candidats, en particulier ces dernières semaines. Or nous disposons d’un outil permettant de faire cela : ce sont les statistiques des recherches google.



Les recherches Google (restreintes à la France) confirment le fort intérêt créé par le premier débat, suivi d’un intérêt pour MA supérieur à FH pendant quelques jours avant que ce dernier ne repasse devant. Le deuxième débat a eu moins d’impact mais a cette fois clairement profité à Montebourg et Valls, le premier allant jusqu’à faire jeu égal avec l’intérêt pour Aubry. Même si les courbes de google vont plutôt dans le sens des sondages, on se limitera à regarder les tendances puisque le moteur de recherche ne mesure par définition que les mots cherchés, pas la motivation (recherche positive ou négative ?). En tout cas, les résultats ne permettent pas de constater un hiatus entre les recherches des internautes et le résultat des sondages.

Quoi qu’il en soit, dimanche participez à un moment démocratique exceptionnel : allez voter à la première primaire citoyenne de l’histoire de France.

Enfumage en cours

Selon D. Paillé porte-parole adjoint de l’UMP “les Français, à 76%, ne croient pas que les socialistes puissent apporter des réponses, crédibles et sérieuses, à la crise.

Oh rage, oh désespoir, la gauche est vouée aux gémonies et seule la droite nous sauvera de cette infâmie ! Bon, s’agissant d’un message de l’UMP, il est bon d’examiner un tantinet le-dit sondage avant de nous livrer pieds et points liés à l’UMP sauveur de la nation…

Le sondage en question est celui du JDD. Ouf, il existe bien. Pour trouver l’anathème des français, il faut aller en page 7, les résultats des pages 4 à 7 étant passés sous silence. Il est vrai qu’il était préférable de passer les résultats du genre :

Le PS

  • est en phase avec les mouvements sociaux 55% pour tous les français, 69% pour les seuls socialistes
  • est proche des préoccupations des français, 52%, 78%
  • s’oppose suffisamment au gouvernement, 47%, 42%
  • a des dirigeants de qualité, 39%, 60%
  • ferait mieux que le gouvernement actuel, 30%, 66%
  • a des réponses face à la crise économique, 23%, 48%

Ce qui aurait montré que finalement les socialistes soutiennent leur parti (j’aimerais bien avoir la même info du côté UMP…).

Et pour la répartion oui / non à ces mêmes questions :

Le PS

  • est en phase avec les mouvements sociaux 55% plutôt d’accord, 45% plutôt pas d’accord
  • est proche des préoccupations des français, 52%, 48%
  • s’oppose suffisamment au gouvernement, 47%, 53%
  • a des dirigeants de qualité, 39%, 61%
  • ferait mieux que le gouvernement actuel, 30%, 69%
  • a des réponses face à la crise économique, 23%, 76%

Ce qui montre que le communiqué d’exécution du PS est fortement nuancé par les faits. En réalité, le point faible réel du PS se situe au niveau de l’image des cadres nationaux du PS, leur manque de qualité supposée impactant naturellement directement leur capacité à “faire mieux”. Ceci est le résultat direct de toute la période que nous avons vécu depuis la présidentielle perdue et jusqu’à Reims et de la guérilla intestine qui semble devoir enfin s’achever.

Pendant que nous y sommes, la communication sur un second sondage m’amuse beaucoup en ce moment : le facteur serait le meilleur opposant à Sarko. Sur ce coup là, cela rappelle des souvenirs…

Tout d’abord, il faut bien comprendre qu’il y a au moins trois façons de bidonner la communication d’un sondage : faire le sondage dans un contexte et le publier dans un autre (voir le merveilleux exemple du sondage fait avant le discours d’investiture de la candidate socialiste à la dernière présidentielle), poser des questions sur des choix biaisés (présenter une liste de candidats non représentatifs et ainsi exclure petit à petit les vrais opposants) et enfin ne communiquer que sur les résultats qui vous intéressent (c’est le cas du sujet plus haut). Ici, on semble être dans le deuxième cas : comment fabriquer l’opposant idéal à Sarkozy pour enchaîner dans quelques temps par un “y a ke Besancenot ki peut battre Sarko” ?

Les faits à l’appui de cette hypothèse :

  • je n’arrive pas à trouver en ligne le détail du-dit sondage alors que d’habitude c’est assez simple (voir ci-dessus)
  • d’après ce que j’ai entendu à BFM ce matin, ce sondage ignore étrangement les plus de 60 ans ? Dommage, car ce sont des gens qui vont assez massivement voter et qui ont peu de chance d’aimer les aventuriers à la Besancenot…
  • la liste des autres personnalités à choisir n’est pas claire : on y retrouve Aubry (2ème à 13%), Bayrou et Royal à 6% et… on ne sait pas.

Voilà une liste étonnante, surtout si on se réfère à 2 autres sondages d’octobre et novembre 2008 :

  • en octobre 2008, le facteur pointait son nez, suivi de Delanoë qui a mystérieusement disparu. Sic transit gloria mundi…
  • en novembre 2008, pour ifop JDD, c’était cette fois Dominique Strauss-Kahn qui était plébiscité. Sans doute un stagiaire qui avait mis bêtement le nom de DSK dans la liste…

Il est bien sûr difficile difficile d’avoir des certitudes, mais ces faits étant vérifiables, il vous appartient chers lecteurs d’exercer votre jugement sur les sondages à venir : est-on en train de nous construire un bon opposant à Sarko permettant d’éliminer ceux qui le battraient effectivement très facilement ?

Comment piper les dés démocratiques ?

Internet est un très bon univers probabiliste : s’il est possible de calculer qu’une chose a une certaine chance de se produire, on peut être sûr, vu le nombre élevé d’événements liés à cette chose qui se produisent, que cela arrivera, même si on n’est pas en mesure d’établir par qui et comment. Une probabilité de un sur un million devient une certitude sur internet parce que plusieurs millions d’internautes génèrent des milliards d’événements.

Du point de vue de la démocratie, cela signifie-t-il qu’il est possible d’extraire du web des événements capables de prédire ou de modifier un résultat électoral qui lui aussi est un événement probabiliste mesurable (ce qui est l’objectif des sondages) ? Et si oui, est-il possible d’agir pour faire pencher la balance dans un sens ou dans un autre ?

Dans une configuration où un seul des partis saurait utiliser le web, il est clair que la diffusion large d’une information destinée à orienter un vote serait en mesure de faire basculer une substantielle proportion de votes, parce que le web atteint une très large population et parce ce qu’il a une image de « vérité » supérieure aux médias traditionnels dont l’image s’est fortement dégradée (à telle point que « le tir au journaliste » assure un regain d’intérêt à l’endroit des politiques adeptes de ce sport). Dans cette configuration, il suffirait de dire partout et souvent que la vérité est à un endroit, sans contradiction, pour que la probabilité que cela ce produise augmente. Ce phénomène a été très bien illustré par le « il n’y a qu’elle qui peut le battre » qui à force de répétitions s’est autoalimenté et à rendu très improbable tout autre résultat, d’autant plus que pour la primaire socialiste, le web et les médias étaient très en phases.

Les partis ayant assimilé l’intérêt d’un relais sur le web, ils se sont naturellement dotés de moyens d’action sur la toile. Du coup, les probabilités se diluent en fonction du nombre d’acteurs politiques identifiés : a priori et au départ, chacun à une équiprobabilité de chance ce qui réduit d’autant la part de chacun (1 acteur = 100%, 2 acteurs = 50%). Cette dilution aboutit-elle vraiment à un espace équiprobable et à une diminution de la probabilité de « truquer » le résultat pour forcer un événement favorable (en l’occurrence faire basculer suffisamment de votes pour faire basculer une élection) ?

La dernière présidentielle est sur ce point à nouveau très instructive, en particulier la primaire socialiste.

Techniquement, de tous les postulants, Royal avait incontestablement avec Désir D’avenir l’instrument le plus organisé et le mieux à même de quadriller l’électorat.

Strauss-Kahn bénéficiait également d’une présence active avec son blog, mais plus orientée vers la réflexion et l’argumentation militante là où Royal ciblait une présence pertinente du point de vue marketing : écoute des doléances et renvoi vers les internautes sous la forme d’un message « j’ai bien compris que vous m’aviez dit que ». Un marketing inachevé de l’offre contre un marketing ficelé d’une promesse de réponse à la demande.

Enfin, il semble que Fabius, trop confiant dans ses réseaux (façon « vieille politique », parallèle de la « vieille économie »), se soit dès le début privé d’occuper sa part de densité de probabilité internet ; impossible pour lui de peser pour augmenter ses chances et même de diminuer la part des autres, malgré une part respectable au sein des journaux de gauche.

La primaire s’est donc jouée sur le web entre deux candidats, mais avec des moyens n’étaient pas du tout équivalents. Désir d’Avenir a procuré une structure opérationnelle permanente, active et coordonnée, un financement et un cadre identifiable par les autres médias.

La « petite boutique internet » strauss-kahnienne s’est limitée à quelques dizaines d’internautes militant de concert en se relayant sur un mode globalement autonome.

On pourrait ici faire un parallèle avec ce que l’on constate en informatique entre les sociétés de logiciels et les développeurs du monde open : cela marche dans les deux cas, mais la force de vente n’est pas la même !

Le nombre d’acteurs été sans doute moins déterminant que l’utilisation simultanée des médias et d’internet. Là où DSK avait une couverture médiatique bien inférieure à la couverture web (ce qui fut une des motivations du démarrage sur internet au début de l’été), MSR avait une puissance marketing qui s’est traduite par des pratiques médiatiques peu critiques (les « sœurs Brontë » n’en furent qu’un des exemples les plus flagrants). Les probabilités sur le web étaient appuyées par les probabilités s’appuyant également sur celles des médias classiques. Or pendant près de 6 mois, ces derniers furent mis à la disposition de Royal, probablement avec un appuis de circonstance de la droite française. A l’arrivée, les probabilités ont permis à DSK d’éroder fortement la popularité de MSR, d’avoir l’avantage sur le web mais pas dans les médias ; le délai ne fut pas suffisant pour provoquer une redistribution de la densité de probabilité, pas suffisant pour que l’influence du web prenne le dessus sur l’influence des médias traditionnels.

Statistiques de la présidentielle 2007

Cette redistribution eut lieu à l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy. Le premier coup de boutoir fut donné par le retournement du monde médiatique qui se mis à critiquer ce que les journalistes avaient encensés pendant six mois, voire chercher à « piéger » la candidate. Dans un deuxième temps, l’appareil internet de l’UMP put largement entrer en action et annuler l’avantage probabiliste de Désir d’Avenir.

Le même phénomène qui avait donné l’avantage à Royal à l’automne s’est inversé pour donner l’avantage à Sarkozy au printemps. La seule différence résidant dans l’orientation générale des médias, cela montre que pour cette élection en tout cas, si internet fut incontournable, les médias traditionnels furent déterminants.

Au final, tout ceci n’est pas très brillant car la distribution probabiliste s’est faite sur les apparences et pas sur le fond, ce qui a rendu le retournement de l’hiver possible, et qui se prolonge aujourd’hui avec un retournement contre le président élu.

Que faire à l’avenir pour éviter cela ? Plusieurs pistes.

D’abord chercher encore et toujours à renforcer la pluralité d’expression aussi bien dans les médias que sur le web. Pendant la campagne, les moteurs de recherche des journaux et du web permettaient facilement de constater d’énormes différences. Si le web est d’abord le reflet de ce qu’y mettent les internautes (et donc les militants et sympathisants), en ce qui concerne les journaux, c’est d’abord une affaire éditoriale, et l’indépendance des journaux est un vrai problème.

Les appareils politiques ont donc tout intérêt à ouvrir sur internet un espact ouvert aux militants d’une part, mais aussi aux sympathisants et aux citoyens qui ne demandent qu’à mieux participer à la vie démocratique de notre pays.

Une autre piste est de complexifier les espaces probabilistes. Aujourd’hui, une élection se fait sur un mode binaire (je vote ou pas pour quelqu’un), ce qui facilite la prédiction (les sondages). En changeant quelque peu le mode de scrutin, on peut rendre impossible la prédiction (ou la rendre totalement non fiable ce qui revient au même). C’est assez facile à faire en passant à un vote pondéré (chaque électeur donne une note de 0 à n en fonction du degré d’approbation qu’il porte à chaque candidat). On aboutit ainsi à une élection au consensus mais surtout, à cause de l’énorme variabilité des pondérations (si on donnera la note maximum à son candidat préféré, les autres varieront jusqu’au dernier moment), on aboutira à une imprédictibilité de fait du vote. Les sondages seront trop aléatoires pour peser et les candidats seront obligés d’argumenter sur le fond (l’offre) plutôt que de surfer sur des prévisions (la demande).

Sondocratie Underground

Pour le premier tour de scrutin de la présidentielle du 22 avril 2007, j’ai décidé de faire mieux que les autres en matière de résultats : je vais vous donner un sondage sorti des urnes avant même que le premier votant ne se soit levé !

Eh oui, plus fort que Morandini ou Birenbaum qui ont décidé de publier des estimations dès qu’il y aura des tendances fiables (donc inversement proportionnelles au carré du logarithme du pifomètre).
Plus fort aussi que la traditionnelle fuite Suisse, pas celle des capitaux mais plutôt celle de la presse et des médias de nos voisins:
La presse suisse
La radio helvète
La TSR

Je ne fais donc qu’accélérer le grand débat médiatico-sondagier de cette dernière semaine : faut-il ou pas publier les sondages jusqu’au dernier moment, c’est à dire à la clôture des bureaux de vote ?
Les suisses, non soumis à la loi électorale française, répondent amusés “bien sûr” puisqu’il s’agit de liberté, sinon du devoir d’information qui va de pair avec la démocratie. Une presse libre et sans entrave, voila effectivement un argument de poids, dommage que ce soit en helvétie…
Côté France, cela s’agite sous couvert là aussi de liberté d’information et avec l’argument difficilement parable que du moment que l’on peut avoir l’information ailleurs qu’en France, on voit mal pourquoi seuls certains électeurs, premiers intéressés, en seraient privés !

J’aurais tendance à me ranger du côté du pragmatisme : du moment où l’on ne peut arrêter la diffusion de l’information, information consubstantielle à la démocratie de façon générale, il est idiot de l’interdire. Voire, en l’interdisant, on crée une classe de citoyens qui savent, et une classe qui ne savent pas. Et cela, c’est inégalitaire et anti-démocratique.
Agoravox a d’ailleurs publié un article amusant sur le sujet avec en ligne de fond notre loi électorale qui entraîne une situation d’inconstitutionnalité de l’élection.

Et finalement, le vrai problème des sondages, ne serait-il pas qu’en l’absence de vision politique entraînant l’adhésion des électeurs, on se retrouve face à une absence de raison de voter et que ces mêmes électeurs se rabattent sur un pile ou face faussement argumenté. Face à une vraie réponse à l’urgence des réformes, il n’est nul besoin d’une pile de sondage : un SDF à qui un candidat proposerait enfin un programme volontariste de construction et d’attribution de logements n’ira pas lire dans les sondages pour qui il veut voter. Mais si on lui parle drapeau et mesures fiscales alors il est bien obligé de chercher une trace de vérité dans la mousse des sondages… ou dans un non radical.

Ah oui, au fait, le résultat de mon sondage sorti des urnes pas encore remplies (enfin, j’espère) :
– A. Laguiller : 18,5 % au bénéfice de la « persévérance »
– F. Bayrou : 17% au bénéfice de « il est impossible de se fâcher avec un centriste »
– J. Lepen : 14% au bénéfice de « on m’a diabolisé »
– N. Sarkozy : 13,5% au bénéfice de « décidément, c’est pas possible avec lui »
– M-S. Royal : 13,5% au bénéfice de « c’est une femme et y a kelle ki peut battre Sarko »
– Pour les autres, on cherche les bulletins, résultat final vers 22h dimanche soir.