Les compteurs Linky vont arriver à Plougonvelin

Linky s’invite à Plougonvelin (et ailleurs !)

linky-compteurVu le peu d’information fait par la municipalité, vous ne savez peut-être pas que les nouveaux compteurs Linky vont être déployés par ERDF sur la commune de Plougonvelin en remplacement des compteurs actuels. Or ce déploiement qui a déjà commencé dans d’autres communes de France (mais aussi d’autres pays avec des appareils équivalents) posent des questions et génèrent un débat de plus en plus important.

Qu’est-ce qu’un compteur Linky ?

Linky est un compteur électrique qui comme tous les compteurs électriques a pour objet principal de relever votre consommation d’électricité. La nouveauté est ici que ce compteur est doté de possibilités de communication extérieures à la maison est d’un ensemble de fonctions telles que le relevé et le suivi de consommation à distance, le changement de puissance, …

Pour réaliser ces fonctions, le compteur est capable de communiquer vers l’extérieur de l’habitation mais également dans le logement à travers vos fils électriques par une technologie dite CPL (Courant Porteur en Ligne).

Quels sont les avantages annoncés ?

ERDF met en avant des avantages clairs comme la facilité de gestion (mise en route, relevé de consommation) et d’autres qui sont plus sujet à caution (développement des énergies renouvelables, satisfaction client).

Quels sont les problèmes avérés ou potentiels ?

Potentiel : dangerosité des ondes générées par le CPL

La technologie CPL existe depuis longtemps mais n’est pas largement utilisée dans les habitations. De façon objective, le CPL génère des ondes mesurables classées comme potentiellement novices. À ce stade, nous n’avons pas encore assez de recul pour savoir si oui ou non les compteurs Linky pourraient avoir un impact sur la santé. Les personnes électro-sensibles auront par contre à souffrir de façon certaine de cette installation.

On relèvera cependant, qu’à moins de faire signer une décharge, si ce risque devait se réaliser d’ici quelques années, ERDF se trouverait probablement face à quelques dizaines de millions de plaintes pour mise en danger de la vie d’autrui.

Potentiel : augmentation du prix de l’abonnement

Dans un faible nombre de cas, l’installation d’un compteur Linky peut aboutir à obliger l’abonné à augmenter la puissance de son abonnement (et donc d’alourdir sa facture).

Potentiel : risque d’incendie

Lors de l’expérimentation, il y a eu 8 cas recensés d’incendie pour 300 000 compteurs installés. Ceci est faible mais pas nul.

Potentiel : risque de surveillance policière

« L’écoute » des circuits électriques d’un domicile est a priori possible mais la nouveauté du dispositif la place probablement dans une zone grise du droit qui sera sans doute rapidement précisée. Il est cependant clair qu’un État autoritaire voire totalitaire disposerait d’un moyen intrusif puissant de surveillance à vaste échelle.

Avéré : cela a un coût pour l’utilisateur

Le remplacement des compteurs actuels dont l’immense majorité peut encore fonctionner pendant des dizaines d’années n’est bien sûr pas gratuit. Si ce coût n’est pas facturé directement, il sera naturellement répercuté d’une façon ou d’une autre.

Dans un second temps, la question de la réduction du coût de gestion (relevé des compteurs, etc…) répercuté par une baisse du prix de l’abonnement se pose.

Avéré : ces compteurs sont piratables

Comme tout système informatique connecté, il est possible de pirater ces appareils. Des pirates allemands en ont fait la démonstration sur des équipements équivalents. Ils ont en outre démontré que grâce à ce type de compteur, il était non seulement possible de connaître les habitudes des habitants mais également le type de biens électriques qu’ils possédaient.

Enfin, au-delà de l’utilisation de ces compteurs, on sait qu’il est possible de prendre la main sur un système informatique connecté, mais aussi de le détruire par différents moyens (création de surtensions, mouvements mécaniques répétitifs ou antagonistes, etc…).

Autres conséquences possibles d’un accès pirate : il est possible de connaître vos habitudes de consommation et de revendre les fichiers ou encore de savoir si vous êtes présents dans votre domicile ou pas et de planifier des cambriolages.

Avéré : l’intérêt pour le consommateur est nul

L’abonné ne demande rien quant à son compteur et Linky ne lui apporte vraiment pas grand chose.

Et alors ?

Le Canada a fait machine arrière sur l’installation de ce type de compteur.

Le refus d’installation des nouveaux compteurs monte en puissance. Certaines communes ont pris des arrêtés municipaux pour interdire leur installation. La validité juridique de ces arrêtés n’est à ce jour pas claire.

Concernant les habitants, certains se sont organisés pour interdire aux installateurs de stationner dans les rues et comme ils n’ont pas le droit d’entrer dans un logement privé, l’accès à un votre domicile n’est en rien une obligation.

En tout état de cause, les communes ont un vrai rôle à jouer, ne serait-ce que par la diffusion d’une information digne de ce nom.

Pour y voir un peu plus clair, nous vous proposons de visionner la vidéo ci-dessous et de remplir ce questionnaire.

Merci d’avance.

Hommage

jeanne-pellenJ’ai appris à mon retour de vacances le décès d’une figure de la gauche en Iroise : Jeanne Pellen est partie mi-août à l’âge de 95 ans.

Jeanne faisait partie de ces femmes et de ces hommes de gauche qui ont porté nos idéaux, nos valeurs et nos combats sur notre petit bout de territoire. Même si cela peut étonner les plus jeunes cette terre d’Iroise était, il n’y a pas si longtemps, une vraie terre de conquête où le terme de combat politique n’était pas toujours qu’une métaphore et le fait de s’afficher comme socialiste était une marque de courage.

Cet engagement aux côtés des sympathisants de gauche, ces années de militantisme au sein du PS ont porté leurs fruits. Le bruit et la fureur médiatique nous font trop souvent croire que l’action politique se juge à l’aulne de quelques indicateurs économiques qui en fait n’ont de réelle signification que pour de rares techniciens de la chose. Mais l’action politique en vérité est une présence de tous les jours, une façon de vivre la solidarité autour de soit et l’humanité au-delà de l’horizon, une construction collective faite de mille et une inflexions de notre société dans le but de rendre notre monde plus juste, moins inégalitaire, au service de tous et dans le respect de chacun.

Et lorsque l’on embrasse le temps sur la terre d’Iroise, on voit combien ce territoire a évolué. Merci donc à toi Jeanne et à ceux qui t’accompagnaient hier, non seulement cet engagement a été fructueux mais il est en plus le socle solide de l’engagement des militants PS d’aujourd’hui au service de nos concitoyens.

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Hommage rendu lors des obsèques de Jeanne

JEANNE PELLEN

Avec toutes et tous les amis de JEANNE, membres de la section socialiste de l’ancien canton de Ploudalmézeau et désormais du Pays d’Iroise nous tenons à lui rendre ici un hommage pour ses engagements à nos côtés.

Passionnée de lecture depuis toujours, JEANNE avait compris, avant beaucoup, l’intérêt de règles du bien vivre ensemble, de l’éducation à la citoyenneté et du respect des choix fondamentaux de chacun à partir du moment où ils ne portent pas atteintes aux droits d’autrui.

Autodidacte passionnante, femme de convictions, JEANNE aimait débattre et souhaitait l’évolution des mentalités.

Elle a été de tous les combats pour l’éducation, la liberté , la justice , le partage, et bien entendu pour la libération des femmes afin de leur donner à la fois cette liberté bien sûr mais aussi des responsabilités y compris politiques.

Travaillant et habitant Brest à cette époque JEANNE fut une militante de la première heure au sein du parti socialiste, sous la municipalité de Francis Le Blé.

En vraie Portsallaise sans complexe, JEANNE n’hésitait pas à interpeller les élus, quelle que soit leur fonction, du député au maire en passant par le ministre, leur disait sa façon de penser, ceci dans un climat de camaraderie et d’amitié que tous lui rendaient volontiers : comment résister à son merveilleux sourire ?

Dès son retour à Portsall JEANNE adhéra à notre nouvelle section du Parti Socialiste et nous montra le chemin. A une époque où être de gauche à Ploudalmézeau était loin d’être une évidence – les anciens se rappellent la fameuse réunion des présidentielles de 1974 à laquelle elle participa – JEANNE accepta en effet de se présenter au nom du Parti Socialiste, aux élections cantonales de 1986 puis aux élections municipales, et en 1989 elle fut élue conseillère municipale avec nos camarades Hervé Salaun, Gaby Le Dreff et Victor Fourn, première équipe de gauche à Ploudalmézeau.

JEANNE fut aussi profondement marquée par la tragédie de « L’AMOCO » qui, disait-elle, lui révéla sa « Bretonnitude » voire sa « Portsallitude »

Constamment au service des autres elle laissera derrière elle l’image de cette femme simple , amoureuse de la vie qui écrivait il y a quelques années :

« Je n’ai rien fait d’extraordinaire, j’ai tout simplement vécu »

« Je suis contente et heureuse d’être en vie. J’aime la vie. C’est tout »

Merci JEANNE pour ton amitié partagée, ton enthousiasme communicatif,

Merci pour tes engagements, tes investissements ,

Merci pour ta vision du socialisme vécu comme une véritable philosophie de la solidarité et de l’humanité .

Quinzaine de la laïcité

JAURESLaïcité, un si joli mot si mal compris, si mal traité. Pour en mieux expliquer le sens autant qu’en défendre la valeur, le PS organise une quinzaine de la laïcité.

Se replonger dans les pensées de Jaurès permet sans doute de prendre du recul, sur le fond, sur l’origine et sur l’évolution depuis plus d’un siècle.
Article paru dans La Dépêche le 16 juin 1889 sous le titre « Laïcité ».

[…] Nous n’avons pas voulu mettre la guerre dans les villages, mais, au contraire, la paix ; et le vrai moyen d’avoir la paix c’est de mettre chacun à sa place, chaque chose à sa place : le maire dans la mairie, avec pouvoir administratif ; le curé dans l’église, avec la religion ; l’instituteur dans l’école, avec les éléments de la science et de la morale.
[…] Ce n’est pas au Gouvernement à s’occuper des affaires de religion. Le Gouvernement représente les droits et les intérêts de tout le monde, et, dans les questions de religion, tout le monde n’est pas d’accord.
[…] La seule chose que le gouvernement doive faire, c’est d’assurer à chacun sa liberté. Que ceux qui veulent aller à la messe y aillent, que ceux qui ne veulent pas aller à la messe n’y aillent pas. Que chacun soit libre en respectant la liberté des autres. L’Église est parfaitement maîtresse de prêcher dans toutes ses chaires, d’enseigner aux enfants dans toutes les paroisses : « hors de l’Église point de salut ». Mais si le gouvernement obligeait les instituteurs à le dire dans les écoles, si lui, Gouvernement, qui doit protection, liberté et respect à tous, faisait dire dans ses écoles par ses instituteurs : « hors de l’Église point de salut », ce serait abominable.
[…] Nous avons mis des centaines et des centaines d’années à conquérir la liberté de conscience, c’est-à-dire le droit pour chacun de penser et d’agir comme il lui plaît dans les choses de la religion. Il y a des siècles, au Moyen-âge, l’Église était maîtresse de tout…
[… ] Mais les rois et les empereurs ne travaillaient pas pour les nations; ils ne travaillaient que pour eux-mêmes. Et, quand ils eurent affranchi leur pouvoir de l’Église, ils voulurent se servir de l’Église pour maintenir leur pouvoir sur les peuples ; ils comprirent que, si les hommes pouvaient discuter en liberté les choses de la religion, ils discuteraient avec la même liberté les choses de la politique.
Voilà pourquoi il persécutèrent les protestants ; voilà pourquoi ils persécutèrent les jansénistes ; voilà pourquoi ils proscrivirent les livres de Voltaire et de Rousseau, l’Encyclopédie, toutes le œuvres libres ; voilà pourquoi ils livrèrent à l’Église les registres de l’état-civil c’est-à-dire la société tout entière.
[…] La Révolution française a voulu briser ce système de domination, et nous luttons depuis un siècle pour maintenir et affirmer son œuvre ; le despotisme politique et le despotisme religieux ont fait alliance sous l’ancien régime, cette alliance dure encore ; et, si nous ne résistons pas, elle ramènerait, sous forme hypocrite mais odieuse encore, l’ancien régime.
Il n’est pas mort tout entier, car la pensée même dont il vivait, c’est-à-dire l’alliance des rois, des puissants de la terre et des curés, en vue de la domination commune, n’est pas morte encore. Oui, il n’y a plus de religion d’État ; mais, il y a quelques années encore sous le vingt-quatre mai, ceux qui voulaient aller reposer en terre sans être accompagnés d’un prêtre ne pouvaient faire que la nuit leur dernier voyage. Oui, il n’y a plus de tribunaux ecclésiastiques ; mais il y a quelques années, l’influence du clergé arrêtait la justice quand elle voulait toucher à un prêtre. Oui la loi ne connaît plus ni catholique ni protestant ; mais on vient de trouver, dans le dossier d’une affaire civile remontant à une trentaine d’années, cette note, insérée au dossier par un magistrat de l’empire : « Cet homme est une canaille, il n’a pas fait ses Pâques ». Oui, il n’y a plus de religion d’État ; mais tous les hobereaux qui veulent indéfiniment asservir les paysans de France sont groupés autour de l’Église ; mais les hautes compagnies financières, comme celle de Montceau-les-Mines, qui veulent assujettir les travailleurs, les envoient au mois de Marie sous peine d’expulsion.
Et vous voulez que nous introduisions dans les écoles du gouvernement, si peu que ça soit, cette insatiable domination, qui veut étreindre toute la société française ? Non : les écoles publiques appartiennent à la nation et à la liberté. Si nous mettions seulement le petit doigt dans l’engrenage des ambitions cléricales, nous y passerions bientôt tout entiers ; ce n’est point par esprit de guerre, mais par esprit de liberté et de légitime défense, que nous avons exclu de l’école toutes les questions de religion, qui, se mêlant au pouvoir, deviennent immédiatement des questions cléricales.

Pour aller plus loin :

Loi Macron en demi-ton

Emmanuel Macron était vendredi dernier à Brest avec pour objectif d’expliquer sa loi qui passe cette semaine à l’assemblée. Voici quelques réflexions sur sa prestation.

macron-ferrandCette loi est un assemblage de mesures différentes, elle n’assume pas l’ambition d’une vision à long terme mais celle d’un ensemble de déverrouillages de blocages. Pourquoi pas, et même s’il est un peu surprenant et inhabituel de dépenser tant d’énergie pour dégripper une machine, si cela permet effectivement d’avancer tout le monde y gagnera.

Cette loi assume une orientation générale claire : la priorité de la politique économique est de diminuer le chômage, pas l’augmenter le pouvoir d’achat. Que l’on soit d’accord ou pas avec cette priorité, j’apprécie personnellement le fait qu’on assume une direction forte et lisible et qu’un gouvernement ne louvoie pas entre la chèvre et le chou en fonction du vent. Alors oui, puisque nous ne semblons pas avoir les moyens de mener plusieurs batailles de front, commençons par redonner un emploi à beaucoup de gens qui aujourd’hui n’en n’ont pas et soutenons ce choix pour que cela réussisse.

photo-evolution-du-e-commerce-1Une des mesures faisant particulièrement couler de l’encre est celle du travail du dimanche. Il est exact que pour les socialistes cette mesure pose un problème de fond puisqu’avec raison, notre position est de défendre à la fois l’idée d’un jour de repos où toute la famille puisse se retrouver et celle que le pouvoir d’achat étant ce qu’il est, hors zone touristique l’extension des heures d’ouverture n’entraîne que peu d’extension du chiffre d’affaires.

Oui, mais ces dix dernières années le monde a profondément changé et en particulier, la vente sur internet a fait exploser cet argument. Les sites internets de vente fonctionnent 24h/24 7j/7 et il n’est pas possible de les empêcher d’ouvrir (problème de non-territorialité de l’économie numérique). Si les secteurs impactés ne s’adaptent pas, ils continueront de perdre des parts de marchés et fermeront au profit du commerce numérique. Le désastre sera consommé pour le commerce de centre ville.

Actant également du fait que plus de 30% des salariés travaillent déjà le dimanche, Emmanuel Macron a donc choisi d’autoriser l’ouverture de 12 dimanches avec des compensations (qui n’existent pas aujourd’hui) plutôt que de rester dans une situation actuelle, anarchique et au final inefficace.

Ce choix assumé acte d’une réalité qui ne nous fait pas plaisir mais nous ne devons pas nous voiler la face : mieux vaut travailler pour le progrès social dans le monde tel qu’il est plutôt que de rester bloqué sur des principes, aussi justes soit-ils, d’un monde qui n’existe plus.

Serions-nous avec cette loi sur la bonne voie du déverrouillage économique ?

Pendant toute l’intervention du ministre de l’économie, je n’ai pas pu m’empêcher d’être assez mal à l’aise. Une partie de ce sentiment était sans doute dû, comme je l’ai écrit plus haut, au fait que le monde nous oblige à changer sur des points que nous n’aimerions pas abandonner. Mais pas que. La majeure partie de mon ressenti venait du fait que j’avais le désagréable sentiment qu’Emannuel Macron ne semblait pas correctement intégrer l’économie numérique, ce qui paraît (presque) surprenant vu sa position et le nombre de conseillers qui l’entourent.

Lorsque qu’il évoque le développement des lignes de cars face au co-voiturage, j’ai un doute sur le fait qu’il ait intégré correctement le modèle d’affaires du covoiturage, que l’intérêt ne se limite pas qu’au prix et qu’il est tout à fait envisageable d’envisager un système de co-voiturage freemium, c’est à dire à tarif d’entrée de gamme nul…

Lorsqu’il évoque la mesure du crédit entre entreprises, j’ai un doute sur le fait qu’il ait intégré complètement les mécanismes de financement participatifs (question osée vis-à-vis d’un ex-banquier), la diminution des besoins en capitaux de l’économie numérique, l’attaque de plus en plus frontale des banques par des acteurs numériques qui ne sont pas des banques (pour le coup, cette mesure va accélérer ce mouvement).

Et lorsqu’il évoque les startups du numérique, là a contrario je craints d’entendre un discours forgé par la fascination du cas de quelques gagnants du grand loto numérique, oubliant que l’avenir « normal » d’une startup du numérique est d’aller au tapis et pire encore, que lorsque l’on a fait le choix de l’emploi, on devrait porter son effort sur la bascule numérique des entreprises existantes, surtout les TPE/PME, plutôt que sur les startups. Oui il faut de nouveaux entrepreneurs et de nouvelles jeunes entreprises, mais le savoir-faire est aujourd’hui dans les entreprises « vieille économie ». Il est plus facile d’adapter un savoir-faire au numérique que de créer une coquille numérique puis d’acquérir un savoir-faire. Dit autrement, je dit bravo à Uber d’avoir créé un nouveau modèle économique, mais si j’étais ministre de l’économie, je ferais en sorte que les sociétés de taxi adaptent à marche forcée leur modèle économique à l’économie numérique (et qu’elles n’essaient pas de bloquer le tsunami, c’est totalement illusoire).

La série de mesures de la loi Macron s’applique d’abord à l’ancienne économie, elle est nécessaire. On jugera in fine de son efficacité, mais en qualité de militant je la soutiendrai puisqu’il s’agit de choix nécessaires, précis, clairs et assumés. En parallèle, je ne peux que conseiller (aussi humblement que possible) de lancer un vrai plan de mutation vers l’économie numérique. Les grandes sociétés n’ont (peut-être ?) pas besoin d’un tel plan, mais les PME/TPE risquent de tomber les unes après les autres face aux milliers de Uber qui attaquent leur marché avec des modèles qu’elles ne comprennent pas à temps.

Richard Ferrand le rapporteur de cette loi parle de clé de 12 pour décoincer la machine. Ok pour l’économie classique. Pour ce qui est de l’économie numérique je conseille un reformatage et un passage dans le cloud.

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Des cameras pour la surveillance publique à Plougonvelin

Lors de ses vœux, le nouveau maire de Plougonvelin a annoncé l’arrivée de cameras de surveillance sur l’espace publique.

security_camera_street_viewLes lieux surveillés seraient a priori la place des écoles, la place de l’église, le complexe sportif, l’office du tourisme, la piscine et Kéraudy.

Cette annonce m’inspire un certain nombre de réflexions.

D’abord de la surprise puisque je ne savais pas qu’il y avait un projet sur le sujet, que le thème de la sécurité publique n’avait pas fait la une de la campagne municipale de 2014, loin s’en faut, et qu’à moins d’avoir mal lu le programme de la majorité actuelle, le projet d’installation de cameras n’avait pas été évoqué.

Mais après tout pourquoi pas, rien n’interdit de faire pendant son mandat des investissements qui s’avèrent nécessaires ou simplement utiles, même s’ils n’avaient pas été anticipés.

En quoi ces cameras pourraient-elles donc être si nécessaires ou utiles ?

Même si la délinquance n’est pas absente de Plougonvelin, notre petite ville ne souffre pas il me semble de problèmes majeurs. Si les rares crimes qui s’y produisent alimentent les conversations pendant des années, on souffre plus de problèmes d’incivilités idiotes que d’un fléau de criminalité. Fort heureusement, on ne s’attend pas à découvrir ici des terroristes aussi décérébrés qu’exaltés.

L’utilité des caméras dans ce cas est d’ailleurs sujet à discussion. Au mieux, elles permettraient de déplacer la délinquance et dans quelques cas d’aider à apporter des preuves en cas de crimes ou délits.

L’urgence d’un tel projet n’apparaît donc pas clairement au citoyen que je suis.

Par quoi la municipalité justifie-t-elle ce projet ?

La motivation prioritaire de l’installation de ces caméras ne semble d’ailleurs pas vraiment sécuritaire strito censu, mais plutôt économique. On constate en effet, objectivement, que les bâtiments publics de Plougonvelin sont souvent dégradés (week-end, vacances scolaires….) et que cela a un coût non négligeable sur les finances de la ville (réparations, temps passé, répercussion sur les assurances….).

Dont acte sur le problème. Mais question subsidiaire, est-ce que cela sera rentable si c’est l’objectif suivi ?

Concernant la rentabilité, la commune semble avoir prévu un budget de 30.000€ d’investissement (pour 6 caméras minimum si l’on en place une par lieu ciblé) moins une subvention de l’État de l’ordre de 9.000€.

Tout d’abord, les études de coût arrivent à des chiffres assez variables en terme de coût. Mais dans un rapport de juin 2011, la cour des comptes nous renseignait sur le coût de ces équipements et sur les problèmes engendrés. Elle a établi que le coût moyen pondéré d’une caméra était de l’ordre de 36.600€ / an. En effet, outre l’investissement du matériel, il faut intégrer les coûts de maintenance et surtout de surveillance (à moins de mettre des caméras factices bien sûr). La cour des comptes relevait également que la surveillance vidéo induit généralement des problèmes de légalité puisque les personnes qui visionneront les enregistrements devront être agréés (problème de respect de la vie privée), chose qui n’est pas toujours respectée. Il serait dramatiquement paradoxal de vouloir faire respecter la loi en la violant…

Donc même si par un effet déflationniste inespéré le coût moyen avait diminué de 50% depuis 2011, la facture pour les Plougonvelinois serait plutôt de l’ordre de 6*13.300 = 79.800€ / an. Même avec ces hypothèses très optimistes, la rentabilité attendue a peu de chance d’être au rendez-vous.

Est-ce que ce sera au moins efficace ?

Je craints fort que la majorité municipale ne comprenne pas bien l’univers des jeunes générations. Ils vivent dans un monde hyper-connecté où l’image est omniprésente et valorisante. Rien à voir avec l’ancienne génération, léornarde qui plus est, qui elle a plus tendance à cultiver la discrétion et fuir la fanfaronnade vidéo.  Les jeunes aiment se filmer, et les jeunes délinquants trouvent même cela stimulant. Non seulement les caméras ont peu de chance de leur faire peur mais elles ont une probabilité non nulle de les stimuler. Autant envisager de leur ouvrir une chaîne youtube pour qu’ils y déposent le film de leurs « exploits ».

Conclusion

De manière générale, je suis très dubitatif quant à l’efficacité et l’efficience de la surveillance vidéo, mais j’accepte sans problème d’en débattre. Or de débat public, pour l’instant il n’y a pas eu.

Par ailleurs, il me semble que Plougonvelin est une ville suffisamment petite pour que ce problème de petite délinquance puisse être traité par de la prévention directe, par la sensibilisation et la participation de tous les habitants. Nous ne sommes pas en banlieue parisienne et nous connaissons généralement nos voisins et leurs éventuels gamins turbulents. La technologie ne règlera pas les problèmes de désœuvrement ou de dérive incivile.

Enfin, si la préoccupation première est le coût sur le budget de la commune, là c’est plus clair, il faut faire machine arrière toute.

Autres sources :

Bonne année 2015 en Iroise

ccommons-SamuelLamottedIncamps-NividicL’année 2014 fut difficile mais elle s’est terminée sur un petit cadeau inattendu avec la baisse du prix des carburants qui permet de redonner directement un peu de pouvoir d’achat aux ménages et un peu d’air aux entreprises. Comme quoi rien ne vaut un bon retour aux fondamentaux : un des gages d’une économie saine qui bénéficie à tous est une énergie abondante et bon marché.

Je ne sais pas si tel sera l’orientation de 2015, mais je sais en tout cas que les six premiers mois seront bien remplis pour la gauche en Iroise.

Avec tout d’abord une élection départementale qui s’annonce très… particulière. Les candidats de gauche n’ont pas démérité et ils auront l’occasion de défendre un bon bilan en Finistère. La difficulté pour eux sera de défendre leur bilan en binôme paritaire, ce qui ne va pas simplifier la lisibilité d’une élection habituellement peu mobilisatrice et qui en plus pour l’occasion a changé de nom. Cerise sur la bûche, on ne sait pas ce que deviendra l’assemblée pour laquelle on va les élire. Sera-ce un mandat pour liquider l’assemblée départementale ou le Finistère passera-t-il à travers la réforme ?

Le second rendez-vous du premier semestre sera le congrès du Parti Socialiste en juin. Ce congrès sera sans doute en partie un congrès de bilan du quinquennat. L’action de la gauche depuis 2012 n’a pas été aussi calamiteuse que celle des mandats de la droite depuis 2002, mais elle a été clairement insuffisante, trop attentiste d’un vent meilleur et pas assez en phase avec le cataclysme de l’époque. Mais pour autant, le congrès pourra-t-il dépasser les discours recuits et les clivages conformistes.

Le monde a profondément changé et la façon de mener le débat politique a du mal à suivre cette évolution. L’action démocratique ne se limite pas à la gestion courante. Le débat à celui du choix ou du non-choix d’un bulletin une fois de temps en temps.

En Iroise, les militants et sympathisants de gauche doivent et peuvent se regrouper et définir ensemble ce qu’ils veulent et peuvent faire sur leur territoire. 2015 sera d’abord ce que nous en ferons.

Passeur de monde

bebeJe ne fais pas partie de ceux qui croient ou feignent de croire que depuis que François Hollande a été rélu rien n’a été fait, qu’aucune promesse n’a été tenue. C’est faux et il suffit de suivre ce baromètre des engagements pour s’en assurer : à ce jour 47 des 60 engagements électoraux ont bien été tenus.

Formellement, si quelque chose doit être reprochée au Président, ce n’est pas un dédit post-élection. À vrai dire, il me semble que le désamour vis-à-vis de l’exécutif vient surtout du fait que notre système électoral est en lui-même un vaste mensonge : les raisons pour lesquelles une personne est élue n’ont que rarement un rapport avec l’objet de son mandat. François Hollande a été élu parce que les Français ne supportaient plus Nicolas Sarkozy et qu’il ne portait aucun stigmate rédhibitoire aux yeux des électeurs qui se sont déplacés. C’est suffisant pour gagner une élection mais cela ne dit rien des éléments favorables ou pas qui permettront de mener à bien un mandat. Et si faute il y a, elle incombe autant à l’élu qu’aux électeurs, et elles pèsent encore plus sur ceux qui sont restés chez eux dans un confort protestataire de révolutionnaire de comptoir.

Et quelle part pèse sur moi qui vous écrit et sur vous qui me lisez ?

Je suis prêt à plaider coupable d’avoir globalement vu les changements à venir et les voies possibles mais de n’avoir pas réussi à les faire comprendre et partager. Je plaide également coupable d’avoir cru (ou de m’être convaincu) que le système administratif et politique pourrait accoucher d’un groupe de personnes qui comprendrait ces changements et pourrait mettre en œuvre les profondes réformes nécessaires. Je sais pourtant qu’aucun système n’est en mesure de se réformer lui-même. Les perturbateurs capables de générer une restructuration sont toujours exogènes. Aucun esprit aussi brillant soit-il n’est en mesure de réformer l’État s’il a été formé pour servir l’État et aucun personnage politique n’est de lui-même en mesure de changer un système qui est à la fois sa maison et son horizon.

La parité, le non-cumul des mandats et la réforme territoriale auraient pu être des perturbateurs assez puissants mais ils ressemblent de fait plus à un long chemin de croix qui n’arrivera qu’à produire une machine à eau de boudin.

Sommes-nous condamnés à l’impuissance et aux regrets voire aux larmes ?

Je n’en crois rien. Nous avons beau pleurer sur notre sort et goûter avec délectation l’auto-dénigrement, nous sommes un peuple riche, éduqué et en bonne santé physique et démographique. On a vu pire comme base pour affronter le destin.

Pour nous relever de notre apathie, il nous faut d’abord nous débarrasser des scories qui nous paralysent et redonner un sens et un corps aux valeurs qui nous structurent. Les idéaux de liberté et d’égalité de 1789 ont-ils vraiment gardé le même sens dans notre monde ? Dans une société numérique philosophiquement libertaire, économiquement intrinsèquement libérale mais marxiste par nécessité, comment pouvons-nous espérer conserver des lois et une organisation d’un temps révolu ? Et comment pouvons-nous projeter le destin d’un peuple a travers la tempête du changement climatique ?

Je suis plus que jamais convaincu que la réponse émergera de la pensée et de l’initiative des citoyens. La force vitale de la démocratie vient de ses citoyens, pas de ses institutions. Le citoyen a la légitimité du nécessaire changement perturbateur. Mais cela ne peut se faire qu’en renouant le lien entre nous, en nous donnant les moyens de la cohésion, en remettant au clair nos idéaux, et surtout, surtout, en allant chercher tous ceux qui ne sont pas à même de passer seul le Rubicon. Les changements fondamentaux ne sont jamais souhaités, ils font beaucoup trop peur. Ceux qui ont la lucidité et en ont la force doivent aller chercher tous les autres pour les faire passer sur l’autre rive. Le changement ne peut pas être le fait d’une minorité qui abandonne les autres.

La démocratie offre bien des moyens d’expression à ses citoyens. Nous devons retrouver et réaffirmer des idéaux communs. Nous devons retisser le lien et alors nous pourrons redonner à la République une forme en phase avec l’urgence de l’époque et une vision commune et sereine de l’avenir.

Les ronds de la transition

800px-11._Éolienne_du_Parc_de_Derval-LusangerSi l’idée autant que la nécessité d’une transition énergétique est acquise, le chemin qui y mène semble pavé d’intentions plus ou moins bonnes.

Tout d’abord, il est un peu saugrenu de trouver des discussions sur les sacs plastiques et la vaisselle jetable dans ce débat. Non pas que cela soit sans importance et que oui, les océans se porteront mieux sans déchets plastiques, mais cela me semble d’une autre nature que l’avenir énergétique. Pour ce qui est de l’écotaxe, le débat étant devenu hystérique, cela n’a plus rien à voir avec une question de choix énergétique.

Ensuite, je reste plutôt agacé par des positions finalement très stéréotypées et par la faiblesse des principes généraux.

Pour les principes généraux, je défends avec force l’idée d’une énergie peu chère, abondante, entrant dans le cadre du développement durable. Je défends avec encore plus de force l’idée d’un accès universel et à un coût soutenable à l’énergie nécessaire pour assurer les besoins fondamentaux des citoyens. Cela doit entrer dans la définition même d’un service public de l’énergie et cela s’oppose à une conception rétrograde et malthusienne de l’énergie.

Quant à la technologie, le sujet est plus passionné que passionnant tant il n’est devenu qu’une répétition d’antiennes et de fantasmes.

Commençons par « l’obsolescence programmée ». Il me semble que garder le plus longtemps possible un objet pour diminuer son coût énergétique est un peu court. Ma grand-mère a son frigo depuis plus de 20 ans. Bel exemple à suivre me direz-vous ! En fait, un réfrigérateur dernier cri de classe A++ va consommer entre 25% et 37% que son homologue de classe A. Or un frigo ayant 20 ans a plus de chances de se rapprocher d’une classe Z que du A. Autrement dit, ce vieux frigo symbole de la lutte contre l’obsolescence programmée est une catastrophe énergétique à lui tout seul. Pire que cela, sans un remplacement motivé par l’innovation rapide, vous auriez toujours en poche un téléphone d’il y a 10 ans et certes pas un smartphone dont les possibilités ont transformé radicalement les usages (l’I-Phone est sorti en 2007).

Il apparaît clairement que l’utilisation du pétrole va diminuer dans notre vie quotidienne. La face la plus visible de cette évolution étant l’automobile qui non contente d’avoir des moteurs de plus en plus optimisés se voit adjoindre des sources complémentaires d’énergie. Là, cela se passe plutôt bien et en douceur.

Là où cela se passe plutôt mal et dans le bruit et la fureur, c’est pour la production d’électricité. Le débat s’est focalisé depuis des dizaines d’années sur le nucléaire. Oui la technologie de la fission nucléaire induit des risques aux conséquences désastreuses et oui elle a tué à plusieurs reprises. Mais pour être totalement objectif, elle a tué moins que le charbon. Si le nombre de morts passés et à venir ainsi que le risque sont les critères, il faut interdire d’abord le charbon. Or partout où l’on arrête le nucléaire, on le remplace en grande partie par le charbon.

Si le critère est l’impact climatique, alors le nucléaire est une solution présente et à venir, à ceci près qu’il faut le plus rapidement possible abandonner la fission au profit de la fusion (ITER) qui ne pose en particulier pas de problèmes insolubles de déchets. Le pétrole, le gaz, le charbon et la méthanisation sont néfastes en terme d’impact climatique. Quant aux énergies solaires, éoliennes & hydroliennes, elles sont bien sûr une voie à condition de maîtriser la partie « grise » (pollution indirecte), mais elles sont aussi probablement limitées à une utilisation domestique ou de très petite industrie. On ne sait actuellement pas produire l’énergie nécessaire à l’industrie avec ces technologies.

Enfin, même s’il faut continuer nos efforts pour diminuer la consommation des appareils, je ne crois pas un seul instant à la diminution volontaire de la consommation. À titre personnel je peux bien investir dans des lampes fluocompactes et autre diodes électroluminescente, je ne vois pas comment imposer à ma petite famille une restriction de consommation (j’essaie pourtant !).

La politique énergétique à long terme doit être guidée par un débat sur les principes. Pour ma part : énergie peu chère, abondante, entrant dans le cadre du développement durable, le tout devant avoir une dimension sociétale intégrant un accès minimal universel à l’énergie. Les choix techniques doivent ensuite en découler en intégrant les faits.