C’est y plus pire ou moins plus pire ?

J’écoutais ce matin sur BFM un chroniqueur qui s’emportait à propos des nouvelles prévisions du FMI, prévisions pessimistes que certains auraient souhaitées ne pas entendre, ou du moins entendre diffusées au péquin de la rue. L’argument était en gros que pour que les choses aillent mieux, il fallait dire que cela allait mieux car en disant pas que cela va mieux on ne peut pas combattre efficacement la crise. En voilà un qui soit devrait prendre deux ou trois cours de psychologie et de management ou à défaut se pencher sur ses archives et extraire toutes les prévisions optimistes de notre gouvernement ces deux dernières années, prévisions surestimées qui ont conduit à l’imprévoyance plutôt qu’à un effet de croissance optimiste…

Mais au-delà de la sainte colère de ce chroniqueur méthode Coué, on peut quand même constater que nous semblons avoir atteint une sorte d’étape en apesanteur où il semble difficile de savoir si nous allons continuer à tomber, si nous en restons là ou si nous sommes en mesure de repartir.

Apesanteur financière tout d’abord. Après une valse bancaire, le système financier semble avoir stoppé l’hémorragie (du moins du côté éclairé du monde financier car côté paradis fiscaux on perçoit des bruits de naufrage) et le mot d’ordre semble être d’avancer avec prudence pour ne pas mettre le pied sur une mine oubliée. Difficile cependant d’être sûr que les fondations du coffre-fort sont à nouveau solide ou qu’un irresponsable n’a pas gardé la clé.

Apesanteur économique ensuite. La question est là de savoir si les sociétés qui ont déposé leur bilan ou sont en passent de le faire ont détruit assez d’offre pour qu’offre et demande soient revenus à des niveaux compatibles (et dire que certains ont refusé l’idée même de relance par la consommation). C’est particulièrement clair avec l’industrie automobile américaine qui, comme je l’avais évoqué il y a plusieurs semaines, va très probablement perdre Chrysler et sans doute GM, le tout au profit des autres constructeurs dont Ford. Si c’est le cas, les relais de trésorerie suffiront, sinon l’économie ne peut que reprendre sa destruction de valeur.

Apesanteur sociale enfin. Là c’est plutôt étonnant car même si on constate quelques conflits très visibles (Continental, Caterpillar, …), les cris de douleurs semblent comme étouffés. On m’a raconté il y a peu (c’est un récit que je n’ai pas pu vérifier) que les gens commençaient à demander des devis de travaux dans le but de les présenter chez leur banquier pour obtenir des prêts. A ceci prêt qu’une fois obtenus, ces prêts ne finançaient pas des travaux mais la consommation du quotidien. Pour les français, la crise n’en est qu’à son début contrairement au monde financier, elle vient de frapper à la porte contrairement aux banquiers. Alors oui, pour les français, il faut dire les choses comme elles sont, et surtout leur montrer par des actes qu’ils ne sont pas seuls, que l’on combat à leurs côtés, que l’on fera ce qu’il faut pour qu’ils ne se retrouvent pas à la rue.

Mais qui est on ? Le FMI a le pouvoir (et le devoir) d’annoncer la tendance la plus vraisemblable mais qui est à la manœuvre ? Le plan de relance français est toujours aussi faiblard, les aides, comme celles décidées pour les apprentis semblent tellement restreintes là où ils faudrait toucher tant de monde. Le gouvernement actuel à bout de souffle devra encore atteindre les résultats des élections européennes pour être remplacé (et encore, le remaniement sera fonction de l’ampleur de la sanction éventuelle des français). Finalement, la France politique est elle aussi en apesanteur alors que nous avons besoin d’actions, de leaders compétents, efficaces, volontaires, et accessoirement humbles face aux défis.

Du monde, d’Europe et d’ailleurs

Avril 2009.

G20

Tout d’accord, quelques excuses pour la baisse de fréquence de mes posts mais la création de mon entreprise me prend beaucoup de temps en ce moment. Il y avait pourtant pas mal de choses à dire. Je me limiterai ici à quelques réflexions sur la politique internationale.

Sur le G20 d’abord. Beaucoup a été dit, parfois peut-être un peu sous l’effet d’un enthousiasme qui était sans doute surtout un gros ouf de soulagement passager. Qui sont les gagnants ?

D’abord, la confiance, cette confiance que j’avais décrite comme impossible en octobre dernier tant ses animateurs manquaient de crédibilité est soudain revenue grâce à ce G20. Il est vrai que nous sommes passé d’une mousse médiatique à un Obama qui décide, un Strauss-Kahn qui est à la manœuvre pour le FMI et à un Gordon Brown qui a réussi l’organisation de ce sommet.

Il y a Obama bien sûr, l’homme qui a en quelques semaines effacé Bush, l’homme qui a rendu l’Amérique à nouveau un peu plus sympathique.

Le FMI incontestablement qui a obtenu un renforcement de ses moyens d’action et une reconnaissance certaine de sa nouvelle orientation plus équilibrée, plus régulatrice, plus pro-active, enterrant de facto l’ère ultra-libérale de l’institution.

L’Europe aussi, ou plutôt l’idée d’une union qui agit de façon concertée et, même si Merckel et Sarkozy n’ont pas individuellement “brillé”, le moteur franco-allemand de cette Europe.

Les perdants ? Les banquiers aventuriers de la finance et peut-être, les fameux paradis fiscaux, bien que l’on se soit contenté de les montrer du doigt en se préservant bien d’en dévoiler la réalité, c’est à dire d’expliquer aux bons citoyens quels rôles jouent ces paradis dans l’économie du monde visible, quelle est la part de l’argent criminel dans cette économie du monde sombre et quel rôle ont joué… les États dans ce monde sombre. Ceci explique pourquoi le Delaware ou encore les îles anglo-normandes ont mystérieusement disparu de la carte et pourquoi Monaco n’est signalé que comme un paradis gris.

G20 Obama Brown BerlusconiDernière chose sur ce sommet, la photo de Berlusconi copain comme cochon avec Obama et Brown m’a beaucoup amusée : de l’art d’être sur la photo… J’espère simplement que l’ère de tous ces politiques de peu d’intérêt qui font leur notoriété en volant au secours de la victoire pour avoir sa collec’ de photos et ainsi, tels des gamins, faire savoir “qu’ils y étaient”, fera rapidement partie du passé au profit de ceux qui, dans la lumière ou dans l’ombre, “font” la victoire par leur réflexion, leur compétence, leurs actions.

Autre sujet, la Turquie. Europe oblige, tous ceux qui ne veulent pas d’Europe vont nous expliquer doctement que la Turquie c’est du vilain pas bô (et donc qu’il ne faut pas voter pour ceux qui veulent construire l’Europe). Quel décalage entre ce G20 qui prône la coopération et l’action collective et ces faiseurs de peu qui n’ont d’autres atouts que quelques vieilles sauces recuites… Alors permettez-moi de défendre ma vision, ou plutôt les éléments qui constitue ma vision de l’Europe.

Je défends une vision historique de l’Europe, celle qui fit la gloire des terres du nord comme du sud (union Hanse-Méditerranée).

Je défends une vision civique et sociale de l’Europe faite de liberté, d’union et de solidarité, d’équité en attendant un jour un niveau certain d’égalité entre les citoyens européens, de coopération de et protection de ces citoyens.

Je défends une vision économique commune, volontaire, solidaire, protectrice : développement et protection des infrastructures et services publics européens, des solidarités économiques internes, une ouverture honnête mais régulée vers l’extérieur.

Je défends une vision de diversité culturelle : je ne veux pas d’européens “culturellement moyens”, mais bel et bien des identités régionales saines, amicales et ouvertes sur les échanges.

Dans une telle vision, on voit mal où être turc, islandais ou habitant du patelin d’à côté est une question en soit.

L’Europe est une énergie, une volonté, un espoir, une destinée commune, pas un je-ne-sais-quoi géographico-politico-religieux.

DSK ou l’image de la Démocratie Sociale Keynésienne

Strauss-Kahn et ChabotJ’ai pris quelques jours de réflexion et de recul pour commenter le passage de Dominique Strauss-Kahn à France 2 jeudi dernier, et c’est tant mieux puisqu’en plus de cette prestation, je vais pouvoir commenter les réactions…

Sur la prestation d’abord. DSK c’est généralement du solide, de l’argumenté et du responsable, pas de surprise là-dessus, le patron du FMI ne s’est pas fourvoyé dans un lyrisme populiste ni dans un yakafokon tellement en vogue ces derniers temps, ni dans une sécurité technocratique aussi confortable qu’incompréhensible pour le citoyen lambda. L’exercice n’était pourtant pas simple puisque les interpellations enregistrées des français pouvaient facilement inciter à la glissade sur la souffrance du bon peuple de France alors que sa position au FMI offrait généreusement à DSK la position de celui qui plane à quinze mille au-dessus des autres. Mais non, rien de cela dans l’explication du dysfonctionnement bancaire actuel, rien de cela dans l’analyse de la situation des salariés de Continental non plus.

Ce qui m’a cependant le plus retenu jeudi soir, c’est sans doute la hauteur internationale et le respect affiché par M. Boutros-Gahli (Youssef, pas Boutros) le ministre des finances égyptiennes. Dire qu’ici, une certaine gauche passe une bonne partie de son temps à nous expliquer que DSK c’est le FMI ultra-libéral et qu’il ne fallait surtout pas y aller. Manifestement, du côté des pays qui restent à la porte du G20, on n’est vraiment pas d’accord avec les gauchistes français. J’en viens à me demander combien d’autres français jouissent d’une si bonne réputation à l’extérieur de nos frontières (et accessoirement pourquoi nous aimons tant nous auto-flageller…).

Passons aux commentaires. Que d’articles tout d’un coup, avec un thème qui revient (avec plus ou moins d’ironie lorsqu’il s’agit du canard), c’est l’image du “french sauveur”. Je déteste personnellement l’idée du sauveur, d’où qu’il vienne, mais force est de constater qu’en période de panade et devant l’incompétence généralisée, c’est journalistiquement tentant… Du coup, constatant ce soudain regain d’intérêt et comme je suis curieux et taquin, je suis allé voir du côté de Libé si eux aussi ne se seraient pas laissé allé à quelque chose de positif ( http://www.liberation.fr/recherche/?q=dominique+strauss-Kahn ). Ouf, il y a bien un article sur son passage à France 2, mais comme à leur habitude lorsqu’il s’agit de DSK, on y trouve la vacherie règlementaire (en fin d’article  : http://www.liberation.fr/politiques/0101558049-strauss-kahn-un-retour-pour-le-futur). La gauche bien pensante peut continuer à roupiller tranquille.
Côté oueb maintenant. Il semblerait que les équipes de Pierre Bergé aient eu du travail. Le message à faire passer est en gros “avec tout l’argent qu’il brasse au FMI, DSK sera vu comme le candidat des riches“. Il se trouve au passage que c’est la doctrine de Claude Guéant pour sauver la mise à Nicolas Sarkozy en 2012…  Alors, quelle est donc l’argumentation contre ce plus riche que moi tu meurs ? Eh bien en substance (je vous résume, pour la profondeur de l’argumentaire il faudra vous taper la prose internet vous-même), c’est DSK qui a inventé le bouclier fiscal, les stock-options et autres bonnes choses du moment, et en plus Dominique a un salaire qui oscille entre 400 000 et 500 000 suivant les blogueurs (somme généralement citée en euro ; pour info, c’est 325 000 euros par an). Bien sûr, au passage chacun s’ingénue à citer d’autres articles en en déformant quelque peu le contenu. En voici un exemple d’école :

Manipulation Manipulation

Le premier article (DSK est méchant il a inventé le bouclier fiscal) renvoie sur l’article II (la gauche a inventé le bouclier fiscal) qui renvoie sur un article du canard décrivant une obscure loi datant de 1988 puis amendée, en balançant au passage quelques inepties sur la fiscalité européenne (si le coeur vous en dit, voici un document du minéfi sur la réalité de cette fiscalité). Ouf, l’honneur de Sarko est sauf, c’est Strauss-Kahn qui a tout inventé de la politique catastrophique actuelle. CQFD.

Et les français, qu’ont-il pensé ? Moins de mal qu’une certaine gauche semble-t-il puisque les seuls politiques qui trouvent grâce à leurs yeux sont Dominique Strauss-Kahn et François Bayrou. Et que représent-ils fondamentalement ? La démocratie chrétienne pour Bayrou, la social-démocratie pour DSK, une certaine vision raisonable des choses pour les deux.

Mais pour l’instant, un seul pèse sur la politique mondiale, un seul citoyen pour construire une nouvelle Démocratie Sociale Keynésienne.

Comment débarasser son bilan des hyper-actifs toxiques ?

ump et bolchevismeJ’avais à peine fini de publier mon article sur l’UMP néo-bolchévique que le gouvernement Sarkozy se précipitait au micro pour nous fournir quelques exemples croustillants de sa nouvelle doctrine.

Nous avons bien sûr eu la grand messe de Saint-Quentin. Entre deux annonces qui ne sont que la reprise de mesures déjà annoncées, on notera la poussée de fièvre sécuritaire classique (ici contre les bandes de jeunes violents), une belle ode au partage de richesse (il fallait oser, il a osé) et les croquignolesques commissaires, non du peuple mais de la réindustrialisation. Peut-être a-t-on jugé les fontionnaires territoriaux, nationaux et autres préfets ainsi que Patrick Devedjian peu efficaces et débordés, d’où l’idée de niveaux missionnaires destinés à rassurer (que peut-il faire d’autre sans moyens d’ailleurs) ? Si ce n’est pas de la bonne bureaucratie bolchévique cela, qu’est-ce d’autre ?

Ce n’était déjà pas mal, mais il y a mieux encore. Ayant sans doute jugé le PS trop à droite à son goût, Nicolas Sarkozy semble se préparer à entrer au NPA et à leur montrer ce que c’est qu’être anti-capitaliste. Le terrain de jeux est bien sûr le très médiatique sujet des stock options et autres rémunérations des cadres supérieurs des entreprises. Ah, quelle merveilleuse invention que ces stock-options et ces parachutes dorés ! Comme il est bon de pouvoir dire tout et n’importe quoi en faisant peuple ! Le discours semble d’une rigueur implacable : une entreprise va mal (ici Valéo mais n’importe laquelle fera l’affaire), le patron est débarqué et part avec des stocks options ou un parachute doré alors que l’Etat doit dans le même temps voler au secours de la-dite société. Immoral n’est-ce pas ? Immoral assurément, mais pas forcément là où l’on veut bien nous le montrer !

On veut nous faire croire que le problème est ici qu’une personne quitte une société avec les numéros gagnants du loto alors que l’entreprise et les salariés souffrent. Et bien j’affirme que c’est du flan et que le problème n’est pas là du tout ! Certes, je n’ai pas franchement de sympathie pour la personne qui part dans ces conditions, mais ce qui me choque vraiment moi, c’est que d’une part des personnes ont jugé totalement normal de signer la clause du contrat qui garantissait de telles conditions de départ et que d’autre part, aujourd’hui parce que cela fait “bien”, on remet en cause un contrat tout à fait légal et librement consenti. Il est inacceptable de trouver au sein d’une même entreprise de telles écarts de rémunération, et il est inacceptable de faire croire que c’est justice que de casser ainsi une clause contractuelle, d’autant plus que cela ne servira même pas d’exemple puisque la vraie injustice de départ (les écarts de rémunération entre les moins bien payés et les mieux payés) n’est absolument pas remise en cause. Hypocrisie et cynisme.

Il me semble qu’il serait pourtant facile de régler ce problème : que l’écart de rémunération (fixe et variable) ne dépasse pas un facteur 30 pour tout le monde au sein de l’entreprise. Voilà une façon simple, claire de faire et de redistribuer la richesse (30 smics mensuels, cela laisse de quoi vivre même si certains vont devoir se restreindre un peu).  Alors si vous voulez vous battre pour une meilleure équité salariale, battez-vous pour une telle mesure plutôt que de vous laisser berner par les parachutes et autres stocks.

Mais cette fumeuse histoire de vilains patrons (car il est bien entendus que les chefs d’entreprises sont forcément des salauds n’est-ce pas), ne cachent-elles pas autre chose comme l’échec de plus en plus retentissant de deux années de gouvernement Sarkozy. Le chiffre du jour c’est celui du chômage qui pour le dixième mois d’affilée plonge : 80000 chômeurs de plus en février. En perdition économique totale en France, humilié par la Chine et snobé par Obama en politique étrangère, ayant échoué sur les objectifs affichés en 2007 que reste-t-il à Nicolas Sarkozy sinon une fuite en avant ?

Pourtant, à l’heure où le volontariste doublé d’efficacité d’Obama semble donner les premiers signes encourageants aux États-Unis, il serait plus que nécessaire d’avoir un chef d’État compétent, cohérent, rassembleur. De cela nous n’avons pas. On pourra quand même regarder Dominique Strauss-Kahn jeudi soir chez Arlette Chabot pour mesurer toute la différence entre un homme de tête qui a le sens de l’État et un insensé à la tête de notre État.

Il y a au moins un homme qui représente bien la France aux yeux du monde.

L’UMP : le parti qui a inventé le libéralisme néo-bolchevique

ump et bolchevismeLors de la dernière présidentielle, les sarkozystes n’avaient pas de mots assez durs contre ces socialistes archaïques, inventeurs de tous les maux, les 35h en tête. Il fallait en finir avec l’économie dirigiste, les lourdeurs imposées par des gens qui par définition ne comprennent rien à l’économie.

Deux ans et deux crises (financière puis économique) plus tard (sans compter la crise énergétique miraculeusement suspendue “grâce” au gadin en cours), que reste-t-il de la pensée sarkozyste, celle qui nous promettait la rupture, une politique moderne en phase avec le monde ?

La révolution bolchévique a inventé le développement planifié où, à travers le gosplan, les esprits éclairés traçaient la voie des jours meilleurs. Le gouvernement Sarkozy n’a pas annoncé de gosplan mais vu l’obstination avec laquelle il persiste dans ses erreurs de choix et de prévisions, il semble plus qu’évident qu’il en a un. Que l’on en juge.

Un des axes économiques et sociaux était de faire la peau aux 35h annoncées comme ruineuses, inefficaces, handicapante pour les entreprises (déclarations d’ailleurs bêtement relayées par certains membres de la gauche tombant un peu vite dans la facilité intellectuelle). A coups de canif dans le code du travail et de défiscalisation, les 35h honnies ne sont plus aujourd’hui qu’une limite administrative et cela sans avoir compris qu’en période de croissance cette suppression était source d’injustices et en période de difficultés un accélérateur de chômage, ce que nous constatons hélas aujourd’hui.
Mais les entreprises s’en sont-elles débarrassées ? Non seulement elles ne l’ont pas fait, mais en plus elles en redécouvrent la vertu essentielle qui est d’être une formidable arme anti-crise et anti-licenciement. Cela tombe bien, vu que c’est un peu l’ambition initiale… Par libéralisme l’UMP a voulu tuer les 35h, par esprit néo-bolchevique le même UMP persiste dans sa politique planificatrice alors même que tout montre que leur gosplan mène dans le mur.

PIB FranceAutre exemple. Le plan du gosse Sarko nous promettait un avenir à 3% de croissance et pour appuyer la volonté du chef, Christine Lagarde n’a pas arrêté de nous annoncer des chiffres très au-dessus des prévisions du FMI par exemple et évidemment des résultats finaux. Encore aujourd’hui, le gosplan prévoit un “myrifique” -1,5% alors  qu’en juin 2008 il prévoyait (après révision) +0,3% pour -0,2% à -0,5% en novembre 2008.  A ce jour, et seulement quelques semaines après les dernières “estimations” du gouvernement Sarkozy, nous en sommes à une prévision de -2,9% d’acquis de (dé)croissance (pour que cela soit mieux, il faudrait non seulement que cela s’arrête dès aujourd’hui de descendre mais que cela reparte dans l’autre sens).

Le bolchévisme se caractérisait aussi par son sens de l’autoritarisme autiste : la police, les juges et bien sûr les individus (on ne parle pas de citoyens dans un tel monde) se devaient d’obéir au politburo qui était totalement sourd à la souffrance de la société. N’est-ce pas ce que l’on constate ces derniers jours : un Sarkozy accourant avec ses mesures règlementaires dans une école après une agression et le même qui envoie des messages de non-recevoir à deux millions de personnes dans la rue. Pour défendre les libertés publiques, le PS a du pain sur la planche.

Les faits condamnent le gouvernement Sarkozy et le parti qui le soutient. Mais est-ce suffisant ? Est-ce une fatalité ? Hier pays libéral, l’Amérique d’Obama appelle à l’action volontaire et concertée des Etats, tout comme le FMI hier fer de lance du libéralisme. Grace à leurs dirigeants, l’Amérique comme le FMI ont évolué. La France va-t-elle continuer à s’enfoncer à cause d’un aveuglement d’un autre âge, aveuglement d’ailleurs relayé au sommet de l’Europe, sommet où l’on retrouve des clones libéro-néo-bolchevik tel Berlusconi et Baroso ?

Le changement à la tête de la France peut et doit commencer par un changement à la tête de l’Europe. Tout nous y pousse.

Enfumage en cours

Selon D. Paillé porte-parole adjoint de l’UMP “les Français, à 76%, ne croient pas que les socialistes puissent apporter des réponses, crédibles et sérieuses, à la crise.

Oh rage, oh désespoir, la gauche est vouée aux gémonies et seule la droite nous sauvera de cette infâmie ! Bon, s’agissant d’un message de l’UMP, il est bon d’examiner un tantinet le-dit sondage avant de nous livrer pieds et points liés à l’UMP sauveur de la nation…

Le sondage en question est celui du JDD. Ouf, il existe bien. Pour trouver l’anathème des français, il faut aller en page 7, les résultats des pages 4 à 7 étant passés sous silence. Il est vrai qu’il était préférable de passer les résultats du genre :

Le PS

  • est en phase avec les mouvements sociaux 55% pour tous les français, 69% pour les seuls socialistes
  • est proche des préoccupations des français, 52%, 78%
  • s’oppose suffisamment au gouvernement, 47%, 42%
  • a des dirigeants de qualité, 39%, 60%
  • ferait mieux que le gouvernement actuel, 30%, 66%
  • a des réponses face à la crise économique, 23%, 48%

Ce qui aurait montré que finalement les socialistes soutiennent leur parti (j’aimerais bien avoir la même info du côté UMP…).

Et pour la répartion oui / non à ces mêmes questions :

Le PS

  • est en phase avec les mouvements sociaux 55% plutôt d’accord, 45% plutôt pas d’accord
  • est proche des préoccupations des français, 52%, 48%
  • s’oppose suffisamment au gouvernement, 47%, 53%
  • a des dirigeants de qualité, 39%, 61%
  • ferait mieux que le gouvernement actuel, 30%, 69%
  • a des réponses face à la crise économique, 23%, 76%

Ce qui montre que le communiqué d’exécution du PS est fortement nuancé par les faits. En réalité, le point faible réel du PS se situe au niveau de l’image des cadres nationaux du PS, leur manque de qualité supposée impactant naturellement directement leur capacité à “faire mieux”. Ceci est le résultat direct de toute la période que nous avons vécu depuis la présidentielle perdue et jusqu’à Reims et de la guérilla intestine qui semble devoir enfin s’achever.

Pendant que nous y sommes, la communication sur un second sondage m’amuse beaucoup en ce moment : le facteur serait le meilleur opposant à Sarko. Sur ce coup là, cela rappelle des souvenirs…

Tout d’abord, il faut bien comprendre qu’il y a au moins trois façons de bidonner la communication d’un sondage : faire le sondage dans un contexte et le publier dans un autre (voir le merveilleux exemple du sondage fait avant le discours d’investiture de la candidate socialiste à la dernière présidentielle), poser des questions sur des choix biaisés (présenter une liste de candidats non représentatifs et ainsi exclure petit à petit les vrais opposants) et enfin ne communiquer que sur les résultats qui vous intéressent (c’est le cas du sujet plus haut). Ici, on semble être dans le deuxième cas : comment fabriquer l’opposant idéal à Sarkozy pour enchaîner dans quelques temps par un “y a ke Besancenot ki peut battre Sarko” ?

Les faits à l’appui de cette hypothèse :

  • je n’arrive pas à trouver en ligne le détail du-dit sondage alors que d’habitude c’est assez simple (voir ci-dessus)
  • d’après ce que j’ai entendu à BFM ce matin, ce sondage ignore étrangement les plus de 60 ans ? Dommage, car ce sont des gens qui vont assez massivement voter et qui ont peu de chance d’aimer les aventuriers à la Besancenot…
  • la liste des autres personnalités à choisir n’est pas claire : on y retrouve Aubry (2ème à 13%), Bayrou et Royal à 6% et… on ne sait pas.

Voilà une liste étonnante, surtout si on se réfère à 2 autres sondages d’octobre et novembre 2008 :

  • en octobre 2008, le facteur pointait son nez, suivi de Delanoë qui a mystérieusement disparu. Sic transit gloria mundi…
  • en novembre 2008, pour ifop JDD, c’était cette fois Dominique Strauss-Kahn qui était plébiscité. Sans doute un stagiaire qui avait mis bêtement le nom de DSK dans la liste…

Il est bien sûr difficile difficile d’avoir des certitudes, mais ces faits étant vérifiables, il vous appartient chers lecteurs d’exercer votre jugement sur les sondages à venir : est-on en train de nous construire un bon opposant à Sarko permettant d’éliminer ceux qui le battraient effectivement très facilement ?

Brève du monde

DSK FMI Dar Es SalaamPendant que certains se cachent la face pour ne pas voir l’ampleur des problèmes, pendant que d’autres agitent la mousse des paradis fiscaux en oubliant d’expliquer comment ils avaient accepté et alimenté la machine infernale, pendant que d’autres encore ne sont toujours pas convaincus de la nécessité d’une réelle coopération internationale entre États, le FMI et son directeur en tête, participe à une réunion internationale à Dar es Salaam avec les dirigeants africains sur le sujet d’un renforcement de l’action du FMI sur le continent.

Quelques unes des orientations de ce sommet :

  • Amélioration de la surveillance du FMI sur la politique de tous ses membres, dans un esprit d’équité ;
  • Extension des moyens de financement du FMI et de leur accessibilité aux pays à bas revenus;
  • Consolidation du processus d’allègement des dettes en ajustant la structure de financement des dettes du FMI pour s’adapter aux besoins de nouveaux financements de l’Afrique et aux opportunités ;
  • Accélération des réformes de gouvernance de FMI pour augmenter le poids des voix de l’Afrique et la représentation à tous les niveaux de l’institution
  • Amélioration des règles de dialogue entre le FMI et ses membres africains, y compris pour l’aide technique, pour assurer que la politique des pays africains profite de l’expérience du FMI et de son expertise ;
  • Renforcement du rôle catalytique du FMI pour démultiplier le financement public et privé pour les besoins d’infrastructure critiques de l’Afrique.

Il serait sans doute bon que cette réunion inspire celle à venir du G20, avec en exergue une phrase de Dominique Strauss-Kahn : “Le monde entre dans une grande récession bien au-delà d’une croissance 0“.

Alors, il est toujours ultra-libéral le FMI ?

Si le réalisme pouvait venir d’Afrique

L’Europe, ici et maintenant

Elections européennes

Les élections européennes approchent et je me dis que ce devrait être un moment, non de joie vue la situation économique, mais au moins de mobilisation couteau entre les dents pour sauter à la tribune, mobiliser les Français, affirmer haut et fort que nous sommes là pour nous battre pour notre avenir, face à l’ouragan.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous n’en sommes pas encore là.

Certes, ces élections partent avec un certain handicap. D’abord celui d’un scrutin qui réussit à n’avoir ni caractère européen (chaque pays vote chez lui même si certains candidats ont un accent), ni national (huit zones géographiques), ni régional et encore moins local. Comme si cela ne suffisait pas, les listes ont été constituées par des punis (voir le cas Dati), des parachutés et des tours de bonneteau pour caser les copains, les minorités à rendre visible, les prix à payer la paix dans les ménages et pas mal d’autres choses, dont parfois, l’intérêt affiché de bons candidats pour le poste (je me limiterai à citer Catherine Trautmann puisque c’est une régionale de l’étape strasbourgeoise). Et pour colorer encore un peu ce tableau, les listes socialistes sont le résultat de la recette du quatre quarts qui a pourtant montré combien il était lourd à digérer.
Dans cette élection il y a les citoyens et le parlement, et entre les deux un abîme.

Autre handicap, cette fois socialo-socialiste, la dernière fois que le PS a eu à s’exprimer sur l’Europe, ce fut un gadin magistral. Pas d’excuse à chercher, nous nous sommes plantés et avons planté l’Europe : dont acte inutile de pleurer sur le passé mais souvenons-nous pour que cela ne se reproduise plus jamais !

Ce préambule étant posé, j’aimerais quand même savoir pourquoi les socialistes partent au combat la queue entre les jambes. Si mes souvenirs sont bons, depuis la défaite présidentielle, nous avons largement redressé la barre électorale. Si j’en crois les dernières manifestations et journées d’action, le PS a retrouvé le chemin qui mène aux français et ces derniers ont été heureux d’enfin nous revoir à leurs côtés. Si j’en crois l’évolution économique, l’analyse social-démocrate est largement plébiscitée par les faits contre les erreurs historiques tant du marxisme que de l’ultra-libéralisme. Parallèlement, la politique catastrophique du gouvernement Sarkozy est clairement maintenant un échec total qui ne peut décemment pas prendre la crise pour alibis.

Alors, de qui sommes-nous censés avoir peur ? D’une alliance mélucho-pététesque qui n’aurait aucun moyen de peser à Strasbourg si ce n’est, comme pour la taxe Tobin, voter contre leurs propres objectifs puisqu’ils sont d’abord le parti de l’anti-tout. D’une droite en situation d’échec économique sans précédent ? D’un Bayrou certes européen mais toujours à la recherche d’une place politique ? D’un Cohn-Bendit dont on ne sait s’il est à la recherche des verts ou d’un amphi lui rappelant sa jeunesse perdue ? A part de lui-même, je ne vois pas bien de quoi aurait peur le PS.

Elections européennes PSE

Serions-nous alors en panne d’idéal, de symbole, de programme ? Non, car jamais les socialistes européens n’ont été aussi cohérents, aussi clairs : il suffit de faire connaître le manifeste du parti socialiste européen pour le démontrer. Un texte européen unique pour un programme européen : qui dit mieux ?

Serions-nous en panne d’arguments ? Alors, regardons les moments que nous vivons et comparons-les à notre histoire. 1929-2009 : 80 années d’écart pour les deux crises les plus terribles de l’histoire contemporaine. 1929 a conduit au repli nationaliste, au rejet des autres, aux gouvernements fascistes, puis à la guerre mondiale. En 2009 nous avons l’occasion d’affirmer notre volonté de coopération internationale, d’intégration des autres, de renforcement démocratique, de régulation pacifique du monde. Nos valeurs ont un poids particulier pour cette élection parce que la période est plus que particulière. Ne rejouons pas 1929, osons défendre nos valeurs humanistes, internationalistes, progressistes. Refusons la vision européenne de la droite, l’Europe des nations, l’Europe individualiste, libérale et égoïste, repliée sur chacun de ses États : à partir de 1929 cette vision a lentement conduit au pire !

Elections européennes

Alors, sautons couteau entre les dents à la tribune, mobilisons les Français, affirmons haut et fort que nous sommes là pour nous battre pour notre avenir, face à l’ouragan.

DSK ou l’histoire du prince et du mendiant

Dominique Strauss-Kahn

Comme les français sont versatiles et facétieux ! Un jour ils vous mettent à bas et versent sur vous leur ire et leurs frustrations, et le lendemain vous taillent un costard de prince des mille et une nuits.

Si vous ne me croyez pas, il suffit de lire l’actualité de la semaine dernière. Mardi, c’est haro sur celui qui n’a pas d’humour, le mardi de l’homme qui ose dire qu’il n’aime pas une blague : honte à lui qui renie Rabelais et les guerres picrocholines, sus à ce censeur ! La France bloggueuse s’émeut et, telle une autruche, se cache la tête sous la toile pour ne pas voir que l’essentiel du message strauss-kahnien n’était pas à chercher dans le bruit blanc des rieurs mais dans les noirceurs de la finance mondiale.

S’en suit bien sûr quelques saillies sur de vieilles lunes réchauffées, puis l’improbable revirement, le looping cosmique du jeudi : et si DSK devenait premier ministre ? Sans doute est-ce là une autre tentative humoristique de type comique de répétition. Il faut se souvenir en effet que Dominique Strauss-Kahn est sans doute le champion des hommes politiques au poste de premier ministre virtuel. Déjà lors de la dernière campagne présidentielle, il était assuré d’accéder à cette fonction si la gauche ou le modem gagnait. Ici, la boucle serait bouclée puisque le voilà à nouveau premier ministre virtuel (s’entend : débauché par la droite, ah le traître qui tel le sucre dans le lait est partout, mais finalement dans aucun gouvernement…).

Qu’en penser ? Factuellement, et à moins d’aimer le flan, rien du tout. Tout cela n’est que mousse de circonstance. Mais comme il est bon d’explorer et de sonder l’avenir, examinons cette histoire de 1er ministre sous un autre angle : quels éléments seraient déclencheurs d’un gouvernement d’union nationale où la gauche participerait pleinement, y compris en assumant le poste de 1er ministre ?

La machine économique infernale actuelle n’aboutit-elle à une telle nécessité d’union nationale ? Il y a quelques temps, Fillon avait appelé à une telle union à ceci près qu’il s’agissait surtout à l’époque d’un effet de manche ou mieux encore, de demander au parlement de signer un chèque en blanc à un gouvernement qui depuis près de deux ans n’a pu montrer que des échecs, un grand sens de l’irresponsabilité et une inquiétante incapacité dans la compréhension de ce qui se passe, en particulier dans la vie de tous les jours des français.

Pour en revenir à la mécanique financière, après réflexion et quelques renseignements pris à droite et à gauche (et même indirectement à Washington auprès du mari d’une célèbre journaliste), la mécanique d’un crash des monnaies, dollar en tête, s’avère très peu probable si l’on écarte l’hypothèse d’une “guerre monétaire” en bonne est due forme d’un ennemi hypothétique des E.U. Le spectre d’un effondrement monétaire comme l’Europe en a connu dans les années 20 est donc très peu probable.
Reste que la valse des cessations de paiement, non pour les États mais pour les sociétés, a commencé : si le sort de GM et Chrysler n’est pas encore (?) fixé, les gouvernements européens ont déjà dû voler au secours de leurs filiales, SAAB ou Opel. Si j’ai bien suivi, l’État pourrait aussi venir au secours de Peugeot (on notera au passage que si la crise automobile a été accentuée par les problèmes financiers mondiaux, fondamentalement il s’agit d’un problème industriel de rupture technologique : les clients se demandent quel sera l’énergie de demain et retardent leurs achats de voiture neuve, encouragés en cela par la peur du lendemain). Voilà des sauvetages qui évitent le désastre total, mais jusqu’à quand peut nationaliser peu ou prou des sociétés devenues insolvables sur un marché en rupture ? Devra-t-on émettre de la monnaie de singe lorsque l’on n’aura plus de cash ?
Toutes ces cessations de paiement ont 2 origines : la baisse extrêmement brutale des commandes (inadéquation entre offre et demande), ce qui ne permet pas aux entreprises de s’adapter assez vite, et d’autre part le trop faible support des banques (ce qui est la cible numéro un du FMI).

Voila pour une analyse très imparfaite de la situation du jour. Mais tout cela nous amène directement à l’action politique. Pour l’instant, ce gouvernement se voile la face et refuse depuis le début de prendre la mesure de la crise. La gauche doit-elle l’attaquer frontalement au risque de provoquer une crise politique majeure ou devons-nous accepter les choses parce que c’est démocratique d’une part et que nous avons peur d’aggraver les choses dans le cas d’une attaque frontale ? Cette dernière solution serait déjà une forme de gouvernement d’union nationale qui ne dit pas son nom, une forme assez lâche, irresponsable.

Ensuite, pour revenir sur l’argument démocratique, ce gouvernement n’a bien sûr pas reçu de mandat pour une politique liée à cette crise : la situation de 2009 n’a rien à voir avec celle de 2007 et la promesse électorale de 3% de croissance risque fort de se transformer en 3% de récession bien réelle. Si la situation ne se redresse pas très vite, il est clair qu’il va falloir redemander aux français un mandat politique : il va falloir statuer sur les orientations (nationalisation, protection, partage des efforts, coupes budgétaires, niveau réel de déficit, …). L’autre option étant de faire comme dans les années 30 et de passer à des gouvernements dictatoriaux. Si nous privilégions l’option démocratique, les bases d’un gouvernement d’union nationale doivent être soumises aux français. Et quelles sont ces bases ? Le marxisme a échoué, l’ultra-libéralisme échoue en ce moment sous nos yeux et ce qui est plébiscité par les faits, c’est la social-démocratie même s’il est entendu qu’elle aussi doit être revisitée.

Il nous incombe de définir la politique de sauvetage puis de sortie de crise, de conduire le rassemblement et de conduire la politique qui sera acceptée par nos concitoyens.

Ce qui me semble évident, c’est qu’un futur gouvernement d’union national sera un gouvernement mené par une personne ayant fait preuve de ses capacités de compréhension, de ses compétences, de ses talents de manager et de négociateur, une personne ayant une vraie stature internationale.

Il est aussi impératif d’en finir avec le bonarpartisme ringard actuel, de revenir à une conception humble de l’exercice du pouvoir, respectueuse des parlementaires et de l’exécutif. Un gouvernement d’union nationale peut parfaitement plancher sur une nouvelle République, mais en attendant, cela doit se faire dans l’esprit et la lettre de la Vème République.

Une autre chose me paraît évidente : plus nous attendons, et plus ce sera difficile. Au tout début, le problème était de trouver quelques centaines de milliards aux Etats-Unis, aujourd’hui nous en sommes à quelques dizaines de milliers de milliards sur toute la planète, avec une économie déjà partiellement détruite.