Gagner en 2012 !

En réponse à différents commentaires toujours aussi violents que peu constructifs, je vous renvoie à un texte diffusé entre autres sur le blog de Jean-Jacques Urvoas et qui traite de la campagne de 2012, de notre envie de la gagner (j’espère que cette envie dépasse au PS le seul courant social-démocrate !).

Ce texte est celui d’un courant du PS, courant qui aura quoi qu’il arrive son candidat, courant connu pour son attachement à la réflexion, à la modération, au dialogue, entre autres bonnes choses.

Bonne lecture et avec un peu d’avance, bonne, très bonne, excellente année 2011 (en attendant 2012) !

Slate.fr place Dominique Strauss-Kahn à la 2ème place du classement des penseurs de ce monde. Et le PS ?

DSK classement des penseurs du monde Slate.fr (site spécialisé sur l’analyse des relations internationales Foreign Policy) publie pour la deuxième année son classement des 100 «penseurs mondiaux».

Et qui trouve-t-on à la deuxième place ? Le directeur du FMI, ex aequo avec Robert Zoellick (le patron de la Banque mondiale) récompensé entre autre pour avoir «réussi à empêcher la faillite de la Grèce, de la Hongrie, du Pakistan et de l’Ukraine sans entraîner trop de résistance» et avoir «imposé sa marque sur la géopolitique en convaincant l’Allemagne de s’impliquer pendant la crise grecque et en participant à empêcher une guerre monétaire internationale».

Le deuxième Français est une Française, Christine Lagarde qui n’apparaît qu’en 22ème place. On n’y trouve pas Nicolas Sarkozy (tient pourquoi ?) alors que Barrack Obama est juste derrière DSK.
Dans le match du leadership international entre Sarkozy et DSK, ce dernier a encore marqué un point.

Fraternité !

La candidate Royal s’est à nouveau déclarée tard dans la nuit, dont acte, elle pourra d’ores et déjà échanger ses arguments avec ses premiers adversaires déclarés Valls et Montebourg ( qui de façon cocasse étaient à ses côtés en 2006).

Mais si je poste une réaction ce matin, ce n’est pas tant pour commenter cette décision que pour revenir sur un incident de cette nuit sur lepost.fr.

Le PS a des courants divers, les échanges d’idées et parfois (trop souvent) de noms d’oiseaux font partie de la vie du parti. Cependant, cette nuit un militant prétendant “défendre” les positions royalistes s’est cru autorisé à me menacer ouvertement, pas très finement d’ailleurs puisque cette pâle menace consistait à “révéler” mon identité, ce qui est assez idiot puisque je n’appartiens pas à un mouvement clandestin, que mon identité réelle est visible par tous les membres de la coopol, que je signe très régulièrement des contributions et qu’au final une recherche de 2mn doit permettre de savoir qui je suis dans le monde physique. Si je signe mes posts du pseudo de Bloggy Bag c’est autant parce que c’est l’usage sur internet que parce que n’ayant pas de volonté particulière de me présenter à un mandat, ma signature “internétéraire” est appropriée.
Cette menace n’était pas une première puisque déjà fin août, sans doute le même individu (espérons qu’ils ne sont pas légion à DA) avait cru malin d’usurper mon identité (ce qui est devenu récemment un délit assez grave aux yeux de la loi) en proférant le même genre de menaces en faisant qui plus est allusion à mes enfants.

Ce qui m’amène à la réflexion suivante. Le débat démocratique peut être vif, la contestation est légitime, mais si Royal ou tout autre veut espérer avoir quelque chance, mieux vaut d’abord être sûr de ses troupes. L’intimidation, la menace physique ou psychologique, en particulier sur nos enfants, sont des méthodes qui n’ont rien de démocratiques et qui renvoient à la fois à des sentiments vils et des méthodes de périodes et de personnages que nous voulons tous voir disparaître. La bête immonde n’est cependant jamais très loin manifestement.

Bon vent donc à tous ceux qui se présenteront, je combattrai ou soutiendrai leurs propositions, comme j’ai toujours essayé de le faire, de façon argumentée en essayant d’ouvrir des perspectives, en ramenant les choses à la réalité de chacun.

Mais qu’il soit clair pour tous les petits apprentis fascistes que je ne suis pas de ceux qui laissent tomber leurs idéaux et leurs combats à cause de quelques menaces. Et honte à eux et à ceux qui les soutiendrons par connivence, faiblesse ou lâcheté !

En attendant, je souhaite que cette future campagne s’ouvre avec une de nos valeurs, la fraternité.

Le directeur général Carlos Lopez de l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR) rend hommage à DSK. Et le PS ?

DSK sera le 8 décembre le prochain grand invité des “Rendez-vous mondiaux de Genève”, organisés par l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR).

Son directeur général Carlos Lopes explique les raisons du choix qui s’est “naturellement” porté sur Dominique Strauss-Kahn.

Cet extrait est tiré d’un article publié sur le blog de la TSR.

Peut-être cela aidera-t-il certains socialistes à sortir de leur enfermement et regarder au-delà des apparences et des habitudes.

Tiens, la France a déjà changé de président !

Notre ventilateur élyséen vient de gratifier le monde d’un acte manqué fort révélateur. Figurez-vous que le sommet du G20 qui est en train de s’ouvrir en ce moment même, s’ouvre sans le grand homme.

Faut-il y voir un effet secondaire gaulliste, personnage auquel il a essayé, sans rire, de s’idendifier ces derniers temps ?

Faut-il y voir le plaisir de faire quelques tours et détours avec son tout nouveau Air-Sarko-Zéro avant d’aller en Corée ?

Ou finalement, considère-t-il qu’il s’est déjà auto-remanié et qu’il n’est plus à la tête du pays (pour peu qu’il y ait jamais vraiment été) ?

En tout cas, les Coréens qui nous attendent pour nous transmettre la présidence du G20 sont quelque peu chagrinés par la légèreté du Top Gun Elyséen.

Bah, tout cela n’est pas bien grave, DSK est lui bien sur place, il est au courant des affaires du monde, comprend quels en sont les problèmes, et cela sera une bonne occasion pour les chefs d’Etat présent de prendre un peu d’avance en l’appelant Mister Président Strauss-Kahn.

Une vie, mille vies, une histoire de France

C’est l’histoire d’une vie, ou de plusieurs mêlées qui en bien des points est aussi un bout d’histoire de la France, à moins que ce n’en soit son essence tout entière.

Ces souvenirs qui ne sont pas entièrement les miens mais qui sont un bout collectif de mon héritage, se réveillent au matin d’une date anniversaire le temps d’une commémoration, le temps d’un oubli de l’oubli que la bienséance croit devoir obliger.

De Gaulle

Ce matin le grand Charles est mort. Mais a-t-il jamais vécu celui qui pour beaucoup n’est qu’une statue au rond point d’une trop large avenue, une image sépia, une voix de gramophone ? De cet homme a survécu le temps qu’il avait décidé d’achever, le temps où le poète s’appelait Camus, où le vent s’appelait Harmatan et apportait des parfums de silice mêlés d’épices oubliées, apportait aussi l’écho de la révolte des peuples soumis à la botte salvatrice du colonisateur, demi-dieu usurpateur trop sûr de sa supériorité pour voir dans les yeux des presque-esclaves la possibilité d’un avenir rédempteur.

En ce temps-là, l’homme blanc, qu’il soit né sur la terre coloniale ou que son enfance ait été happée au hasard des voyages d’un père envoyé construire une route à Tunis, un port à Agadir, ou militaire à Alger, cet homme blanc semblait être invariablement contaminé par un je-ne-sais-quoi intemporel local que le citoyen d’après l’histoire ne peut que pressentir, ou ressentir au hasard d’un instant que ceux qui vécurent la-bas laissent filtrer comme un effluve de leur passé. Mon père n’a passé là-bas que le temps d’une guerre qu’il n’avait pas souhaitée, mais lui aussi avait ramené dans sa mémoire des ciels gorgés de lumières, des terres vastes et sèches, des senteurs hélas mêlée d’odeur de poudre, de sueur et de sang. L’empire était trop grand pour l’homme blanc qui, trop sûr de lui, avait oublié de rester humble devant l’histoire des peuples. Pour l’avoir oublié, il s’est cru ensuite devoir pêcher par excès d’humilité en ne partageant pas assez les souvenirs de ce qu’il y avait de beau et de bon là-bas. La terre a tremblé, la fureur nous a chassé.

alger

En ce temps-là, l’homme blanc était chrétien et triomphant, il donnait au juif le droit d’être un citoyen besogneux de l’empire mais refusait à l’indigène la citoyenneté, parce que l’indigène d’Afrique du nord avait adopté la religion des descendants de la servante et non celle de la femme du maître. Oh République, mère-enfant, que de maux t’aurais-tu épargnés si tu avais eu foi en la laïcité ! L’empire fut déchiré, le citoyen a presque été réhabilité, mais le mal est resté telle une infection chronique et honteuse : le chrétien myope de plus en plus matérialiste regarde avec méfiance le supposé sioniste séditieux et le musulman potentiel paria terroriste. Peu importe que le juif apprenne à parler l’arabe, que le musulman porte fièrement les couleurs de la France, ou que le chrétien se laisse prendre par la langueur de Marrakech le temps de quelques vacances, ceux-là ne s’aiment pas même s’ils ne savent pas pourquoi.

Est-ce vraiment mon histoire, moi qui suis de ce temps-ci ? Qu’ai-je à voir avec ceux qui hier se sont haïs et aujourd’hui s’évitent ? Rien, si ce n’est que ce matin le grand Charles est mort, que des bribes d’histoire me sont revenues à ma mémoire, que ce chrétien égaré, ce juif errant ou ce musulman caché, je les ai croisé dans mon présent, qu’il y a parmi eux des hommes qui sont mes amis et des femmes que j’ai aimées, qu’ils sont d’aujourd’hui avec des liens qui mènent à un passé que nous avons tort de vouloir oublier. Les colonies sont évanouies, mais n’oublions pas la part noble que nous y avons laissé. Elle est toujours là, elle n’attend qu’une ondée de l’histoire pour faire refleurir ces prairies pas si lointaines.

NewsWeek rend un hommage appuyé à DSK : et le PS ?

Dominique Strauss-KahnDSK est au sommet du monde, mais pas forcément là où il aimerait vraiment être“.

Ainsi commence cet article pour le moins élogieux de NewsWeek (The top Guy) retraçant avec autant d’étonnement que de respect le parcourt de Dominique à la tête du FMI.

Louant à la fois le courage et la vision de celui qui a osé bousculer les dogmes du FMI et de la finance mondiale, NewsWeek note que finalement seul l’état du PS pourrait l’empêcher de battre Nicolas Sarkozy en 2012.
Ce en quoi il me semble qu’ils se trompent : le PS a largement entamé sa mue et je doute fort qu’il rate une troisième élection présidentielle.
Si vous avez des doutes, écoutez le reste du monde.