Incroyable révolution au FMI

dsk fmi g20 ecosseRâleurs gauchistes patentés et autres éternels défaitistes de gauche, mieux vaut éviter de lire ce post. Dominique Strauss-Kahn a indiqué ce week-end à l’issue du G20 écossais, que l’organisme qu’il dirige étudiait la mise en place d’un mécanisme devant assurer la stabilité financière du monde. Ce mécanisme fonctionnerait comme une sorte d’assurance mondiale dont les cotisations seraient payées par les banques à la hauteur des risques qu’elles prennent et font courir au système financier mondial.

Or ceci est tout bonnement révolutionnaire dans un organisme que certains veulent toujours voir comme ultra-libéral et dans un monde qui a failli sombrer dans la course du “prend l’oseille et démerde yourself”.

Ce mécanisme d’assurance entre pleinement dans la philosophie social-démocrate de l’intervention de la puissance publique, de façon préventive et régulatrice et active quand il faut, où il faut et pour la durée qu’il faut. Encore un peu et on se verrait à rêver d’un FMI à la sauce mutualiste mondiale !

Ce mécanisme diffère également de celui d’une taxe Tobin qui tient plus du marketing politique que d’une idée pouvant être effectivement mise en place : déjà dans la flamme et la cendre, DSK expliquait les difficultés techniques de mise en oeuvre de cette taxe et surtout l’extraordinaire capacité des acteurs de ce marché à jouer avec rapidité avec les marges de toutes les législations dans ce domaine. Ici, DSK oppose un système qui transforme les deux handicapes de la taxe Tobin en avantage : le système est simple et les acteurs n’auraient pas le loisir de jouer avec le flou juridique et la lenteur des organismes de contrôle.

De cette annonce à sa mise en place, le chemin sera encore long et semé d’embûches, mais oui, cette annonce est en elle même une incroyable révolution des idées et si Dominique Strauss-Kahn arrivait à la mettre en œuvre, il compterait alors parmi les hommes qui ont changé le monde, rien de moins tant l’idée est révolutionnaire.

Mensonges et vérités sur le FMI et l’Ukraine

Novembre 2009.

Pour rétablir un brin de vérité face à la propagande gauchiste à propos de l’ukraine.

Voici l’histoire en résumé.
L’Ukraine est un des pays les plus malades de l’Europe, plus personne ne veut l’aider sauf le FMI.
Le pays est en campagne et son président actuel est tellement à la ramasse qu’il cherche par tous les moyens à remonter la pente, y compris par cette augmentation du smic qu’il ne peut pas financer et il a eu l’idée d’aller pomper 10 milliard parmi les 16 alloués par le FMI pour le sauvetage du pays, ceci contre l’avis de son gouvernement et de toute personne responsable.
En clair, ces 10 milliards qu’il n’a pas et n’aura pas l’année prochaine et les suivantes, il va les prendre sur les fonds de sauvetage de son pays. Derrière cette situation économique catastrophique se profile l’implosion du pays et un risque non négligeable de voir les Russes s’en meler directement.
Deux attitudes possibles :

  • celle d’une gauche cynique qui profite de l’occasion pour essayer de scier la branche sur laquelle est assis un socialiste trop en vue à leurs yeux,.
  • ou celle de DSK pour le FMI, pour le moins courageuse.

A vous de choisir votre camp.

Quelques sources pour vous forger une opinion circonstanciée :
http://www.marianne2.fr/Ukraine-pourquoi-DSK-s-est-fache_a182646.html?com

http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLU68803020091030

http://www.lemonde.fr/economie/article/2009/11/04/le-president-ukrainien-multiplie-les-frictions-avec-le-fmi-et-moscou_1262636_3234.html

http://www.lemonde.fr/economie/article/2009/10/30/strauss-kahn-inquiet-de-l-augmentation-du-rmi-en-ukraine_1260919_3234.html

L’oeil du cyclone

Alors que nous attaquons la dernière période de la pause estivale, il se dégage une impression de pause dans la crise que nous affrontons, un peu semblable à ce que nous pouvions ressentir à Noël dernier où les familles, bien que conscientes de l’avenir assez sombre, voulaient s’offrir de jolies fêtes quand même. Sans doute une preuve d’optimisme et de combativité trop mal valorisée à une époque où le crédo politique est trop souvent la gestion au jour le jour et le renoncement à agir avec force et volonté aujourd’hui, en espérant que cela ira mieux tout seul demain.

Les jours sombres, nous en avons eu une première vague, essentiellement financière et économique. Le monde financier a failli s’effondrer comme en 1929, mais cette fois, les acteurs majeurs du monde ont su correctement réagir en se coordonnant a minima et surtout en intervenant massivement sur leur économie comme l’ont fait les États Unis et la Chine. Quant aux entreprises, industrielles en particulier, elles ont vu s’effondrer leurs commandes mais ont pour une bonne part, réussi à résister à cet effondrement. Cependant, le défi pour elles est maintenant de construire leur avenir à très court terme. L’industrie automobile est un vrai cas d’école et un incroyable révélateur de capitaines d’industrie.

En effet, sans grand risque de se tromper, les dirigeants qui se contenteront de gérer au mieux leur exploitation sans réorienter activement leur modèle économique feront rapidement partie des cadavres. En juin dernier, GM et Crysler ont été mis au tapis en un mois par un pic du prix du pétrole. Aujourd’hui, le prix est revenu à un prix acceptable (aux environs de 70$), pourtant ceux qui croient encore au vieux modèle énergétique sont en grand danger. L’électricité qui n’était considérée que comme un gadget de salon, est maintenant plus que l’avenir de l’automobile. Le haut de gamme a déjà vu débarquer des modèles viables (Tesla Motor, société américaine), et à l’autre bout, les vélos et scooters électriques sont des réalités abordables. Si Bolloré réussit son passage à une production industrielle ou si un des grands acteurs actuels produit rapidement une voiture électrique de moyenne gamme viable, l’affaire sera pliée, même s’il restera encore pour un temps des moteurs à pétrole, pétrole dont il sera intéressant de voir l’évolution du marché. Étonnant marché, stratégique et source de conflits hier et aujourd’hui encore, mais  menacé de perdre un de ses débouchés majeurs, l’énergie. La bataille sur le lithium est peut-être d’ailleurs annonciateur de l’évolution en cours. Accrochez-vous, cela va secouer.

Mais revenons à notre cyclone. Nos concitoyens prennent cet été une salutaire respiration avant l’arrivée de la deuxième partie de la tempête, celle qui va faire de grands dégâts sociaux cette fois. Jusqu’ici, ce sont les emplois précaires (CDD, intérim) qui ont été principalement touchés et nous n’avons vu que les premiers plans sociaux. Mais le dur de la crise sociale arrive, parce que certaines sociétés devront faire remonter leur productivité (donc, avec une production en berne, faire baisser le nombre de salariés) et aussi, surtout, parce qu’une réorientation stratégique implique une réorientation des compétences. Un gouvernement responsable se serait déjà préparé à intervenir pour accompagner cette mutation, pour aider aussi bien les entreprises que les salariés dans cette phase critique. Mais nous avons le gouvernement Sarkozy, alors il ne faut pas attendre grand-chose d’autre que des paroles à la cantonade.

Et le PS dans tout cela. Il est sans doute aussi impuissant que les Français à infléchir la politique gouvernementale, mais étant au cœur du changement, de sa propre refondation, menacé pour sa survie même, il est particulièrement concerné et en phase avec l’époque. Alors comme pour les Français, j’espère que la respiration estivale au cœur du cyclone aura été l’occasion de se préparer avec lucidité, conviction, avec force, à la formidable bataille qui va commencer.

Nous en sortirons tous vainqueur.

Quand DSK flamme les criquets de la finance

DSK.

Dominique Strauss-Kahn n’est pas encore en vacances et il semble même offensif.

D’abord contre les criquets de la finance ayant échappé à la dernière famine qu’ils ont provoquée. Dans un entretien récent à France 24, il a lancé une charge vigoureuse contre le retour des gros bonus chez les financiers. L’approche immorale et la cupidité de quelques dirigeants du petit monde de la finance internationale est effectivement inacceptable. Ces personnes vampirisent littéralement des ressources financières qui seraient infiniment mieux utilisées pour alimenter l’économie qu’ils ont mise en vrac. Et que l’on ne nous ressorte pas l’argument de “il faut payer les talents” car les seuls talents dont ils ont fait preuve sont l’imprévoyance, l’aveuglement, la cupidité et le cynisme. Il y a finalement deux sortes de banquiers : ceux qui vous aident à développer un projet, et ceux qui cherchent à vous piller. Je crois qu’il va falloir légiférer pour ératiquer le fléau des seconds et faire ressortir la valeur des premiers.

Second élément de l’actu de Dominique Strauss-Kahn, il a commencé à tenir ses engagements du G20 envers les pays pauvres (et oui, je sais, cela va encore faire mal aux certitudes d’une certaine gauche) en prêtant 17 milliards aux pays pauvres… à taux zéro.

Alors, toujours ultra-libéral le FMI ? Cela ne sert à rien de le diriger plutôt que de le laisser aux criquets ? Protester ne sert pas à grand chose, agir permet de changer les choses et c’est ce que fait DSK.

A lire sur le web :
Le Monde: “Strauss-Kahn “scandalisé” par le retour des bonus dans les banques”

Été morose, nez dans la sinistrose ?

SocdemJe ne sais pas si c’est la crise économique,  les soldes en berne qui n’ont pas permis de se défouler, ou encore l’été qui tarde à commencer vraiment dans les esprits, mais de ronchonnades en silences renfrognés, de petites phrases assassines en condamnations définitives, les socialistes grognent. Certains le font écolo version arbre sec, d’autres scientifique nappé de formol, d’autres encore la joue grande muette à coup de grands tambours médiatiques, et même certains philosophes en mal de certitudes métaphysiques nous la chante requiem. Et pour le coup, je trouve cela décalé, joyeux et stimulant. Pourquoi donc ?

Eh bien, je crois que fondamentalement nos visionnaires ronchons ont un an de retard sur le calendrier. Il y a un peu moins d’un an en effet, du bout de ma lorgnette de militant lambda j’écrivais des choses, certes moins poétiques, moins scientifiques, moins spectaculaires et moins universelles, assez similaires à celle de notre orchestre de ténors. C’était à l’occasion de l’université d’été de La Rochelle ou un peu plus tard à la lecture des résultats sur les motions en vue du futur congrès de Reims. Mais à l’époque, mon inquiétude était surtout celle d’un militant qui voyait que son parti avait du mal à prendre en compte toute l’ampleur des problèmes, un parti qui parlait avenir tourné vers le passé (2002, 2007), un parti qui croyait au mythe du sauveur, un parti qui déclarait croire au changement en campant sur ses positions, un parti qui n’arrivait pas à sortir du déni post-mitterrandien. Mais aujourd’hui, cela n’a plus court et c’est bien cela qui a profondément changé, et c’est bien ce qui me rend optimiste.

Certes, nous ne savons pas encore très bien ce que sera demain le PS, mais dans l’immense majorité des cas, il me semble que les militants ont compris qu’il fallait vraiment aller de l’avant, et vraiment y aller dans les faits, pas seulement dans les mots. Contrairement à il y a un an, les cris de Jack, Arnaud, Manuel et des autres, ne sont pas des cris yakafocon, oui mais pas ça, mais ce sont des cris de deuil, ce deuil absolument nécessaire pour pouvoir rebondir et se projeter à nouveau dans l’avenir.

Certes, il reste encore une vague illusion, après celle du sauveur, qui est celle du bouc émissaire, ou en l’occurrence de la chèvre à bouffer en brochettes. Mais au fond, nous savons bien que Martine n’est en rien la cause de la fin de cette époque, qu’elle n’a reçu au congrès aucun moyen de l’éviter. Je suspecte même les autres prétendants de se laisser aller parfois à pousser un soupir de soulagement en pensant à ce à quoi ils ont échappé…

Alors oui, nous avons des raisons d’espérer à nouveau car nous avons probablement passé un cap psychologique. Et j’ajouterai même que certains d’entre nous ont même déjà commencé à se projeter dans l’avenir si j’en juge par les idées qui s’échangent à besoin de gauche ou ailleurs. Idées par exemple sur les impacts des évolutions de la société induites par la prise en compte de l’écologie, celles des technologies permettant la dématérialisation, et leur signification sur des sujets historiques tels que la définition de la propriété ou encore la nature du capital dans cette nouvelle société qui se construit sous nos yeux.

Alors finalement, je suis nettement plus optimiste qu’il y a un an, et je crois que nous serons bientôt très nombreux dans ce cas. Il faudra du temps parce que la tâche est d’ampleur, mais la mécanique de la refondation est bien en train de s’enclencher.

Commentaires sur l’actualité

Je souhaiterais commenter deux actualités de ces derniers jours.

Tout d’abord, le retour en fanfare de DSK, dans deux registres très différents.

Celui de l’ascenseur sondagier qui l’a placé dernièrement dans une situation surprenante, celle d’avoir une majorité d’opinions favorables… à gauche. Jusqu’à présent, Dominique Strauss-Kahn faisait partie du groupe (plutôt nombreux d’ailleurs, voir Delors et autres Rocard) des “apporte-moi tes compétences mais mets-la en veilleuse”) et le voici soudain vu d’une manière beaucoup plus favorable. Il est vrai que lorsque le bâteau risque de sombrer, on se moque du côté sympa, sexy et amuseur de foire du capitaine et que les matelots demandent d’abord qu’il soit solide, compétent et capable d’amener le rafiot à bon port…

Autres éléments, nettement moins amusant, que sont les déclarations économiques du directeur du FMI. Il appelle, une nouvelle fois à plus de responsabilités des banques en leur demandant de finir leur ménage. Comment ne pas être d’accord à l’heure où les criquets ayant échappé au premier naufrage semblent vouloir repartir dans leur sinistre logique. Je craints fort que les seules mesures qui puissent leur faire peur sont d’ordre judiciaire et qu’il va falloir inventer un crime d’abus de bien sociaux contre l’humanité pour les arrêter.

Autre élément préoccupant relevé par DSK, le chômage, désastre dont nous n’avons manifestement pas pris en compte toute l’ampleur, le gouvernement Sarko II en tête, malgré la sortie de Darcos ces tous derniers jours. Eh oui, je craignais il y a quelques temps un horizon de 3 millions de chômeurs, nous y allons tout droit, et comme nous ne pourrons pas financer de front les retraites des baby boomers et un chômage de masse, il va falloir trouver des couillons, beaucoup, beaucoup de couillons pour recoller tout cela. Mais l’important est de préparer l’après-crise et de paraître optimiste devant les caméras n’est-ce pas ? Cela ne pourra aller mieux que lorsque nous aurons un gouvernement responsable, compétent et travaillant pour l’intérêt général.
Dernier élément sans rapport direct, le retour du travail le dimanche. Voilà une fixette qui si elle n’allait pas détruire de valeur, serait amusante tant elle est ridicule.

Ridicule sur tous ses aller-retours parlementaires. La droite ne veut tellement pas aller travailler le dimanche (ben oui, à droite on est plutôt catholique pratiquant, et le dimanche est quand même connoté “jour du seigneur” – ce dont se moque Sarko comme de son dernier tapoti sur son portable…).

Ridicule car la justification avancée (consommer plus) est en contradiction avec la volonté affichée de ne pas relancer la consommation. Dommage, car les quelques mesures de relance (prime à la casse par exemple) aident effectivement bien les producteurs, alors que le travail du dimanche qui n’est qu’une extension de plage horaire, n’a aucune chance d’augmenter cette consommation, tout simplement parce que le problème n’est pas un problème d’opportunité d’achat (internet est déjà ouvert 24h/24h, 7j/7) mais un problème de pouvoir d’achat. Pire, comme le travail du dimanche est plus coûteux qu’en semaine, globalement les marges seront plus faibles et le déplacement d’activité induit (vers les grands centres) va accélérer le mouvement de faillites en court ! Cette mesure n’est justifiée que par le lobbying de quelques grandes enseignes qui veulent gagner des parts de marché en tuant les concurrents qui seront trop petits pour ouvrir le dimanche. Le résultat prévisible est donc : faillites induites, hausse supplémentaire du chômage, hausse des prix pour compenser le surcoût. Et ceci n’est pas de l’anti-sarkozysme primaire, mais de l’anti-sarkozysme appuyé par la réflexion et un minimum de bon sens économique.

Un emprunt ? Quel emprunt ?

Nous sommes à la deuxième phase d’une crise qui n’a d’équivalent que celle des années 30.
Cette crise a une origine qui est la non-maîtrise des mécanismes financiers (subprimes, LBO mais aussi déficits publics) ; ça c’est pour la sphère déconnectée du vrai monde.

Mais dans le monde réel, l’origine est une inadaptation profonde de l’offre et de la demande.
L’industrie automobile attend le modèle “sans pétrole” : elle est en surcapacité monstrueuse. Et au-delà de ce cas emblématique, toute l’industrie, du primaire au tertiaire attend de savoir de quoi sera fait le monde écolo dont on prépare les normes, le monde agricole capable de nous nourrir après la rupture climatique en cours, l’ordre mondial stable après l’effondrement des repères.

Le gouvernement Sarkozy I n’a rien vu venir, Sarkozy Ibis ne sait pas le gérer et ne fait rien sinon essayer de nous laisser croire que ses milles chantiers vont nous sauver (Sarko I) et que ce prêt va financer le redémarrage (Sarko Ibis). Certes, un bon manager doit faire visualiser le symbole de la victoire à ses équipes (nous fêterons cela !), mais un bon manager se doit d’être crédible sur le chemin à suivre. Et justement, de chemin, il n’y a pas.

D’abord parce que nous n’avons pas fini de tomber. Certes, financièrement, la coque du navire a tenu, mais nous commençons à passer aux plans sociaux, et là les dommages seront autrement plus sensibles que les 5 milliards misés au casino par Kerviel, l’arnaque de Madoff où les siphonages en direction des paradis fiscaux. Un milliard de moins sur une ligne de compte fait infiniment moins de mal qu’une assiette familiale désespérément vide !
Pour l’instant, les familles semblent tenir en se rabattant sur le low cost et en tirant sur leurs économies. Mais après ? Ne pas partir en vacances (un français sur deux cette année !) ne fera que retarder un peu l’échéance.
Où est le séminaire gouvernemental qui va nous expliquer comment gérer trois millions de chômeurs et des baby-boomers en retraite ?
Où est le plan d’avenir pour ceux qui sont en ce moment dans la vague des plans sociaux ?

Sarko semble donner dans la mystique du marché : cela finira bien par repartir tout seul, comme par magie telle une mauvaise grippe, en 2010 paraît-il. Financièrement, oui, cela repartira, peut-être avant même. Et alors Sarko sera prêt, avec un emprunt magique pour l’avenir.

Seulement, l’avenir passe par ici et maintenant. Cet emprunt risque fort de finir en autodafé.

Réflexions de fin de semaine

Deflation en FranceDeux réflexions rapides cette semaine.

D’abord le droit de réponse de Cambadélis suite à un article du Figaro très orienté “le PS est dans les choux”. Vous pouvez lire le texte en cliquant ici, mais en substance, il dit deux choses :

  1. Les estimations de vote pour le PS aux européennes est dans la bonne moyenne des scores du PS à ce scrutin. En aucun cas, un score entre 20 et 24% ne représente un désaveux électoral, bien au contraire. D’ailleurs, la gauche dans son ensemble est plutôt en forme pour juin 2009.
  2. Les estimations de vote pour l’UMP a contrario, montrent une sévère défiance des français. A moins de 30% (27% pour le sondage qui nous intéresse), cela représenterait un sévère camouflet pour un UMP censé être majoritaire dans le pays.

Deuxième point d’actualité, nettement moins réjouissant : la menace déflationniste. En avril, nous avons atteint un niveau historiquement bas et les projections donnent une entrée en déflation probable en mai, d’autres projections estiment que ce ne sera que passager et que la hausse du pétrole par exemple, devrait nous faire rapidement sortir de cette mauvaise passe déflationniste.

Hélas, et même si je ne suis pas économiste, je suis loin d’en être sûr pour deux raisons :

  1. d’abord, je craints que mettre le pied dans l’univers déflationniste n’entraîne une menace de rupture de modèle (actuellement, l’économie fonctionne selon un certain modèle, le risque est celui d’une catastrophe au sens de René Thom : on passe brutalement à un autre mode de fonctionnement structurel). Si c’est le cas, il est impossible de prédire ce qui se passera après.
  2. depuis 2006, je ne cesse d’insister sur la rupture énergétique, c’est à dire l’entrée dans un marché énergétique chaotique aux oscillations fortes et rapides. Niveau force, nous l’avons constaté depuis 2008 avec une montée en flèche du prix du pétrole, suivie d’un gadin tout aussi spectaculaire. La rapidité n’est pas encore là, heureusement. La relative accalmie actuelle s’explique assez bien par la crise qui a ralenti la demande, mais qui accélère également la transition énergétique (l’offre de propulsion hybride augmente, l’ajout d’éthanol ou de diester grimpe). Dans de telles conditions qui vont structurellement dans le sens d’une diminution de la consommation de pétrole, on voit mal comment celui-ci serait durablement un moteur contre-déflationniste.

Mon raisonnement est certes très spéculatif, mais sur le fond, je redoute une rupture de modèle économique sur laquelle nous n’aurions aucune prise. Mieux vaudrait faire tout ce que l’on peut avant d’entrer dans la zone dangereuse plutôt que d’espérer que tout ira bien tout seul. Difficile de dire quand il sera trop tard, mais nous devons utiliser tous les moyens disponibles, nationaux et européens pour rester dans une zone où nous savons avoir quelques prises sur l’économie.

Envoyons ce message fort lors des élections européennes : exigeons d’avoir un gouvernement qui n’attend pas de “voir” et une europe dont l’action ne se limite pas à la main invisible du marché.

L’union européenne terre d’avenir pour l’Islande

EuropePeut-être sommes-nous depuis trop longtemps au sein de l’Europe pour bien saisir combien l’Union représente un espoir d’avenir pour les peuples.

Peut-être avons-nous baissé trop longtemps les bras devant l’idéologie dominante du laissez-faire le marché, tapez dans la caisse et méprisez les lendemains et que nous avons perdu la volonté de renverser l’ordre établi, pour promouvoir ne serait-ce qu’une République social-démocrate en France sur le modèle classique des autres pays européens.

Et bien les Islandais viennent judicieusement de nous montrer le chemin à suivre pour le prochain vote. Après avoir viré avec pertes et fracas le gouvernement libéral qui avait mis leur État en faillite, leur nouveau gouvernement social-démocrate s’apprête à demander leur adhésion à l’Union dans les plus brefs délais.

Pensez-vous pouvoir agir plus vite que les Islandais en virant les dirigeants calamiteux avant le crash final ?

Buzz ou appel au secours ?

Dominique Strauss-Kahn

Il y a des rumeurs qui ont la vie dure et celle qui annonce Dominique Strauss-Kahn à la tête d’un gouvernement d’union nationale en fait partie. Sous une forme ou une autre, on la retrouve aussi bien sur le point, ouest-france, le Figaro, lepost.fr, politique.info, et même sur canal Jimmy, et la liste n’est pas exhaustive.

Ce qui est intéressant, c’est qu’en fonction des sources, les motivations sont annoncées comme différentes : lorsque cela est supposé venir de l’Elysée, il s’agirait d’une machiavélique diversion, lorsque l’info est remontée par la coalition des antis-tout, il s’agit d’une preuve de la collusion de la gauche et de la droite appelée aimablement umps.

A la rigueur, pendant le G20, cela aurait pu passer pour une récupération gros-sabots du succès personnel de DSK à ce sommet, mais le G20 est maintenant bien loin.

Comme je suis un gros naïf, je me demande si cela ne serait pas tout simplement l’expression d’un double appel au secours. Appel au secours pour un gouvernement d’union nationale capable d’en finir d’une part avec ce gouvernement qui a tout raté depuis son arrivée et pour en mettre un en place capable d’enfin prendre la mesure des problèmes et accessoirement renvoyer Nicolas Sarkozy inaugurer les chrysanthèmes, une des rares activités où il ne risque pas de faire passer la France pour un peuple sans honneur, sans grandeur, avide et petit bras.

Appel au secours d’autre part, d’hommes et de femmes reconnus pour leurs compétences, respectés internationalement, compétents dans leur domaine et capables de piloter le navire France dans la tempête actuelle en bonne intelligence avec les autres États (tout ce qu’a raté jusqu’ici Nicolas Sarkozy).

Certes les gouvernements d’union nationale ne sont guère dans les habitudes françaises (c’est d’ailleurs un des arguments de DSK pour rejeter l’idée de sa nomination au poste de 1er ministre), mais nous ne sommes pas dans une période très habituelle et contrairement à Dominique, je pense moi que la nécessité fait loi et qu’un tel gouvernement aurait réellement un sens, même si je préfèrerais que le directeur du FMI finisse les réformes qu’il a commencé à mettre en place (ceci dit, je ne suis pas sûr qu’il ait le temps de passer prendre le café pour discuter de mon avis éclairé…).

Ce devrait d’abord être un gouvernement dont les bases seraient social-démocrates, seule idéologie ayant un tant soit peu résisté au tsunami actuel et surtout idéologie mettant en avant le contrat et le dialogue, éléments indispensables dans une telle période.

Les acteurs de ce gouvernement devraient d’abord être nommés sur leurs compétences, leur parcours, leur sens du devoir et de l’État (évidences si rares tant on a quelques difficultés à retrouver des exemples ces dernières années…).

Ce gouvernement devrait regrouper les tendances politiques majeures du paysage politique (gauche de gouvernement, centre, et droite républicaine).

Enfin, le mandat de ce gouvernement devrait préparer à de nouvelles élections dont l’un des enjeux serait de passer à la VIème République, la cinquième étant clairement arrivée à une impasse dont les dysfonctionnements sont préjudiciables aussi bien aux citoyens qu’à la place de la France au plan international.