Sortie du livre de Pierre Moscovici : Mission Impossible ?

Mission Impossible par Pierre MoscoviciLe livre de Pierre Moscovici “Mission impossible ? Comment la gauche peut battre Sarkozy en 2012” est sorti en librairie.

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Synopsis
La gauche, qui gère la majorité des collectivités locales de notre pays, est-elle condamnée, par une sorte de malédiction électorale, à perdre la seule élection qui vaille, la présidentielle, qu’elle n’a gagnée que deux fois sous la Ve République, avec François Mitterrand ? Battre Nicolas Sarkozy, est-ce une mission impossible ?

Pour y parvenir, les chantiers sont nombreux : rénovation interne, primaires ouvertes, alliances à redéfinir, refondation intellectuelle, choix d’un candidat pour gagner. Pierre Moscovici relève le défi et indique la voie à emprunter pour l’emporter en 2012

News de la presse paimpol : Voici Moscovici

Septembre 2009.

Pierre MoscoviciJ’aurais bien aimé vous ramener quelques photos aussi faussement floues que volées de Pierre Moscovici courant en maillot de bain rouge sur la plage de Paimpol ou le récit de quelques aventures torrides avec une princesse britannique venue en secret passer le week-end dans les côtes d’Armor, mais il me faudra me contenter de parler politique.

Pierre était l’invité ce week-end de la fédération des côtes d’Armor à l’occasion de leur université populaire (j’y étais moi-même en qualité d’e-militant b2g et voisin finistèrien). Et donc nous avons, bêtement, parlé politique et pas fanfreluche médiatique. Je ne vais pas vous livrer ici le récit de notre après-midi, juste quelques points, remarques et, on ne se refait pas, commentaires après décantation du week-end.

D’abord un point amusant quand même. Avant de venir, Pierre avait commencé sa journée par une interview avec Europe1, et justement, le journaliste était plus intéressé par la fanfreluche (en l’occurrence Frêche accueillant Royal) que par la politique. Comme notre vaillant journaliste insistait pour avoir sa petite phrase plus croustillante qu’une craquotte à cette heure matinale alors que Mosco n’arrêtait pas de lui expliquer qu’en qualité d’homme politique il voulait parler politique, il a fini par lui lâcher un “je m’en fous de cette fête ! “. Que l’on se le dise du côté des médias, à l’heure du petit dej’, le Mosco est un animal qui n’aime pas qu’on lui casse les pieds…

Paimpol OgerMais revenons à la vraie politique. Que dire de cette journée. D’abord que b2g existe effectivement en dehors du web et que l’on retrouve des soutiens chez les militants de base et chez les élus comme la députée Marie-Renée Oget qui était présente. Ce qui m’a frappé, c’est l’interrogation que suscite b2g : un nouveau courant, l’écurie d’un présidentiable, quelque chose de nouveau ? Nouveau assurément puisque justement le mouvement essaie de sortie du schéma classique du PS organisé en courants, nouveau parce qu’il doit réussir une quadrature compliquée entre besoin d’être porté par des voix fortes et reconnaissables mais qu’il ne doit pas être réduit à une voix forte et reconnaissable, nouveau parce qu’il parle méthode de refondation pour pouvoir ensuite entraîner l’adhésion et donner du contenu partagé à cette refondation. Mais c’est un exercice compliqué car même si les militants du PS déclarent presque unanimement en avoir marre avec la façon de fonctionner dans une opposition interne perpétuelle, finalement peu sont prêts à quitter sans appréhensions les vieilles pantoufles du PS.

Question de management relève Pierre qui relate sa conversation avec un voyageur. Oh que oui : management au quotidien, et plus encore management du changement. Il y a habituellement deux moyens de changer une organisation alors que toute organisation a un mal fou à se changer elle-même : d’abord la conviction partagée de la mort de cette organisation, ensuite l’arrivée d’éléments extérieurs focalisés sur ce changement. Tout le reste est littérature pour enfant.

Au PS, l’idée de la mort du parti est maintenant plus qu’une idée pour se faire peur : voilà qui devrait permettre à tout un chacun d’être plus attentif aux nécessités et moins conservateur.

Mais quid de l’aide venant de l’extérieur ? Cela peut être l’idée de l’élargissement des primaires (sujet évoqué à Paimpol), mais pas n’importe laquelle. Si un élargissement no-limit de la gauche-gauche au modem paraît peu raisonnable, il reste à choisir entre une primaire PC/vert/PS/MRG/MdC ou une primaire PS/MGR/MdC. Pierre hésite entre les deux mais à titre personnel, seule la dernière me paraît honnête et cohérente : je me vois mal demander à 1 ou 2 millions de personnes venir participer à un choix tout en pensant que quoi qu’il arrive, je n’ai pas envie de voter au premier tour pour Buffet ou Cohn-Bendit. Et puis ces derniers n’ont aucun intérêt à ne pas être visibles à la présidentielle. Soyons honnêtes et raisonnables : notre candidat doit être issu de nos rangs ou de celui de nos alliés très proches.

Question sur les jeunes ensuite. Cela n’a pas été vu comme une question de management, mais comment ne pas faire le lien entre ce parti de militants plutôt âgés qui se demande comment intégrer de nouvelles forces et les difficultés qu’ont les entreprises de manager la génération Y. Cette génération ne s’identifie pas à un plan de carrière, elle sait marcher à l’enthousiasme mais est aussi extrêmement volage : toute la difficulté est de trouver un cadre cohérent où implication et liberté marchent ensemble. C’est peut-être pour cela qu’on les retrouve plus sur internet qu’au sein des sections.

Et dernier point que j’évoquerai ici, à propos d’une remarque de Pierre. En substance, il disait que nos vieux quadras déjà foncièrement quinquas dans la tête n’avaient, jusqu’ici, pas prouvé grand chose quant à leurs capacités à diriger la France, avec une remarque en particulier “certains n’ont même pas été secrétaire d’état”. Or je suis tout à la fois d’accord et en désaccord avec Pierre sur ce point.

D’accord sur le fait que pour être président, il faut plus qu’une ambition. Sarkozy n’est qu’ambition, il a réussi à être élu mais il est pathétique au quotidien dans des habits beaucoup trop grands pour lui. Cependant, ces capacités et qualités se réduisent-elles à un exercice ministériel du pouvoir ? Comprendre les rouages de l’Etat est-il l’alpha et l’oméga de la direction de notre pays ? Et là je dis non : incarner un pays va au-delà de capacités techniques. Attirer à soi les meilleurs, être capable de tirer le meilleur d’une équipe sera toujours plus efficace qu’être soi-même le meilleur dans tous les domaines. Le chef n’est pas le meilleur en tout domaine, il est celui qui sait faire travailler les meilleurs pour lui, c’est-à-dire ici, pour la France. Ceci ne veut pas dire pour autant qu’il faille être une bille partout, et il est souhaitable d’être le meilleur à un endroit, mais la capacité essentielle est sans doute celle du leadership d’équipe associée à celle à inspirer confiance au-delà de l’équipe, au-delà de son camp, au-delà de son pays.

L’alchimie est complexe. En attendant il nous reste à préparer le terrain idéologique, avec tous. Paimpol fut une contribution intéressante, à vous de nous apporter la vôtre à b2g.

Refondation ou rénovation ?

L’été a mieux fini qu’il n’a commencé si l’on en juge par l’université d’été de La Rochelle. Alors qu’il avait débuté sur un concert de snipers tirant sur la taulière, il s’est termine sur une agréable brise marine en Charente Maritime. Martine Aubry est légitimée et à défaut d’avoir des débats enfin sereins, nous sommes arrivés à discuter un peu plus de choses sérieuses et pérennes, et en particulier de l’idée de primaires plus satisfaisantes, démocratiques et ouvertes que celles de 2006. Ouf !

Maintenant, essayons de passer, avec conviction et cohérence, à un vrai débat effectivement clivant au sein du PS. Les socialistes, et ceux qui se reconnaissent de ses valeurs, doivent-il se contenter de repeindre la maison et changer la tuyauterie (travaux de rénovation) ou doivent-ils aller bien au-delà et rebâtir intégralement l’édifice en n’ayant pour seul guide de départ que nos valeurs communes, et encore en en faisant l’inventaire critique (travaux de refondation) ?

Rénover est une tâche relativement simple dont la nature peut être illustrée par les débats sur les primaires ouvertes qui finalement est un débat technique prenant comme point de départ une volonté de mettre en place un mécanisme démocratique et représentatif de désignation au sein d’un des deux grands partis de gouvernement français. Mais malgré les apparences, cela n’a rien de trivial : l’UMP ne pratique absolument pas une approche démocratique de désignation, quant au PS, jusqu’ici même s’il en avait envie, il ne l’a pas fait de façon très orthodoxe.

Je suis profondément refondateur mais cette étape de rénovation ne me choque pas, à condition qu’elle soit bien une étape et que l’on ne s’arrête pas là car je pense que le problème n’est pas seulement un besoin ponctuel lié à notre capacité de gagner des élections, mais bien un enjeux déterminant pour l’avenir même du PS, de la République et de notre société. Nous retrouvons ici tous le sens profond et noble de l’action politique : nous ne parlons pas de plan de carrière mais de la façon de guider la collectivité dans les années à venir.

La refondation est d’abord un questionnement profond de nos valeurs : nous sommes démocrates, bien évidemment, mais les chemins de traverses que nous avons acceptés de prendre au sein de notre parti ne nous empêchent-ils pas de vraiment nous indigner lorsque d’autres s’arrangent avec les règles démocratiques de la République. Et si nous arrivons finalement si mal à propager universellement ces mêmes valeurs, n’est-ce pas parce qu’avec une trop faible exemplarité nous perdons une partie de notre crédibilité ? Être démocrate c’est aussi bien être exemplaire dans l’action politique que conscient de l’extrême péril représenté par des adversaires qui utilisent des armes moins respectueuse de l’avis des autres, voire de la majorité. L’exemplarité et la morale sont des armes puissantes si l’adversaire ne peut s’en revendiquer.

Et encore, cet exemple ne concerne-t-il que notre parti, mais notre incapacité à donner de la crédibilité à l’idée d’une VIème République, de lui donner du corps, n’est-il pas le reflet d’un formatage des esprits, ou encore d’un agréable pantouflage dans les meubles de la vieille Vème ? Quel est le sens de l’attachement à cette République pourtant dépouillée de nombre de ses principes fondateurs et victime de pratiques détestables (qu’elle est loin l’égalité des citoyens depuis que le Président a rejoint la caste des intouchables, qu’elle est devenue source de moquerie la séparation des pouvoirs en ces temps où la justice finit d’être mise au pas, où un président devenu omnipotent décide et dirige – sans toute fois assumer – la politique de l’État) ? Pantouflage que l’on retrouve encore lorsqu’il s’agit de cumul de mandats (la République est bonne mère) ou que l’on contemple médusé le mode de scrutin foncièrement anti-démocratique du sénat.

Ce sens de cet attachement, c’est tout simplement le conservatisme, ou au minimum un réformisme beaucoup trop timoré, trop convenu, qui ose si souvent se travestir derrière un « réformons oui, mais pas comme cela » sans que le « comme cela » soit un jour exposé de façon crédible. Ce conservatisme qui emprunte tous les mots de la réforme, ment de façon éhontée s’il le faut, mais ne change jamais rien. Et quel merveilleux exemple que celui de la taxe carbone. Regardez-les tous ces conservateurs au verbe vertueusement écologique et Grenellehulot compatible : « il faut changer, il faut faire bouger les choses, l’avenir de la planète est en je(u) ». Quelle lamentable comédie en vérité lorsqu’à l’annonce d’une taxe pourtant peu révolutionnaire (et dont le mécanisme pollueur/payeur a montré combien il était efficace par exemple avec la politique des bassins fluviaux), on les voit se précipiter pour nous trouver mille et une raisons, la main sur le cœur et la générosité chevillée à l’âme ou au porte-monnaie selon les cas, mille et une raisons pour ne rien faire, une fois encore : « oui, mais pas une taxe ». Comment alors ? Bien sûr qu’il faut veiller à ce que cette taxe s’applique équitablement à tous, particuliers riches ou pauvres, entreprises publiques ou privées. Et sans doute cette taxe de consommation devra-t-elle être réutilisée en l’injectant dans le système pour favoriser les investissements vertueux (n’était-ce d’ailleurs pas le sens de la taxe/bonus CO2 en place pour soutenir l’activité automobile ?) et bien évidemment financer la recherche. Enfin pour en finir avec cette taxe, il est clair que ce n’est qu’un outil d’actualité : sur le fond, notre politique écologique ne doit pas seulement être défensive (luttons contre) mais belle est bien la source d’un nouvel alliage écologie-social-économie-modèle de développement.

Par le passé, j’ai déjà exprimé ma différence avec les écologistes sur les motivations différentes qu’il existe en eux et nous. Mais sur la mise en place rapide d’un mécanisme qui réoriente avec force le trajet d’une société qui va droit à sa perte, alors je suis en total accord avec eux. Et si l’on doit combattre ici pour plus de justice, c’est pour veiller à ce que les mesures prises pèsent sur chacun à hauteur de ses moyens, et en aucun pas pour trouver une façon cynique de trouver un moyen de détruire un mécanisme permettant (peut-être) de nous en sortir. Et si vous doutez de l’urgence, si vous doutez de l’incroyable irresponsabilité des vieux conservateurs de la Vème République, je vous invite à visionner ce petit reportage de France 3 sur le retour de Tara après sa mission au pôle. Selon les scénarios les plus pessimistes évoqués nous n’aurions même pas quatre ans pour constater la bascule climatique de façon spectaculaire au pôle nord.

Le prochain président que nous élirons sera celui qui combattra en notre nom l’une des pires menaces que nos sociétés aient eu à affronter : il se doit d’être réformateur, profondément et radicalement réformateur. Alors le moment est venu de se demander s’il faut appeler le peintre pour ravaler la façade ou si nous devons nous lancer dans un programme de refondation à la hauteur de l’enjeu : la survie de notre société. A défaut, le liquidateur actuel de l’Elysée sera parfait dans le rôle de fossoyeur.

NB : ce texte a été soumis à discussion avant publication.

La gauche réformatrice sort l’étendard de la refondation

Besoin de Gauche issu de la contribution PS du même nom, vient de lancer un nouveau site web http://besoindegauche.fr :

Besoin de gauche

Il s’adresse à tous ceux qui cherchent à comprendre l’évolution de la gauche, à échanger et participer à la rénovation des idées et des outils pour conquérir le pouvoir.

Chacun pourra y retrouver des actualités, des textes de réflexions politiques, un réseau social, des fils rss et tout ce que nous y inventerons collectivement pour collectivement rebâtir le parti socialiste et construire l’avenir de la France et de l’Europe sur des bases radicalement réformatrices, solidaires, volontaires et positives.

A bientôt sur ce nouveau site !

DSK ou l’image de la Démocratie Sociale Keynésienne

Strauss-Kahn et ChabotJ’ai pris quelques jours de réflexion et de recul pour commenter le passage de Dominique Strauss-Kahn à France 2 jeudi dernier, et c’est tant mieux puisqu’en plus de cette prestation, je vais pouvoir commenter les réactions…

Sur la prestation d’abord. DSK c’est généralement du solide, de l’argumenté et du responsable, pas de surprise là-dessus, le patron du FMI ne s’est pas fourvoyé dans un lyrisme populiste ni dans un yakafokon tellement en vogue ces derniers temps, ni dans une sécurité technocratique aussi confortable qu’incompréhensible pour le citoyen lambda. L’exercice n’était pourtant pas simple puisque les interpellations enregistrées des français pouvaient facilement inciter à la glissade sur la souffrance du bon peuple de France alors que sa position au FMI offrait généreusement à DSK la position de celui qui plane à quinze mille au-dessus des autres. Mais non, rien de cela dans l’explication du dysfonctionnement bancaire actuel, rien de cela dans l’analyse de la situation des salariés de Continental non plus.

Ce qui m’a cependant le plus retenu jeudi soir, c’est sans doute la hauteur internationale et le respect affiché par M. Boutros-Gahli (Youssef, pas Boutros) le ministre des finances égyptiennes. Dire qu’ici, une certaine gauche passe une bonne partie de son temps à nous expliquer que DSK c’est le FMI ultra-libéral et qu’il ne fallait surtout pas y aller. Manifestement, du côté des pays qui restent à la porte du G20, on n’est vraiment pas d’accord avec les gauchistes français. J’en viens à me demander combien d’autres français jouissent d’une si bonne réputation à l’extérieur de nos frontières (et accessoirement pourquoi nous aimons tant nous auto-flageller…).

Passons aux commentaires. Que d’articles tout d’un coup, avec un thème qui revient (avec plus ou moins d’ironie lorsqu’il s’agit du canard), c’est l’image du “french sauveur”. Je déteste personnellement l’idée du sauveur, d’où qu’il vienne, mais force est de constater qu’en période de panade et devant l’incompétence généralisée, c’est journalistiquement tentant… Du coup, constatant ce soudain regain d’intérêt et comme je suis curieux et taquin, je suis allé voir du côté de Libé si eux aussi ne se seraient pas laissé allé à quelque chose de positif ( http://www.liberation.fr/recherche/?q=dominique+strauss-Kahn ). Ouf, il y a bien un article sur son passage à France 2, mais comme à leur habitude lorsqu’il s’agit de DSK, on y trouve la vacherie règlementaire (en fin d’article  : http://www.liberation.fr/politiques/0101558049-strauss-kahn-un-retour-pour-le-futur). La gauche bien pensante peut continuer à roupiller tranquille.
Côté oueb maintenant. Il semblerait que les équipes de Pierre Bergé aient eu du travail. Le message à faire passer est en gros “avec tout l’argent qu’il brasse au FMI, DSK sera vu comme le candidat des riches“. Il se trouve au passage que c’est la doctrine de Claude Guéant pour sauver la mise à Nicolas Sarkozy en 2012…  Alors, quelle est donc l’argumentation contre ce plus riche que moi tu meurs ? Eh bien en substance (je vous résume, pour la profondeur de l’argumentaire il faudra vous taper la prose internet vous-même), c’est DSK qui a inventé le bouclier fiscal, les stock-options et autres bonnes choses du moment, et en plus Dominique a un salaire qui oscille entre 400 000 et 500 000 suivant les blogueurs (somme généralement citée en euro ; pour info, c’est 325 000 euros par an). Bien sûr, au passage chacun s’ingénue à citer d’autres articles en en déformant quelque peu le contenu. En voici un exemple d’école :

Manipulation Manipulation

Le premier article (DSK est méchant il a inventé le bouclier fiscal) renvoie sur l’article II (la gauche a inventé le bouclier fiscal) qui renvoie sur un article du canard décrivant une obscure loi datant de 1988 puis amendée, en balançant au passage quelques inepties sur la fiscalité européenne (si le coeur vous en dit, voici un document du minéfi sur la réalité de cette fiscalité). Ouf, l’honneur de Sarko est sauf, c’est Strauss-Kahn qui a tout inventé de la politique catastrophique actuelle. CQFD.

Et les français, qu’ont-il pensé ? Moins de mal qu’une certaine gauche semble-t-il puisque les seuls politiques qui trouvent grâce à leurs yeux sont Dominique Strauss-Kahn et François Bayrou. Et que représent-ils fondamentalement ? La démocratie chrétienne pour Bayrou, la social-démocratie pour DSK, une certaine vision raisonable des choses pour les deux.

Mais pour l’instant, un seul pèse sur la politique mondiale, un seul citoyen pour construire une nouvelle Démocratie Sociale Keynésienne.

Brève du monde

DSK FMI Dar Es SalaamPendant que certains se cachent la face pour ne pas voir l’ampleur des problèmes, pendant que d’autres agitent la mousse des paradis fiscaux en oubliant d’expliquer comment ils avaient accepté et alimenté la machine infernale, pendant que d’autres encore ne sont toujours pas convaincus de la nécessité d’une réelle coopération internationale entre États, le FMI et son directeur en tête, participe à une réunion internationale à Dar es Salaam avec les dirigeants africains sur le sujet d’un renforcement de l’action du FMI sur le continent.

Quelques unes des orientations de ce sommet :

  • Amélioration de la surveillance du FMI sur la politique de tous ses membres, dans un esprit d’équité ;
  • Extension des moyens de financement du FMI et de leur accessibilité aux pays à bas revenus;
  • Consolidation du processus d’allègement des dettes en ajustant la structure de financement des dettes du FMI pour s’adapter aux besoins de nouveaux financements de l’Afrique et aux opportunités ;
  • Accélération des réformes de gouvernance de FMI pour augmenter le poids des voix de l’Afrique et la représentation à tous les niveaux de l’institution
  • Amélioration des règles de dialogue entre le FMI et ses membres africains, y compris pour l’aide technique, pour assurer que la politique des pays africains profite de l’expérience du FMI et de son expertise ;
  • Renforcement du rôle catalytique du FMI pour démultiplier le financement public et privé pour les besoins d’infrastructure critiques de l’Afrique.

Il serait sans doute bon que cette réunion inspire celle à venir du G20, avec en exergue une phrase de Dominique Strauss-Kahn : “Le monde entre dans une grande récession bien au-delà d’une croissance 0“.

Alors, il est toujours ultra-libéral le FMI ?

Si le réalisme pouvait venir d’Afrique

DSK ou l’histoire du prince et du mendiant

Dominique Strauss-Kahn

Comme les français sont versatiles et facétieux ! Un jour ils vous mettent à bas et versent sur vous leur ire et leurs frustrations, et le lendemain vous taillent un costard de prince des mille et une nuits.

Si vous ne me croyez pas, il suffit de lire l’actualité de la semaine dernière. Mardi, c’est haro sur celui qui n’a pas d’humour, le mardi de l’homme qui ose dire qu’il n’aime pas une blague : honte à lui qui renie Rabelais et les guerres picrocholines, sus à ce censeur ! La France bloggueuse s’émeut et, telle une autruche, se cache la tête sous la toile pour ne pas voir que l’essentiel du message strauss-kahnien n’était pas à chercher dans le bruit blanc des rieurs mais dans les noirceurs de la finance mondiale.

S’en suit bien sûr quelques saillies sur de vieilles lunes réchauffées, puis l’improbable revirement, le looping cosmique du jeudi : et si DSK devenait premier ministre ? Sans doute est-ce là une autre tentative humoristique de type comique de répétition. Il faut se souvenir en effet que Dominique Strauss-Kahn est sans doute le champion des hommes politiques au poste de premier ministre virtuel. Déjà lors de la dernière campagne présidentielle, il était assuré d’accéder à cette fonction si la gauche ou le modem gagnait. Ici, la boucle serait bouclée puisque le voilà à nouveau premier ministre virtuel (s’entend : débauché par la droite, ah le traître qui tel le sucre dans le lait est partout, mais finalement dans aucun gouvernement…).

Qu’en penser ? Factuellement, et à moins d’aimer le flan, rien du tout. Tout cela n’est que mousse de circonstance. Mais comme il est bon d’explorer et de sonder l’avenir, examinons cette histoire de 1er ministre sous un autre angle : quels éléments seraient déclencheurs d’un gouvernement d’union nationale où la gauche participerait pleinement, y compris en assumant le poste de 1er ministre ?

La machine économique infernale actuelle n’aboutit-elle à une telle nécessité d’union nationale ? Il y a quelques temps, Fillon avait appelé à une telle union à ceci près qu’il s’agissait surtout à l’époque d’un effet de manche ou mieux encore, de demander au parlement de signer un chèque en blanc à un gouvernement qui depuis près de deux ans n’a pu montrer que des échecs, un grand sens de l’irresponsabilité et une inquiétante incapacité dans la compréhension de ce qui se passe, en particulier dans la vie de tous les jours des français.

Pour en revenir à la mécanique financière, après réflexion et quelques renseignements pris à droite et à gauche (et même indirectement à Washington auprès du mari d’une célèbre journaliste), la mécanique d’un crash des monnaies, dollar en tête, s’avère très peu probable si l’on écarte l’hypothèse d’une “guerre monétaire” en bonne est due forme d’un ennemi hypothétique des E.U. Le spectre d’un effondrement monétaire comme l’Europe en a connu dans les années 20 est donc très peu probable.
Reste que la valse des cessations de paiement, non pour les États mais pour les sociétés, a commencé : si le sort de GM et Chrysler n’est pas encore (?) fixé, les gouvernements européens ont déjà dû voler au secours de leurs filiales, SAAB ou Opel. Si j’ai bien suivi, l’État pourrait aussi venir au secours de Peugeot (on notera au passage que si la crise automobile a été accentuée par les problèmes financiers mondiaux, fondamentalement il s’agit d’un problème industriel de rupture technologique : les clients se demandent quel sera l’énergie de demain et retardent leurs achats de voiture neuve, encouragés en cela par la peur du lendemain). Voilà des sauvetages qui évitent le désastre total, mais jusqu’à quand peut nationaliser peu ou prou des sociétés devenues insolvables sur un marché en rupture ? Devra-t-on émettre de la monnaie de singe lorsque l’on n’aura plus de cash ?
Toutes ces cessations de paiement ont 2 origines : la baisse extrêmement brutale des commandes (inadéquation entre offre et demande), ce qui ne permet pas aux entreprises de s’adapter assez vite, et d’autre part le trop faible support des banques (ce qui est la cible numéro un du FMI).

Voila pour une analyse très imparfaite de la situation du jour. Mais tout cela nous amène directement à l’action politique. Pour l’instant, ce gouvernement se voile la face et refuse depuis le début de prendre la mesure de la crise. La gauche doit-elle l’attaquer frontalement au risque de provoquer une crise politique majeure ou devons-nous accepter les choses parce que c’est démocratique d’une part et que nous avons peur d’aggraver les choses dans le cas d’une attaque frontale ? Cette dernière solution serait déjà une forme de gouvernement d’union nationale qui ne dit pas son nom, une forme assez lâche, irresponsable.

Ensuite, pour revenir sur l’argument démocratique, ce gouvernement n’a bien sûr pas reçu de mandat pour une politique liée à cette crise : la situation de 2009 n’a rien à voir avec celle de 2007 et la promesse électorale de 3% de croissance risque fort de se transformer en 3% de récession bien réelle. Si la situation ne se redresse pas très vite, il est clair qu’il va falloir redemander aux français un mandat politique : il va falloir statuer sur les orientations (nationalisation, protection, partage des efforts, coupes budgétaires, niveau réel de déficit, …). L’autre option étant de faire comme dans les années 30 et de passer à des gouvernements dictatoriaux. Si nous privilégions l’option démocratique, les bases d’un gouvernement d’union nationale doivent être soumises aux français. Et quelles sont ces bases ? Le marxisme a échoué, l’ultra-libéralisme échoue en ce moment sous nos yeux et ce qui est plébiscité par les faits, c’est la social-démocratie même s’il est entendu qu’elle aussi doit être revisitée.

Il nous incombe de définir la politique de sauvetage puis de sortie de crise, de conduire le rassemblement et de conduire la politique qui sera acceptée par nos concitoyens.

Ce qui me semble évident, c’est qu’un futur gouvernement d’union national sera un gouvernement mené par une personne ayant fait preuve de ses capacités de compréhension, de ses compétences, de ses talents de manager et de négociateur, une personne ayant une vraie stature internationale.

Il est aussi impératif d’en finir avec le bonarpartisme ringard actuel, de revenir à une conception humble de l’exercice du pouvoir, respectueuse des parlementaires et de l’exécutif. Un gouvernement d’union nationale peut parfaitement plancher sur une nouvelle République, mais en attendant, cela doit se faire dans l’esprit et la lettre de la Vème République.

Une autre chose me paraît évidente : plus nous attendons, et plus ce sera difficile. Au tout début, le problème était de trouver quelques centaines de milliards aux Etats-Unis, aujourd’hui nous en sommes à quelques dizaines de milliers de milliards sur toute la planète, avec une économie déjà partiellement détruite.

Ôte mes chaînes esclave mon libérateur

“La plupart de ceux qui y défilent en masse découvrent (ou recommencent à se souvenir) que l’on peut saisir l’impossible au collet, ou enlever le trône de notre renoncement à la fatalité.”

Cette phrase n’est pas un extrait d’un texte de Dominique Strauss-Kahn à l’époque où il écrivait “365 jours” et que son leitmotiv était “lutter contre le renoncement”,  il ne s’agit pas non plus d’un romantique texte sur la quête de l’impossible, non, il s’agit d’un appel à la révolte de neuf de nos concitoyens antillais.

Et pour quoi se révoltent-ils ? La gloire et la richesse ? Non, juste pour le nécessaire : avoir les moyens de subvenir à leurs besoins de base autant qu’avoir les moyens de s’émanciper de sa condition d’individu et prendre toute sa place, sociale, intellectuelle, spirituelle dans le concert des citoyens.

Que de fois j’ai défendu une telle position ici ! Comme cette phrase “Il est donc urgent d’escorter les « produits de premières nécessités », d’une autre catégorie de denrées ou de facteurs qui relèveraient résolument d’une « haute nécessité »” fait écho à celles sur les services publics garantissant gratuitement un niveau minimum des besoins vitaux des citoyens (”protectionnisme et agitationnisme“, “vive le protectionnisme“, ou même le déjà ancien “O.U.I à la social-démocratie française : outils, utopie, idéologie“).

Voici ce premier panier que nous apportons à toutes les tables de négociations et à leurs prolongements : que le principe de gratuité soit posé pour tout ce qui permet un dégagement des chaînes, une amplification de l’imaginaire, une stimulation des facultés cognitives, une mise en créativité de tous, un déboulé sans manman de l’esprit. (…). Nous appelons donc à ces utopies où le Politique ne serait pas réduit à la gestion des misères inadmissibles ni à la régulation des sauvageries du « Marché », mais où il retrouverait son essence au service de tout ce qui confère une âme au prosaïque en le dépassant ou en l’instrumentalisant de la manière la plus étroite.

Comme j’aimerais entendre ces mêmes paroles venant d’un cadre de Solférino. Nous avons oublié que le verbe du poète a une portée autrement plus grande et profonde que celle du spécialiste. Nous devons retrouver la formule de l’alliage de ce verbe poétique et de l’équation de l’ingénieur.
Cet appel n’est pas qu’un exotique épiphénomène se limitant à la situation des îles d’outre-mer. Certes les auteurs de ce texte l’ont conçu dans un contexte mélant créolité, société post-esclavagiste, isolement économique. Mais au-delà de ce contexte, comme ils ont tord de ne pas s’élever au-dessus des certitudes de la pensée métropolitaine ! Leur combat pour les besoins vitaux des citoyens est aussi le notre ! Leur combat pour une société économiquement responsable et équitable, écologiquement refondée est aussi le notre !

Descendants des esclaves des îles lointaines, les métropolitains ont besoin de vous pour se libérer de leurs propres chaînes faites de conformisme, de peur, de paresse, de lassitude et oui, de renoncements. Vos békés ont un visage, les nôtres n’ont qu’une ombre que nous refusons d’éclairer.

Alors voici notre vision : Petits pays, soudain au cœur nouveau du monde, soudain immenses d’être les premiers exemples de sociétés post-capitalistes, capables de mettre en œuvre un épanouissement humain qui s’inscrit dans l’horizontale plénitude du vivant“.

Cette vision, je la veux mienne. Amis de France, les fils des esclaves montrent le chemin aux fils des lumières.

Un Contrat pour une Nouvelle Gauche

Certains aiment à raconter qu’ils brisent les tabous, je me contenterai ici de défoncer une porte ouverte : le socialisme français est mort. Après l’heure de gloire de la conquête du pouvoir, après un certain nombre de réformes fondamentales dont la plus emblématique est sans doute l’abolition de la peine de mort, il n’a pas réussi à se renouveler même si l’expérience Jospin a montré que nous en avions très largement la capacité. De non-réformes internes en objectifs purement tactiques, d’erreurs d’égo en naufrage népotique, nous n’avons pas réussi à ouvrir la voie de la refondation, les résultats des votes des militants au congrès en sont le dernier exemple éclatant (résultats provisoires publiés sur le site du PS vendredi 7 novembre) : Royal (et alliés) aux environs de 29%, Delanoë (et alliés) autour de 25%, Aubry (et alliés) autour de 25%, Hamon autour de 19% (en légère baisse par rapport au score du NPS au congrès du Mans), Utopia autour de 2%, Écologistes autour de 1,5%, pour 55% de participation.

Prenons un peu de recul et de hauteur. D’abord le chiffre de la participation ne veut pas dire grand chose tant la gestion des listes des militants du PS tient de l’exercice fantaisiste. Pour ne citer que deux exemples de ma toute petite section, je n’avais pas le droit de voter parce qu’après mon déménagement, les informations nécessaires n’étaient pas arrivées à ma secsec, et une autre militante n’a pas eu le droit de voter parce qu’inscrite à Brest, elle ne payait pas sa cotisation et ne militait pas à Brest mais ailleurs. Sur une petite trentaine d’inscrits, sur la grosse dizaine de militants qui effectivement étaient actifs, presque 10% n’étaient pas en mesure technique de voter…
Autre élément : le bourrage de mou marketing a fonctionné à plein durant ces deux derniers jours. Les résultats n’étaient pas encore diffusés officiellement que la presse annonçait déjà le grand succès de la motion E. Le « grand succès » s’exprime dans les faits comme une perte de 50% des voix royalistes en deux ans (depuis la primaire), et comme une avance de 4 points environ sur les deux suivants et de 10 sur le quatrième. L’objectivité aurait dû amener les commentateurs à parler de résultats groupés avec une avance de la motion E…

Mais fi des commentaires, l’important est que le PS n’a pas dégagé de majorité solide, et que seules les motions Delanoë et Aubry réunies peuvent décrocher une (très faible) majorité à peu près cohérente (social-démocrate). C’est possible, mais on ne refonde pas un parti avec 50% de voix.
Deux solutions : soit nous restons dans le déni et cherchons à recoller des morceaux sans  but politique, et dans ce cas mieux vaut garder François Hollande c’est le seul à pouvoir réaliser un tel alliage, soit nous affrontons clairement le problème de nos divergeances, en commençant par arrêter de dire que nous sommes tous pareil !

PS EpinayJ’affirme clairement ne plus être socialiste ou social-démocrate, mais bel est bien quelque chose de nouveau, héritier du socialisme et de la social-démocratie. J’affirme que mes valeurs, mes outils, mes idéaux sont ceux du manifeste socialisme et démocratie mais qu’ils doivent être librement développés. Je comprends le combat de la majorité de mes camarades du PS, mais en l’absence d’une affirmation claire de ce qu’ils sont eux-aussi, je ne suis pas en mesure de dire si je peux rester avec eux dans le même parti ou si tout simplement nous devons nous contenter d’une confédération, d’un nouveau programme commun de conquête électorale entre partis distincts, voire carrément diverger. Chacun doit clairement dire qui il est, qui se reconnait dans la gauche radicale et ce qu’est cette gauche radicale, qui se reconnait dans une gauche sociale-libérale et ce qu’est cette gauche sociale-libérale, qui se reconnait dans une gauche catholique et ce qu’est cette gauche catholique, qui se reconnait dans autre chose et ce qu’est cette autre chose. Arrêtons d’avancer masquer, de ne pas paraitre ce que nous sommes.
Nous devons présenter aux français notre vrai visage et un programme en phase avec ce que nous sommes, c’est la seule façon raisonnable de sortir de cette interminable crise.

Comment faire puisqu’aucune majorité puissante ne semble pouvoir se dégager ?

Une façon simple est de trancher dès à présent dans le vif et de découper le PS à Reims. 19%, 25%,  25%, 29%, on vend les meubles et la marque et chacun fait ce qu’il veut de son côté avec son bout de PS. C’est simple et radical, mais c’est hautement traumatisant, plus qu’hasardeux et cela aura un impact certain sur la vie personnelle de nos élus aux prochaines européennes et surtout régionales. On peut aussi parier qu’après la crise venant la croissance, nous serons prêts, forts et cohérents pour la prochaine présidentielle.

PS SolferinoIl est aussi possible de passer un contrat de changement entre les quatre courants actuels du PS : donnons-nous une direction provisoire qui aura pour objectif de restructurer l’administration et le fonctionnement du parti, de faciliter l’affirmation des identités des courants et de préparer un congrès exceptionnel dans un an, congrès de la dernière chance qui cette fois aurait clairement pour but soit de désigner une direction cohérente, soit de permettre une scission saine du parti. Parallèlement, organisons les assises nécessaires à la clarification idéologique : quel nouveau contrat social, intergénérationel, multiculturel et entre les sexes proposons-nous ? Quel nouveau contrat républicain proposons-nous ? Quel nouveau contrat socio-économique proposons-nous ? Quel contrat socio-écologique proposons-nous ?

C’est la première fois que mon statut de militant simple citoyen me gène car il s’agit maintenant de faire un choix crucial dont les conséquences impacterons beaucoup de gens. Et dans un tel cas il est peu moral d’être conseilleur et pas payeur. Mais c’est ainsi, et j’espère que ce post permettra au moins aux cadres du PS de prendre un peu de recul, dans l’intérêt collectif, quelque soit le choix final. L’important est que ce soit justement un choix

Ce post sera diffusé dans la mesure du possible sur les sites des responsables des quatre motions ainsi que sur les sites de J-J. Urvoas et P. Moscovici.