Hommage à Stéphane Hessel

120px-Stéphane_Hessel_IMG_9191C’est avec une émotion particulière puisque j’ai en qualité de militant contribué à ce qui a sans doute été son dernier grand combat, que j’ai appris ce matin la mort de Stéphane Hessel.

Malgré son âge vénérable, cet homme a montré jusqu’au bout une force morale et un enthousiasme qui tranche avec le renoncement besogneux que l’on nous sert trop souvent.

Oui monsieur Hessel nous retiendrons votre message : l’homme est au centre de tout et il peut tout si il ose, si il est capable d’allier son courage à ses valeurs morales, si il est capable d’indignation.

Votre départ laisse le grand vide de votre personne, mais aussi un grand plein de vos valeurs.

Communiqué commun de tous les députés et sénateurs PS du Finistère

« Cette nuit, le domicile privé de Chantal Guittet députée du Finistère a été dégradé par des vandales. Nous ne connaissons malheureusement pour le moment ni leur identité, ni les motivations qu’ils pensaient servir en agissant ainsi. Dans tous les cas, de tels comportements par leur lâcheté et par leur brutalité sont nuisibles et inqualifiables. Par essence, les élus sont à l’écoute des préoccupations de leurs électeurs et attentifs aux crises que traversent les divers secteurs de notre département. Avec leurs moyens et toute leur énergie, ils agissent au quotidien pour que des réponses durables soient apportées. S’en prendre ainsi à leur intimité ne peut appeler qu’une condamnation totale ».

Patricia Adam, Jean-Luc Bleunven, Maryvonne Blondin, Gwenegan Bui, Richard Ferrand, Jean-Luc Fichet, Gilbert Le Bris, Annick Le Loch, François Marc, Jean-Jacques Urvoas

domicile-deputee-chantal-guittet

Perte du sens et de la responsabilité. La colère d’un individu est compréhensible, les égarement d’un groupe toujours inacceptables.

Je tiens à exprimer ici mon soutien et ma sympathie à nos élus en général et à Chantal Guittet en particulier.

La CCPI, cette belle inconnue

ccommons-hamed-saber-B&W_girl_portrait_with_sunglassesDepuis 20 ans qu’elles existent (6 février 1992 pour être précis), les communautés de communes n’ont pas vraiment réussi à gagner en visibilité et en « affectivité » vis-à-vis des citoyens. Pourtant, c’est avec les mairies l’une des administrations territoriales les plus proches de nous avec des missions qui touchent les citoyens au quotidien :

  • actions de développement économique intéressant l’ensemble de la communauté ;
  • aménagement de l’espace ;
  • protection et mise en valeur de l’environnement ;
  • politique du logement et du cadre de vie ;
  • création, aménagement et entretien de la voirie ;
  • construction, entretien et fonctionnement d’équipements culturels, sportifs et
  • d’enseignement pré-élémentaire et élémentaire ;
  • action sociale ;
  • assainissement.

Logo CCPICette semaine la CCPI (Communauté de Communes du Pays d’Iroise) discutait budget, et donc investissement d’avenir, fonctionnement courant, développement, économie. Le débat méritait d’être présenté et développé devant les habitants d’Iroise mais qui donc en a eu vent ? Même « mon ami google« , à qui j’ai demandé, a bien du mal à trouver trace de ce débat pourtant important pour notre vie quotidienne.

Déficit de notoriété et d’intérêt pour la CCPI alors que c’est à mon sens un vrai instrument de développement, un outil indispensable pour rationaliser les dépenses et coordonner les efforts. Or dans une époque où les temps sont si durs pour la très grande majorité d’entre-nous, où on nous demande des efforts individuels & collectifs pour sortir de la mouise, il me semble que les communautés de communes sont à même de démultiplier les efforts des mairies et de prolonger efficacement leur action pour le bien de tous.

Alors voilà pourquoi j’ai trouvé utile d’écrire cet article pour qu’au moins les internautes qui me font l’honneur de me lire aient eu l’occasion de se pencher sur cette belle inconnue en notre terre du bout du monde…

 

 

Je suis contre le cumul des excuses bidons !

Ecoutez-nous !Il y a parfois des débats politiques qui chatouillent mon neurone de l’agacement.

L’histoire à rebondissement du non-cumul des mandats est en passe de devenir un de ces débat-là.

Les faits

Tout d’abord, cette loi est une bonne loi (jusqu’ici peu de gens osent se prononcer contre son principe) car elle permet tout à la fois le renouvellement du personnel politique, son rajeunissement, accélère le mouvement vers la parité, permet aux élus de se consacrer plus pleinement à leur mandat exécutif. Excusez du peu !

Si ce n’était pas suffisant, un sondage récent de LH2/nouvel obs confirmait que 71% des personnes interrogées approuvait le principe du non-cumul (ce qui est plus qu’une majorité qualifiée des 2/3).

De plus, les militants PS sont également largement pour, au point que le premier d’entre eux a inscrit cette proposition dans son programme électoral présidentiel :

Enfin, pour ce qui concerne les socialistes finistériens, cet engagement apparaît particulièrement fort dans notre fédération.

Les excuses bidons

Là où le militant que je suis commence à être sérieusement titillé, c’est lorsque certains de nos élus viennent nous distiller, épisode par épisode mais finalement avec constance, une série d’excuses pour nous expliquer que décidément, cette excellente réforme, cette promesse, ne peut pas être appliquée ma brave dame :

  • Parce que c’est trop tôt (en l’occurrence, dans un an ce serait trop tôt). Non, il n’y a rien de trop tôt pour appliquer une réforme voulue depuis des années et qui ne nécessite que la volonté d’y aller. Si par un concours de circonstance extraordinaire on venait à avoir localement un déficit de candidats, on pourrait accepter l’argument du trop tôt, mais en s’y prenant plus d’un an avant une élection je ne crois pas que cela se produira.
  • Parce que cela nécessite une réforme constitutionnelle et qu’on aura pas le temps (encore !). Oui, surtout si on retarde la convocation du congrès… Par ailleurs, ce qui ne serait pas décidé par la loi peut parfaitement être fait par la volonté d’un ou plusieurs partis. Que quelques partis s’engagent volontairement sur cette voie et tous les autres se retrouveraient sérieusement en porte-à-faux…
  • Parce qu’il faut être élu local pour être au Sénat (et dans une moindre mesure à l’assemblée). Cet argument est celui qui m’agace le plus car il touche aux principes de notre démocratie. Une élection dans la République ne se fait pas au sein d’un collège privilégié voire d’un cercle aristocratique. Au contraire ! Le citoyen il me semble demande à avoir des élus qui leur ressemblent plus, c’est à dire qui ont une connaissance effective de leur vie quotidienne, qui ont ou ont eu un métier hors de la politique.
  • La seule objection qui mérite à mon sens d’être traitée tient au statut de l’élu. Si le cumul est si farouchement défendu par certain, c’est qu’avec deux mandats on a moins de chance de se retrouver sans emploi et sans revenu, et que pour un élu, le passage de la vie ordinaire à la vie politique et vice-versa est compliqué. Il y a un vrai risque à quitter son emploi pour s’engager au service de tous, et ce risque aboutit parfois à des injustices. Mais on ne répare par une injustice par une compromission au détriment de la démocratie. Des progrès ont été faits vis-à-vis du statut de l’élu, ce travail doit aller à son terme.

Conclusion

Ces atermoiements sur le non-cumul des mandats deviennent insupportables. Je ne peux qu’appuyer avec force les propos d’Harlem Désir : «Je réaffirme la proposition du Parti socialiste d’adopter une loi sur le non-cumul des mandats applicable dès le prochain renouvellement électoral, en 2014» et je n’hésiterais pas à m’engager avec force sur cette mesure que nous avons validée collectivement et que les Français attendent avec de plus en plus d’impatience.

Merveilleuse nouvelle : il a plu à Tombouctou

francois-hollande-a-tombouctou-le-2-fevrierAvec la qualification de l’équipe de foot du Mali pour la demi-finale de la Coupe d’Afrique des Nations, cela fait partie des symboles inattendus de la renaissance du Mali que l’intervention française a rendue possible. Ce pays dont le nom même a failli être rayé par des bandes armées terroristes retrouve le sourire et un avenir.

A mon sens, la période que nous venons de vivre a également un sens particulier pour la France. Pendant des années, la France s’est retrouvée empêtrée dans une espèce de mauvaise conscience post-coloniale avec dans certains cas l’envie de porter une repentance comme certains portaient jadis des habits de pénitence. Empêtrée également dans une real politik cynique qui prenait le nom de françafrique. Empêtrée enfin dans la peur d’être taxée de néo-colonialiste à chaque action menée là-bas. La France avait l’obsession du passé de ses relations avec l’Afrique.

L’intervention au Mali m’apparait comme une vraie rupture. Nous sommes intervenus, en notre nom, dans le respect du droit international et à l’appel des Maliens. Nous sommes intervenus en faisant fi de notre incapacité passée à aller avec force à la rencontre notre destin, dans le respect de nos idéaux. En sauvant le Mali, c’est la liberté que nous défendions, le droit des peuples à décider de leur avenir. La bataille qui a été gagnée à Tombouctou a rendu au Mali un territoire perdu, mais elle a aussi rendu à la France le droit d’être aux yeux des nations celle qui est légitimement fière de sa place dans le monde, celle qui peut légitimement brandir l’étendard des droits de l’homme.

Nous sommes partis un peu seul, mais il fallait être aux côtés des maliens. Nos armes et nos idéaux ont fait le reste. Comment ne pas aimer cette France là !

La décentralisation, les maths et le sexe

Marylise-LebranchuMarylise Labranchu a bien du mérite, elle qui doit mener à son terme sa mission de réforme de l’État, et plus particulièrement donner un contenu à la promesse de François Hollande concernant la décentralisation.

Il n’y a pas pour l’instant matière à faire une analyse du texte (puisqu’il est très loin d’être bouclé), mais je veux juste revenir ici sur une idée autour de ce texte, idée que je croise régulièrement sur le net depuis quelques mois et qui intrigue par son originalité.

Cette idée c’est la possibilité de créer des élections avec un système binomial paritaire. J’entends d’ici remonter cette angoissante question : « qu’est-ce donc que ce système binotruc par terre ? »

Il faut tout d’abord préciser que l’on peine à trouver quelque part sur la planète (et au-delà d’ailleurs) un pays qui aurait mis en place ce système. Mon ami google à qui j’ai posé la question m’a renvoyé sur le Chili, sans que pour autant le système Chilien ne permette d’appréhender la profondeur iconoclaste du génie français en matière électorale. Heureusement d’ailleurs que le système binomial chilien (mis en place par le bon général Pinochet) n’est pas l’idée présentée ici, cela eut pu faire mauvais genre au rayon référence démocratique.

Pour les matheux, l’idée n’est pas non plus une tentative d’introduire la stochocratie via la loi binomiale. Que nenni, il s’agit de voter non pour une personne ou une liste, mais un binome (deux personnes donc). Un côté chabada ayant été ajouté avec le mot parité, nous arrivons donc à un audacieux mode de scrutin où nous aurions à voter en même temps pour deux personnes (plus deux suppléants), un homme et une femme (idem pour les suppléants). On l’aura compris, le but ultime étant d’aboutir à coup sûr à un pourcentage d’élues qui soit en phase avec leur place dans la démographie (bien que techniquement elles soient un peu plus nombreuses que les hommes d’ailleurs).

Idée qui surprend, interpelle, mais qui à mon avis n’a  aucune chance d’aboutir (désolé Marylise), pour des raisons assez incontournables.

La première de ces raisons est qu’une des règles de bonne gouvernance d’une assemblée élue, est d’avoir un nombre impair d’élus pour ne pas risquer d’avoir un blocage 50/50 à l’issue d’une élection trop serrée. Le cas est rare mais il s’est déjà produit. Il est facile de l’éviter en créant un nombre impair de sièges.

Oui mais voilà, à moins que l’académie ne vienne à me contredire, un binôme c’est pair par nature et un multiple d’un nombre pair a une furieuse tendance à vouloir rester pair. On peut certes envisager de passer un amendement pour changer cette fixette de mathématicien obtus, mais ce n’est pas gagné. Soit on maintient le binôme et il faudra expliquer aux Français pourquoi dans certain cas on paie des assemblées qui ne sont pas en mesure de dégager un vote majoritaire et donc de faire leur travail, soit on se résout à oublier le binôme.

Si suite à un geste de bonne volonté des mathématiciens nous sortaient un théorème de l’imparité binomiale paritaire, nous pourrions espérer maintenir ce mode d’élection. Mais nous tomberions sur un autre os scientifique, cette fois du côté des biologistes. Figurez-vous que, sans doute quelque peu troublé par les derniers débats sur le mariage pour tous, je suis saisi d’une angoisse existentielle : mais qu’est-ce qu’un homme et une femme en matière électorale ?

Imaginons que Jacques et Jacqueline après une brillante campagne menée en binôme soient élus. Passées les félicitations méritées et leur prise de fonction, Jacques ou Jacqueline décide… de changer de sexe. Chirurgie, hormone, état civil et psychologie, la totale, Jacques devient Jacqueline ou vice-versa. Devra-t-on invalider l’élection du binôme puisque la parité n’est plus de facto respectée ? On voit mal au nom de quel principe ce serait le cas, pourtant plus de parité visible dans l’hémicycle…

Ah, j’entends d’ici mon ordinateur bruire à nouveau de protestations : « y a les chromosomes m’sieur ! Un homme c’est XY, une femme c’est XX !« . Sauf que les personnes atteintes du syndrome de Klinefelter sont… XXY. Ces personnes ne seraient-elles pas des citoyen(ne)s ? J’éviterais pour ma part, si j’étais le législateur, de m’aventurer sur le terrain de la génétique en matière électorale…

Ce deuxième aspect du vote binomial paritaire est sans doute le plus profond dans le sens où il aboutit à se poser la question de la définition des hommes et des femmes aux yeux de la loi et de la citoyenneté. Il ne me semble pas souhaitable de l’aborder sur un coin de feuille de projet électoral et, sur le fond, j’en reste pour ma part à l’idée que, comme pour les anges, les citoyens n’ont pas de sexe, leurs élus non plus du point de vue de leur mandat et de l’exercice de leur fonction.

Nos assemblées doivent absolument tendre vers une représentation des femmes (au sens béotien du terme) qui ne sente pas l’apartheid sexuée. Mais c’est à la société et aux partis de faire le travail. Le PS finistérien y a bien réussi, il n’y a aucune raison qu’ailleurs ce soit impossible.

Les élus face à la révolution numérique

Jean-Luc Bleunven, député de la troisième circonscription du Finistère, m’a récemment sollicité pour une réflexion sur le numérique. Je l’en remercie, et c’est avec plaisir que j’ai rédigé un texte qu’il vient de publier sur son blog et que je relaie à mon tour ici.

carte d’identité Facebook : ce joli projet est l’oeuvre d’un artiste allemand, Tobias LeingruberMM. Colin ont rendu dernièrement un rapport sur la fiscalité de l’économie numérique[1]. L’État se penche à juste titre sur ce pan émergeant de l’économie qui se révèle chaque jour un peu plus comme une évolution disruptive. Mais l’économie numérique n’est pas qu’un modèle macroéconomique global, c’est aussi une réalité qui nous touche au cœur de nos territoires, au plus proche de chacune et chacun. C’est donc également un sujet majeur dont tous nos élus doivent s’emparer.

Les trois aspects du changement numérique

Le numérique englobe trois réalités :

  • une évolution accélérée des outils et appareils de notre quotidien,
  • un changement parfois radical de leur usage,
  • et in fine une explosion des paradigmes aboutissant à l’émergence de nouveaux modèles économiques certes, mais aussi sociétaux et humains.

Pour ne prendre qu’un exemple, les capacités accrues des smartphones ne permettent pas seulement de communiquer mieux, elles apportent plus de connaissances à leurs utilisateurs, plus d’interactivité, plus de possibilités d’agir… Ceci peut se traduire par de nouvelles façons de préparer ses voyages (l’outil), d’utiliser les moyens de transport avec le partage de véhicule  (l’usage), et au bout du compte pose la question de l’utilité de la propriété de l’objet au profit de la possibilité d’en faire un usage à la demande (le modèle).

Ceci est possible car les nouveaux objets sont peu chers, ouverts en matière de programmation créative, et surtout connectés à l’espace numérique planétaire.

Le rôle des élus

assemblee-nationaleSi le phénomène ne se limitait qu’à une simple évolution commerciale des outils et, à la rigueur, d’un changement progressif des usages, les élus n’auraient pas un rôle majeur à jouer. Mais le phénomène est d’une part d’une rapidité qui n’a aucun équivalent historique, et d’autre part il entre en conflit violent avec des certitudes qui structurent les individus depuis très longtemps : la connaissance est devenue universellement accessible et gratuite, les frontières entre vie publique et privée sont devenues floues et impossibles à défendre, le rapport à la propriété est profondément impacté…

Les élus se doivent de comprendre les changements en cours pour pouvoir encadrer et préparer correctement la population au choc sociétal, social et économique que cela représente.

Ils se doivent de les comprendre pour adapter la société à ces changements (et cela ne se limite pas à la fiscalité bien sûr), ce qui inclut :

  • de faire les investissements utiles à cette nouvelle économie (le plan numérique de la région Bretagne est d’ailleurs exemplaire),
  • de faire un effort équivalent à ce que la République a fait jadis pour l’alphabétisation (il s’agit ici d’alphabétisation numérique de l’ensemble de la population, y compris des élites),
  • et enfin d’ouvrir les débats de société sur les changements profonds qui en découlent.

Ceci doit se faire à tous les niveaux, de la mairie à l’assemblée. Par exemple,

  • le maire gérait jusqu’ici ses places de marché, il doit évoluer et faire de même dans l’espace numérique
  • le conseil général gérait une partie de l’enseignement, il doit préparer le basculement vers une nouvelle forme d’enseignement
  • la région traitait des problèmes économiques, elle doit prendre la mesure de la non-territorialité de l’espace économique numérique et préparer l’entreprise locale (y compris les plus petites) à un marché et une concurrence planétaire
  • enfin nos députés se doivent non seulement d’adapter les lois, mais au-delà de préparer l’arrivée de la République 2.0. Nous n’en connaissons pas les contours, mais lorsque le fruit sera mûr il est probable que son arrivée sera irrépressible.

Conclusion : « connecto ergo sum »

Il est rare d’avoir conscience d’être dans une époque révolutionnaire. Mais l’homme nouveau, « poucette » comme l’appelle Michel Serres[2] est bel et bien là. Sa nouveauté découle de sa connectivité au numérique, qui décuple son savoir, lui apporte l’ubiquité, brouille les frontières de l’individu au profit du partage au sein du groupe, le libère de la lourdeur de l’économie matérielle pour le faire entrer dans l’économie quaternaire[3] où le matériel n’est que le support au service rendu, …

Et c’est bien dans une époque révolutionnaire que l’homme politique prend la mesure de l’ampleur de sa mission au service de ses concitoyens. C’est dans une telle époque que chacune et chacun attend qu’on lui donne un horizon là où tout est brouillard, qu’on lui donne espoir et confiance là où le doute et l’effondrement des certitudes veulent s’imposer.

Le changement est là, il s’impose à tous. Plus que jamais, les enjeux obligent le politique à être grand dans l’action au service de tous.

_____

Pour approfondir :

 


[1]    « Mission d’expertise sur la fiscalité de l’économie numérique », janvier 2013

[2]    « Michel Serres : bienvenue à l’homme nouveau », le point, 14/06/2012

[3]    L’économie quaternaire est un concept créé par Michèle Debonneuil. Le marché des FAI avec leurs box ADSL en est un bon exemple.

Mali : bilan d’une semaine de guerre

Parmi les vœux de nouvelle année, peu de personnes attendaient l’annonce de l’intervention française au Mali, hors de ce pays tout du moins.

mali

La guerre au Mali ne fait que commencer, mais sur bien des aspects, plusieurs batailles ont d’ores et déjà été remportées.

Sur le terrain militaire tout d’abord, la vague djihadiste s’est fracassée au contact des forces françaises et le reflux est entamé. La destruction annoncée de l’État malien n’aura pas lieu, et si l’on en croit les témoignages des réfugiés ou libérés, les troupes de libération sont attendues avec ferveur.

Sur le terrain médiatique ensuite. Après la tentative de destruction de la part des forces djihadistes à l’encontre d’un petit état qui ne demandait rien à personne, il va être difficile aux idéologues islamistes de faire croire au monde qu’ils sont le bien en lutte contre le mal. Justice expéditive, exactions en tous genre contre les civils, destruction du patrimoine historique des populations conquises, trafics cyniques et mercantiles, tentative de destruction d’un peuple qui ne demande rien d’autre que de vivre en paix, les barbus du désert portent toutes les marques de ce que peut produire de pire l’humanité. A contrario, la France dénoncée par ces djihadistes comme l’oppresseur décadent montre son visage de défenseur des peuples opprimés et du droit international. J’aime ce visage en accord avec ce que je ressens de mon pays !

Sur le terrain politique enfin. Certains en France se plaignent de « l’isolement de la France » qui aux côtés de l’armée malienne a pris la tête de la lutte contre les djihadistes. Certains autres se hasardent sur le chemin de la dénonciation d’un retour supposé de la françafrique. Pauvres critiques en vérité ! Se retrouver en première ligne d’un combat pour la liberté est de tout temps la marque et l’honneur de la France. Enfin nous renouons avec le leadership sur ce qui, aux yeux du monde, fait la grandeur de notre pays. Quant à la françafrique, il faut vraiment n’avoir rien à dire pour sortir cela : on ne trouvera pas au Mali les milliards de Bongo !

François Hollande, le grand méchant mou capitaine de pédalo a pris une décision forte et courageuse, une décision en phase avec nos valeurs et nos principes. Il a fait son travail de président et il l’a bien fait. La France a de nouveau un vrai président. La France est de retour.