Liberté, égalité, fraternité

C’était à Brest, nous étions plus de 65.000.

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Manifestation en hommage aux victimes à Brest dimanche 11 janvier

Communiqué de la fédération PS du Finistère

le-soutien-des-brestoisLa fédération du Finistère du Parti socialiste s’associe aux appels pour les rassemblements en hommage aux victimes de la tuerie de Charlie Hebdo qui se dérouleront dimanche après-midi.

Dans un moment aussi douloureux nous devons, comme l’a indiqué le président de la République, « faire bloc, montrer que nous sommes un pays uni, que nous savons réagir comme il convient, c’est-à-dire avec fermeté mais avec toujours le souci de l’unité nationale. »

Face à la barbarie, il est important que l’ensemble des citoyens se retrouvent pour rappeler, au-delà de toutes leurs différences, leur attachement à la République et à l’état de droit et leur refus de tomber dans le piège de la haine, tendu par les terroristes.

Contre les assassins, brandissons toutes et tous un crayon, symbole de la liberté de la presse et de la démocratie.

Dans le Finistère, les rassemblements se dérouleront :
  •  A Concarneau, à 14h30 devant l’arbre de la laïcité
  • A Quimper à 14h30 place Saint-Corentin
  • A Quimperlé à 14h30 place Saint Michel
  • A Morlaix à 15h00 place de la mairie
  • A Brest à 15h00 place de la Liberté
  • A Crozon à 15h00 place de la mairie
  • A Châteaulin à 15h00 place de la Résistance
  • A Daoulas à 15h00 place du Valy
  •  A Douarnenez à 15h00 passerelle du port Rhu

#Charlie : les petits crayons plus forts que les grands cons

Les deux frères Kouachi se sentaient sans doute investis d’une mission divine lorsqu’ils ont décidé de faire un carnage à Charlie Hebdo. Et comme ils ne devaient probablement pas s’intéresser à grand choses d’autres que quelques versets dont le sens leur échappe, ils ont dû penser que des balles suffisaient à faire taire l’expression de la liberté.

Au final, il y a bien douze morts, ou plutôt treize car la conséquence directe de leur action ignoble est d’avoir réussi à mobiliser la quasi totalité de la planète contre tout ce qu’ils représentent et de tuer le peu de crédibilité de leur cause.

Ils prétendaient défendre les valeurs de l’islam et « du prophète » contre ceux qui pensent autrement ? Qui pourra y croire lorsqu’ils abattent froidement le policier Ahmed Merabet touché et à terre ? Il n’y a là qu’un acte de chien rendu fou par le goût du sang, aucune valeur, aucun sentiment religieux, juste une haine stupide et animale.

dur-aime-par-des-consIls prétendaient faire taire les caricaturistes « blasphémateurs » ? Qui désormais sur la planète ignore le nom de Charlie ? Grâce à leur tentative d’autodafé à coups de fusil d’assaut, les caricatures de Cabu, Wolinski, Charb, Tignous et Honoré ont fait le tour de la planète. Le dessin de Cabu « dur d’être aimé par des cons » pourra maintenant servir d’introduction à l’enseignement religieux pour sensibiliser les étudiants aux risques d’interprétation délirante que des âmes perdues peuvent faire d’un livre religieux.

Ils prétendaient terroriser les Français ? Qui en France, et même bien au-delà, n’a pas mis un message « je suis Charlie » sur le fil d’un de ses réseaux sociaux, affiché un ruban noir ou rejoint une manifestation montrant ainsi un attachement réel, profond, pacifique et ferme aux valeurs, les vraies, de la démocratie ? Douze personnes, simple employé, dessinateurs, policiers, journaliste, économiste, psychanalyste,  sont mortes et soixante six millions se sont levées, soixante six millions ont retrouvé force et fierté, soixante six millions de personnes disent non à la dictature des cons.

Ils prétendaient montrer la force de daech et affaiblir la France dans sa lutte contre cette ligue mafieuse ? Jamais sans doute la France n’a reçu un soutien aussi fort et massif des États du monde. Les marques de soutien de Barrack Obama et l’hommage, en français, de John Kerry en sont même devenus touchants. Les pays musulmans, Qatar et Arabie Saoudite compris, y sont aussi allés de leur condamnation et leur soutien. Voilà une conséquence ironique qui aurait bien plus à Charb et aux autres.

arton173689Et tout cela parce des dessinateurs, dont le visage rond et rieur évoque plus l’éternel garnement qui cherche une nouvelle blague pour perturber et faire rire la classe, sont morts sous les balles de deux paumés lobotomisés par des mafieux à barbe. La liberté, la contestation de l’ordre établi, la vie habitent les dessins de Cabu, Charb, Tignous, Honoré et Wolinski. Il n’y a chez les islamistes dévoyés aucune promesse d’un monde meilleur, aucun romantisme pour une jeunesse qui se cherche, aucun bonheur à espérer. Daech n’est qu’un groupe de criminels qui fait un énorme casse sur le pétrole et les banques dont ils ont pris le contrôle au moyen orient.

Douze crayons sont tombés cette semaine, mais la gomme de l’histoire et de la liberté effacera daech, ses âmes perdues et ses noirceurs.

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Bonne année 2015 en Iroise

ccommons-SamuelLamottedIncamps-NividicL’année 2014 fut difficile mais elle s’est terminée sur un petit cadeau inattendu avec la baisse du prix des carburants qui permet de redonner directement un peu de pouvoir d’achat aux ménages et un peu d’air aux entreprises. Comme quoi rien ne vaut un bon retour aux fondamentaux : un des gages d’une économie saine qui bénéficie à tous est une énergie abondante et bon marché.

Je ne sais pas si tel sera l’orientation de 2015, mais je sais en tout cas que les six premiers mois seront bien remplis pour la gauche en Iroise.

Avec tout d’abord une élection départementale qui s’annonce très… particulière. Les candidats de gauche n’ont pas démérité et ils auront l’occasion de défendre un bon bilan en Finistère. La difficulté pour eux sera de défendre leur bilan en binôme paritaire, ce qui ne va pas simplifier la lisibilité d’une élection habituellement peu mobilisatrice et qui en plus pour l’occasion a changé de nom. Cerise sur la bûche, on ne sait pas ce que deviendra l’assemblée pour laquelle on va les élire. Sera-ce un mandat pour liquider l’assemblée départementale ou le Finistère passera-t-il à travers la réforme ?

Le second rendez-vous du premier semestre sera le congrès du Parti Socialiste en juin. Ce congrès sera sans doute en partie un congrès de bilan du quinquennat. L’action de la gauche depuis 2012 n’a pas été aussi calamiteuse que celle des mandats de la droite depuis 2002, mais elle a été clairement insuffisante, trop attentiste d’un vent meilleur et pas assez en phase avec le cataclysme de l’époque. Mais pour autant, le congrès pourra-t-il dépasser les discours recuits et les clivages conformistes.

Le monde a profondément changé et la façon de mener le débat politique a du mal à suivre cette évolution. L’action démocratique ne se limite pas à la gestion courante. Le débat à celui du choix ou du non-choix d’un bulletin une fois de temps en temps.

En Iroise, les militants et sympathisants de gauche doivent et peuvent se regrouper et définir ensemble ce qu’ils veulent et peuvent faire sur leur territoire. 2015 sera d’abord ce que nous en ferons.

Passeur de monde

bebeJe ne fais pas partie de ceux qui croient ou feignent de croire que depuis que François Hollande a été rélu rien n’a été fait, qu’aucune promesse n’a été tenue. C’est faux et il suffit de suivre ce baromètre des engagements pour s’en assurer : à ce jour 47 des 60 engagements électoraux ont bien été tenus.

Formellement, si quelque chose doit être reprochée au Président, ce n’est pas un dédit post-élection. À vrai dire, il me semble que le désamour vis-à-vis de l’exécutif vient surtout du fait que notre système électoral est en lui-même un vaste mensonge : les raisons pour lesquelles une personne est élue n’ont que rarement un rapport avec l’objet de son mandat. François Hollande a été élu parce que les Français ne supportaient plus Nicolas Sarkozy et qu’il ne portait aucun stigmate rédhibitoire aux yeux des électeurs qui se sont déplacés. C’est suffisant pour gagner une élection mais cela ne dit rien des éléments favorables ou pas qui permettront de mener à bien un mandat. Et si faute il y a, elle incombe autant à l’élu qu’aux électeurs, et elles pèsent encore plus sur ceux qui sont restés chez eux dans un confort protestataire de révolutionnaire de comptoir.

Et quelle part pèse sur moi qui vous écrit et sur vous qui me lisez ?

Je suis prêt à plaider coupable d’avoir globalement vu les changements à venir et les voies possibles mais de n’avoir pas réussi à les faire comprendre et partager. Je plaide également coupable d’avoir cru (ou de m’être convaincu) que le système administratif et politique pourrait accoucher d’un groupe de personnes qui comprendrait ces changements et pourrait mettre en œuvre les profondes réformes nécessaires. Je sais pourtant qu’aucun système n’est en mesure de se réformer lui-même. Les perturbateurs capables de générer une restructuration sont toujours exogènes. Aucun esprit aussi brillant soit-il n’est en mesure de réformer l’État s’il a été formé pour servir l’État et aucun personnage politique n’est de lui-même en mesure de changer un système qui est à la fois sa maison et son horizon.

La parité, le non-cumul des mandats et la réforme territoriale auraient pu être des perturbateurs assez puissants mais ils ressemblent de fait plus à un long chemin de croix qui n’arrivera qu’à produire une machine à eau de boudin.

Sommes-nous condamnés à l’impuissance et aux regrets voire aux larmes ?

Je n’en crois rien. Nous avons beau pleurer sur notre sort et goûter avec délectation l’auto-dénigrement, nous sommes un peuple riche, éduqué et en bonne santé physique et démographique. On a vu pire comme base pour affronter le destin.

Pour nous relever de notre apathie, il nous faut d’abord nous débarrasser des scories qui nous paralysent et redonner un sens et un corps aux valeurs qui nous structurent. Les idéaux de liberté et d’égalité de 1789 ont-ils vraiment gardé le même sens dans notre monde ? Dans une société numérique philosophiquement libertaire, économiquement intrinsèquement libérale mais marxiste par nécessité, comment pouvons-nous espérer conserver des lois et une organisation d’un temps révolu ? Et comment pouvons-nous projeter le destin d’un peuple a travers la tempête du changement climatique ?

Je suis plus que jamais convaincu que la réponse émergera de la pensée et de l’initiative des citoyens. La force vitale de la démocratie vient de ses citoyens, pas de ses institutions. Le citoyen a la légitimité du nécessaire changement perturbateur. Mais cela ne peut se faire qu’en renouant le lien entre nous, en nous donnant les moyens de la cohésion, en remettant au clair nos idéaux, et surtout, surtout, en allant chercher tous ceux qui ne sont pas à même de passer seul le Rubicon. Les changements fondamentaux ne sont jamais souhaités, ils font beaucoup trop peur. Ceux qui ont la lucidité et en ont la force doivent aller chercher tous les autres pour les faire passer sur l’autre rive. Le changement ne peut pas être le fait d’une minorité qui abandonne les autres.

La démocratie offre bien des moyens d’expression à ses citoyens. Nous devons retrouver et réaffirmer des idéaux communs. Nous devons retisser le lien et alors nous pourrons redonner à la République une forme en phase avec l’urgence de l’époque et une vision commune et sereine de l’avenir.

Les ronds de la transition

800px-11._Éolienne_du_Parc_de_Derval-LusangerSi l’idée autant que la nécessité d’une transition énergétique est acquise, le chemin qui y mène semble pavé d’intentions plus ou moins bonnes.

Tout d’abord, il est un peu saugrenu de trouver des discussions sur les sacs plastiques et la vaisselle jetable dans ce débat. Non pas que cela soit sans importance et que oui, les océans se porteront mieux sans déchets plastiques, mais cela me semble d’une autre nature que l’avenir énergétique. Pour ce qui est de l’écotaxe, le débat étant devenu hystérique, cela n’a plus rien à voir avec une question de choix énergétique.

Ensuite, je reste plutôt agacé par des positions finalement très stéréotypées et par la faiblesse des principes généraux.

Pour les principes généraux, je défends avec force l’idée d’une énergie peu chère, abondante, entrant dans le cadre du développement durable. Je défends avec encore plus de force l’idée d’un accès universel et à un coût soutenable à l’énergie nécessaire pour assurer les besoins fondamentaux des citoyens. Cela doit entrer dans la définition même d’un service public de l’énergie et cela s’oppose à une conception rétrograde et malthusienne de l’énergie.

Quant à la technologie, le sujet est plus passionné que passionnant tant il n’est devenu qu’une répétition d’antiennes et de fantasmes.

Commençons par « l’obsolescence programmée ». Il me semble que garder le plus longtemps possible un objet pour diminuer son coût énergétique est un peu court. Ma grand-mère a son frigo depuis plus de 20 ans. Bel exemple à suivre me direz-vous ! En fait, un réfrigérateur dernier cri de classe A++ va consommer entre 25% et 37% que son homologue de classe A. Or un frigo ayant 20 ans a plus de chances de se rapprocher d’une classe Z que du A. Autrement dit, ce vieux frigo symbole de la lutte contre l’obsolescence programmée est une catastrophe énergétique à lui tout seul. Pire que cela, sans un remplacement motivé par l’innovation rapide, vous auriez toujours en poche un téléphone d’il y a 10 ans et certes pas un smartphone dont les possibilités ont transformé radicalement les usages (l’I-Phone est sorti en 2007).

Il apparaît clairement que l’utilisation du pétrole va diminuer dans notre vie quotidienne. La face la plus visible de cette évolution étant l’automobile qui non contente d’avoir des moteurs de plus en plus optimisés se voit adjoindre des sources complémentaires d’énergie. Là, cela se passe plutôt bien et en douceur.

Là où cela se passe plutôt mal et dans le bruit et la fureur, c’est pour la production d’électricité. Le débat s’est focalisé depuis des dizaines d’années sur le nucléaire. Oui la technologie de la fission nucléaire induit des risques aux conséquences désastreuses et oui elle a tué à plusieurs reprises. Mais pour être totalement objectif, elle a tué moins que le charbon. Si le nombre de morts passés et à venir ainsi que le risque sont les critères, il faut interdire d’abord le charbon. Or partout où l’on arrête le nucléaire, on le remplace en grande partie par le charbon.

Si le critère est l’impact climatique, alors le nucléaire est une solution présente et à venir, à ceci près qu’il faut le plus rapidement possible abandonner la fission au profit de la fusion (ITER) qui ne pose en particulier pas de problèmes insolubles de déchets. Le pétrole, le gaz, le charbon et la méthanisation sont néfastes en terme d’impact climatique. Quant aux énergies solaires, éoliennes & hydroliennes, elles sont bien sûr une voie à condition de maîtriser la partie « grise » (pollution indirecte), mais elles sont aussi probablement limitées à une utilisation domestique ou de très petite industrie. On ne sait actuellement pas produire l’énergie nécessaire à l’industrie avec ces technologies.

Enfin, même s’il faut continuer nos efforts pour diminuer la consommation des appareils, je ne crois pas un seul instant à la diminution volontaire de la consommation. À titre personnel je peux bien investir dans des lampes fluocompactes et autre diodes électroluminescente, je ne vois pas comment imposer à ma petite famille une restriction de consommation (j’essaie pourtant !).

La politique énergétique à long terme doit être guidée par un débat sur les principes. Pour ma part : énergie peu chère, abondante, entrant dans le cadre du développement durable, le tout devant avoir une dimension sociétale intégrant un accès minimal universel à l’énergie. Les choix techniques doivent ensuite en découler en intégrant les faits.

Un Nobel tourné vers l’avenir

malalaLe comité Nobel a fait quelque chose d’extraordinaire cette semaine : il a permis à chacun de détacher son regard de son nombril et du passé pour le tourner vers l’avenir et l’espoir d’un monde meilleur.

À force d’être tétanisé par l’idée de perdre ce que nous avons, à force de mesurer notre perception du bonheur et le sens de nos vies à l’aune du PIB et de nos avantages acquis, nous avons figé le temps et arrimé le présent avec une ancre plongée dans le passé.

Les deux prix Nobel, Malala Yousafzaï et Kailash Satyarthi ont dans leurs vies et leurs pays, moins de raisons d’être heureux que nous, moins de PIB et d’avantages acquis que nous, mais ils ont en commun l’espoir chevillé au corps et la certitude farouche que l’avenir se construit aujourd’hui à travers les jeunes générations, qu’il se construit par l’instruction, qu’il se construit par le combat pacifique. Le sens de nos vies ne découle pas de ce que nous avons ou pensons pouvoir avoir, mais bien de ce que nous faisons individuellement ou collectivement pour apporter la connaissance et l’émancipation à chacun. L’éducation permet d’avancer, l’éducation permet d’espérer et in fine, l’éducation permet d’améliorer le monde. De l’améliorer matériellement certes, mais surtout moralement. L’éducation et les projets d’avenir sont nos vrais moteurs pour le bonheur.

Ces deux nouveau prix Nobel sont la plus cinglante défaite affligée aux sectes nihilistes qui enflamment actuellement le monde. Eux, qui n’ont pour seule ambition que le meurtre et la destruction pour assoir leur détestation cannibale de l’Homme, se retrouvent face à des gens qui se battent pacifiquement pour l’éducation et la possibilité de se construire un avenir par la connaissance.

Jamais combat du bien contre le mal n’a été si clairement incarné par Malala & Kailash. Voila le meilleur message que l’on pouvait envoyer aux jeunes générations qui aujourd’hui se désespèrent au point d’être tentés par ces sectes, et aux plus veilles qui se désespèrent de n’avoir pas assez ou de peur de perdre ce qui ne les rend plus heureux.

La manif anti-tout contre un monde où tout devient possible

La manif anti-tout semble avoir eu un succès limité et le mouvement qui stagnait ne semble pas devoir reprendre de l’ampleur en l’état. Les politiques conservateurs (quand ils ne sont pas réactionnaires) ont du mal à donner une cohérence à leur présence au sein de ces manifestants des différents refus de l’époque.

L’abrogation future du mariage n’étant pas réaliste (comment démarier les gens ?), certains proposent des pirouettes sémantiques en guise de cache sexe : on garde le texte et on change le nom. Ceux-là n’ont sans doute pas compris l’origine et la profondeur du malaise des manifestants.

Ce combat étant à l’évidence perdu, les anti-tout se raccrochent maintenant à la PMA et à la GPA. Ces deux sujets sont de natures différentes.

La Procréation Médicalement Assistée en elle-même ne pourra pas être remise en question, à part peut-être par quelques fondamentalistes, et elle n’est pas remise en cause sur son principe. Il s’agit d’un acte médical justifié et positif. Ce que veulent les contestataires, c’est la limiter aux couples mariés selon la définition religieuse du terme. Cette revendication n’est pas acceptable sur le principe, et serait non applicable en pratique.

Sur le principe, la définition Républicaine du mariage prime sur tout autre. Le mariage impliquant la filiation, aucune discrimination n’est recevable, et simple citoyen ou ministre, il faudra bien finir par être cohérent. Quant à la pratique, à moins d’obliger les gens à fournir une sextape comme preuve de légalité lors de la déclaration de naissance, je vois mal comment vérifier la légalité du « bon » usage d’une PMA.

La Gestation Par Autrui est d’une nature différente car contrairement à l’autorisation sans restriction de la PMA qui n’est qu’un constat de ce qui existe aujourd’hui (eh oui la Terre n’est pas plate !), la GPA pose la question de la re-définition de la filiation physiologique. Cette question ne peut plus être passée sous silence, ni restreinte. Voici pourquoi.

Aujourd’hui, un enfant peut déjà avoir 2 pères et 3 mères. Un père « ADN », un père légal, une mère « ADN », une mère « gestatrice » et une mère légale. Certains voulaient interdire la possibilité d’avoir une mère « gestatrice » qui ne serait ni la mère « ADN » ni la mère légale. Ceci n’était déjà pas vraiment possible puisque la GPA étant reconnue dans certains pays, la loi française ne peut empêcher la naissance de ces enfants, sans avoir pour autant le courage de les reconnaître clairement et définitivement.

19681885Ce n’était déjà pas simple, mais depuis la semaine dernière, nous avons basculé dans un autre monde avec la naissance d’un enfant né d’une mère qui avait subit une greffe d’utérus. La greffe fonctionnelle d’utérus change tout car tôt ou tard on aboutira à une greffe fonctionnelle sur un homme (père « gestateur »). Ce qui était un thème cocasse de film tournera alors à une vraie crise existentielle.

Nous sommes construits sur le stéréotype homme / femme qui était justifié par la façon dont nous sommes conçus et dont nous naissons. Il existe des espèces où le changement de « fonction sexuelle » est un processus normal. Ce n’est (n’était ?) pas le cas de l’Homme. Les avancées médicales sont sur le point de détruire ce stéréotype structurant.

Nous sommes décidément à une époque où les certitudes les plus absolues volent en éclat. Personnellement, je n’ai pas de problème pour accepter le mariage dans sa définition républicaine actuelle. Je n’ai pas de problème pour étendre la PMA à qui le demande et à qui donne des garanties d’avenir pour l’enfant à naître. Je n’ai pas non plus de problème quant à la GPA du moment que la loi règle la question de la marchandisation du corps humain. Mais je ne sais que dire de la dernière évolution qui est en train d’arriver.

Je ne partage pas le refus des anti-tout. Je conçois cependant que certains ne puissent accepter tous ces changements qui explosent à ce point les repères qui nous construisent. Nous ne pouvons pas leur reprocher d’exprimer leurs peurs et leurs refus. Par contre, l’indigence politique de la droite sur ce problème, et la faiblesse de la réflexion et de la vision que l’on rencontre parfois à gauche est beaucoup plus préjudiciable. Si ce problème n’est pas correctement géré, il aboutira à des affrontements violents car une société ne peut s’accommoder d’un écart si grand en son sein.

La lie de l’humanité

noirIl n’y aura jamais de mots assez durs pour exprimer ce que l’on peut ressentir face à des actes comme le meurtre d’Hervé Gourdel.

Pour ceux qui pouvaient encore en douter, les membres de ces sectes sont des âmes damnées qui, ivres de leur détestation des autres, n’ont rien à offrir sinon la mort et au mieux la souffrance.

La vision du monde qu’ils veulent imposer n’est que nihilisme et justifie plus que jamais que les pays et les Hommes libres combattent sans faiblesse pour éradiquer ces sectes et leurs serviteurs.