Législatives en Iroise : la troisième circonscription aura-t-elle un candidat PS ?

Le Parti Socialiste a lancé son appel à candidature pour les élections législatives des 10 et 17 juin 2012. Ces candidatures devront être déposées entre le 18 et le 21 novembre.

La 3ème circonscription du Finistère (correspondant grosso modo au pays d’Iroise – Brest rural) est actuellement dans une situation très singulière puisque pour l’heure elle a été abandonnée à EELV suite à des négociations nationales et à une logique dont la clarté n’apparaît pas immédiatement même aux esprits les plus affutés.

Cette situation est d’autant plus étrange qu’elle ne va ni dans l’intérêt des électeurs d’Iroise, ni du PS, ni même d’EELV !

  • L’électorat local est historiquement plutôt favorable à la droite (la circonscription n’a envoyé qu’une seule fois en 1997 un élu à l’Assemblée Nationale – François Cuillandre), mais la gauche est en net progrès ces dernières années et le PS a une chance de gagner cette élection.
  • En plus d’être plutôt à droite, l’électorat est également très lié à l’agriculture et à la pêche, électorat qui est le plus souvent en opposition frontale avec les positions écologistes. Autant dire que si un candidat PS devra être rigoureux et pertinent pour convaincre ces électeurs, un candidat EELV n’a lui aucune chance d’être écouté. Une candidature EELV n’a strictement aucun espoir de victoire en Iroise.
  • Concernant les relations entre PS et EELV, les réactions épidermiques des écologistes suite à la réaffirmation de notre position sur le nucléaire par François Hollande montrent bien que nous défendons des idées qui ne se confondent pas avec celles d’EELV en matière d’écologie. Nous allons globalement dans le même sens, mais ni avec les mêmes priorités, ni avec les mêmes outils. Il me semble donc essentiel de défendre auprès de nos électeurs un message politique qui est le notre et pas celui de notre voisin.
  • Le succès des dernières primaires a montré que les électeurs d’Iroise étaient en attente d’un changement profond, qu’ils faisaient confiance au PS, qu’ils attendaient de nous que nous apportions et incarnions ce changement. Ne pas présenter un candidat PS au profit d’un candidat EELV qui a refusé de participer à ces primaires citoyennes risquerait au minimum de créer de l’incompréhension, et peut-être même un sentiment de trahison par rapport à l’espoir et l’enthousiasme des primaires.
  • Enfin, il serait normal de suivre le schéma habituel, à savoir laisser chaque parti présenter un candidat au premier tour, de laisser les électeurs exprimer leur choix, et de prévoir un accord de désistement sincère et impliquant au second. C’est le sens même d’une élection à deux tours. Les primaires ont été un exercice fantastique de rénovation de la démocratie, on ne va quand même pas faire marche arrière pour les législatives au profit d’un accord électoraliste qui n’a ni queue ni tête et qui mènerait à coup sûr à l’échec !

Voilà où nous en sommes à une semaine de l’ouverture des candidatures. Ma boule de cristal semble me dire que la situation pourrait évoluer dans le sens d’une solution plus rationnelle et respectueuse des attentes des citoyens de la 3ème circonscription.

N’hésitez pas à dire ce que vous pensez de cette situation et quelles sont vos attentes.

A mes amis sociaux-démocrates : cette fois il faut choisir

Pour la première fois depuis 4 mois, Dominique Strauss-Kahn a pu s’exprimer publiquement sur les accusations qui ont été portées contre lui. Il a donné des réponses étayées par le rapport du procureur de New-York, mais a surtout tiré les conséquences de cette situation, reconnaissant sans faux fuyant sa responsabilité morale, aussi bien vis-à-vis de ses proches que vis-à-vis des Français.

L’attitude de DSK était digne, empreinte à l’évidence d’un profond sentiment de douleur et de regret, les mots étaient précis. Précise également l’officialisation de sa décision de ne pas intervenir dans la campagne des primaires, décision que beaucoup de militants sociaux-démocrates avaient entérinée mais que certains hésitaient encore à accepter. L’heure n’est donc plus à l’attente ou à l’espoir d’une candidature qui n’est plus à l’ordre du jour. La deuxième partie de l’émission d’hier soir consacrée à l’économie montre combien le jugement de DSK est irremplaçable et quelle perte cela représente pour cette élection, mais il en est ainsi, Dominique Strauss-Kahn n’est plus dans la course à l’élection  présidentielle de 2012.

Si Dominique n’est plus en course, les idées qu’il porte ne doivent pas pour autant se retrouver sans voix et sans militants. Le courant socdem est puissant, l’espoir qu’il porte est largement soutenu par les Français en attente d’un renouveau. Il appartient donc à chacun et chacune d’entre nous de dépasser ces difficultés pour s’engager pleinement dans la campagne des primaires. J’ai pour ma part déjà choisi de rejoindre mes camarades de B2G pour François Hollande, mais je comprends tout à fait que certains hésitent et puissent faire un autre choix, portés par des motivations ou une réflexion qui ne regardent qu’eux. Quoi qu’il en soit, il nous faut choisir et quel que soit soit votre choix, nous nous retrouverons après la primaire dans la bataille pour la victoire de nos idées, pour apporter l’espoir et le renouveau à nos concitoyens.

J’étais samedi dernier au meeting de présentation des candidatures des 6 candidats du PS à Guipavas. Exercice intéressant et instructif.

À l’évidence, il sera plus que difficile pour les sociaux-démocrates de choisir A. Montebourg qui malgré l’éloquence de Gilbert Le Bris, soutient  l’orientation d’une démondialisation, terme aussi accrocheur que « mal choisi » (dixit G.L.B.). A vrai dire il était même coquasse de défendre un tel concept lorsque l’écran derrière les orateurs fournissait involontairement le parfait exemple de l’incohérence de ce concept. Essayez de « démondialiser » l’ordinateur et les services qui vous servent à lire ce post…

Axel Kahn défendant la candidature de M. Aubry a été intellectuellement brillant (qui aurait pu prétendre le contraire), Martine aurait pu largement bénéficier du pacte de Marrakech et de l’amitié réaffirmée de DSK, il n’en reste pas moins qu’elle s’est montrée un bien piètre manager vis-à-vis des militants sociaux-démocrates, manquant à plusieurs reprises les rendez-vous qu’elle aurait pu prendre avec nous. Par ailleurs, elle devra composer avec des courants qui d’Hamon/Emmanuelli à Cambadélis en passant par Fabius ont quand même des marques de fabrique très différentes. Pour ces raisons, MA n’a pas été mon choix mais je comprends ceux qui hésitent.

A Guipavas, l’intervention pour JM Baylet a été intéressante sur le fond, très européenne, mais je l’ai reçue plus comme une candidature de témoignage qu’autre chose.

Je ne pourrai pas dire grand chose de la candidature d’E. Valls car son représentant à cette réunion a raté son avion. J’y verrai le symbole d’une candidature affaiblie par son manque de représentativité locale, un discours que l’on aurait aimé entendre, et que l’on écoutera avec attention la prochaine fois.

Le représentant de S. Royal a été peut-être le plus décalé, jouant souvent sur l’empathie, pas forcément clair et trop politiquement convenu. SR n’a à l’évidence pas su se renouveler depuis 2007.

Restait donc Bernard Poignant pour François Hollande, qui a su prolonger le message d’un candidat qui apparaît comme le plus présidentiable de tous. Très peu de choses sur le programme lui-même ont été dites (tous défendent le programme du PS d’ailleurs), l’accent ayant été mis sur ses qualités d’homme d’État. Le discours ne serait pas original si les autres candidats avaient fait de même. Mais une césure est clairement apparue entre la candidature de François Hollande et celle des autres, ses challengers. Cela reflète l’opinion actuelle des Français, tous semblent l’avoir acté.

Voilà le résumé d’une sacrée semaine, avec un débat national, une rencontre régionale en ce qui me concerne, et la clôture faite par DSK. Le débat est dense, et les socialistes malgré les difficultés, ont donné une excellente image d’eux-même. Nous avons accepté les débats contradictoires et pour l’heure, nous prouvons aux Français notre valeur. J’appelle donc les derniers indécis des rangs socdem à entrer eux-aussi dans la bataille des primaires, et quel que soit leur choix, de défendre haut et fort nos idées à travers le ou la candidate qui représente à leur yeux le mieux ces idées. Je ne sais pas s’ils feront le même choix que moi avec François Hollande, mais peu importe, je suis certain que mi-octobre nous serons côte-à-côte pour répondre aux attentes des Français : virer l’ump et Nicolas Sarkozy, remettre le pays sur ses pieds et lui rendre son honneur et sa fierté.

Bilan avant l'élan

A quelques jours du vote des militants au 1er tour des primaires du PS, on peut déjà tirer certaines conclusions.

Malgré quelques lamentables essais de torpillage de ces primaires, en dépit des sondages plus ou moins orientés et des manipulations marketings, ces débats ont eu lieu, ils ont été d’une bonne tenue et ils ont effectivement fait apparaître les différences entre les candidats, tant sur le style, la méthode et la vision de ce que doit être la France.
Bilan des débats non télévisés : égalité au nombre de gagnants, ce qui est normal vu que chaque débat non télévisé l’a été dans des conditions qui ont alternativement avantagé chacun des candidats. MSR a cependant été plus souvent “perdante”.
Bilan des débats télés : deux débats en faveur de DSK, un légèrement pour LF.

Le vrai résultat est finalement illustré par les débats télés et deux alternatives politiques se sont faites jour : soit on garde les idées socialistes “classiques”, soit on innove et on s’adapte à la nouvelle ère en inventant avec volonté et enthousiasme un avenir social démocrate. La troisième candidature apparaissant définitivement comme celle de l’émotion et du refus, avec des points étrangement communs au TCE : la raison sait que ce n’est pas la meilleure solution, si ce n’est la pire (d’où les étonnants appels à la rescousse d’un DSK premier ministre), mais l’émotion et le déni du changement ouvrent une fois encore la voie de la tentation destructrice.
Les commentateurs politiques nous annoncent que, finalement, ces débats n’ont pas beaucoup fait “bouger les lignes”. Ont-ils raison ou pas ? Doit-on attendre le résultat du vote pour le savoir ? En fait, il existe pas mal d’éléments qui semblent indiquer que ces “lignes” ont profondément évolué.

D’abord des éléments indirects comme le fait qu’aujourd’hui, la perspective d’un second tour est envisagée par tous, alors qu’il y a encore un mois, ce n’était qu’une hypothèse technique. Il y a ensuite les fameux sondages. J’ai largement combattu les conclusions de ces sondages et les manipulations qui y étaient généralement attachées : trop d’incertitudes méthodologiques, des extrapolations très hasardeuses à partir des résultats. Les sondages mesurent objectivement la notoriété (le buzz) et de façon indicative une tendance : ces deux aspects sont des éléments acceptables de réflexion. En aucun cas, ces sondages ne sont en mesure de prédire à eux seuls le résultat des primaires.
Et aujourd’hui, où en est-on ?
Laurent Fabius a une notoriété inférieure à ce que représentait son courant au dernier congrès mais il est en légère progression.
Dominique Strauss-Kahn a vu sa notoriété se rapprocher sensiblement de celle de MSR, sur un rythme rapide et continu, au point de la rejoindre pour certains sondages et de la dépasser largement sur internet.
Enfin, Marie-Ségolène Royal, elle, est en chute importante sur ces dernières semaines.
Faible dynamique positive pour LF, bonne dynamique positive pour DSK, forte dynamique négative pour MSR.

Si ces tendances sont exactes, les primaires devraient donner un second tour, et il n’est pas sûr que MSR arrive devant DSK au premier tour. Par ailleurs, si les sondages avaient été entachés d’un trop fort niveau d’erreur (impossible de sonder les militants et pas de référence pour faire des ajustements), il est même possible que Laurent Fabius soit au-delà de ce qui est mesuré et passe lui aussi devant MSR. Ce dernier point est cependant très spéculatif.
Dernier élément de tendance : je mesure depuis des mois la notoriété des candidats sur internet et dans les articles de presse. Or, sur google, on constate un effondrement de la notoriété de Royal ces dernières semaines. Et chose étonnante, cet effondrement est parallèle à l’effondrement de la notoriété de… Nicolas Sarkozy.

Popularite de DSK

Maintenant que je suis président : conclusion

Ce “blogramme présidentiel” a été abordé (trop rapidement) sous les trois angles : choix de société, mouvement et verrou,menaces et ruptures. Ceci est en apparence loin des habituelles et interminables discussions sur le chômage, l’insécurité, le modèle français, l’école, etc… Pourquoi ce choix ?
D’abord pour éviter les positions de principe définitives ; a force de rabâchages, tout un chacun s’est gravé sa solution dans le marbre et rejette tout ce qui n’y ressemble pas de près ou de loin. Attitude au final stérile.
Ensuite parce que si ces questions récurrentes n’ont pas encore trouvées de réponses satisfaisantes, cela peut être pour trois raisons :
1) tous ceux qui se sont attelés à la tâche sont des idiots
2) ces problèmes n’ont pas de réponses
3) ces questions n’étant pas les bonnes, elles ne peuvent trouver de solution.
Croyant philosophiquement à l’intelligence de mes semblables et étant d’une nature relativement optimiste, j’opte pour la dernière proposition et c’est pourquoi j’ai cherché un éclairage d’une autre nature.
Chômage, insécurité, modèle, école, sont tout à fait liés aux éléments proposés ici, mais comme éléments intermédiaires, le but à atteindre étant au-delà des contingences immédiates. Le présent et l’immédiat doivent être délégués au gouvernement, le capitaine président lui ayant la charge de l’objectif du voyage et de la solidité de la structure du navire.
Il faut en finir avec ces pathétiques scènes de Hamlet entre petits marquis, reprendre de la hauteur, regagner le prestige d’une nation qui fut grande et doit le redevenir par ses qualités et son énergie.

Quand je serai président : une ébauche de programme, partie III

Choix énergétiques en réponse aux menaces de rupture La question des choix énergétiques à court terme n’est plus une simple question d’équilibre géopolitique ou un exercice de projection sur l’avenir. Le risque de rupture énergétique liée à la fin annoncée de l’ère du pétrole menace directement notre place de grand de ce monde, quant au risque de rupture climatique, il fait peser une menace directe sur notre existence en tant que nation. Que l’histoire de Rapa Nui (île de Paques) nous serve d’avertissement d’autant plus nécessaire que notre mémoire ne gardant pas la trace d’événements similaires, nous les considérons comme impossible. Des choix énergétiques rapides peuvent annuler complètement la menace liée à la fin de l’ère pétrolière, diminuer (trop faiblement cependant) les effets d’un basculement climatique et surtout, augmenter considérablement nos possibilités de survie.

Comment ? D’abord, et à l’évidence, en accélérant largement la substitution du pétrole par des huiles ou alcool agricoles. L’aide à la réorientation des cultures vers le colza, le tournesol, la canne à sucre, la betterave, le palmier à huile, … permettrait, sur l’intégralité du territoire, de passer d’aides à la surproduction subventionnée à des aides à des cultures en sous-production (et qui le resteront longtemps), pour le plus grand bien de notre commerce extérieur et celui des agriculteurs du tiers monde. Ces bio-carburants sont utilisables pour les transports et le chauffage domestique avec un faible coût d’adaptation.

Libérons immédiatement ce marché des contraintes légales actuelles et engageons les moyens de l’état dans la création de nouvelles entreprises là où le marché seul ne résout pas le problème. La gestion volontariste de la bascule énergétique gère en même temps des problèmes écologiques, économiques et sociaux. Ceci ne règle cependant que le problème de bascule énergétique.

La menace climatique est une hypothèque, entre autres, sur nos moyens de production d’énergie, fortement centralisés et en nombre relativement faible. Des inondations massives, par exemple, pourraient parfaitement mettre durablement hors service nombre de centrales, et sans électricité, un pays moderne n’est rien. La solution ici est de s’engager à marche forcée dans une réduction de la consommation électrique d’une part, et de promouvoir massivement les mini installations domestiques indépendantes.

L’objectif à court terme, doit être que chaque habitation ou immeuble soit en mesure d’assurer son autonomie vitale (éclairage, réfrigérateur, 15° de chauffage, mini appareils domestiques pour les particuliers par exemple). La technologie actuelle (éoliennes, panneaux photovoltaïques, capteurs solaires, pompe à chaleur, moyens d’isolation, …) permet d’ores et déjà de s’approcher de cet objectif. Une accélération de la recherche et une forte volonté politique doivent permettre de faire le reste. Les industries ne pouvant adopter la même voie doivent être protégées par des travaux préventifs partout où cela est possible (une évaluation des dommages doit être préventivement établie en fonction de scénarios climatologiques). Des infrastructures de communication résistant à ces dommages climatiques doivent impérativement être déployées. En assurant l’autonomie énergétique plus les communications en cas de désastre, nous préservons notre capacité de réaction et de rebond. Un système robuste et réparti de production d’énergie abondante aurait d’autres vertus : avantage concurrentiel très important sur le territoire national, indépendance accrue, bénéfices sociaux distribuables aux plus faibles. C’est enfin un objectif visible pour fédérer et motiver les équipes de chercheurs.

Les menaces sont identifiées, les solutions existent, mais le plus grand risque demeure notre difficulté à croire que ce qui n’est jamais arrivé puisse arriver. Mais des événements visibles comme Katrina ou moins visibles comme le déplacement des éco-systèmes montrent que cela est déjà en train d’arriver. Ici aussi, le ciel peut nous tomber sur la tête et il nous faudra plus que le spectacle politique habituel pour résoudre les problèmes.

Quand je serai président : une ébauche de programme, partie II

Mouvement et Verrous : l’expérience du recuit simulé

La mise en mouvement d’une société verrouillée est un vrai défi : elle ne peux se faire que par l’adhésion des citoyens qui sont a priori contre toute évolution. Contrainte supplémentaire, ce conflit entre nécessité et volonté ne doit pas se régler à travers les soubresauts violents dont nous sommes coutumiers. Puisque nous ne pouvons ni réformer suffisamment l’existant, ni le brûler, il me semble préférable de construire en parallèle de l’existant une société redynamisée, en prenant garde toutefois de le faire de façon positive pour tous, et à travers l’adhésion libre des citoyens qui en ont la volonté et l’énergie. Si l’expérience réussi, elle entraînera l’adhésion de tous, si elle échoue, l’acquis n’aura pas été détruit.

Le message à passer est le suivant : soyons solidaires des efforts de ceux qui veulent progresser, mais ne détruisons pas l’existant avant d’avoir la certitude du mieux.

En pratique et si l’on prend l’exemple d’un des blocages les plus visibles de notre nation, la mission des services publiques doit systématiquement être redéfinie en fonction des besoins des citoyens : quels services rendent l’éducation nationale, l’armée, la culture, les collectivités territoriales, …, les entreprises publiques, la poste etc ? Clarifier le besoins et les objectifs est un préalable absolu. Pour une entité donnée, soit la redéfinition du besoin constitue une évolution mineure et un accompagnement collectif résoudra simplement le problème, soit il s’agit d’une refonte et dans ce cas, une nouvelle entité doit être bâtie en transférant progressivement les moyens, les compétences et les hommes volontaires.
Le pari étant qu’une fois la volonté collective actée contractuellement et le mouvement amorcée, les dénis définitifs de changement seront l’exception car ils n’auront plus de fondement.
Cette co-évolution n’est pas en elle-même nouvelle et c’est un mécanisme similaire qui a, par exemple, permis de passer “naturellement” les systèmes bancaires nationaux vers des banques aujourd’hui privées. Le but ici est d’ailleurs moins radical que ce passage public / privé : il s’agit de faire évoluer nos services publics avec des moyens adaptés : déverrouiller sans tout brûler.

En dehors de l’administration, la société elle-même doit être mise en mouvement pour recréer un brassage sociologique mais aussi économique. Ceci peut se faire via la création ex nihilo de villages (l’expérience des villes nouvelles a largement montré l’hérésie des grands projets flamboyants et la renaissance actuelle des villages désertés montre bien l’attachement de tous à cette richesse de nos campagnes). La cible prioritaire seraient les citoyens des actuelles banlieues et les objectifs affichés sont :
– rééquilibrer les banlieues en les allégeant d’une partie de leur population (diminution de la pression interne)
– redonner la possibilité d’un choix de vie et d’un nouveau départ à chaque citoyen volontaire
– créer un mouvement migratoire national interne vers des villages sociologiquement et économiquement viables
– recréer des encrages économiques locaux face à une sphère financière incontrôlable (la micro-économie d’un village n’est pas délocalisable)
– redonner accès à l’économie à des personnes aujourd’hui éjectées durablement d’un système qui rejette définitivement tous ceux qui n’ont pas un niveau de connaissance suffisant et accès à la monnaie électronique (transactions boursières en ligne, mais aussi commerce mondiale via e-bay par exemple, ou revenus via AdSens, etc…).
Ce mouvement d’émigration interne suppose un management très fort car il n’existe pas à ma connaissance d’essai de rééquilibrage de la société sur la base de critères de liberté de choix de vie individuel (les populations sont en général poussées à la migration par des contraintes extérieures fortes).

L’espoir est donc de proposer à chacun un avenir collectif meilleur, construit par les plus dynamiques dans le respect de l’existant.
Chacun pourra participer à cet avenir au moment où il se sentira prêt. Les citoyens ne doivent plus être placés dans une situation de verrou et l’évolution de la société ne doit plus être un cassus belli permanent.

Quand je serai président : une ébauche de programme, partie I

Choisir sa société.

Je propose de partir de la pyramide de Maslow pour définir ce choix. Cette pyramide, bien que discutable sur certains points, a le mérite d’être simple et compréhensible pour le commun des mortels et elle fournit une grille de lecture suffisante pour notre propos.

1) Quels sont les besoins fondamentaux sur lesquels chaque citoyen est en droit d’attendre satisfaction de la part de son pays ? A ce jour, notre constitution ne garantit pas un droit minimal ni à la nourriture, ni à l’hébergement, elle donne quelques garanties de soins, au mineurs en particuliers, et est très vague quant à ce qui touche à la vie et à la mort. Elle ignore le droit d’accès à l’énergie.
Tous ces éléments ne sont pas complètement écartés mais ils sont généralement traités par le biais de prestations financières. On répond par l’argent à des besoins très humainement primaires, ce qui au final déshumanise et rend vide de sens ces prestations dont la justification finit invariablement en arguties de gestionnaires.
Je propose donc de garantir constitutionnellement le droit à une ration alimentaire minimale,
le droit à quelques mètres carrés chauffés et entretenus, le droit à un ensemble de soins préventifs définis ainsi qu’aux soins d’urgence, et le droit à un accès minimal à l’énergie (sous forme de quotas d’électricité ou de titre de transport par exemple). Suivant sa sensibilité politique, chacun pourra placer le curseur de ce qu’il définit comme absolument nécessaire, mais je ne conçois pas que notre société puisque continuer à ne pas définir un seuil minimal.
La définition et les droits à la vie et à la mort sont plus complexes à statuer constitutionnellement, mais rien n’empêche que cette même constitution ouvre ce débat et demande que la société progresse pour pouvoir y donner une réponse. Si nous ne sommes pas assez mûrs pour répondre à une question aussi fondamentale, une nation digne de se nom doit au moins avoir le courage d’affronter son ignorance.

2) Quels sont les besoins de sécurité sur lesquels chaque citoyen est en droit d’attendre satisfaction ?
Là doivent être définis les équilibres entre prévention, action policière, justice pour la partie
crimes et délits, mais également formation tout au long de la vie, protection sociale de l’individu permettant de garantir que chaque citoyen conserve une place au sein de notre société. L’insécurité me semble être le ressenti douloureux d’un écart entre un individu qui s’isole et un univers qui lui échappe et lui apparaît hostile.
Nos lois doivent garantir l’arrimage de chaque citoyen à la nation. Là également, chacun pourra fixer les mécanismes d’arrivage en fonction de sa sensibilité politique.

3) Quels sont les éléments qui identifient l’appartenance au groupe France ? En clair, qu’est-ce qui fait de chacun un citoyen, qu’est-ce que la majorité, qu’est-ce que le mariage, en quoi les relations avec les autres citoyens européens sont particulières ? Ces éléments sont classiquement mieux définis que les éléments précédents mais ils sont largement remis en cause. Une évolution ne peut être le seul fait des spécialistes comme l’a montré le rejet de constitution européenne.

4) Quels sont les éléments qui permettent à chaque citoyen de s’accomplir au sein de notre société, en particulier sur le plan politique ? Nous devons restaurer des mécanismes d’ascenseur social et sortir l’élite politique de sa stricte enclave aristocratique adoubée par notre système de grandes écoles à vocation politique. La république doit à la fois restaurer la diversité et choisir son personnel politique non pas à travers les hasards carriéristes mais sur des critères de compétences choisies par la nation.

De la réponse à ces questions doit décliner un choix assumé de société puis gravé dans la constitution et la loi.
La constitution ne doit plus être une simple définition organique de l’administration du pouvoir politique.
Au fil du temps, la Vème république a perdu son âme et son élan ; les citoyens doivent lui redonner cette âme et cet élan.

Quand je serai président : analyse

M’étant réuni avec moi-même, j’ai décidé d’être candidat à la candidature. Mais n’étant pas acoquiné avec des journalistes, j’en suis réduit aux analyses et à la proposition d’idées. Donc, concitoyen mon futur électeur, commençons par quelques analyses.

Choisir sa société.

Il est faux de dire que la France est un pays d’hyper protection (chaque hiver, elle laisse mourir des gens qu’elle peut facilement sauver) aussi bien que c’est un pays d’archaïsme économique (nos entreprises sont de grands prédateurs sur la scène économique mondiale). Par contre, la France manque d’une vision claire et volontaire de ce qu’elle met en œuvre pour ses protections sociales en particulier et ses grands choix stratégiques en général, et a surtout perdu la dynamique offerte par une vision, un objectif commun. Les choix de société ont été effectués par empilement de strates, souvent par la force du combat (reconstruction après guerre autant que luttes syndicales). Or par conservatisme, aucune de ces strates ne peut être remise en cause, ce qui complique de plus en plus chaque avancée.

Toutes nos avancées sociales n’ont pas permis à l’état de garantir a minima des éléments de survie aussi basiques qu’une ration alimentaire minimale, un abris ou l’accès à un niveau minimal d’énergie. Toutes ces avancées ne réussissent pas à annihiler le fatalisme générationnels des familles condamnées à vivre en marge d’une société opulente. L’espoir d’une croissance économique permettant de gommer tous les problèmes est un leurre autant qu’un aveu d’impuissance : certains meurent en France à cause de nos choix tacites et non assumés, aucunement parce que l’économie va plus ou moins mal. L’économie est un outil permettant de dégager des moyens, rien d’autre.

Parce que, crispés sur nos verrous, nous refusons de négocier des renoncements contre des avancées, parce que nous nous focalisons sur l’outils et non le but, nous les condamnons à mort.

Mouvement et Verrous

Le mouvement : la réforme se fait difficilement à petits pas et par demi-mesures, et encore moins en France qui ne connaît par grand chose entre le conservatisme (avec sa variante “l’évolution oui mais pas ça et pour les autres”) et les évolutions par rupture violente. Or quoi qu’il arrive, moins on change et plus il est nécessaire de changer à cause de l’écart croissant avec un point de stabilité (nos sociétés ne sont pas des isolats adiabatiques). Mais rien ne changera si les français ne participent pas à un fort mouvement collectif ou si un accident externe ne détruit pas de facto les verrous.

Les verrous structurels

En plus d’une classique résistance psychologique au changement, la France s’est dotée d’institutions qui verrouillent intellectuellement les possibilités de changement (contrairement à d’autres sociétés qui ont des institutions laissant la place à l’interprétation, donc à l’évolution de la pensée institutionnelle). Nos administrations ont été conçues pour être stables (ce qui est raisonnable) et les élites formées pour les conduire ont été éduquées et sont mises dans des situations personnelles qui les obligent à toujours orienter leurs choix vers la stabilité, ou au mieux une évolution cosmétique (ce qui ne permet pas une analyse objective et détachée, mais génère une aristocratie adhérent à la fameuse “pensée unique”). Cette déformation de l’esprit a également été étendue au secteur privé pour ce qui est des grandes entreprises ou des média, Sciences Po plus encore que l’ENA semble en être la source. A un niveau moindre, l’école de la république a rendu “évidente” la nécessité de stabilité en toute circonstance. Intellectuellement, le français est formaté pour être stable, alors qu’émotionnellement il est plutôt “soupe au lait”. Enfin, dernière composante, le monde universitaire normalement vivier de l’hétérodoxie potentielle est lui aussi verrouillé soit par les grandes administrations de recherche, soit par le schéma de carrière proposé aux éléments prometteurs.

Au final, la stabilité souhaitable pour un état, aboutit à un questionnement quasi permanent (le français conteste “par nature”), rejeté jusqu’à l’instant de la prochaine rupture. La France ne connaît ni mouvement long et soutenu d’évolution structurelle, ni stabilité, juste des crises de rupture.

La menace des ruptures subies

Beaucoup plus que les guerres ouvertes ou larvées (terrorisme), ce qui nous menace aujourd’hui (dans le sens : ce qui peut nous faire basculer définitivement et de façon non voulue vers “autre chose”) ce sont

1) la rupture énergétique (fin de l’ère du pétrole) et

2) une rupture climatique.

1) La rupture énergétique est la plus facile à négocier car anticipable et pouvant être progressivement résolue à moyen terme (moins de 10 ans probablement) par des sources palliatives et une baisse des besoins énergétiques. Le plus grand danger est de ne pas anticiper à temps à cause d’une trop grande confiance en soi ou pire, dans les données fournies par les états ou les sociétés pétrolières. En la matière, il faut adopter un raisonnement probabiliste : tous les acteurs pétroliers ont intérêt à gonfler les chiffres de leur stock et tous les consommateurs ont psychologiquement intérêt à se rassurer. Il est prudent et logique de croire dans ce contexte à la fin rapide de l’ère pétrolière. En l’absence d’une solution de remplacement, notre société changerait fortement d’aspect, principalement par “l’allongement” considérable des distances de transport des biens et des personnes.

2) La rupture climatique (modification profonde des saisons, disparition des écosystèmes, augmentation du nombre et de l’intensité des événements météorologiques catastrophiques, …) elle, ne peut être qu’atténuée dans ses effets sur notre société (nous ne pourrions lutter contre des “moussons cévenoles” qui transformeraient le Languedoc Roussillon en marais ni contre un plongeons précoce du Gulf Stream, ni contre une hausse forte et rapide du niveau des océans) mais nous pouvons apporter des mesures de protection préalables aux populations et industries concernées. Une rupture climatique non anticipée aboutirait probablement à des mouvements migratoires et des désordres sociaux catastrophiques. Cette fois, c’est l’identité même de la société française qui serait impactée.

Je promets de publier quelques pistes de solutions avant mon deuxième mandat…