Elections 2012 : décollage au Bourget !

La vidéo complète


François Hollande pose l’égalité et la justice… par LCP

 

Voici la synthèse des propositions du discours de François Hollande au Bourget :

  1. Inscription dans la constitution de la loi de 1905 sur la laïcité
  2. Élargissement des droits du parlement
  3. Lancement d’un « nouvel acte de la décentralisation »
  4. Le rôle des partenaires sociaux sera inscrit dans la constitution (vive la sociale-démocratie !).
  5. Partage du pouvoir de nomination des commis de l’État
  6. Abandon de la nomination des présidents de l’audiovisuel public par le président de la République et retour de cette prérogative à une autorité indépendante.
  7. Non-cumul des mandats pour les parlementaires.
  8. Introduction d’une part de proportionnelle à l’Assemblée nationale.
  9. Introduction du droit de vote des étrangers aux élections locales.
  10. Liberté de la presse et protection de leurs sources d’information.
  11. Réduction de 30 % des indemnités versées au président de la République et aux ministres.
  12. « Le droit d’adopter et de se marier pour les couples qui le veulent », autrement dit redéfinition du mariage.
  13. Retrait des troupes françaises d’Afghanistan en mai 2012.
  14. Renégociation du traité Européen signé le 9 décembre.
  15. Élaboration et signature d’un nouveau traité Franco-Allemand en janvier 2013.
  16. Rétablissement de l’équilibre budgétaire à la fin du mandat.
  17. Loi obligeant les banques à séparer leurs activités de crédit et de placements financiers.
  18. Interdiction pour les banques françaises d’être présentes dans les paradis fiscaux.
  19. Stock-options supprimées.
  20. Encadrement des bonus.
  21. Taxe sur les transactions financières avec « ceux qui voudront la mettre en place avec nous ».
  22. Création d’une agence publique de notation en Europe pour remplacer les agences privées
  23. Mise en place d’un fonds européen d’intervention.
  24. Intervention accrue de la Banque centrale européenne
  25. Création d’Euro-obligations
  26. Instauration d’une contribution écologiste aux frontières européennes.
  27. Suppression des niches fiscales afin de dégager 30 milliards d’euros de recettes supplémentaires
  28. Introduction d’une tranche à 45 % pour les revenus dépassant 150 000 €
  29. Le cumul des différents avantages fiscaux ne devra pas dépasser 10 000 €.
  30. Création d’une banque publique d’investissement.
  31. Allégements fiscaux pour les entreprises qui localisent leur production en France.
  32. Financement des PME innovantes par l’épargne publique.
  33. Élargissement du crédit impôt recherche pour les PME.
  34. Couverture en Très haut débit numérique de la France d’ici 10 ans.
  35. Suppression de la loi Hadopi.
  36. Un million de logements neufs et anciens avec une « isolation de qualité ».
  37. Mise à disposition des terrains constructibles appartenant à l’État au profit des collectivités locales dans un délai de 5 ans.
  38. Sanctions multipliées par cinq pour les communes qui ne respectent pas la loi de solidarité urbaine (pourcentage de logements sociaux).
  39. Encadrement des loyers « là où c’est excessif« .
  40. Création de 150 000 emplois d’avenir (destinés en priorité aux jeunes des quartiers populaires).
  41. Mise en place des contrats de génération.
  42. Gel du nombre de fonctionnaires, mais arrêt du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux.
  43. 60 000 postes supplémentaires dans l’Éducation nationale affectés en priorité aux maternelles et aux écoles élémentaires.
  44. À la fin du quinquennat, le nombre de jeunes sortant sans diplôme du système scolaire (150 000 aujourd’hui) aura été divisé par deux.
  45. Instauration d’un tarif progressif pour l’eau, le gaz et l’électricité.
  46. Départ à 60 ans pour ceux qui ont cotisé 41 années.
  47. Ouverture d’une nouvelle négociation sur les retraites (pénibilité, décote, financement…)

« Français, le plus beau nom qu’on peut donner à un citoyen du monde », François Hollande

 

François Hollande : französisch Freund des deutschen Volkes

Le discours de François Hollande à Berlin le 5 décembre illustre avec force la générosité et l’ampleur de la vision de l’amitié franco-allemande, à mille lieues des gesticulations de l’opérette sarkozyste.

La synthèse :

François Hollande au congrès du SPD à Berlin par PartiSocialiste

Le discours complet :

François Hollande au congrès du SPD par PartiSocialiste

 

Verbatim :

Chers amis, chers camarades,

Je suis conscient de l´honneur que vous me faites en m´invitant à votre congrès. Je remercie Sigmar Gabriel d´en avoir pris l´initiative et je vous salue fraternellement.

    Je viens devant vous comme socialiste, j´ai été pendant 10 ans le premier dirigeant de mon parti. Mais je viens devant vous désormais comme candidat à la présidence de la République francaise, conscient des responsabilités qui sont les miennes, dans un moment d´une considérable gravité pour l´euro et pour l´Europe.

    Comme socialiste je veux rappeler l´amitié entre nos deux partis depuis le belle relation qu´entretenaient deux hommes d´Etat exceptionnels, Willy Brandt et Francois Mitterrand. Amitié qui n´a cessé de se poursuivre et de s´enrichir au sein du Parti socialiste européen et dans nos relations bilatérales. Et c´est encore le cas aujourd´hui, aussi bien entre Martine Aubry et Sigmar Gabriel qu´entre nos deux groupes parlementaires avec Franck Walter Steinmeier et Jean Marc Ayrault, ici présent.
Nous avons à proposer ensemble l´alternative. Nous avons à changer le centre de gravité de l´Europe. Le ramener davantage vers la gauche.
    Comme candidat à la plus haute fonction de mon pays je veux affirmer devant vous, et à travers vous à tous les allemands, la force que j´accorde au lien entre nos deux Etats.

    Au-delà des gouvernements et des majorités qui se sont succédés dans nos deux pays depuis 1945, l´Allemagne et la France ont été capables de dépasser les blessures de l´Histoire et les douleurs des affrontements meurtriers pour donner l´exemple de la réconciliation et de la paix. Le traité de l´Elysée signé en janvier 1963 par Konrad Adenauer et Charles de Gaulle fonde encore les rapports entre nos deux nations.
    Mieux que cela, nos deux pays ont puissamment contribué à l´édification de l´Europe. Ils en ont été les moteurs. A chaque étape, ils ont montré la voie, sans dominer, sans obliger, sans contraindre. C´est ainsi que fut bâti le marché commun, puis le grand marché et la monnaie unique. C´est ainsi qu´a été possible, après la chute du mur de Berlin, l´unification de l´Allemagne et l´élargissement de l´Europe.
Je pense aux grands bâtisseurs de notre Europe issus de nos rangs, qui ont fait l´Histoire : Helmut Schmidt, , de notre côté Francois Mitterrand, Jacques Delors. Je n´oublie pas que cette grande aventure dépasse les clivages politiques et que des conservateurs ont pu y jouer leur rôle. Je pense notamment à Helmut Kohl.
    Cette amitié franco-allemande nous l´avons toujours voulue dans l´égalité et le respect. Non pas dans l´imitation, la copie, mais dans la reconnaissance de nos atouts  mutuels. Non pas dans le déséquilibre mais dans la poursuite d´une ambition commune. Non pas dans la méfiance mais dans la franchise.
    C´est ainsi que cette amitié a pu se perpétuer par delà les sensibilités politiques, les frontières partisanes et les caractères parfois tumultueux de nos dirigeants respectifs. Et j´entends bien, si les Français en mai prochain m´en donnent  la responsabilité, préserver et même renforcer ce partenariat au service de l´Europe.
    Elle requiert confiance et constance. L´Europe pour avancer a besoin d´une relation franco-allemande équilibrée. Elle doit être sans exclusive et banir tout directoire, doit pouvoir constituer la force d´entraînement. Nos deux pays représentent la moitié de la production de la zone euro et le tiers de la population de l´Union.
Nous pouvons avoir des différends. Car nous avons nos traditions. Je sais combien la lutte contre l´inflation est primordiale ici. Vous connaissez notre préoccupation en France à l´égard du chômage. Vous avez fait des réformes importantes ici en Allemagne. En France elles ont trop tardé. Mais nous sommes conscients qu´aucun pays n´a de lecons à donner à l´autre et que l´isolement ou l´entêtement seraient la pire attitude. Nous avons besoin d´un compromis dynamique.
    Car l´Europe et d´abord la zone euro affrontent une situation exceptionnelle. Confrontée à la défaillance de la Grèce il y a dix huit mois, elle s´est montrée incapable de réagir avec rapidité et efficacité à la pression des marchés.
    Chaque sommet européen a été conclu par des communiqués de victoire, à chaque fois démentis quelques jours plus tard par les doutes des places financières.
    Les instruments qui ont été introduits, notamment le Fonds européen de stabilisation financière, sont apparus insuffisants et tardifs. Les euro-bonds ont été écartés. Les gouvernements de nos deux pays portent une responsabilité dans ces atermoiements, ces frilosités, ces hésitations. Le résultat est que la spéculation, loin de fléchir, s´est amplifiée. D´où la tentation de la fuite en avant. Les uns appelant à un recours plus direct de la Banque centrale européenne pour l´achat des dettes souveraines. Les autres à une révision des traités pour mettre de la discipline dans les politiques budgétaires. Avec l´idée d´un troc pour trouver un improbable et inavouable arrangement.
    Cette fuite en avant est périlleuse. Pour plusieurs raisons, d´abord parce que l´élaboration d´un nouveau traité prendra du temps. Des mois pour le négocier. Des mois pour le faire ratifier. Durant cette longue période, les marchés seront toujours ouverts et n´attendront pas la conclusion de nos travaux. Parce que des transferts de souveraineté sur l´acte essentiel d´un parlement – le vote du budget – et l´éventuelle censure de la Cour de Justice des Communautés européennes accentuera la crainte d´une dépossession démocratique que bien des peuples n´acceptent plus.
    Enfin parce que l´Europe ne peut se réduire à une organisation de l´austérité alors que le chômage progresse et que la récession menace.
    C´est maintenant qu´il faut agir. Car la crise de l´euro si elle se propage risque de tout emporter. Ce sont de grandes économies qui sont désormais exposées : l´Espagne, l´Italie. Le début de l´année 2012 va correspondre à une levée de nombreux emprunts dont nul ne sait s´ils trouveront preneurs et à quels taux d´intérêt. Le système bancaire n´a plus confiance en lui-même. Les agences de notation sont une menace permanente. Bref, il y a urgence. L´euro est notre patrimoine commun. Il est bien plus que notre monnaie. Il nous lie les uns aux autres. Il nous assure la stabilité et nous protége.
    Nous ne pouvons pas prendre le risque de l´éclatement. Ce serait une régression au détriment de chacun de nos Etats membres. Il n´y aurait que des perdants, aucun vainqueur, sauf ceux qui loin d´ici n´ont jamais voulu de l´euro. Ce serait l´effacement de l´Europe.
    Alors il faut se donner immédiatement les moyens d´en finir avec cette crise de la zone euro.
C’est pourquoi je propose un pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance.
Sans responsabilité budgétaire, il n’y aura pas de sortie de crise. Et ici devant vous, comme devant les Français, je tiens un discours de vérité. Je réduirai les déficits en France: 3% du PIB de déficit budgétaire en 2013, l’équilibre en 2017. Nous maîtriserons ainsi la dette publique. Et nous en terminerons avec les politiques d´allégements fiscaux qui ont été aussi injustes socialement qu´inefficaces économiquement.
    Il nous faut aussi une autre gouvernance de la zone euro. Elle ne peut se limiter à quelques réunions de chefs d’Etat et de gouvernement. Elle devra comporter un véritable pilotage des politiques économiques dans la zone euro.
Nous devons aussi créer les conditions de la croissance. Le budget de l’Union européenne, les interventions de la Banque Européenne d´Investissement et un dispositif d’euro-obligations pour des grands projets doivent permettre de développer de nouvelles activités et l’emploi dans l’industrie, les infrastructures et notamment la conversion écologique ou les nouvelles technologies.     

    Le pacte que je propose comporte quatre évolutions décisives:
1.    Le fonds européen de stabilité financière doit être beaucoup plus fortement doté pour être à la hauteur des enjeux et désarmer durablement la spéculation. Il doit pouvoir travailler avec la Banque centrale européenne et se refinancer auprès d’elle.
2.    La Banque Centrale Européenne doit pleinement jouer son rôle. Je respecte son indépendance, je la voudrais plus attentive à la situation de notre économie réelle, je souhaite qu´elle puisse élargir son rôle de prêteur et intervenir de facon mesurée contre la spéculation dans le cadre de ses actuels statuts.
3.    La taxe sur les transactions financières doit être introduite sans délai. Elle réduira la volatilité des capitaux et permettra de dégager une ressource précieuse pour le budget européen.
4.    La dette européenne doit être partiellement mutualisée par la mise en place d’euro-obligations.

Chers amis, chers camarades, je suis convaincu que rien ne peut se faire, que rien ne se fera sans la démocratie. Je sais que c’est une préoccupation commune à nos deux pays, chacun avec ses modes d’organisation propre. Le renforcement des contrôles démocratiques en Europe est indissociable d’un renforcement de l’action commune. Je veux saluer le rôle du Parlement et le travail de notre ami et futur Président Martin Schultz.
Autant j´accepte une vigilance sur les budgets nationaux à l´égard des Etats qui ne respectent pas leurs engagements, autant je refuse qu´une instance judiciaire décide à la place des Parlements. Je partage les craintes de votre grand philosophe Jurgen Habermas devant le fossé qui s´élargit entre les citoyens et une élite dirigeante. Il a recours à propos de la gouvernance européenne actuelle le terme de « post-démocratie ».
Or, là où la démocratie régresse, où la politique recule, c´est le marché qui avance.
Au-delà de l´urgence, nous devons définir ensemble le projet européen pour la prochaine décennie.
Ce ne peut être simplement une union budgétaire qui, après l´union monétaire, doit être un moyen et non une fin.
Ce que je propose ce n´est pas un fédéralisme de marchés mais un fédéralisme de projets.
L´Europe c´est une somme de volontés pour affronter les défis globaux. Avant hier c´était la paix, hier c´était l´élargissement, aujourd´hui c´est l´investissement dans la connaissance, les nouvelles technologies, la lutte contre le réchauffement climatique, la croissance verte. Une véritable politique commune de l´énergie pourrait trouver sa place dans une Communauté européenne de l´énergie refondée.
La vision que nous devons offrir de notre continent c´est de rester la première puissance économique du monde grâce à l´excellence de nos productions, de nos formations et de nos modes de vie.
Ce qui doit conduire à porter ensemble de nouveaux projets industriels et de nouvelles ambitions  en matière d´enseignement supérieur et de recherche. Car depuis Galileo aucune nouvelle frontière technologique n´a été repoussée par l´Europe. Et les générations futures – la jeunesse – doivent être nos grandes priorités.
Le fédéralisme des projets pour la prochaine décennie ne réussira qu´à plusieurs conditions :
•    de nouvelles ressources : taxes européennes (contribution carbone), emprunts d´avenir (euro-obligations),
•    une simplification des structures de décision dans le cadre des coopérations renforcées ; l´Europe d´avant-garde,
•    une régulation financière efficace,
•    une harmonisation sociale et fiscale,
•    une démocratisation plus forte de l´Europe.
Voilà l´Europe de demain : claire dans ses objectifs, démocratique dans son fonctionnement, mobilisatrice dans ses engagements.
C´est sur ces bases que je vous propose de travailler ensemble à une alternative.
C´est sur ces bases que j´entends engager dès le lendemain de mon élection, si les Français en décident ainsi, la discussion avec les représentants du peuple allemand au-delà des attaches partisanes.

Je veux conclure en revenant à l´amitié franco-allemande. En 2013, sera célébré le 50e anniversaire du Traité de l’Elysée. Ce doit être l´occasion d´enrichir notre lien. Je veux en donner quelques illustrations:
•    la jeunesse, avec l’accélération de la mise en place du service civique franco-allemand et la création en partenariat avec l’université franco-allemande d’un Office franco-allemand de la recherche ;
•    notre sécurité commune, avec la mise en place d’un état-major pour coordonner les opérations menées dans le cadre de la politique européenne de sécurité et de défense ;
•    la politique industrielle avec la mise sur pied d’un fonds industriel franco-allemand destiné à faciliter la création de pôles industriels communs, entre autres dans le secteur des transports et de l’environnement.
Je veux rebâtir une alliance forte avec l’Allemagne, fruit d’un rapport entre partenaires égaux, pour porter une vision commune de la réponse à la crise et de l’avenir de l’Europe, face à un monde en mutation. C’est ce que les citoyens, les salariés, les ouvriers, les agriculteurs de nos deux pays attendent. Nous devons répondre à leur aspiration à davantage de protection face aux dégâts de la mondialisation.
En France et en Allemagne nous allons connaître dans les 18 prochains mois des rendez vous électoraux majeurs.  Si nous réussissons – nous les socialistes et les sociaux démocrates – à l´emporter dans nos pays respectifs, c´est le cœur de l´Europe qui s´en trouve modifié
Nous pourrons alors travailler dans le sens de nos idées : la croissance, l´emploi, la formation, le développement durable, la justice sociale.
Et c´est un nouveau cycle que nous pourrons ouvrir. Alors travaillons ensemble, dès à présent, unifions nos positions, portons ensemble des propositions. Notre cohésion, notre solidarité, seront sources de confiance et d´espoir.
Et comme je suis le premier à rencontrer le suffrage universel, en mai prochain, je ferai tout pour poser le premier acte en attendant que vous ne posiez le second en septembre 2013.

Un beau dimanche, une belle victoire

J’ai pris une petite journée de décompression avant d’écrire ce post rapide.
Dimanche fut l’aboutissement d’un pari sur la possibilité de faire de la politique (un peu) autrement. Ce premier pas a été gagné haut la main, à la fois par sa réussite technique, la tenue des débats (quoi qu’en disent Copé et Morano les échanges les plus vifs n’ont rien eu à voir avec les crocs de boucher que certains « ténors » de l’UMP se promettent mutuellement), et plus encore par la réponse des Français et même la sagesse de leur verdict.

Alors bien sûr que les choses sont améliorables et qu’elles le seront, mais oui, je suis fier sur ce coup là, fier d’avoir quitté le café du commerce pour militer au PS, et fier d’avoir rencontré tant de sympathisants heureux d’être venus voter dans mon bureau (qui soit dit en passant, avec sa vue sur l’anse de mer, son lever de soleil à 8h30, la sortie des avirons, l’arrivée d’un trois mats à 12h et les enfants qui jouent sur la plage l’après-midi, arrive probablement sur le podium des bureaux de vote les plus sympas de France !).

Fier aussi d’avoir vu en soirée tous les candidats ensemble, fier d’avoir vu Martine Aubry reconnaître avec classe la victoire de François Hollande. Je suis maintenant heureux de retrouver les militants qui jusqu’à dimanche avaient fait d’autres choix que le mien, et particulièrement impatient de retrouver en particulier tous mes camarades socdems.

Politiquement, non seulement la gauche a redoré son blason dimanche, mais la droite a fait plus que perdre avec ses dénégations puériles. Depuis 10 ans, ils auront décidément été épouvantablement mauvais sur tout : économie, social, image de la France, respect de la République et maintenant respect de l’expression démocratique.

Primaires Hollande Aubry : un résultat prévisible et nécessaire ?

Plus qu’un débat et quelques jours avant le verdict des primaires. Nous avons constaté dimanche que les résultats étaient marqués : un vrai premier devant une vraie deuxième devant un vrai troisième. Le podium de l’étape n’est pas contestable.

L’interrogation de ce début de semaine concernait surtout les choix des candidats évincés. À l’exception d’Arnaud Montebourg en situation de jouer une carte personnelle, le verdict est là aussi connu : Manuel Valls, Jean-Michel Baylet et Ségolène Royal, totalisant à eux trois 14% des votes, ont tous appelé à choisir François Hollande. En clair, si Arnaud Montebourg n’appelle pas à voter avec force et conviction pour Martine Aubry, le sort de cette dernière est scellée.

Voilà donc pour l’arithmétique, et j’entends bien l’objection qui consiste à avancer le fait qu’un candidat n’est pas propriétaire de ses voix. C’est tout à fait exact, mais on peut quand même admettre que lorsqu’un choix est clairement rendu public, les électeurs y portent une attention certaine. Par ailleurs les électeurs de Manuel Valls et de Jean-Michel Baylet se sentent idéologiquement plus proches de François Hollande. Le cas des électeurs royalistes est un peu différent dans le sens où ils sont émotionnellement très liés à Royal, alors même si à brûle pourpoint une majorité seraient plus tentée par Martine Aubry (64%) après l’appel à voter Hollande, les choses ont de grandes chances d’évoluer en sa faveur.

Il est d’ailleurs très intéressant de regarder le motif avancé par Ségolène Royal : « elle soutiendra au second tour François Hollande, notamment pour « amplifier » l’avance qu’il a prise dimanche dernier sur ses rivaux« . On trouve ici l’objet essentiel de mon billet du jour. Imaginons qu’Arnaud Montebourg soutienne avec force Martine Aubry (ce que je juge peu probable) et que cette dernière gagne in extremis dimanche. On se retrouverait avec la deuxième et le troisième du premier tour, gagnants contre le 1er plus le quatrième plus le cinquième plus le sixième. Reims en pire… On comprend alors mieux le sens su mot « amplifier » utilisé par Ségolène Royal : dimanche, la gauche a besoin d’un résultat qui soit logique, qui soit cohérent avec les tendances du premier tour, et qui ne souffre d’aucune contestation ou malaise. Si François Hollande avait eu contre lui une large coalition des ses adversaires, la défaite aurait pu être envisagée, mais ce n’est clairement pas le cas ici.

Le deuxième tour des primaires dimanche devra donc régler deux problèmes : trouver une majorité claire, mais aussi trouver une majorité qui puisse enterrer définitivement les problèmes passés. Au premier tour, les électeurs ont exprimé leurs préférences parmi un panel de candidats qui ont pu montrer leur valeur. Aucun n’a démérité, merci à eux. Au deuxième tour, nous votons pour plus qu’une personne, nous votons pour que la gauche ait un candidat incontestable à opposer à Nicolas Sarkozy, un candidat élu sans malaise, un candidat qui dès le résultat pourra entamer le travail de fusion de tous les courants autour de son nom.

Une victoire nette de François Hollande résout cette équation.

Une belle primaire

Décidément, les temps sont durs pour les sarkozystes et l’ump ! 2,5 millions de personnes qui sont allés voter, avec autant de détermination que d’espoir, cela a de quoi rabaisser le caquet de certains. J’en profite pour adresser mes salutations à la mamie qui est venu à mon bureau de vote sans pouvoir mettre son bulletin dans l’urne : la pauvre était fort déçue, il est vrai qu’elle pensait que la primaire concernait aussi la droite et quand nous lui avons expliqué la terrible vérité, elle s’en est retournée fort marri…

Ce dimanche fut donc une victoire car le vote a eu lieu, a dans l’immense majorité des cas été bien organisé (un petit regret quand même pour les insulaires : pour eux il faudra améliorer le processus et réfléchir à un vote à distance), le débat a été intéressant et n’a pas donné lieu à des sorties de route. Ce premier tour restera comme une vraie victoire : celle de la reconquête du processus démocratique du peuple de gauche.

Le vote fut donc fort et massif. Autre élément de satisfaction, les écarts entre candidats sont marqués : pas de discussion possible, le premier a une nette avance sur la deuxième, qui elle-même a une nette avance sur le troisième. Certain (dont je suis) ont pu espérer une victoire dès le premier tour (49.9% pour FH dans mon village !), ce n’est pas le cas, mais cela procure tout de même un avantage notable : nous sommes bien dans un vrai processus de débat démocratique, la victoire se conquiert donc et n’est pas donnée. Le vainqueur ne sera pas sacré sans péril, il devra conquérir la gloire.

Nous aurons donc un second tour Martine Aubry / François Hollande.

MA a pour elle une image plus à gauche et une expérience ministérielle saillante, sa réussite en qualité de première secrétaire. Mais cela a son pendant : l’image plus à gauche signifie un élargissement au centre et un débordement vers la droite modéré plus que compromis (or c’est nécessaire pour gagner contre l’UMP), son passage de ministre l’a marquée comme « la dame des 35h », en qualité de 1ère secrétaire sa gestion de l’affaire Guérini fut très discutable. Ce dernier point pèsera sans doute lourd dans la balance des échanges avec Montebourg.

François Hollande a lui l’image de l’homme du consensus, une expérience d’élu mais pas de ministre, un long mandat de 1er secrétaire jalonnés d’échecs et de succès parfois retentissants. Là aussi, le négatif a son pendant positif : face à l’agité stérile de l’Élisée, Hollande donne la figure de la sérénité bienveillante et rassurante, il n’est relié à aucun scandale ou politique controversée, il est l’homme qui dans cette campagne est parti de zéro pour arriver en tête du premier tour.

Enfin, l’équipe de MA est politiquement moins cohérente que celle de FH. D’un côté un attelage Hamon/Emmanuelli, Fabius, Cambadélis et de l’autre les « légitimistes PS » associés aux sociaux-démocrates (Moscovici en tête). Valls a officiellement apporté son soutien à l’équipe de Hollande, soutien qui pèse plus de 5% et qui a la caractéristique d’être homogène (on peut supposer sans risque que la grande majorité des soutiens de MV suivront les consignes).

Côté AM*, ce sera sans doute plus compliqué. D’abord parce que c’est sans doute là que l’on retrouve le vote contestataire à gauche : fédérer la contestation est une chose, dire comment voter à des contestataires en est une autre. Ensuite parce qu’AM s’est vertement opposé à MA concernant Guérini : la rejoindre pourrait être vu comme se déjuger pour obtenir quelque chose. Enfin parce que dans le passé, AM a travaillé avec les sociaux-démocrates de Besoin de Gauche (Moscovici) contre les reconstructeurs de… Martine Aubry. Pas simple pour elle…

Enfin, concernant Ségolène Royal, je suis bien incapable de deviner ce que ses troupes feront. Politiquement ils en veulent à MA pour Reims, émotionnellement ils en veulent à FH pour sa vie privée avec SR. Je ne suis pas entièrement sûr qu’on les reverra dimanche au second tour mais j’espère qu’ils auront fait leur deuil d’ici 2012. On notera à son propos que je ne m’étais pas trompé sur le fait qu’elle aurait du mal à garder sa 3ème place contre Montebourg (pas la peine de payer des sondages, demandez moi…).

Conclusion.

J’ai choisi de soutenir François Hollande depuis plusieurs semaines déjà et je ne le regrette pas. Finalement, mon principal reproche vis-à-vis de Martine Aubry concerne sa façon de manager les gens, de leur parler. Elle est trop dirigiste pour moi, pas assez ouverte à la discussion, à la contestation et surtout à l’innovation. Or nous sommes dans une époque où la contestation monte et où l’innovation, le changement, la transformation sont nécessaires.

Et puis, il y a une dernière chose qui ne passe vraiment pas, et qui concerne la politique locale. Dans ma circonscription du Finistère (3ème circonscription – Iroise), Martine Aubry a décidé qu’il n’y aurait pas… de candidature PS à la législative au nom d’un accord arbitraire et obscure entre Solférino et EELV. C’est doublement insupportable : d’abord parce que si un candidat PS aurait des chances raisonnables d’être élu, un candidat écolo n’en n’a strictement aucune (en Iroise on est plutôt centre-droit, artisans, entrepreneurs et surtout agriculteurs), ensuite parce que cela m’agace suprêmement de me démener avec mes camarades pour réussir des primaires démocratiques pour la présidentielle et de me voir retirer ma citoyenneté pour la législative. Pour les législatives comme pour les présidentielles, je me bats pour plus de démocratie, pour refonder la gauche, ses idées comme ses pratiques. Dimanche fut une belle bataille, il est hors de question que nous nous arrêtions là !

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* Je viens de m’apercevoir qu’AM (Arnaud Montebourg) était l’opposé de MA (Martine Aubry). Mais seul les cabalistes en tireront des conclusions…

Primaires citoyennes : les différents, les improbables et les acceptables

Cette dernière semaine de campagne avant le vote me semble avoir quelque peu baissé dans son intérêt. Cela est sans doute dû au fait que puisqu’il s’agit d’une primaire interne à la gauche, les différences (bien réelles) entre candidats sont plus faciles à décrypter et qu’il faut une campagne plus courte pour situer chacun, surtout lorsque le socle programmatique part d’une base commune. Et peut-être aussi, hélas, parce qu’on a vu ressurgir les petites phrases stériles en lieu et place des arguments constructifs.

Qu’en retirer ?

Il est de bon ton au café du commerce de clamer haut et fort que « la droite et la gauche c’est pareil ». Cette sentence définitive perd vite de sa pertinence lorsque l’on constate l’écart entre un Montebourg bien ancré à gauche avec son improbable concept de démondialisation et un Valls que l’on donne comme le libéral de gauche de service (sans pourtant avoir à se mettre sous la dent un vrai symbole libéral d’ailleurs). Si on constate de tels écarts entre courants d’un parti, il est évident qu’entre partis la différence est encore plus marquée. Finalement, Valls aurait à mon sens gagné à aller au bout de sa démarche, comme Montebourg l’a fait. Je ne crois pas qu’un des deux ait une chance d’être choisi, au mieux semble-t-il, Montebourg peut-il arriver deuxième si la gauche radicale se mobilise comme un seul homme, ce qui n’est pas gagné car la coalition d’Aubry intègre Hamon et la vieille garde représentée par Emmanuelli en plus de Fabius et de quelques anciens de socialisme & démocratie (Cambadélis en tête). Voilà pour le groupe des « différents« .

Un deuxième groupe semble pourvoir être discerné des autres : celui des « improbables« . On y trouve Baylet, intéressant mais qui semble devoir irrésistiblement générer la question « oui et alors ?« . On a aimé l’entendre défendre l’Europe, on a aimé sa pointe d’accent, « oui et alors ? » On y trouve également Royal, partie très tôt pour refaire son retard et essayer de rejouer 2006 sur le même tempo, mais qui manifestement n’est plus en mesure d’avoir un discours qui accroche, qui interpelle.

Enfin dernier groupe, celui des « acceptables pour une majorité à gauche« , regroupant Aubry et Hollande. Tout deux peuvent être choisi et entraîner après la primaire l’adhésion capable de vaincre Sarkozy. Pourtant, le match semble fortement pencher pour Hollande, celui qui, contrairement à Aubry, a réussi à se présenter comme le présidentiable, et celui qui est perçu comme tel. Il est clair que s’il arrive en tête dimanche, voire largement, cela n’étonnera personne.

C’est ce que disent d’ailleurs les sondages. Ah les sondages, adulés par certains lorsqu’ils placent leur candidat(e) devant la photo, tout autant détesté lorsqu’il ou elle disparaît de cette photo ! L’argument de la manipulation est largement avancée. Je suis personnellement très vigilant concernant ces possibles manipulations, mais un sondage ne donne lieu à une manipulation que dans de rares circonstances parfaitement identifiables :

  • s’il est fait dans des conditions peu rigoureuses (sondage en ligne par exemple)
  • si la question est biaisée (ce qui n’est pas ici puisque la question est simple : « pour qui allez-vous voter »)
  • si le sondage est interprété dans un autre contexte ou si le sondage est publié dans une dynamique temporelle qui en change le sens (fait avant un grand discours par exemple et publié le jour d’après)

A l’évidence, les sondages publiés ces derniers temps ne tombent pas dans ces cas, et nous sommes suffisamment proches de l’élection pour les considérer comme prédictifs, c’est à dire de considérer qu’effectivement François Hollande reçoit l’assentiment d’une grosse proportion des Français qui iront voter dimanche. Une dernière chose permet de vérifier cette tendance, même si c’est une vérification indirecte : c’est la mesurer de l’intérêt des Français pour les différents candidats, en particulier ces dernières semaines. Or nous disposons d’un outil permettant de faire cela : ce sont les statistiques des recherches google.



Les recherches Google (restreintes à la France) confirment le fort intérêt créé par le premier débat, suivi d’un intérêt pour MA supérieur à FH pendant quelques jours avant que ce dernier ne repasse devant. Le deuxième débat a eu moins d’impact mais a cette fois clairement profité à Montebourg et Valls, le premier allant jusqu’à faire jeu égal avec l’intérêt pour Aubry. Même si les courbes de google vont plutôt dans le sens des sondages, on se limitera à regarder les tendances puisque le moteur de recherche ne mesure par définition que les mots cherchés, pas la motivation (recherche positive ou négative ?). En tout cas, les résultats ne permettent pas de constater un hiatus entre les recherches des internautes et le résultat des sondages.

Quoi qu’il en soit, dimanche participez à un moment démocratique exceptionnel : allez voter à la première primaire citoyenne de l’histoire de France.

Pour Jean-Jacques Urvoas c’est François Hollande !

Jean-Jacques Urvoas vient de rendre officiel son soutien à François Hollande pour la primaire citoyenne.

Dans le Finistère la balance des grands élus penche maintenant très fortement en faveur de François Hollande (Patricia Adam, Maryvonne Blondin, François Cuyandre, Yvon Hervé, Annick Le Loch, Stéphane LeFoll, Jean-Yves LeDrian, Pierre Maille, Louis LePensec, Bernard Poignan, …)

La tendance est claire et puissante, il ne fait pas de toute que cela se traduira dimanche dans les urnes.

Primaires citoyennes : dès dimanche faisons gagner la gauche

Venir voter massivement dimanche constituera une première victoire pour tous les Français qui ne veulent plus de Nicolas Sarkozy et de la politique UMP qui a plongé la France dans le gouffre où nous sommes aujourd’hui.

 

Voter avec force pour que, dès le premier tour, un candidat puisse se présenter sans ambiguïté comme le futur adversaire de Nicolas Sarkozy donnerait un signal magnifique, un signal de détermination et d’espoir.

 

Depuis son entrée en campagne, François Hollande s’est révélé comme étant le candidat rassurant, le candidat capable de fédérer autour de lui une équipe de gens responsables, travailleurs et compétents, le candidat des terroirs, le candidat de l’alliage entre détermination, réalisme et espoir.
Dimanche, votons nous aussi avec force et réalisme pour commencer à passer de l’espoir à la realité !

Primaires socialistes : vers un duel Hollande / Montebourg ?

Va-t-on vers une clarification idéologique de la primaire socialiste ?

C’est une impression qui semble être confirmée par un sondage ce matin ( http://lci.tf1.fr/politique/primaire-ps-hollande-toujours-chouchou-des-sondages-6716628.html ).

Si Hollande est toujours largement en tête avec 44% alors que MA est deuxième à 28%, Arnaud Montebourg prend la 3ème place avec 11% d’intention de vote (devant SR à 9%, Valls 7%, Baylet 1%).

Montebourg est sans doute celui qui réussit, face à Hollande qui tient le rôle du présidentiable le plus plausible, à concilier la position idéologique la plus différente de FH et une visibilité médiatique correctement qualibrée.Il me semble que l’on pourrait s’acheminer finalement vers une question « Hollande ou Montebourg ? ».
Pour ma part, je ne crois pas une seconde que le concept de démondialisation d’AM tienne la route, mais au moins c’est un élément saillant et une originalité que les autres challengers ne présentent pas.

Je ne suis pas sûr non plus qu’il y aura besoin d’un second tour. On verra bien dans les semaines à venir si ma boule de cristal fonctionne toujours correctement.