Les mensonges de Nafissatou Diallo

Voici une traduction d’un document du bureau du procureur de NY, Cyrus Vance, à propose des mensonges proférés sous serment par Nafissatou Diallo.


Traduction :

Messieurs Taylor et Brafman,
Le ministère public divulgue les présentes informations à la défense, conformément au code de procédure criminelle 240.20 et la jurisprudence Brady c/ Maryland, et la doctrine induite.

Entrée aux USA avec un faux visa, la plaignante (Nafissatou Diallo), a obtenu le statut de réfugiée par de fausses déclarations.

Dans sa demande d’asile en date du 30 décembre 2004, la plaignante (Nafissatou Diallo), a informé le Ministère de la justice, de l’immigration et des naturalisations, de son expérience personnelle (de son vécu personnel) dans son pays, la Guinée.
Ces informations ont été confirmées par une note manuscrite jointe à la demande et ont servi de base à la demande d’asile.
Dans ce formulaire, Nafissatou Diallo déclare, à peine de parjure, que sa déclaration est sincère et véritable.
En substance, la déclaration indique que la plaignante et son époux ont été persécutés et harcelés par le régime dictatorial qui était au pouvoir en Guinée.
Entre autres choses, la plaignante (Nafissatou Diallo), déclare que sa maison a été détruite par la police et les soldats agissant pour le compte du régime Guinéen et que son couple a été battu.
Quand son mari a tenté de retourner voir ce qui restait de leur bien le lendemain, elle déclare qu’il a été à nouveau battu, arrêté et emprisonné par la police et les soldats.
Elle déclare qu’elle a été battue lorsqu’elle a tenté de venir en aide à son époux.
Dans sa déclaration, elle attribue les violences dont son couple fut victime, à leur opposition au régime.
Elle déclare que pendant l’incarcération de son époux, celui-ci a été torturé, privé de soins médicaux et qu’il est mort en succombant à ses blessures.
Après la mort de son époux, d’après elle, la plaignante (Nafissatou Diallo), a commencé à dénoncer le régime et a finalement fuit son pays craignant pour sa vie, arrivant aux Etats-Unis en janvier 2004 pour demander l’asile (elle a indiqué au procureur qu’elle a utilisé un faux visa).
L’énoncé de ces faits a été réitéré verbalement lors de sa demande d’asile.
Dans les interrogatoires relatifs à l’enquête de la présente affaire, la plaignante a admis que les faits qu’elle a indiqué à l’appui de sa demande d’asile étaient faux.
La plaignante a indiqué avoir fabriqué ses informations à l’aide d’un homme qui lui a fourni une cassette enregistrée avec les faits contenus dans la déclaration.
Elle a mémorisé les informations en écoutant la cassette en boucle.
Dans plusieurs interrogatoires avec les enquêteurs elle a réitéré le caractère mensonger de ces faits en indiquant qu’elle avait menti pour ne pas contredire les éléments de sa demande d’asile.
En outre, à la faveur de deux interrogatoires distincts avec l’avocat général (le procureur Cyrus Vance), la plaignante (Nafissatou Diallo) avait affirmé avoir été la victime d’un viol en réunion en Guinée et a fourni des détails de l’agression.
A la faveur de chacun des deux interrogatoires la plaignante a pleuré et est apparue profondément en état de choc lorsqu’elle se remémorait l’incident.
Dans d’autres interrogatoires, la plaignante (Nafissatou Diallo), s’est rétractée en indiquant que le viol collectif n’avait pas eu lieu.
À cet égard, la plaignante (Nafissatou Diallo), admet qu’elle a menti à propos de cet incident et reconnait avoir inventé et fabriqué les détails explicatifs qui étaient un élément narratif qu’elle avait été entraînée à mémoriser pour le succès de sa demande d’asile.
La plaignante (Nafissatou Diallo), ajoute à présent qu’elle témoignera d’un viol en Guinée mais dans des circonstances différentes des premiers interrogatoires.

Dans les semaines qui ont suivi l’incident poursuivi dans la prévention, la plaignante (Nafissatou Diallo), a indiqué en de nombreuses occasions qu’après avoir été agressée sexuellement par le défendeur (Dominique Strauss Kahn), le 14 mai 2011, dans la suite 2806 (de l’hôtel Sofitel de New-York), elle se serait enfuie dans le couloir principal de l’hôtel au 28ème étage et aurait attendu jusqu’à ce que le défendeur (Dominique Strauss Kahn) quitte sa suite en entrant dans l’ascenseur.
La plaignante (Nafissatou Diallo), a prétendu que c’est après s’être assurée de ce que le défendeur (Dominique Strauss Kahn), était entré dans l’ascenseur, qu’elle aurait alerté son superviseur de l’incident qui arriva (selon elle) au 28è étage, quelques instants après.
Dans l’intervalle jusqu’à l’arrivée de son superviseur elle assure être demeurée au même endroit du couloir où elle avait fuit.
La plaignante (Nafissatou Diallo), a certifié ces faits au Grand Jury qui la questionnait sur les évènements après l’incident de la suite 2806.
Depuis lors, la plaignante a admis qu’elle avait d’abord nettoyé une chambre voisine puis s’en était retournée dans la suite 2806 qu’elle a commencé à nettoyer avant que d’alerter son superviseur (après que le défendeur, Dominique Strauss Kahn a quitté l’hôtel).
En outre, la plaignante (Nafissatou Diallo), a admis que pour les deux précédents exercices fiscaux elle a inclu l’enfant d’un ami sur sa déclaration d’impôts afin d’accroître ses déductions d’impôt au-delà du plafond auquel elle avait droit.
La plaignante (Nafissatou Diallo), a également admis de fausses déclarations fiscales afin de continuer de bénéficier d’une subvention de logement.
Au final, il ressort des éléments de l’enquête que la plaignante a menti aux enquêteurs sur de nombreux faits concernant son histoire personnelle, les circonstances de l’espèce (le prétendu viol) et ses relations personnelles.

N’hésitez pas à prendre contact avec nous pour toutes questions,
Sincèrement

Pour copie conforme : L’honorable Michael J Obus, Cour Suprême, New York

Letter Filed By District Attorney’s Office (July 1; 12:30 PM)

 À l’évidence, même en ignorant ce qui a été ensuite découvert sur les relations de N. Diallo avec des individus peu recommandables, jamais aucun enquêteur n’aurait dû conclure à la véracité des faits sans prolonger l’enquête, or les policiers de NY l’ont fait, jamais aucun juge n’aurait dû incarcérer un accusé sur un témoignage si sujet à caution, or la juge de NY l’a fait.

Le Sofitel de NY avait également les moyens de fournir très rapidement le parcours des entrées / sorties de N. Diallo dans les différentes chambres, et donc de « questionner » le récit initial de cette dernière. À l’évidence, soit il ne l’ont pas fait, soit ces informations factuelles et non-récusables ont été passées sous silence. Enfin, eut égard aux relations étroites entre certains services de l’État Français et la direction du Sofitel, ces mêmes informations auraient pu être diffusées par la France, ne serait-ce que pour défendre l’image de la France, ceci n’a pas été fait, au contraire pendant plusieurs jours des informations allant dans le sens d’un lynchage médiatique ont été diffusées par des personnes et des médias politiquement proches du pouvoir français pour des raisons de politiques intérieures malgré les dégâts que cela générait pour notre pays en terme d’image.

L’affaire DSK n’est pas une affaire privée, mais confirme être une affaire politique, au minimum nationale.

Sources :

http://www.nycourts.gov/press/index.shtml#dsk
Request for Adjournment (July 11; 4:45 PM)
Letter Filed By District Attorney’s Office (July 1; 12:30 PM)
Voluntary Disclosure Form (June 16; 5:00 PM)
Demand for Discovery (June 6; 11:15 AM)
Letter From District Attorney’s Office (May 26; 2:30 PM)
Letter From Defendant’s Counsel (May 26; 10:45 AM)
Affidavit of Defendant (May 23; 5:00 PM)
Release Order (May 20; 4:15 PM)
Bail Undertaking (May 20; 2:30 PM)
File Documents (May 20; 12:45 PM)
Indictment (May 19; 1:00 PM)

 

A mes amis sociaux-démocrates le septième candidat

Je ressens comme un trouble dans la Force…

Le PS a publié sa liste de candidats à la primaire et la seule (petite) surprise est d’y retrouver JM Baylet. Logiquement, les militants n’ont plus qu’à aller là où leurs convictions les poussent, et pour les sociaux-démocrates à choisir pour des raisons plus ou moins bonnes entre Martine Aubry et François Hollande. C’est la logique au PS.

Oui, sauf que ce que je ressens donc, n’a pas grand-chose à voir avec cela. Il faut dire que depuis 2005 le cyber-militant que je suis est largement connecté sur la social-démocratie cybernétique dont la population dépasse de beaucoup celle de la plus grosse section, voire de certaines fédérations puisque ces connexions incluent des sympathisants en plus des militants. Et si j’ai constaté que les cadres du courant socdem ont acté de la situation et agi conformément aux habitudes prévisibles en choisissant un candidat plutôt qu’un autre, si une partie des militants a effectivement acté de cette même situation et ont fait de même, je vois aussi qu’aucun d’eux ne l’a fait avec l’excitation de l’odeur de la poudre et surtout qu’une bonne partie d’entre nous, dont moi, en sont restés à une position singulière. Certes nous savons qu’il faudra choisir, certes nous veillerons à aider tel ou tel face à la droite, mais pour l’heure notre vote et notre espérance vont à un septième candidat qui s’appelle la social-démocratie, ce candidat n’est pas incarné mais il est très certainement décisif, justement parce qu’il est constitué de personnes qui ne sont pas que militants PS, parce qu’il est fédéré par une attente singulière sans autre réponse à ce jour, parce qu’il est en soit un projet politique collectif là où aujourd’hui on affiche des individus, parce qu’il est mû par un profond sentiment d’injustice et une volonté farouche de ne pas laisser passer cette injustice, parce que nous allons faire payer les manipulateurs. Nous ne laisserons pas la démocratie et la République plombées par des combines de petits marquis, nous ne laisserons pas la France aux mains de gens qui ont ruiné notre pays, son image aussi bien que ses finances, qui veulent détruire plus encore notre identité, notre modèle.

La campagne internet de 2012 ne ressemble en rien à celle de 2007. A l’évidence, l’espace médiatique classique est totalement dépassé par l’espace numérique où l’information se diffuse au niveau mondial à une vitesse qui déstabilise totalement les possibilités de contrôle normaux et raisonnables. Les révolutions méditerranéennes en ont été précurseur vis-à-vis des régimes autoritaires, nous sommes en train d’en tester les effets au niveau de la justice, des médias et de la politique des régimes démocratiques avec la campagne présidentielle en France. L’affaire DSK n’est pas une affaire privée isolée, c’est le paradigme d’un déséquilibre des institutions confrontées aux dérapages d’une e-campagne politique. Si ce que je vois est exact, la démocratie est effectivement en danger et, à ma connaissance, le seul rempart qui se soit à ce jour érigé face à cette menace, le seul groupe numérique qui ait réagi, ce sont les e-citoyens socdem qui se sont spontanément organisés, qui agissent, qui dénoncent, qui contrent la manipulation, qui se battent au nom de leur idéal pour la France.

Nous sommes le premier mouvement politique du XXIème siècle. Nous sommes le septième candidat, c’est nous qui avons les clés de 2012.

Faut-il sonner le tocsin au PS ?


Peut-être aurais-dû revêtir mon vêtement de devin druidique lorsque j’expliquais la semaine dernière aux membres de ma section pourquoi ils avaient tord de considérer l’affaire DSK comme une affaire privée en dehors du PS, et qu’après Dominique Strauss-Kahn venait le tour de François Hollande (« mouillé » fort innocemment dans la très elliptique histoire Banon) puis celui de Martine Aubry qui serait attaquée sur une fumeuse suspicion d’islamisme.
Toujours est-il que cet avis semble partagé par MA qui, consciente du danger de ces rumeurs alimentées à propos, est montée à la tribune pour exprimer son rejet de ces lâches et nauséeuses pratiques.

La droite, UMP en tête, se défend naturellement d’y être pour quoi que ce soit, dommage pour eux que l’affaire DSK nous enseigne combien il faut se protéger des épidémies de coincidences qui font croiser la route de la droite française à chaque fois que l’on pose une question (le chef de la police de NY, le demi-frêre chez Carlyle, les services secrets au Sofitel, les braves petits militants qui sont les premiers à connaître l’affaire et à établir un lien entre l’hôtel et l’aéroport, le bon site Atlantico qui de la Porsche à Banon en passant par NY devient un as du scoop, en attendant la suite).

Chacun se fera son opinion, mais au pays des Korrigans, lorsque l’on réussit à faire le lien entre tant de coincidences et que l’on est en mesure de prédire la suite, c’est soit que l’on touche à la vérité, soit que l’on est bon pour ouvrir un service de divination druidique sur internet. Que dois-je faire selon vous ?

Mon propos du jour n’est cependant pas de traiter du e-chamanisme, mais de dire ma préoccupation. Si d’un côté Nicolas Sarkozy ne peut pas gagner cette élection et risque même d’être victime du souffle de contestation révolutionnaire qui court autour du bassin méditerranéen tant il révulse les Français, y compris de droite, d’un autre côté, du notre, je ne vois au PS que des attitudes défensives, un manque de puissance et de force qui renverse la table et abat les obstacles.

Le sentiment de colère et de rejet qui anime les Français est laissé sous la serviette de plage.

Le sentiment de profonde injustice que je perçois chez les sociaux-démocrates ne reçoit aucun relais.

C’est insupportable ! Une bulle de colère est il me semble en train de croitre et d’accumuler une puissance inédite alors que la droite semble se spécialiser dans une forme étrange de politique et que la gauche nous la joue premier de la classe préparant sa copie dans un monde à part. Que nous avons du mal à être à la fois rationnel et en phase avec les émotions de la France, à être stratège et « à la castagne », à tracer le plan de bataille et à donner son sang sur le champ de bataille !

Depuis ce week-end, une nouvelle voie semble s’être ouverte, et si elle est toujours favorable à la gauche, elle met en danger le futur candidat PS quel qu’il soit. Toutes ces affaires, implicitement et très probablement involontairement, poussent dans une direction : si le PS ne réagit pas, si les candidats déclarés ou à venir ne réagissent pas, les Français vont être amenés à voter Eva Joly parce que c’est une juge, parce que le pouvoir judiciaire apparaît depuis le début du quinquennat sarkozyste comme le pouvoir qui s’oppose aux sarkozystes, plus encore que le pouvoir législatif où l’opposition est naturellement minoritaire, plus que les médias qui comme on l’a vu avec DSK sont prompts à relayer n’importe quelle histoire même mal ficellée.
On peut voir dans la probable et surprenante victoire de Joly sur Hulot une première preuve de ce que j’avance. Si j’ai raison, la deuxième viendra d’une hausse rapide de sa popularité. Il sera alors un peu tard pour s’exciter sur la cloche…

Alors oui la gauche va gagner 2012, et sans doute que l’assemblée sera plutôt PS (nouvelle cohabitation inédite si Joly est effectivement à l’Elysée), mais il faut aujourd’hui sonner l’alarme pour que notre candidat soit mieux qu’acceptable, mieux que simplement correct et capable de faire correctement le job. Pour l’heure, il m’apparaît qu’un tel candidat est soit empêché à NY, soit en sommeil estival, soit inconnu à ce jour. Ce n’est pas acceptable, sonnons le tocsin jusqu’à en faire vibrer nos os et nos âmes, montons à l’assaut et balayons le théâtre des ombres sarkozystes, nous devons nous battre pour pouvoir reconstruire la France !

Affaire Dreyfus Strauss-Kahn : le temps d’une respiration


Si l’affaire judiciaire du Sofitel n’est pas close, la balance de la justice penche maintenant clairement en faveur de DSK. Quant au ludion médiatique, puisse-t-il éviter les excès des premiers jours de l’affaire : si N. Diallo a menti comme elle l’a avoué et comme le procureur l’a dit, qu’on laisse la justice faire son enquête et que l’on arrête de confondre enquête et lynchage. Ce temps particulier est celui de la respiration, pas l’heure du jugement, pas non plus l’heure des comptes.

Respiration pour Dominique Strauss-Kahn et sa famille pour qu’ils puissent sortir de cette parenthèse irréelle, retrouver calme et sérénité, et qu’ils puissent se projeter à nouveau vers le futur. Les grands hommes ont beau être fait des accidents extraordinaires de leur parcours, cette construction nécessite tout de même un minimum de « digestion ».

Respiration aussi pour la gauche Française. Quoi qu’il arrive, cette élection restera dans les annales, à la fois par l’innovation des primaires ouvertes voulue par le PS, mais aussi de l’extraordinaire trouble politique de l’époque. Un candidat UMP sortant plus que discrédité mais sans solution de rechange crédible pour la droite, un candidat PS triomphant avant même de se lancer, puis détruit et voué aux gémonies, puis arbitre de tout ce qui se décidera, faiseur de roi ou roi lui-même (si l’image a un sens dans un système politique qui hésite entre la République et la monarchie élective). Je suis pour ma part heureux que cette pause permette au courant socdem de se retrouver autour de son identité après avoir hésité à prendre des routes mal assurées. Comme quoi, j’avais plus que largement raison en écrivant « À ce jour, nous n’avons aucune raison de faire un choix si ce n’est le devoir d’en faire un d’ici l’automne« …

Par contre, il y en a qui doivent respirer nettement moins bien depuis ces derniers jours.

D’abord ceux qui ont cru pouvoir faire fi de la justice pour se servir de cette triste affaire comme d’un marche-pied pour leurs combats, et j’en suis profondément triste tant la noblesse des idées se retrouve salie par un comportement du plus pur style « la fin justifie les moyens ». Non, non et non, la cause des immigrés, la cause des minorités, la cause des salariés, la cause de l’égalité des sexes n’ont rien retiré de positif des prêches hystériques de l’avocat de N. Diallo, des manifestations syndicalistes autour d’une affaire de droit commun, des attaques insensées de certains groupes féministes. Je l’avais écrit, nous en voyons la triste réalité aujourd’hui. Si vous voulez vraiment défendre ces causes, alors rejoignez les sociaux-démocrates en vous fondant sur ce que nous avons écrit de façon réfléchie et non sur des paroles de circonstance aux motivations peu glorieuses.

Ensuite et enfin pour aujourd’hui, il y a aussi la question lancinante du piège ou du complot. Là aussi, depuis plusieurs années j’ai suffisamment bataillé contre les complotistes de tout poil pour avoir quelque crédibilité en la matière. J’ai lu ces dernières semaines des choses allant du délire habituel aux coïncidences qui interpellent. Je constate également qu’en matière de « crime », nous trouvons facilement des gens qui ont le mobile, l’arme et l’opportunité, voire que certains se sont fait remarquer avant et après le déclenchement de l’affaire (le tweet UMP et B. Debré par exemple). Nous ne devons pas retomber dans une affaire Clearstream et je suggère fortement à nos députés, de tous bords, de demander la constitution d’une mission d’enquête parlementaire qui aurait pour objectif d’éclaircir les participations potentielles et le niveau d’action de personnes liées à la République dans cette affaire. Cette enquête doit être menée par le parlement car si elle se révélait positive, le piège ou le complot aurait eu pour objet de biaiser la procédure démocratique destinée à élire le Président de la République Française en 2012.

L’honneur d’un homme, l’honneur d’un parti, l’honneur d’un pays


J’ai rencontré une fois Dominique, il m’a fait l’honneur d’une mention dans 365 jours et je crois avoir toujours été digne des idées qu’il partage avec notre courant, courant dont je défendais encore hier l’identité alors que les circonstances compliquées du moment entrainaient chacun vers des choix aussi divergents que peu satisfaisants. C’était hier, il y a une éternité après cette nouvelle journée improbable, et tout cela prouve au moins qu’un combat sincère mené avec intelligence et honnêteté apporte solidité et légitimité à la parole !

Aujourd’hui et même si la procédure judiciaire n’est pas encore terminée, Dominique a commencé à recouvrer son honneur, malgré l’incroyable construction médiatique mondiale d’une culpabilité voulue par on ne sait qui. Ce soir il rentrera chez lui en homme libre, en homme qui reprend le contrôle de son destin. Il est attendu en ses foyers, qu’il sache qu’il est aussi attendu en France.

Le parti socialiste peut lui aussi présenter fièrement son front aux Français. L’immense majorité des militants du parti se sont sentis sincèrement blessés par les attaques de l’UMP et très peu ont eut l’imbécilité d’essayer d’exploiter la situation à des fins politiciennes. La justice américaine a franchi aujourd’hui une étape quI démontre que le PS n’a en aucun cas à rougir des valeurs que nous défendons : oui nous sommes un parti pour lequel le mot « morale » a un sens. J’appelle mes amis sociaux-démocrates à reprendre leur combat commun, à se réunir autour de notre identité, à combattre sous notre bannière en qualité de courant du PS. Comme je l’ai écrit plusieurs fois, il n’y a aucune urgence à choisir un candidat par défaut, cela n’en est que plus vrai aujourd’hui : affichons nos valeurs, défendons nos idées, préparons le terrain de la victoire, et nous verrons bien d’ici l’automne qui symbolisera cette victoire, et faisons-le avec ce qui est notre force, notre identité collective.

Quant à la droite,  j’appelle les hommes d’honneur de son rang à faire le ménage : les propos calomniateurs d’un Lefebvre ou plus encore d’un Debré sont autant de tâches honteuses que le temps n’est pas prêt d’effacer. Et j’ose espérer que cela s’arrête à quelques individus. Nous ne sommes pas des inquisiteurs, vous avez la possibilité de montrer que de tels agissements ne sont pas le symptôme d’une immoralité politique viscérale, alors faites-le !

Enfin je veux qu’à travers ce coup de théâtre ce soit Marianne qui relève la tête, Marianne que l’on a présentée faible et perverse, Marianne que l’on a voulu ridiculiser. Mais mon pays n’a rien à voir avec cette image, la France n’est pas une contrée de compromissions avec les dictateurs ou les boursicoteurs. La France est un pays de justice et de liberté, un pays fier et confiant en son avenir et c’est pourquoi je me suis engagé dans le militantisme politique, pour que mes enfants ne vivent pas dans un petit pays marécageux gouvernés par des esprits étriqués, mesquins et stupides. Reprenons notre destin en main, que cette campagne soit une campagne de reconquête et de reconstruction de notre pays, que cette campagne mène au pouvoir des hommes et des femmes capables de courber le destin !

Socdem Inside

Finalement, Pierre Moscovici a renoncé à y aller en notre nom, nous expliquant le pourquoi. Explication rationnelle, mais ayant un petit faible pour Dan Ariely, je sais aussi que nos décisions sont issues de facteurs dont la clarté est rarement évidente.

Dont acte, la politique est ce qu’elle est et depuis l’improbable déterminisme de l’empêchement de DSK, il est devenu difficile de me surprendre.

Ce qui m’ennuie objectivement le plus, c’est que les choix qui s’offrent à chacun de nous ne sont en rien évidents, transcendants, et du coup les sociaux-démocrates se déterminent en ignorant la question d’Ariely « avons-nous le contrôle de nos propres décisions » ce qui les amènent à faire des choix différents avec les mêmes variables, et nous amènera donc à nous opposer avec les mêmes arguments pour des candidats différents. Comme j’ai de l’humour, je trouve la situation cocasse et comme j’ai le sens pratique je propose à mes amis sociaux-démocrates d’utiliser le logo « Socdem Inside » sur leur blog ou pour leur avatar, histoire de ne jamais oublier qui nous sommes vraiment et de ne pas nous affronter même lorsque nous soutenons un candidat différent en attendant la fin de l’automne.

Pour ceux qui ne connaissent pas Dan Ariely :

 



Pierre Moscovici : Les primaires auront-elles le candidat qu’on n’attend pas ?


Arnaud Montebourg, Emmanuel Valls, Ségolène Royal sont partis en campagne il y a déjà de très nombreux mois et force est de constater que ces candidatures prématurées n’ont pas déclenché une vague d’enthousiasme et de soutien.

François Hollande est parti depuis moins longtemps mais sa campagne ayant mieux été préparée, en particulier en renforçant les liens internes qu’il maîtrisait par ailleurs bien grâce à sa longévité à la tête du PS, il bénéficie actuellement d’un avantage en ce début officiel de campagne.

Martine Aubry a su respecter le calendrier décidé, et ayant bénéficié de l’improbable empêchement de DSK et de sa position de 1ère secrétaire, elle se présente aujourd’hui au niveau de FH, à un souffle derrière lui.

Est-ce terminé ? Le casting est-il complet et surtout satisfaisant ? Le plateau présenté nous prépare un combat entre (ex)premiers secrétaires du PS, ce qui est certes un gage de légitimité interne mais n’est pas exactement une promesse de réformes radicales, d’originalité, d’ouverture à l’innovation. Peut-être sauront-ils le faire, mais nos deux favoris vont devoir « se faire du mal ».
L’autre difficulté qui vaut pour tous les candidats déclarés et d’apparaître pour des candidatures « moi-je« , certes tout à fait dans l’esprit du combat de la Vème République, mais peu en phase avec un espoir collectif, une solidarité de groupe, le dessein d’un avenir commun.

« Soyons dès lors clairs : je ne crains pas, par ma candidature, de provoquer la désunion, puisque le pluralisme existe. Ma préoccupation est ailleurs : a-t-elle un sens, peut-elle éclairer le débat ? (PM) »

Est-ce une malédiction de la Vème République ? Les Français doivent-ils se résigner à choisir entre d’honnêtes mais ternes travailleurs là où la situation nécessite tout à la fois compétence, imagination, innovation, transgression, panache, et un quelque chose de « différent », un effet Obama où un cadre du parti prend de l’épaisseur au fil de la campagne, conteste la partition écrite par avance et renverse l’ordre établi. Cela me semble toujours possible, et à mon sens, si un tel candidat émerge, il sera issu des troupes de socialisme & démocratie, reprenant la force des idées sociales et économiques de Dominique Strauss-Kahn et porté par l’esprit collectif qui nous anime.
Nous pouvons contester la logique de la Vème République qui a permis la catastrophique élection de Nicolas Sarkozy, entraînant l’accélération du déclin de la France. Nous contestons la fatalité du choix de l’honnête médiocrité faute de mieux. Notre espoir va au-delà de ce qui est écrit d’avance. Pierre Moscovici a demandé notre avis, la réunion prévue par notre courant aura lieu finalement mercredi à Paris, et il a indiqué sur son blog qu’il annoncerait sa décision jeudi.

« il est essentiel à mes yeux que le groupe que j’anime et continuerai à animer quoi qu’il arrive fasse un choix éclairé, que nous prenions position ensemble, si possible unanimement, à défaut de façon très majoritaire, afin de peser puissamment sur les échéances à venir. (PM) »

Pierre Moscovici est-il le candidat que la paresseuse logique actuelle n’attend pas ? Rendez-vous mercredi pour la dernière consultation collective et jeudi pour le savoir.

Social-démocratie : le dormeur s’éveille !


Cette semaine, il m’est arrivé un petit truc amusant qui me semble être tout à fait significatif de la réalité politique et citoyenne du moment.

J’ai reçu comme cela nous arrive à tous parfois, un mail d’un administrateur d’un des canaux sociaux-démocrates (celui de Besoin de Gauche pour ne pas le nommer). Or ce petit mail purement technique a déclenché une avalanche de réponses, non pas au problème technique, mais profondément politiques. La communauté fédérée par ce canal s’est réveillée alors qu’elle était en sommeil depuis bien des mois.

Et que dit cette communauté ? D’abord tout heureux de se retrouver de façon inopinée, chacun en est allé de son commentaire et de ses doutes sur l’attitude à tenir pour les primaires. Certains pensant se rallier à Martine Aubry tout en ayant à l’esprit l’étrangeté de la démarche tant Martine donne des gages à l’aile gauche du PS alors même qu’elle nous ignore superbement depuis l’empêchement de DSK. D’autres évoquent la possibilité de soutenir François Hollande bien que gênés aux entournures par l’absence de positions clairement en faveur de la social-démocratie pendant son long mandat de 1er secrétaire aussi bien que par son refus obstiné de tirer un bilan de ces même mandats. Lui non plus n’a pas par ailleurs fait beaucoup d’efforts pour convaincre les sociaux-démocrates de venir le rejoindre.

Voilà des choix par défaut qui ne nous enchantent guère alors que par ailleurs les idées que nous défendons et que nous avons fait évoluer ont été plébiscitées par la crise mondiale qui a marqué la défaite des fantasmes ultra-libéraux comme jadis l’effondrement soviétique a marqué celle du marxisme. La victoire idéologique social-démocrate n’aurait-elle d’autre écho qu’un choix de leader sur le critère du moins pire ?

A l’évidence, voici qui ne plait à aucun d’entre nous alors qu’il suffit d’un petit bruit sur le réseau pour réveiller des militants qui ne demandent qu’à porter le fer. Quel écart entre l’autisme de candidats déclarés ou pressentis, les mouvement de ralliement individuel de quelques cadres et nous, militants et sympathisants internet qui avons construit et porté une bonne partie du combat social-démocrate, qui avons créé des canaux structurés où l’échange est intense et créatif, nous qui faisons de la politique d’une façon moderne, où chacun peut avoir sa place et la parole, où chacun est respecté du moment qu’il respecte les autres et avance des idées au lieu de postures ou d’injures !

Alors non nous n’acceptons pas comme une fatalité de devoir choisir par défaut. Nous demandons collectivement aux cadres sociaux-démocrates, mais aussi au-delà aux militants et élus qui n’ont pas été convaincus par le casting qui s’est dessinés ces derniers mois, aux sympathisants qui lisent ce post et au-delà aux Français qui attendent plus et mieux du parti socialiste, de se manifester sur les blogs de leurs élus PS ou au sein de leurs sections. Exigeons d’eux qu’ils se manifestent pour des candidatures de combat, des candidats capables d’aller chercher chacun et chacune au lieu d’attendre de savoir comment se fera la distribution aléatoire des voix ! Nous ne battrons pas une UMP déliquescente juste parce qu’ils ont été mauvais et que ce serait automatiquement notre tour. Nous battrons nos adversaires parce que nos idées et notre programme sont les bons, parce nos troupes ont décidé de gagner, parce que nous aurons trouvé un leader ayant gagné ses labels d’honneur, de compétence, de courage, de probité, de fierté partagée avec tous ceux qui le soutiennent.

Cette semaine verra se dévoiler les vraies candidatures à l’investiture PS. Mardi à Paris se tiendra une réunion des sociaux-démocrates. Que ceux qui le peuvent aillent à cette réunion porter la voix des e-militants socdem avec force et conviction : nous exigeons un leader dont l’attachement à nos idées soit sans faille, nous exigeons un leader qui portera en son cœur et son âme nos attentes et nos espoirs. Camarades, que chacun d’entre nous porte la voix de tous les autres. Le dormeur social-démocrate est réveillé, choisissons maintenant un chef et prenons la route de la reconquête.

Deux semaines de réflexion

Plus que quelques jours avant l’ouverture officielle de la campagne des primaires du parti socialiste. Cela vaut bien le temps d’arrêter le temps et de prendre un peu de hauteur.

L’année écoulée n’a pas été inutile, très loin de là. La meilleure preuve selon moi en est le texte du socle programmatique du PS. Nous avons été capable de produire un texte clair, dans lequel chaque personne de gauche (et peut-être un peu au-delà) peut se reconnaître, dans lequel nous retrouvons à la fois une voie vers des outils politiques neufs, comme la réutilisation d’éléments qui ont permis les succès de 1997-2002 et qui sont toujours d’actualité. Les socialistes sont cohérents et politiquement crédibles et les Français ne s’y trompent pas me semble-t-il.

Cette année aura aussi été illustrée par la folie de notre système politique, folie tout entière incarnée par le destin DSK. DSK c’est l’homme qui aurait dû sauver la gauche en 2007 et nous éviter Sarkozy, c’est l’homme qui en réformant le FMI a sans doute évité le pire au monde en 2008, c’est l’homme qui n’a pas cessé d’être désigné comme le diable par tous ceux qui voyaient en lui l’adversaire à abattre en 2012, l’homme qui depuis son empêchement n’est plus en mesure de cacher la « légèreté » de ceux-là même qui prétendaient lui barrer le chemin, ces impatients qui voulaient parler avant le début de la campagne, se plaignant de ceux qui respectent le calendrier fixé collectivement. Peut-on espérer pour la suite que la leçon a été comprise, que l’on se battra pour demander plus et mieux à ceux qui sont en place, que la critique sera factuelle et argumentée et non le fruit d’un effet de manche ou d’une hystérie, que le débat portera sur des idées et les moyens de les réaliser et non la capacité à être invité au 20h ? Peut-on l’espérer ?

Dominique était le leader naturel des sociaux-démocrates, mais la socdem ne se limite pas à DSK, et ne se définit pas juste par rapport à lui. Si sans Royal il n’y a plus de royaliste, sans Hollande de hollandais, DSK ou pas les socdems sont toujours une communauté d’idées, une façon de voir et de faire de la politique, des outils et une vision d’avenir. Reste donc à voir ce que nous allons faire…

De part le pacte de Marrakech, Martine Aubry a naturellement hérité du flambeau socdem. Mais qu’en a-t-elle fait ? Il y a quelques semaines j’avais écrit un post où j’exprimais mon attente vis-à-vis de Martine, lui demandant « de réunir les forces social-démocrates pour décider ensemble de l’avenir. Qu’elle écoute ce qu’ont à dire Pierre Moscovici, Gérard Collomb, Michel Destot, Michèle Sabban, Jean-Jacques Urvoas, Marisol Touraine et tous les autres dont la liste est trop longue pour être complétée ici !« . Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Pourquoi n’a-t-elle pas cherché à parler aux militants sociaux-démocrates ? Cela n’est pas bien, cela n’est pas acceptable.

Si ce n’est pas Martine, sera-ce François ? L’homme ordinaire (au passage quelle est l’andouille qui veut faire croire que les Français attendent un homme ordinaire à la présidence alors que le navire est en pleine tempête !) qui se revendique social-démocrate. Soit, de la social-démocratie il pratique largement le dialogue et la négociation (mais un peu trop consensus mou à mon sens), cependant en 2007 il n’a en rien favorisé cette voie, bien au contraire, au Mans il me semble qu’il avait promis des choses qu’il n’a pas tenues, son parcours à la tête du PS n’a pas révélé chez lui un réformateur radical, très loin de là. Par ailleurs lui non plus n’a pas cherché à parler aux militants socdems. Pourquoi ce silence ? Parce que ces « cons de socdem finissent toujours par signer ?« . Là non plus, ce n’est ni bien ni acceptable.

Quid des autres candidats déclarés ? Royal est l’antithèse de notre façon de faire de la politique, Montebourg serait prometteur, il a fait un bout de chemin avec Besoin de Gauche, mais il est par trop « désarticulé ». Quant à Valls, il est trop souvent dans l’excès.

À ce jour, nous n’avons aucune raison de faire un choix si ce n’est le devoir d’en faire un d’ici l’automne. Je sais que certains de mes camarades pensent encore possible un retour de Dominique au cas où un complot était démontré, mais je crois foncièrement qu’il faut être fidèle à nos idées (qui sont également celles de Dominique) et considérer que nous devons construire notre destin, qu’avec DSK cela aurait été parfait mais qu’avec quelqu’un d’autre issu de nos rangs ce sera très bien, que nous gagnerons collectivement si nous soutenons une personnalité qui nous ressemble et incarne nos idées. 2012 est une élection pour les sociaux-démocrates, elle ne nous échappera pas, nous ne voterons pas par dépit ou par défaut, nous voterons pour nos idées parce que la refondation social-démocrate, ce « flux libéral dans un tuyau marxiste » est la seule voie qui ne soit entachée pas les échecs épouvantables du marxisme et du libéralisme débridé, parce que c’est le bon équilibre entre trop d’État et pas assez d’État, entre égalité de tous et équité de chacun, entre économie et social, entre passion et raison.

Il reste quelques jours de réflexion, mais d’ores et déjà j’appelle de mes vœux une candidature authentiquement social-démocrate, héritière de notre histoire socialiste, tournée vers l’avenir, prête à porter le projet qui reconstruira la France.

 

Une vision social-démocrate pour la politique étrangère de la France


En attendant que nous nous choisissions un leader qui portera nos couleurs en 2012, et pour combler un tant soit peu le peu d’échos (pour ne pas dire la pauvreté) des propositions en la matière des candidats déclarés, je vais prendre ma plume de blogueur citoyen pour dessiner les contours d’une politique étrangère vue par un militant social-démocrate.

Le bilan

Commençons donc par tracer un bilan de bientôt 10 années de gouvernement UMP. Que reste-t-il de saillants dans nos mémoires ?

Napoléon III capitule devant Bismark

En matière militaire, la réintégration de la France au sein de l’OTAN, notre enlisement en Afghanistan, et comme allégorie de l’ensemble le périple grotesque du Clemenceau ancien vaisseau amiral, fierté de la marine française. J’ai beau chercher quelques éléments à décharge, et j’aurais aimé pouvoir citer une évolution positive de l’action de l’armée française en Afrique par exemple en retenant l’épisode Bgabo, mais le pas est difficile à franchir.
En matière européenne, c’est là catastrophique. L’Europe n’existe plus que par son administration et sa monnaie, elle a été vidée de son élan créateur et n’a jamais réussi à être régénérée par une vitalité démocratique et citoyenne. Quel gâchis ! Chirac autant que Sarkozy n’ont jamais été capables de retisser des liens comparables à ceux qui unissaient Helmut Kohl et François Mitterrand. Pire, la France est redevenue le pays dont on se méfie. Il y a dans l’époque comme un parallèle entre Bismark / Merkel et Napoléon III / Sarkozy. Est-il encore temps d’éviter Sedan ?

Mais à mon sens, les plus gros dégâts sont à porter au discrédit personnel de Nicolas Sarkozy. Il est l’homme qui a permis à Poutine de gagner sa guerre en Ossetie, il est l’homme qui a rendu les plus grands honneurs de la République à Kadhafi et Assad, aujourd’hui plus que jamais despotes totalitaires tortionnaires de leurs peuples, celui qui ne comprend ni la révolution Tunisienne, ni celle d’Égypte. C’est encore l’homme grossier qui snobe l’ouverture du G20 alors que la France en reçoit la présidence. C’est aussi l’homme qui a réussi à nous fâcher avec le Mexique (encore un goût de Napoléon III) pour une question juridique qu’il a voulu utiliser à son profit.

Qu’oppose Nicolas Sarkozy à ce bilan ? Le sauvetage culotté mené par Cécilia Sarkozy au début de son mandat, et la grossesse de Carla Bruni exhibée au G8 de Deauville. Voilà une source de méditation.

Et le PS ?

Aurions-nous fait mieux ? Que pourrons-nous faire d’autre que d’être ballotés comme un fétus de paille sur le torrent mondial ? En bon social-démocrate je crois qu’il est possible de répondre à ces questions en partant d’une idée déjà fort ancienne puisqu’on la retrouve dans « La flamme et la cendre ». Il s’agit de la politique euro-méditerranéenne. Cette idée a tentée d’être reprise par Nicolas Sarkozy, mais sous sa direction cela n’a abouti qu’à une espèce de curieux et inutile club.

Il y a deux éléments fondamentaux au cœur de ce projet : la Méditerranée a longtemps été le cœur de la culture et du commerce européen. La Méditerranée a réuni les peuples, elle a irrigué la gloire des peuples, elle a été la richesse des peuples. Le projet euro-méditerranéen a pour ambition de recréer au troisième millénaire les conditions d’une renaissance unissant le bassin de la péninsule ibérique à la mer noire. En pratique cela signifie favoriser les échanges commerciaux du bassin, retisser le lien culturel qui unit tous ces pays, et se donner les moyens militaires pour résoudre, au nom de l’intérêt de tous et sur des valeurs méditerranéennes communes des conflits comme ceux du Maghreb. Ceci inclut également une vraie implication dans le conflit israëlo-palestinien. La gauche a trop longtemps démissionné devant ce conflit, partagée entre le soutien aux palestiniens et la résolution du problème de territorialité d’Israël. Il me paraît faux autant que lâche de considérer que le temps finira à lui seul par arranger les choses. On peut le voir soit de façon mystique et citer les prophètes, soit de façon rationnelle en constatant que le temps augmente inexorablement les moyens de destruction, mais en l’état, si l’on continue ainsi, la seule issue est la mort symbolisée par les prophéties de destruction de Jérusalem. Il paraîtra sans doute facile de donner son avis du fond de la Bretagne sur un conflit plus que millénaire, mais la seule issue que je vois est de créer les conditions d’un seul état confédéral israëlo-palestinien. Ceci a peut-être une chance de marcher si c’est appuyé par la reconstruction d’une identité méditerranéenne partageant les mêmes valeurs, dont la démocratie appuyée par une force de police méditerranéenne.

Enfin je n’ignore pas que l’Europe ne se limite pas à sa mer du sud. Il me paraît important de construire le pendant au nord en renouant cette fois avec l’histoire de la Hanse, ce qui permet alors de faire le lien avec le voisin russe. Le projet Hanse-Méditerranée doit à mon sens soutenir la politique internationale Française en attendant d’avoir recouvré assez d’honneur et de crédit pour retrouver notre place sur la tribune mondiale.

Conclusion

Réflexions sans doutes trop courtes et trop rapides publiées sur le blog d’un citoyen anonyme. Il ne tient qu’aux candidats de 2012 de faire plus et mieux, de dépasser les cris de la cours de récréation et de projeter une vision d’avenir qui redonne à la France sa place dans le concert international. Commençons par l’Europe, et lorsque ce sera fait, le monde nous admirera et nous écoutera à nouveau.