PSA : changer les modèles économiques

L’annonce du plan de PSA a créé une vive émotion largement justifiée à la fois par l’ampleur du désastre annoncé et la façon dont la direction de PSA a traité ce problème depuis maintenant plus d’un an. Il se trouve que ce cas me touche tout particulièrement pour différentes raisons :

  • je suis un enfant du monde ouvrier de l’automobile, une partie de ma famille a travaillé ou travaille encore pour Peugeot, et j’y ai moi-même passé quelques temps, soit comme stagiaire soit en job d’été,
  • j’ai eu il y a plus d’un an maintenant l’occasion d’échanger avec une personne qui a travaillé sur la stratégie de PSA et qui m’avait déjà expliqué à l’époque que le maintien de certains services comme la R&D était  problématique en France, non pas pour des questions de charges salariales, mais bien d’écart entre le rapport créativité/coût des salariés Français et des salariés asiatiques,
  • enfin, j’ai eu dernièrement à réfléchir sur un nouveau modèle industriel numérique de l’industrie automobile.

Trois raisons qui me donnent donc l’occasion de donner un éclairage particulier à ce cas, et peut-être contribuer à penser différemment le problème de l’industrie française en général.

Le gouvernement a annoncé sa volonté de ne pas laisser passer ce plan dans la colonne pertes & profits, mais nous ne pouvons cependant pas ignorer des éléments très structurants : en l’état, le développement du marché ne se fait plus en Europe mais bien sur les autres continents et les nouveaux entrants de l’industrie automobile ne sont plus de mauvais copistes mais sont d’ores et déjà en capacité d’être au moins aussi compétitifs et créatifs que nous. Il ne s’agit donc plus d’un simple problème de main d’œuvre à bas coût, mais bien d’un problème de compétitivité qui touche aussi l’innovation et la qualité.

Dit autrement, on pourrait bien diviser les coûts salariaux par 10, il n’en reste pas moins que nous ne produisons pas forcément au bon endroit et que nous n’avons plus assez d’avantage concurrentiel en matière d’innovation et de qualité !

Que faire ?

Sur ce blog (et ailleurs), j’ai déjà largement défendu l’idée de l’évolution vers un monde transformé par le numérique, un nouveau modèle développant la prééminence de services s’appuyant sur un élément matériel. Le tout ne serait plus vendu (on ne possède plus les choses), mais payé à l’usage (ce que l’on possède à moins d’importance que ce que l’on veut faire). Appliqué à l’automobile, qu’est-ce que cela pourra donner, ou plutôt qu’est-ce que cela donne car des expériences concrètes ont déjà été menées à bien.

Les nouvelles technologies numériques permettent de repenser les entreprises et d’avoir de nouvelles relations avec les autres sociétés mais aussi les clients. Un exemple venu des États-Unis nous montre comment le service de R&D et le service commercial peuvent être largement délégué à une communauté d’internautes pour designer et promouvoir un nouveau modèle de voiture.

Cette voiture c’est la Rally Fighter de Local Motors, réalisé selon le principe du « crowd » (par la foule) sur une plateforme numérique. Le mode de production est également différent de l’industrie automobile classique (ils ne font d’ailleurs pas que des voitures).

Cette société a changé le modèle industriel de l’automobile. Ce modèle s’appuie sur des technologies numériques et l’économie dite du « don ». Ce modèle ne se limite pas à une recherche des coûts les plus bas possibles puisque dès le départ il l’évacue à travers la gratuité ! Mais ce n’est qu’un aspect puisqu’ici nous traitons de conception, de production et de vente, mais les modèles style « AutoLib » nous montrent également une autre évolution de l’économie automobile fondée cette fois sur l’usage (je me déplace) et non la possession d’un véhicule (ce qui est une totale hérésie économique puisque l’auto reste la majeure partie de son temps à l’arrêt sur un parking).

Ce post est trop court pour traiter correctement d’un tel problème, mais il montre qu’aujourd’hui déjà, l’industrie automobile a déjà commencé à changer, et que la crise de PSA doit être traitée avec une approche beaucoup plus large et innovante qu’une vision industrielle datant des années 80.

Collectif Rooselvelt 2012 pour un new deal à la française !

  • Stéphane HESSEL
    écrivain
  • Cynthia FLEURY
    philosophe
  • Curtis ROOSEVELT
    petit-fils de Franklin D. Roosevelt
  • Patrick DOUTRELIGNE
    délégué général de la Fondation Abbé Pierre
  • Bruno GACCIO
    scénariste et producteur
  • Élisabeth BOYER
    ex SG du Parti Radical de Gauche
  • Djamel BENSALAH
    réalisateur et scénariste
  • Jean-Marc ROIRANT
    SG de la Ligue de l’Enseignement
  • Éric PIOLLE
    co-Prés. du groupe EELV CR Rhône Alpes
  • Gérard PELLETIER
    ex Prés. de l’Assoc. Nale des maires ruraux
  • Sophie BERLIN
    éditrice
  • Génération Précaire
    collectif
  • Olivier BERRUYER
    actuaire
  • Caroline FOUREST
    essayiste
  • Alain GRANDJEAN
    économiste
  • Jean-Paul CHIDIAC
    membre du Conseil national du PS
  • Philippe LAMBERTS
    porte-parole du Parti Vert européen
  • Aurélie TROUVÉ
    coprésidente d’Attac France
  • Jean ROUSSEAU
    président d’Emmaüs International
  • Christophe DELTOMBE
    président d’Emmaüs France
  • Jean-Michel CLEMENT
    député de la Vienne
  • Arnaud MONTEBOURG
    a signé étant député
  • Susan GEORGE
    écrivaine
  • Edgar MORIN
    philosophe
  • Roland GORI
    psychanalyste, init. de l’Appel des Appels
  • Patrick VIVERET
    philosophe
  • Jean-Pierre RAFFIN
    ex Prés. de France Nature Environnement
  • Michel ROCARD
    ancien Premier ministre français
  • Emmanuel POILANE
    directeur Fondation Danielle Mitterrand
  • Jean GADREY
    économiste
  • Colette GROS
    membre du Conseil national du PS
  • Gaël GIRAUD
    École d’Économie de Paris
  • Gilbert MITTERRAND
    Prés. Fondation Danielle Mitterrand
  • Eric FAVEY
    SG adj de la Ligue de l’Enseignement
  • Geneviève GAILLARD
    députée des Deux-Sèvres
  • Jérôme LAMBERT
    député des Charentes
  • Jean-Paul DELEAGE
    directeur de la revue Ecologie & Politique
  • Claire DEBEAUCHE
    VP de l’asso. Femmes et Elues de la Manche
  • Jean-Maurice DEHOUSSE
    ex Ministre-président de la région wallonne
  • Jean-Patrick GILLE
    député d’Indre-et-Loire
  • Sam KARMANN
    acteur et réalisateur
  • Bernard DAURENSAN
    ancien DG du Crédit Mutuel Océan
  • Razzy HAMMADI
    député de Seine-Saint-Denis
  • Jean DANIEL
    fondateur du Nouvel Observateur
  • Pierre LARROUTUROU
    économiste
  • Dominique MEDA
    philosophe et sociologue
  • Claude ALPHANDERY
    économiste
  • Patrick PELLOUX
    médecin urgentiste
  • Joël DECAILLON
    ancien SGA de la Conf. europ. des syndicats
  • Frédérique RIGAL
    ancienne Présidente de La Vie Nouvelle
  • Lilian THURAM
    ancien footballeur international
  • Christian FEVRET
    fondateur des Inrockuptibles
  • Patrick VIVERGE
    Conseiller général du Jura – Front de Gauche
  • Cyril DION
    directeur de Colibris
  • William BOURDON
    avocat
  • Geneviève ANCEL
    Dialogues en Humanité
  • Thierry MARCHAL-BECK
    président du MJS
  • Fiammetta VENNER
    essayiste
  • Robert CASTEL
    sociologue
  • Global & Local
    association de sensibilisation des élus au DD
  • René PASSET
    économiste
  • Serge PAUGAM
    sociologue
  • Corine MARIENNEAU
    bassiste du groupe Téléphone
  • MNCP
    Mouvement Nat. des Chômeurs et Précaires
  • Jean LAUNAY
    député du Lot
  • Jean-Marc AYRAULT
    a signé étant député

Soyons nombreux à les rejoindre, c’est  ici : http://roosevelt2012.fr/

Manifeste_collectif-Roosevelt2012

TF1, Merah et le doigt du sage

L’émission 7 à 8 de TF1 dimanche a déclenché nombre de réactions indignées, se focalisant plus sur la forme (fallait-il ou pas diffuser ce reportage) et sur l’émotion (souvent légitime) que sur le fond.

Ce reportage n’ajoute rien à ce que nous connaissions de Merah, jeune à la dérive récupéré par des terroristes qui lui ont fourni l’illusion d’exister à travers une mission de destruction aussi vaine qu’ignoble.

Par contre, il donne un début de réponse aux interrogations que nous avions pointées en mars dernier sur ce blog. Merah était effectivement connu et suivi par la DCRI et la vraie question est de savoir si les services de renseignement ont été incroyablement négligents ou incompétents ou s’ils ont cru pouvoir utiliser Merah alors que celui-ci échappait totalement à leur contrôle. Dans tous les cas, il semble bien y avoir eu une faute que l’enquête semblait tarder à établir. Au moins sur ce point, le reportage de TF1 semble avoir été utile.

Mais les questions sur la responsabilité de l’équipe du RAID, sur le juge, sur Claude Guéant restent posées, avec deux questions supplémentaires aujourd’hui, comment les documents de l’enquête ont-ils fuités et dans quel but ?

Des services de l’État semblent avoir dysfonctionné dans cette affaire de terrorisme. L’enquête semblait avancer bien lentement et même si la forme est discutable, des journalistes ont dans cette histoire fait avancer la diffusion d’une part de la vérité. Cette vérité semble de moins en moins flatteuse, raison de plus pour avancer vite et sans faiblir pour en tirer rapidement les conséquences.

Un Merah c’était déjà de trop, tout doit être fait pour que cela ne se reproduise pas.

L’esprit totalitaire bien pensant

En différentes communes de l’Iroise nous avons constaté que sur les panneaux officiels, les affiches de Jean-Luc Bleunven avaient été dégradées comme on le voit sur ces clichés pris ce matin à Plougonvelin.

Geste qui ne serait que pathétique s’il n’était pas aussi une blessure infligée à la démocratie. Le débat dans une élection est souvent rude (il ne l’a d’ailleurs pas été tant que cela en Iroise), mais c’est aux électeurs et à eux seuls que revient le choix,choix effectué selon les règles fixées par la loi électorale.

Refuser la loi, refuser les règles, refuser le choix des électeurs sont trois symptômes forts d’une dérive vers un esprit totalitaire qui pose son propre point de vue comme le seul qui vaille, comme celui qui justifie que tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins.

Je ne sais pas qui sont ceux qui sont derrière ces actions de vandalisme, et d’une certaine façon cela m’indiffère, mais ils ne musèleront pas la démocratie. Les esprits totalitaires, bien pensants ou franchement pervers, n’ont jamais gagné dans l’Histoire, ce n’est pas en Iroise que cela va commencer.

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Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, soutient Jean-Luc Bleunven

La ligne d’arrivée est en vue et Jean-Luc Bleunven a reçu hier soir et ce matin deux soutiens de poids.

Hier soir à Plouzané, Jean-Jacques Urvoas est venu en personne soutenir la candidature du candidat de la gauche en Iroise et il en a profité pour faire le bilan, le vrai, des deux mandats de Marguerite Lamour. Comme chacun pourra le constater en consultant les sites internet de l’assemblée nationale et de nosdéputes.fr, la réalité est très loin de l’autosatisfaction affichée par la députée sortante. Celle qui veut se présenter comme un rempart par son expérience et son activisme a en fait brillé par la faiblesse de sa production législative. Si la marine brestoise a vu fondre ses effectifs et son poids stratégique, ce n’est pas par hasard mais bien parce que Marguerite Lamour n’a pas défendu les intérêts du pays Brestois pendant plus de dix ans.

Or qui vient aujourd’hui soutenir Jean-Luc Bleuven ? Jean-Yves Le Drian en personne. Le ministre des armées a apporté lui-aussi son soutien à notre candidat. Du sympathisant au ministre, toute la gauche en Iroise va aller chercher la victoire dimanche prochain en votant pour Jean-Luc Bleunven.


Jean-Luc Bleunven – Le soutien du jour… par jeanlucbleunven2012

Elections législatives : analyse du local au général

Même si elle n’a pas déclenché une marée de bulletins de vote, cette élection législative me semble particulièrement instructive, et il se trouve que la troisième circonscription du Finistère est tout à fait emblématique.

C’est d’abord une circonscription qui se confirme comme gagnable par la gauche. Les militants d’Iroise en étaient convaincus depuis plus d’un an, l’appareil socialiste et les observateurs moins. Cette fois, les résultats sont là : rien n’est gagné mais il n’y a pas besoin de la méthode Coué ou d’une double dose de chouchen pour dire que c’est gagnable. Cependant, comme au national, rien n’est fait d’avance et même si les citoyens ont confirmé leur intérêt pour notre programme et nos idées, ils ne sont pas prêts à signer un chèque en blanc.

La victoire devra se mériter en Iroise comme à l’assemblée, et de façon assez cocasse, cette élection dans une circonscription qui n’intéressait pas grand monde hors du pays de Brest, fera partie de celles qui feront ou pas une majorité absolue à l’assemblée. Les projections montrent que le PS est en mesure d’obtenir cette majorité absolue (en incluant le PRG), mais cela se jouera à un ou deux sièges. Si le destin électoral se montre taquin, ce siège pourrait parfaitement être celui d’Iroise. Voilà qui est source de réflexion pour tous ceux qui n’ont pas assez entendu nos appels à une candidature socialiste ! J’espère que Jean-Luc Bleunven pourra rectifier le tir au nom du poing à la rose.

La situation en Iroise n’est cependant pas singulière et l’on constate que dans la plupart des circonscriptions où la stratégie nationale a été contestée, soit sur l’accord sur les désaccords, soit sur les parachutages, ce sont les contestataires locaux qui ont eu l’appui des électeurs, le cas le plus symbolique étant La Rochelle. Je milite au sein du PS pour une refondation. Jusqu’ici nous avons eu une vraie évolution avec les primaires mais cette opposition entre militantisme local et stratégie nationale me semble être un vrai révélateur d’une évolution globale de la façon d’être un citoyen. Le monde a changé, les moyens de communication, les moyens de faire de la politique, ont profondément évolué. Sans en arriver au paroxysme des révolutions méditerranéennes où le pouvoir a été déchu sans avoir rien vu venir, toutes les organisations politiques classiques doivent faire face à une nouvelle organisation politique qui conteste la hiérarchie séculaire (NB : c’est aussi vrai en entreprise).

Le parti socialiste doit s’engager dans le XXIème politique, il peut le faire sans douleur grâce au soutien actuel des Français, mais il faut commencer le travail dès le prochain congrès, en prenant comme base de travail ce qui se passe actuellement pour les législatives, en particulier en Iroise (et quel que soit le résultat de dimanche prochain).

En attendant, il reste quelques jours pour finir le travail partout en France. La gauche est forte, souvent majoritaire, la droite est discréditée par 10 ans d’UMP et 5 de Sarkozysme, unissons-nous pour finir le job. Ce fut notre leitmotiv depuis le début de cette campagne : François Hollande et le gouvernement Ayrault doivent pouvoir compter sur une majorité cohérente qui appuie chaque loi et réforme. Pour cela, c’est dimanche que tout se joue.

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Les résultats en Iroise :

3ème circonscription                        RESULTATS OFFICIELS

 

Résultats* 1er tour

Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 86 268
Abstentions 33 665 39,02
Votants 52 603 60,98
Blancs ou nuls 623 0,72 1,18
Exprimés 51 980 60,25 98,82

 

Liste des candidats Voix % Inscrits % Exprimés Elu(e)
M. Joël MENARD (FN) 3 913 4,53 7,53
Mme Marguerite LAMOUR (UMP) 20 177 23,38 38,82
Mme Magali DEVAL (VEC) 10 799 12,51 20,78
M. Bertrand SEYS (FG) 2 602 3,01 5,01
M. Patrick PELISSARD (CEN) 1 170 1,35 2,25
M. Chris PERROT (EXG) 488 0,56 0,94
M. Fabrice MERLIN (EXG) 251 0,29 0,48
Mme Christiane MIGOT (RDG) 1 676 1,94 3,22
M. Jean-Luc BLEUNVEN (DVG) 10 904(+150 après rectification) 12,63 20,98