Un beau dimanche, une belle victoire

J’ai pris une petite journée de décompression avant d’écrire ce post rapide.
Dimanche fut l’aboutissement d’un pari sur la possibilité de faire de la politique (un peu) autrement. Ce premier pas a été gagné haut la main, à la fois par sa réussite technique, la tenue des débats (quoi qu’en disent Copé et Morano les échanges les plus vifs n’ont rien eu à voir avec les crocs de boucher que certains « ténors » de l’UMP se promettent mutuellement), et plus encore par la réponse des Français et même la sagesse de leur verdict.

Alors bien sûr que les choses sont améliorables et qu’elles le seront, mais oui, je suis fier sur ce coup là, fier d’avoir quitté le café du commerce pour militer au PS, et fier d’avoir rencontré tant de sympathisants heureux d’être venus voter dans mon bureau (qui soit dit en passant, avec sa vue sur l’anse de mer, son lever de soleil à 8h30, la sortie des avirons, l’arrivée d’un trois mats à 12h et les enfants qui jouent sur la plage l’après-midi, arrive probablement sur le podium des bureaux de vote les plus sympas de France !).

Fier aussi d’avoir vu en soirée tous les candidats ensemble, fier d’avoir vu Martine Aubry reconnaître avec classe la victoire de François Hollande. Je suis maintenant heureux de retrouver les militants qui jusqu’à dimanche avaient fait d’autres choix que le mien, et particulièrement impatient de retrouver en particulier tous mes camarades socdems.

Politiquement, non seulement la gauche a redoré son blason dimanche, mais la droite a fait plus que perdre avec ses dénégations puériles. Depuis 10 ans, ils auront décidément été épouvantablement mauvais sur tout : économie, social, image de la France, respect de la République et maintenant respect de l’expression démocratique.

Primaires citoyennes : les différents, les improbables et les acceptables

Cette dernière semaine de campagne avant le vote me semble avoir quelque peu baissé dans son intérêt. Cela est sans doute dû au fait que puisqu’il s’agit d’une primaire interne à la gauche, les différences (bien réelles) entre candidats sont plus faciles à décrypter et qu’il faut une campagne plus courte pour situer chacun, surtout lorsque le socle programmatique part d’une base commune. Et peut-être aussi, hélas, parce qu’on a vu ressurgir les petites phrases stériles en lieu et place des arguments constructifs.

Qu’en retirer ?

Il est de bon ton au café du commerce de clamer haut et fort que « la droite et la gauche c’est pareil ». Cette sentence définitive perd vite de sa pertinence lorsque l’on constate l’écart entre un Montebourg bien ancré à gauche avec son improbable concept de démondialisation et un Valls que l’on donne comme le libéral de gauche de service (sans pourtant avoir à se mettre sous la dent un vrai symbole libéral d’ailleurs). Si on constate de tels écarts entre courants d’un parti, il est évident qu’entre partis la différence est encore plus marquée. Finalement, Valls aurait à mon sens gagné à aller au bout de sa démarche, comme Montebourg l’a fait. Je ne crois pas qu’un des deux ait une chance d’être choisi, au mieux semble-t-il, Montebourg peut-il arriver deuxième si la gauche radicale se mobilise comme un seul homme, ce qui n’est pas gagné car la coalition d’Aubry intègre Hamon et la vieille garde représentée par Emmanuelli en plus de Fabius et de quelques anciens de socialisme & démocratie (Cambadélis en tête). Voilà pour le groupe des « différents« .

Un deuxième groupe semble pourvoir être discerné des autres : celui des « improbables« . On y trouve Baylet, intéressant mais qui semble devoir irrésistiblement générer la question « oui et alors ?« . On a aimé l’entendre défendre l’Europe, on a aimé sa pointe d’accent, « oui et alors ? » On y trouve également Royal, partie très tôt pour refaire son retard et essayer de rejouer 2006 sur le même tempo, mais qui manifestement n’est plus en mesure d’avoir un discours qui accroche, qui interpelle.

Enfin dernier groupe, celui des « acceptables pour une majorité à gauche« , regroupant Aubry et Hollande. Tout deux peuvent être choisi et entraîner après la primaire l’adhésion capable de vaincre Sarkozy. Pourtant, le match semble fortement pencher pour Hollande, celui qui, contrairement à Aubry, a réussi à se présenter comme le présidentiable, et celui qui est perçu comme tel. Il est clair que s’il arrive en tête dimanche, voire largement, cela n’étonnera personne.

C’est ce que disent d’ailleurs les sondages. Ah les sondages, adulés par certains lorsqu’ils placent leur candidat(e) devant la photo, tout autant détesté lorsqu’il ou elle disparaît de cette photo ! L’argument de la manipulation est largement avancée. Je suis personnellement très vigilant concernant ces possibles manipulations, mais un sondage ne donne lieu à une manipulation que dans de rares circonstances parfaitement identifiables :

  • s’il est fait dans des conditions peu rigoureuses (sondage en ligne par exemple)
  • si la question est biaisée (ce qui n’est pas ici puisque la question est simple : « pour qui allez-vous voter »)
  • si le sondage est interprété dans un autre contexte ou si le sondage est publié dans une dynamique temporelle qui en change le sens (fait avant un grand discours par exemple et publié le jour d’après)

A l’évidence, les sondages publiés ces derniers temps ne tombent pas dans ces cas, et nous sommes suffisamment proches de l’élection pour les considérer comme prédictifs, c’est à dire de considérer qu’effectivement François Hollande reçoit l’assentiment d’une grosse proportion des Français qui iront voter dimanche. Une dernière chose permet de vérifier cette tendance, même si c’est une vérification indirecte : c’est la mesurer de l’intérêt des Français pour les différents candidats, en particulier ces dernières semaines. Or nous disposons d’un outil permettant de faire cela : ce sont les statistiques des recherches google.



Les recherches Google (restreintes à la France) confirment le fort intérêt créé par le premier débat, suivi d’un intérêt pour MA supérieur à FH pendant quelques jours avant que ce dernier ne repasse devant. Le deuxième débat a eu moins d’impact mais a cette fois clairement profité à Montebourg et Valls, le premier allant jusqu’à faire jeu égal avec l’intérêt pour Aubry. Même si les courbes de google vont plutôt dans le sens des sondages, on se limitera à regarder les tendances puisque le moteur de recherche ne mesure par définition que les mots cherchés, pas la motivation (recherche positive ou négative ?). En tout cas, les résultats ne permettent pas de constater un hiatus entre les recherches des internautes et le résultat des sondages.

Quoi qu’il en soit, dimanche participez à un moment démocratique exceptionnel : allez voter à la première primaire citoyenne de l’histoire de France.

Primaires citoyennes : dès dimanche faisons gagner la gauche

Venir voter massivement dimanche constituera une première victoire pour tous les Français qui ne veulent plus de Nicolas Sarkozy et de la politique UMP qui a plongé la France dans le gouffre où nous sommes aujourd’hui.

 

Voter avec force pour que, dès le premier tour, un candidat puisse se présenter sans ambiguïté comme le futur adversaire de Nicolas Sarkozy donnerait un signal magnifique, un signal de détermination et d’espoir.

 

Depuis son entrée en campagne, François Hollande s’est révélé comme étant le candidat rassurant, le candidat capable de fédérer autour de lui une équipe de gens responsables, travailleurs et compétents, le candidat des terroirs, le candidat de l’alliage entre détermination, réalisme et espoir.
Dimanche, votons nous aussi avec force et réalisme pour commencer à passer de l’espoir à la realité !

Débat des primaires socialistes : éclairage sur le nucléaire

Le débat d’hier soir a traité la question du nucléaire de façon un peu plus saillante que le reste. Comme c’est une question qu’à titre personnel j’ai travaillé avec mes camarades sociaux-démocrates depuis plusieurs années, je donne ici quelques éléments de réflexion et de choix.

Sortir du nucléaire ? par LCP

Tout d’abord, il faut constater que le corpus idéologique du PS a fondamentalement évolué sur la question écologique, que ce n’est plus un sujet subalterne et aussi que notre vision des choses n’est pas celle des écologistes. Nous avons une approche propre, qui ne conçoit pas la nature d’un point de vue « romantique ». D’ailleurs, le terme même de « nature » est à mon sens inapproprié pour le débat politique.

Par rapport à ce problème, nous devons considérer d’un côté les écosystèmes et de l’autre la société des hommes. Ces deux éléments s’imbriquent, la société des hommes ne peut avoir d’avenir dans des écosystèmes dégradés, mais dans tous les cas, nous plaçons l’homme au cœur de notre idéologie, de nos réflexions, de nos décisions. Nous voulons engager la France dans une démarche de développement durable, ce terme impliquant à la fois une prise en compte des écosystèmes et des paramètres économiques, sociaux et sociétaux de nos sociétés.

A contrario, les écologistes prônant la décroissance mettent d’abord en avant la « nature » puis engage la société dans un processus malthusien. C’est très différent de notre approche puisque nous acceptons d’agir sur les écosystèmes, de les modifier, du moment que ces actions préservent l’avenir à la fois de ces écosystèmes et des sociétés humaines. Nous travaillons pour le bonheur d’hommes et de femmes libres, émancipés, maîtres de leur destin.

C’est à partir de cet éclairage qu’il faut comprendre notre orientation nucléaire. François Hollande fixe un cap de sortie du nucléaire car cette technologie pose des problèmes de sécurité et a potentiellement un impact très fort sur nos écosystèmes (ceux qui ont oublié Tchernobyl ont eu la mémoire rafraîchie avec Fukushima). Cependant, cette sortie du nucléaire doit être faite en gardant à l’esprit l’intérêt des citoyens qui est de façon immédiate d’avoir de l’énergie, puis de diminuer l’empreinte carbone de nos sociétés, puis de passer à des énergies plus satisfaisantes pour les écosystèmes. Ces différents aspects pouvant d’ailleurs être traités de façon complémentaire. Par ailleurs, nous sommes sociaux-démocrates et la négociation est notre outil de travail. Nous fixons donc un cap, nous mettons sur la table les besoins (le besoin énergétique augmente, le parc de production vieillit, certaines énergies deviennent obsolètes, certaines technologies changent la donne), et à chaque étape nous voulons engager une discussion, ferme mais ouverte, pour trouver la meilleure solution. Certains ont une vision plus dirigiste et étatiste, les sociaux-démocrates privilégient des choix plus concertés et consensuels.

Flamanville est un excellent exemple. Une nouvelle technologie arrive. Que vaut-elle ? C’est une technologie nucléaire et nous voulons en sortir : si on ajoute une centrale alors pour progresser sur la voie de sortie du nucléarie, il faut en fermer au moins deux (Fessenheim et Chinon sont de bons candidats pour cela). Est-ce que cela a un sens ? Comme on ne comblera pas le déficit de production d’énergie, par quoi complète-t-on ? Des éoliennes ? Des hydroliennes ? Du solaire ? Des économies d’énergie ? De l’intelligence dans la consommation ? Le débat est ouvert, menons-le sereinement et reprenons-le à chaque étape.

La voie est claire : on veut sortir d’une filière dangereuse et impactant trop les écosystèmes. Les outils sont clairs : on affiche les buts, les contraintes, et on négocie les choix en cherchant le consensus, ce qui n’empêche pas d’être ferme sur la nécessité d’atteindre les buts. A chacun de voir s’il est d’accord ou pas avec cette approche, c’est la notre, et François Hollande l’incarne très bien dans cette primaire.


Textes de réflexion :

 

Les primaires socialistes en Iroise

 


Primaires Citoyennes: mode d’emploi par PartiSocialiste
Le temps passe vite et nous sommes à moins d’un mois du premier tour des primaires socialistes. Il est temps de faire le point et de donner quelques informations à ceux qui jusqu’ici ont regardé les choses d’un peu loin.

D’abord, rappelons qui sont les candidats (sources : http://www.lesprimairescitoyennes.fr/).

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  • Arnaud MontebourgArnaud Montebourg

    La nouvelle France

    La candidature d’Arnaud Montebourg est celle de la transformation de la gauche.

  • Martine AubryMartine Aubry

    «Pour sortir de la crise»

    Martine Aubry propose mardi, dans une tribune publiée dans Les Echos, des solutions pour sortir de la crise. Elle préconise notamment la création d’une Lire la suite

  • Jean-Michel BayletJean-Michel Baylet

    Discours de Seignosse

    Discours de clôture de l’université d’été du PRG à Seignosse le 4 septembre 2011.

Qui peut voter et où ?

Vous pouvez voter si vous êtes inscrits sur les listes électorales avant le 31 décembre 2010 ou si vous êtes membre du PS. Dans tous les cas, il faudra signer « l’engagement de reconnaissance dans les valeurs de la Gauche » et de s’acquitter d’une participation au frais d’organisation de 1 € minimum (vous pourrez donner plus, jusqu’à 150 € en liquide ou 7500 en chèque – dans le cas du paiement par chèque vous recevrez ultérieurement un recipicé de dépôt) .

Tous les bureaux de votes habituels ne seront pas ouverts. En Iroise (3ème circonscription du Finistère), les bureaux de vote seront dans les villes de :

  • Molène
  • Plabennec
  • Plouarzel
  • Ploudalmézeau
  • Plougonvelin
  • Ploumoguer
  • Plourin
  • Plouzané (2 bureaux)
  • Porspoder
  • Saint-Pabu
  • Saint-Renan
  • Trébabu
  • Tréouergat

Vous pouvez retrouver votre bureau de vote en le recherchant sur le site des primaires citoyennes.

Participation

Ces primaires peuvent également être pour vous l’occasion de vous impliquer dans la vie républicaine : si vous voulez participer à la tenue du bureau de vote, vous serez les bienvenus !

De même si vous aimeriez changer la politique de l’intérieur mais que vous voulez en discuter avant, laissez-nous un commentaire. Le PS essaie d’améliorer les procédures démocratique, à vous de nous aider à changer la politique !

François Hollande tend la main à DSK et au-delà, à ceux qui portent ses idées

« Sa compétence en matière de finances, en matière internationale, est plutôt recherchée et reconnue (…) Dans la situation que l’on connaît, il fait partie des voix que l’on veut entendre »

Cette déclaration de FH lors du grand jury RTL (04/09) est à la fois sobre, raisonnable et marque une réelle volonté d’ouverture en direction de Dominique et des militants socdems qui l’ont soutenu et le soutiennent toujours. La politique est rarement simple, ici au moins elle est claire.

Après le temps de la réflexion, l’heure du choix

En juin, au moment de la déclaration des différentes candidatures aux primaires socialistes, j’avais souhaité, en accord de pensée avec beaucoup de mes camarades sociaux-démocrates, prendre le temps de la réflexion, à la fois pour laisser l’affaire DSK aller à son terme judiciaire, et également pour que Martine Aubry et François Hollande aient le temps de clarifier leur ligne politique et leur position spécifique vis-à-vis de nous.

Le temps a donc passé, la justice a pu clairement établir le niveau de véracité de l’affaire New-Yorkaise, Martine et François ont pu plus largement s’exprimer.

Attendre plus longtemps ne me paraît pas souhaitable :

  • parce que cela laisserait le débat des primaires se dérouler sans une bonne partie des e-militants socdem,
  • parce que cela laisserait penser que finalement nous ne sommes pas si rationnels que cela et que dans des situations complexes nous restons « coincés » par nos sentiments, incapables de prendre une décision claire parce qu’elle n’irait pas dans le sens de nos émotions,
  • parce que cette attente serait trop focalisée sur une personne ce qui permettrait à certains de nous traiter de fans et non de militants au service de tous,
  • parce que cela n’empêcherait pas chacun et chacune d’aller petit à petit dans un sens ou dans un autre, mais à contre cœur et un peu honteusement.

Mon attachement aux idées sociale-démocrates modernes largement alimentées par la pensée de Dominique, mises en lumière par ses résultats aussi bien au gouvernement qu’au FMI, restent une référence. Mais aujourd’hui j’ai le sentiment de devoir choisir, et de dire avec force et fierté que je suis un socdem, que j’ai toujours défendu loyalement une candidature de Dominique, que je l’ai fait parfois dans des conditions plus que difficiles et à contre-courant de « l’opinion », mais voilà, je suis aussi un militant qui doit et qui sait prendre ses responsabilités, alors je le fais, et je le fais avec force et conviction.

Je rejoints donc les militants qui soutiendront François Hollande dans cette campagne des primaires. Je lui apporte mes convictions, mon énergie, mon espoir des réformes radicales, ma capacité à me battre et à pourfendre les mensonges et les manipulations, celle aussi d’imaginer un avenir meilleur et les outils qui y mènent. Je vous invite à faire de même et quoi qu’il arrive, je vous donne rendez-vous juste après les primaires pour construire ensemble le chemin vers la victoire finale de la gauche et de tous les Français.