Où est passée la bonne dette ? Qui doit-on ruiner maintenant ?

Autant prévu que redouté, les États Unis ne sont plus un pays où l’on peut acheter des bons du trésor les yeux fermés. La perte de leur meilleure note est plus psychologique qu’autre chose, mais la finance mondiale qui faisait gris mine ces dernières semaines s’offre un plongeons supplémentaire en eau froide.

La cause de la défiance : la dette bien évidemment. Fini de s’amuser avec la « petite » dette grecque de 350 milliards d’euros, on s’intéresse maintenant aux plus de 14 000 milliards de dollar américains (soit environ 10 000 milliards d’euro). Nulle doute qu’avec nos près de 1600 milliards et une progression toujours pas maîtrisée, notre tour ne devrait pas tarder. Alors oui la crise y est bien pour quelque chose car il était nécessaire de soutenir l’économie et certaines sociétés qui se sont trouvées temporairement à court de liquidité. Oui, mais cela ne doit pas nous faire oublier la faute originelle de la droite qui a délibérément choisi de se financer à crédit, sans chercher d’autres voies. Rappelons-nous la théorie de Nicolas Sarkozy de « la bonne et mauvaise dette ».

Contrairement au PS dont les théories keynésiennes posent comme postulat que la dette est l’ennemie de la gauche, le gouvernement sarkofillon et l’ump ont délibérément choisi cette voie de la dette, pour nous amener là où nous sommes actuellement, ignorant par incompétence ou aveuglement idéologique que cette voie n’offrait aucun échappatoire en cas de problème. L’accident était inévitable.

Aujourd’hui, il est urgent de répondre à une double question :

  • comment payer ce que l’on doit ?
  • comment reprendre sa liberté financière vis-à-vis des marchés ?

Augmenter les taxes et impôts ou leur assiette (c’est-à-dire le nombre de personnes qui les paient), diminuer les dépenses, « manger » la dette par une inflation importante, refuser purement et simplement de payer. Le panel de solutions est connu, plutôt que de nier le problème il faut soit que ce gouvernement fasse pour une fois ce qu’il faut ou qu’il démissionne et rende rapidement les clés, reconnaissant son incroyable incompétence, abandonnant une politique vieille de presque 10 ans, politique qui à l’exception d’une année n’a jamais réussi à remettre la dette de notre pays dans la bonne direction.

La gauche est décidée à faire ce qu’il faut, et à la différence de la droite, l’expérience passée (1997-2002) montre qu’on peut lui faire confiance pour que cela soit aussi juste que possible et surtout, efficace.

Mais second point, comment reprendre sa liberté vis-à-vis des marchés, car on peut bien tempêter contre les financiers, si l’ump avait fait le choix d’avoir le choix, le rapport de force serait différent. En 1997 le gouvernement Jopin sous la direction de Dominique Strauss-Kahn a qualifié la France pour l’euro et nous avons choisi l’intégration européenne : il est temps d’achever le travail massacré par la droite : l’Europe doit se doter d’un organe de gouvernance dont le rôle est de veiller à harmoniser les éléments financiers structurants de l’Union, et cet organe doit pouvoir relever le défit d’agir selon des choix politiques démocratiques au niveau européen. Par ailleurs, on remarquera que des pays comme le Japon sont beaucoup plus endettés que nous mais sont moins « chahutés » par les marchés ; il y a une raison simple à cela : ces pays financent majoritairement leur dette en interne. Il me paraît donc souhaitable de réfléchir sur la possibilité d’un emprunt national forcé : transformer une partie de l’épargne des Français en emprunt remboursable à court terme (moins de 5 ans) à un taux d’intérêt à fixer. Cela me paraît être une des formes les moins douloureuses de contribution au sauvetage financier de notre pays.

La droite sarkozyste a échoué parce qu’elle a choisi depuis 10 ans une très mauvaise politique économique. Que les mois avant l’élection vont être longs et douloureux pour les Français ! Si Nicolas Sarkozy veut réussir ne serait-ce qu’une chose dans son épouvantable mandat, que ce soit sa démission.

Les mensonges de Nafissatou Diallo

Voici une traduction d’un document du bureau du procureur de NY, Cyrus Vance, à propose des mensonges proférés sous serment par Nafissatou Diallo.


Traduction :

Messieurs Taylor et Brafman,
Le ministère public divulgue les présentes informations à la défense, conformément au code de procédure criminelle 240.20 et la jurisprudence Brady c/ Maryland, et la doctrine induite.

Entrée aux USA avec un faux visa, la plaignante (Nafissatou Diallo), a obtenu le statut de réfugiée par de fausses déclarations.

Dans sa demande d’asile en date du 30 décembre 2004, la plaignante (Nafissatou Diallo), a informé le Ministère de la justice, de l’immigration et des naturalisations, de son expérience personnelle (de son vécu personnel) dans son pays, la Guinée.
Ces informations ont été confirmées par une note manuscrite jointe à la demande et ont servi de base à la demande d’asile.
Dans ce formulaire, Nafissatou Diallo déclare, à peine de parjure, que sa déclaration est sincère et véritable.
En substance, la déclaration indique que la plaignante et son époux ont été persécutés et harcelés par le régime dictatorial qui était au pouvoir en Guinée.
Entre autres choses, la plaignante (Nafissatou Diallo), déclare que sa maison a été détruite par la police et les soldats agissant pour le compte du régime Guinéen et que son couple a été battu.
Quand son mari a tenté de retourner voir ce qui restait de leur bien le lendemain, elle déclare qu’il a été à nouveau battu, arrêté et emprisonné par la police et les soldats.
Elle déclare qu’elle a été battue lorsqu’elle a tenté de venir en aide à son époux.
Dans sa déclaration, elle attribue les violences dont son couple fut victime, à leur opposition au régime.
Elle déclare que pendant l’incarcération de son époux, celui-ci a été torturé, privé de soins médicaux et qu’il est mort en succombant à ses blessures.
Après la mort de son époux, d’après elle, la plaignante (Nafissatou Diallo), a commencé à dénoncer le régime et a finalement fuit son pays craignant pour sa vie, arrivant aux Etats-Unis en janvier 2004 pour demander l’asile (elle a indiqué au procureur qu’elle a utilisé un faux visa).
L’énoncé de ces faits a été réitéré verbalement lors de sa demande d’asile.
Dans les interrogatoires relatifs à l’enquête de la présente affaire, la plaignante a admis que les faits qu’elle a indiqué à l’appui de sa demande d’asile étaient faux.
La plaignante a indiqué avoir fabriqué ses informations à l’aide d’un homme qui lui a fourni une cassette enregistrée avec les faits contenus dans la déclaration.
Elle a mémorisé les informations en écoutant la cassette en boucle.
Dans plusieurs interrogatoires avec les enquêteurs elle a réitéré le caractère mensonger de ces faits en indiquant qu’elle avait menti pour ne pas contredire les éléments de sa demande d’asile.
En outre, à la faveur de deux interrogatoires distincts avec l’avocat général (le procureur Cyrus Vance), la plaignante (Nafissatou Diallo) avait affirmé avoir été la victime d’un viol en réunion en Guinée et a fourni des détails de l’agression.
A la faveur de chacun des deux interrogatoires la plaignante a pleuré et est apparue profondément en état de choc lorsqu’elle se remémorait l’incident.
Dans d’autres interrogatoires, la plaignante (Nafissatou Diallo), s’est rétractée en indiquant que le viol collectif n’avait pas eu lieu.
À cet égard, la plaignante (Nafissatou Diallo), admet qu’elle a menti à propos de cet incident et reconnait avoir inventé et fabriqué les détails explicatifs qui étaient un élément narratif qu’elle avait été entraînée à mémoriser pour le succès de sa demande d’asile.
La plaignante (Nafissatou Diallo), ajoute à présent qu’elle témoignera d’un viol en Guinée mais dans des circonstances différentes des premiers interrogatoires.

Dans les semaines qui ont suivi l’incident poursuivi dans la prévention, la plaignante (Nafissatou Diallo), a indiqué en de nombreuses occasions qu’après avoir été agressée sexuellement par le défendeur (Dominique Strauss Kahn), le 14 mai 2011, dans la suite 2806 (de l’hôtel Sofitel de New-York), elle se serait enfuie dans le couloir principal de l’hôtel au 28ème étage et aurait attendu jusqu’à ce que le défendeur (Dominique Strauss Kahn) quitte sa suite en entrant dans l’ascenseur.
La plaignante (Nafissatou Diallo), a prétendu que c’est après s’être assurée de ce que le défendeur (Dominique Strauss Kahn), était entré dans l’ascenseur, qu’elle aurait alerté son superviseur de l’incident qui arriva (selon elle) au 28è étage, quelques instants après.
Dans l’intervalle jusqu’à l’arrivée de son superviseur elle assure être demeurée au même endroit du couloir où elle avait fuit.
La plaignante (Nafissatou Diallo), a certifié ces faits au Grand Jury qui la questionnait sur les évènements après l’incident de la suite 2806.
Depuis lors, la plaignante a admis qu’elle avait d’abord nettoyé une chambre voisine puis s’en était retournée dans la suite 2806 qu’elle a commencé à nettoyer avant que d’alerter son superviseur (après que le défendeur, Dominique Strauss Kahn a quitté l’hôtel).
En outre, la plaignante (Nafissatou Diallo), a admis que pour les deux précédents exercices fiscaux elle a inclu l’enfant d’un ami sur sa déclaration d’impôts afin d’accroître ses déductions d’impôt au-delà du plafond auquel elle avait droit.
La plaignante (Nafissatou Diallo), a également admis de fausses déclarations fiscales afin de continuer de bénéficier d’une subvention de logement.
Au final, il ressort des éléments de l’enquête que la plaignante a menti aux enquêteurs sur de nombreux faits concernant son histoire personnelle, les circonstances de l’espèce (le prétendu viol) et ses relations personnelles.

N’hésitez pas à prendre contact avec nous pour toutes questions,
Sincèrement

Pour copie conforme : L’honorable Michael J Obus, Cour Suprême, New York

Letter Filed By District Attorney’s Office (July 1; 12:30 PM)

 À l’évidence, même en ignorant ce qui a été ensuite découvert sur les relations de N. Diallo avec des individus peu recommandables, jamais aucun enquêteur n’aurait dû conclure à la véracité des faits sans prolonger l’enquête, or les policiers de NY l’ont fait, jamais aucun juge n’aurait dû incarcérer un accusé sur un témoignage si sujet à caution, or la juge de NY l’a fait.

Le Sofitel de NY avait également les moyens de fournir très rapidement le parcours des entrées / sorties de N. Diallo dans les différentes chambres, et donc de « questionner » le récit initial de cette dernière. À l’évidence, soit il ne l’ont pas fait, soit ces informations factuelles et non-récusables ont été passées sous silence. Enfin, eut égard aux relations étroites entre certains services de l’État Français et la direction du Sofitel, ces mêmes informations auraient pu être diffusées par la France, ne serait-ce que pour défendre l’image de la France, ceci n’a pas été fait, au contraire pendant plusieurs jours des informations allant dans le sens d’un lynchage médiatique ont été diffusées par des personnes et des médias politiquement proches du pouvoir français pour des raisons de politiques intérieures malgré les dégâts que cela générait pour notre pays en terme d’image.

L’affaire DSK n’est pas une affaire privée, mais confirme être une affaire politique, au minimum nationale.

Sources :

http://www.nycourts.gov/press/index.shtml#dsk
Request for Adjournment (July 11; 4:45 PM)
Letter Filed By District Attorney’s Office (July 1; 12:30 PM)
Voluntary Disclosure Form (June 16; 5:00 PM)
Demand for Discovery (June 6; 11:15 AM)
Letter From District Attorney’s Office (May 26; 2:30 PM)
Letter From Defendant’s Counsel (May 26; 10:45 AM)
Affidavit of Defendant (May 23; 5:00 PM)
Release Order (May 20; 4:15 PM)
Bail Undertaking (May 20; 2:30 PM)
File Documents (May 20; 12:45 PM)
Indictment (May 19; 1:00 PM)

 

Faut-il sonner le tocsin au PS ?


Peut-être aurais-dû revêtir mon vêtement de devin druidique lorsque j’expliquais la semaine dernière aux membres de ma section pourquoi ils avaient tord de considérer l’affaire DSK comme une affaire privée en dehors du PS, et qu’après Dominique Strauss-Kahn venait le tour de François Hollande (« mouillé » fort innocemment dans la très elliptique histoire Banon) puis celui de Martine Aubry qui serait attaquée sur une fumeuse suspicion d’islamisme.
Toujours est-il que cet avis semble partagé par MA qui, consciente du danger de ces rumeurs alimentées à propos, est montée à la tribune pour exprimer son rejet de ces lâches et nauséeuses pratiques.

La droite, UMP en tête, se défend naturellement d’y être pour quoi que ce soit, dommage pour eux que l’affaire DSK nous enseigne combien il faut se protéger des épidémies de coincidences qui font croiser la route de la droite française à chaque fois que l’on pose une question (le chef de la police de NY, le demi-frêre chez Carlyle, les services secrets au Sofitel, les braves petits militants qui sont les premiers à connaître l’affaire et à établir un lien entre l’hôtel et l’aéroport, le bon site Atlantico qui de la Porsche à Banon en passant par NY devient un as du scoop, en attendant la suite).

Chacun se fera son opinion, mais au pays des Korrigans, lorsque l’on réussit à faire le lien entre tant de coincidences et que l’on est en mesure de prédire la suite, c’est soit que l’on touche à la vérité, soit que l’on est bon pour ouvrir un service de divination druidique sur internet. Que dois-je faire selon vous ?

Mon propos du jour n’est cependant pas de traiter du e-chamanisme, mais de dire ma préoccupation. Si d’un côté Nicolas Sarkozy ne peut pas gagner cette élection et risque même d’être victime du souffle de contestation révolutionnaire qui court autour du bassin méditerranéen tant il révulse les Français, y compris de droite, d’un autre côté, du notre, je ne vois au PS que des attitudes défensives, un manque de puissance et de force qui renverse la table et abat les obstacles.

Le sentiment de colère et de rejet qui anime les Français est laissé sous la serviette de plage.

Le sentiment de profonde injustice que je perçois chez les sociaux-démocrates ne reçoit aucun relais.

C’est insupportable ! Une bulle de colère est il me semble en train de croitre et d’accumuler une puissance inédite alors que la droite semble se spécialiser dans une forme étrange de politique et que la gauche nous la joue premier de la classe préparant sa copie dans un monde à part. Que nous avons du mal à être à la fois rationnel et en phase avec les émotions de la France, à être stratège et « à la castagne », à tracer le plan de bataille et à donner son sang sur le champ de bataille !

Depuis ce week-end, une nouvelle voie semble s’être ouverte, et si elle est toujours favorable à la gauche, elle met en danger le futur candidat PS quel qu’il soit. Toutes ces affaires, implicitement et très probablement involontairement, poussent dans une direction : si le PS ne réagit pas, si les candidats déclarés ou à venir ne réagissent pas, les Français vont être amenés à voter Eva Joly parce que c’est une juge, parce que le pouvoir judiciaire apparaît depuis le début du quinquennat sarkozyste comme le pouvoir qui s’oppose aux sarkozystes, plus encore que le pouvoir législatif où l’opposition est naturellement minoritaire, plus que les médias qui comme on l’a vu avec DSK sont prompts à relayer n’importe quelle histoire même mal ficellée.
On peut voir dans la probable et surprenante victoire de Joly sur Hulot une première preuve de ce que j’avance. Si j’ai raison, la deuxième viendra d’une hausse rapide de sa popularité. Il sera alors un peu tard pour s’exciter sur la cloche…

Alors oui la gauche va gagner 2012, et sans doute que l’assemblée sera plutôt PS (nouvelle cohabitation inédite si Joly est effectivement à l’Elysée), mais il faut aujourd’hui sonner l’alarme pour que notre candidat soit mieux qu’acceptable, mieux que simplement correct et capable de faire correctement le job. Pour l’heure, il m’apparaît qu’un tel candidat est soit empêché à NY, soit en sommeil estival, soit inconnu à ce jour. Ce n’est pas acceptable, sonnons le tocsin jusqu’à en faire vibrer nos os et nos âmes, montons à l’assaut et balayons le théâtre des ombres sarkozystes, nous devons nous battre pour pouvoir reconstruire la France !

Affaire Dreyfus Strauss-Kahn : le temps d’une respiration


Si l’affaire judiciaire du Sofitel n’est pas close, la balance de la justice penche maintenant clairement en faveur de DSK. Quant au ludion médiatique, puisse-t-il éviter les excès des premiers jours de l’affaire : si N. Diallo a menti comme elle l’a avoué et comme le procureur l’a dit, qu’on laisse la justice faire son enquête et que l’on arrête de confondre enquête et lynchage. Ce temps particulier est celui de la respiration, pas l’heure du jugement, pas non plus l’heure des comptes.

Respiration pour Dominique Strauss-Kahn et sa famille pour qu’ils puissent sortir de cette parenthèse irréelle, retrouver calme et sérénité, et qu’ils puissent se projeter à nouveau vers le futur. Les grands hommes ont beau être fait des accidents extraordinaires de leur parcours, cette construction nécessite tout de même un minimum de « digestion ».

Respiration aussi pour la gauche Française. Quoi qu’il arrive, cette élection restera dans les annales, à la fois par l’innovation des primaires ouvertes voulue par le PS, mais aussi de l’extraordinaire trouble politique de l’époque. Un candidat UMP sortant plus que discrédité mais sans solution de rechange crédible pour la droite, un candidat PS triomphant avant même de se lancer, puis détruit et voué aux gémonies, puis arbitre de tout ce qui se décidera, faiseur de roi ou roi lui-même (si l’image a un sens dans un système politique qui hésite entre la République et la monarchie élective). Je suis pour ma part heureux que cette pause permette au courant socdem de se retrouver autour de son identité après avoir hésité à prendre des routes mal assurées. Comme quoi, j’avais plus que largement raison en écrivant « À ce jour, nous n’avons aucune raison de faire un choix si ce n’est le devoir d’en faire un d’ici l’automne« …

Par contre, il y en a qui doivent respirer nettement moins bien depuis ces derniers jours.

D’abord ceux qui ont cru pouvoir faire fi de la justice pour se servir de cette triste affaire comme d’un marche-pied pour leurs combats, et j’en suis profondément triste tant la noblesse des idées se retrouve salie par un comportement du plus pur style « la fin justifie les moyens ». Non, non et non, la cause des immigrés, la cause des minorités, la cause des salariés, la cause de l’égalité des sexes n’ont rien retiré de positif des prêches hystériques de l’avocat de N. Diallo, des manifestations syndicalistes autour d’une affaire de droit commun, des attaques insensées de certains groupes féministes. Je l’avais écrit, nous en voyons la triste réalité aujourd’hui. Si vous voulez vraiment défendre ces causes, alors rejoignez les sociaux-démocrates en vous fondant sur ce que nous avons écrit de façon réfléchie et non sur des paroles de circonstance aux motivations peu glorieuses.

Ensuite et enfin pour aujourd’hui, il y a aussi la question lancinante du piège ou du complot. Là aussi, depuis plusieurs années j’ai suffisamment bataillé contre les complotistes de tout poil pour avoir quelque crédibilité en la matière. J’ai lu ces dernières semaines des choses allant du délire habituel aux coïncidences qui interpellent. Je constate également qu’en matière de « crime », nous trouvons facilement des gens qui ont le mobile, l’arme et l’opportunité, voire que certains se sont fait remarquer avant et après le déclenchement de l’affaire (le tweet UMP et B. Debré par exemple). Nous ne devons pas retomber dans une affaire Clearstream et je suggère fortement à nos députés, de tous bords, de demander la constitution d’une mission d’enquête parlementaire qui aurait pour objectif d’éclaircir les participations potentielles et le niveau d’action de personnes liées à la République dans cette affaire. Cette enquête doit être menée par le parlement car si elle se révélait positive, le piège ou le complot aurait eu pour objet de biaiser la procédure démocratique destinée à élire le Président de la République Française en 2012.

L’honneur d’un homme, l’honneur d’un parti, l’honneur d’un pays


J’ai rencontré une fois Dominique, il m’a fait l’honneur d’une mention dans 365 jours et je crois avoir toujours été digne des idées qu’il partage avec notre courant, courant dont je défendais encore hier l’identité alors que les circonstances compliquées du moment entrainaient chacun vers des choix aussi divergents que peu satisfaisants. C’était hier, il y a une éternité après cette nouvelle journée improbable, et tout cela prouve au moins qu’un combat sincère mené avec intelligence et honnêteté apporte solidité et légitimité à la parole !

Aujourd’hui et même si la procédure judiciaire n’est pas encore terminée, Dominique a commencé à recouvrer son honneur, malgré l’incroyable construction médiatique mondiale d’une culpabilité voulue par on ne sait qui. Ce soir il rentrera chez lui en homme libre, en homme qui reprend le contrôle de son destin. Il est attendu en ses foyers, qu’il sache qu’il est aussi attendu en France.

Le parti socialiste peut lui aussi présenter fièrement son front aux Français. L’immense majorité des militants du parti se sont sentis sincèrement blessés par les attaques de l’UMP et très peu ont eut l’imbécilité d’essayer d’exploiter la situation à des fins politiciennes. La justice américaine a franchi aujourd’hui une étape quI démontre que le PS n’a en aucun cas à rougir des valeurs que nous défendons : oui nous sommes un parti pour lequel le mot « morale » a un sens. J’appelle mes amis sociaux-démocrates à reprendre leur combat commun, à se réunir autour de notre identité, à combattre sous notre bannière en qualité de courant du PS. Comme je l’ai écrit plusieurs fois, il n’y a aucune urgence à choisir un candidat par défaut, cela n’en est que plus vrai aujourd’hui : affichons nos valeurs, défendons nos idées, préparons le terrain de la victoire, et nous verrons bien d’ici l’automne qui symbolisera cette victoire, et faisons-le avec ce qui est notre force, notre identité collective.

Quant à la droite,  j’appelle les hommes d’honneur de son rang à faire le ménage : les propos calomniateurs d’un Lefebvre ou plus encore d’un Debré sont autant de tâches honteuses que le temps n’est pas prêt d’effacer. Et j’ose espérer que cela s’arrête à quelques individus. Nous ne sommes pas des inquisiteurs, vous avez la possibilité de montrer que de tels agissements ne sont pas le symptôme d’une immoralité politique viscérale, alors faites-le !

Enfin je veux qu’à travers ce coup de théâtre ce soit Marianne qui relève la tête, Marianne que l’on a présentée faible et perverse, Marianne que l’on a voulu ridiculiser. Mais mon pays n’a rien à voir avec cette image, la France n’est pas une contrée de compromissions avec les dictateurs ou les boursicoteurs. La France est un pays de justice et de liberté, un pays fier et confiant en son avenir et c’est pourquoi je me suis engagé dans le militantisme politique, pour que mes enfants ne vivent pas dans un petit pays marécageux gouvernés par des esprits étriqués, mesquins et stupides. Reprenons notre destin en main, que cette campagne soit une campagne de reconquête et de reconstruction de notre pays, que cette campagne mène au pouvoir des hommes et des femmes capables de courber le destin !

Affaire Dreyfus Strauss-Kahn : DSK innocenté plus vite que prévu ?!

Le New York Times révèle ce matin qu’une audience extraordinaire a été convoquée par le procureur (l’accusation) après la découverte par celui-ci d’éléments qui feraient peser un fort doute sur la crédibilité de l’accusatrice :

– un coup de téléphone à un détenu quelques minutes après les faits allégués
– des mouvements de fond suspect et suspicion de blanchiment d’argent
– suspicion de trafic de drogue

Espérons que la vérité triomphera maintenant rapidement et que l’honneur d’un homme sera lavé de façon éclatante.
Quant à la suite politique, nous promettons une décontamination nucléaire tout aussi éclatante…

Socdem Inside

Finalement, Pierre Moscovici a renoncé à y aller en notre nom, nous expliquant le pourquoi. Explication rationnelle, mais ayant un petit faible pour Dan Ariely, je sais aussi que nos décisions sont issues de facteurs dont la clarté est rarement évidente.

Dont acte, la politique est ce qu’elle est et depuis l’improbable déterminisme de l’empêchement de DSK, il est devenu difficile de me surprendre.

Ce qui m’ennuie objectivement le plus, c’est que les choix qui s’offrent à chacun de nous ne sont en rien évidents, transcendants, et du coup les sociaux-démocrates se déterminent en ignorant la question d’Ariely « avons-nous le contrôle de nos propres décisions » ce qui les amènent à faire des choix différents avec les mêmes variables, et nous amènera donc à nous opposer avec les mêmes arguments pour des candidats différents. Comme j’ai de l’humour, je trouve la situation cocasse et comme j’ai le sens pratique je propose à mes amis sociaux-démocrates d’utiliser le logo « Socdem Inside » sur leur blog ou pour leur avatar, histoire de ne jamais oublier qui nous sommes vraiment et de ne pas nous affronter même lorsque nous soutenons un candidat différent en attendant la fin de l’automne.

Pour ceux qui ne connaissent pas Dan Ariely :

 



Lorsque Tristane Banon innocente DSK

DSK innocent dans l'affaire BanonLes éructations médiatiques et internétiques sur la construction de la culpabilité de Dominique Strauss-Kahn ont été en partie alimentées par l’affaire Banon où cette dernière était présentée comme la victime au mieux d’un harcèlement dépassant les bornes, au pire d’un viol.
Pour tous ceux qui voulaient empêcher DSK de se présenter, l’affaire était entendue, qui vole un oeuf vole un boeuf, l’affaire Banon annonçait forcément l’affaire Diallo.

Le parisien.fr vient de publier un chapitre inédit d’un livre de Tristane Banon dans lequel elle décrivait cette fameuse rencontre. Et ce qui est écrit est édifiant : non seulement elle ne fait mention d’aucune agression, mais elle écrit que c’est elle qui a harcelé DSK pour obtenir cette rencontre et l’interview a été plus ennuyeuse !

Le site lepopulaire.fr donne des informations complémentaires sur le livre de Tristane Banon.

Comme je l’ai écrit déjà depuis de très nombreux mois, s’il n’y a jamais eu plainte dans cette affaire Banon, c’est qu’il n’y avait pas d’affaire. Mais la vérité a-t-elle un sens pour ceux qui veulent manipuler la démocratie ?