Résultats provisoire du Finistère sur le vote pour le congrès PS

La fédération PS du Finistère a publié les résultats suivants sur son site :

inscrits      2148
votants       1159
blancs et nuls       37
exprimés      1122
[important]motion 1      70,41%[/important]
motion 2      6,24%
motion 3      9,80%
[important]motion 4      12,12%[/important]
motion 5      0,53%

Un peu d’émotion pour le vote des motions ?

Lorsque le processus pour le futur congrès du PS a été lancé, j’étais bien embêté. Pour cause de solidarité gouvernementale, il n’était pas question que Besoin de Gauche fasse valoir sa différence par un texte autonome. Nous en avons été réduits à produire quelques contributions en ordre dispersé.

Solidarité avec François Hollande et le gouvernement Ayrault certes, mais le texte proposé n’avait pas grand chose pour soulever l’enthousiasme (j’ai été sauvé de l’assoupissement en toute fin de texte par la volonté affichée de prolonger la rénovation démocratique du parti, ouf !). La présentation des choses et la désignation extraordinairement maladroite du premier signataire avaient en plus tout pour repousser les militants à la recherche d’une ligne forte et conquérante dans la continuité de ce début d’année.

J’étais fort marri mais quand même pas assez agacé pour être prêt à exprimer ma mauvaise humeur en allant soutenir le camarade Filoche et la gauche du PS.

Entre Harlem et le Venezuela se trouvait un océan de perplexité, morne étendue salée en vue d’un morne congrès…

Puis, sortie du diable vauvert est arrivée la motion Hessel. La force de cette motion ne réside pas tant dans ses propositions que l’on retrouve facilement dans le corpus général du PS, non elle réside à la fois dans le volontarisme et l’intensité de ces propositions (plus loin, plus vite, plus fort !) et dans la personnalité de Stéphane Hessel. Les socialistes se méfient (avec raison) des « sauveurs » ou grandes figures tutélaires, mais il s’agit là de toute autre chose.

Imaginez pendant quelques minutes la victoire de cette motion. Stéphane Hessel vu son âge ne pourrait prétendre à être un premier secrétaire « exécutif », mais comme caution morale du parti, quel extraordinaire impact cela aurait ! Copé et ses petits (co)pains, LePen fille et son fond de commerce, Borloo et sa recherche d’un compas centriste perdu en seraient réduits aux deuxièmes parties de soirées pour émissions d’insomniaques atrabilaires.

Stéphane Hessel porte sur son visage le poids de l’histoire autant que la force de l’indignation. Nous savons d’où nous venons mais nous n’irons nulle part sans énergie, sans puissance dans le mouvement, sans enthousiasme à l’heure des choix. Pendant un à deux ans, notre gouvernement va naviguer au cœur d’une effroyable tempête. Les militants socialistes peuvent-il se contenter d’être d’aimables gestionnaires d’un agenda vidé de substance ? La bataille se mène au gouvernement et au parlement, mais elle se gagne au plus près des Français. Et au plus près des Français, je veux me battre avec force et enthousiasme, en m’appuyant sur une personnalité qui inspire le respect, qui incarne la sagesse.

Indignons-nous, osons plus fort et plus vite !

Question d’urbanisme (seconde partie)

L’équilibre entre terres agricoles, urbaines et industrielles doit être clairement un choix politique partagé.

Mais ce choix, ne peut pas se limiter à la recherche d’un équilibre entre ceux qui ont besoin du foncier. Notre époque est celle de défis extraordinairement difficiles ayant peu de précédents dans l’histoire. La bascule climatique et la rupture énergétique n’étant pas les moindre. Et bien évidemment, la façon dont nous concevons notre habitat et nos villes et villages sont un vrai pas vers des solutions.

Aujourd’hui, les normes de construction vont dans le sens de la baisse drastique des besoins énergétiques de la maison. C’est bien mais certains éléments comme la micro-production d’énergie n’ont rationnellement pas de sens à l’échelle d’une maison. Nous devons repenser nos villes et villages de façon à tendre vers l’auto-suffisance en matière d’énergie (hors besoins industriels locaux). Si une éolienne dans son jardin pose plus de problèmes qu’elle n’apporte de solution, il en est autrement dans les zones industrielles. Si un particulier paiera son équipement au prix fort, il en sera autrement si une communauté de communes se regroupe pour mettre en place un plan intercommunal d’urbanisme HQE.

Ce qui est fait pour les transports (autre source de gaspillage engendré par l’urbanisme actuel) peut aussi être fait pour l’auto-suffisance énergétique quotidienne. Nous aurions alors une production locale pour les besoins des particuliers et un recours à la production nationale pour les besoins industriels. La production énergétique locale a également une autre vertu car elle permettrait de prendre en charge la précarité énergétique des foyers les plus pauvres. Dans l’idéal, tout comme pour l’habitat, la République devrait assurer à chacun un niveau minimal d’énergie gratuite, car on ne peut espérer être un citoyen prenant sa pleine part dans la société si l’on est à la rue ou si l’on n’a pas le minimum vital énergétique. Le coût individuel de quelques kilowatts étant par ailleurs dérisoires et pouvant être assumé sans douleur par tous ceux qui consommeront plus que le minimum vital (modèle dit freemium appliqué au marché de l’énergie et aux services publics).

Enfin, dernier éléments, il faut absolument associer les citoyens à une telle évolution, et travailler en profondeur pour changer l’imaginaire collectif qui nous pousse à choisir un modèle d’urbanisme que l’on sait objectivement mauvais. Après tout, si l’image de l’habitat personnel idéal est le pavillon, l’image de la ville idéale est très différentes. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de gens à rêver de la banlieue « desperate housewife », cet alignement sans âme de villas parfaites. Joli paradoxe, on citera plutôt le petit village de Provence ou on vantera les charmes de Locronan en Bretagne. Nous avons là la source d’une solution possible. En nous appuyant sur les moyens modernes de communication et d’élaboration collective de projet, mettons en place des plateformes numériques avec des appels à projet sur le quartier rêvé à bâtir sur la colline d’en face.

Co-construisons à partir de tels projets le plan d’urbanisme qui demain répondra aux aspirations individuelles comme aux contraintes de nos pays.

Questions d’urbanisme (1ère partie)

Nos vies ont généralement deux ancrages : un ancrage humain composé des quelques personnes qui partagent notre quotidien et un « matériel » prenant la forme d’un abri tout à la fois refuge et point de départ de notre vie sociale et professionnelle. Une société ne peut pas espérer fonctionner harmonieusement si les hommes qui y vivent sont dans l’impossibilité de s’appuyer sur ces deux piliers. Or, si notre environnement humain ne doit dépendre que de la sphère privée et personnelle, il en est tout autrement de l’habitat.

La question de l’habitat n’a jamais été une question facile dans l’histoire. Habiter « chez soi » est un impératif culturel implanté dans nos esprits depuis notre plus jeune âge. Le bonheur parfait ne prend-il pas pour la plupart d’entre nous la forme d’une maison, d’un jardin avec des enfants qui rient ? Pouvoir y mettre en plus une piscine n’est-il pas l’expression même de la réussite ? Tout nous pousse à aspirer à devenir un jour propriétaire d’un ravissant pavillon. Cet élan se heurte pourtant à d’autres réalités.

Le coût tout d’abord : le foncier et la construction rendent l’image parfaite très hypothétique. Plus grave encore, même la location d’un logement a minima décent (salubre, propre et chauffé) n’est pas garanti. Ceci est profondément scandaleux dans un pays comme la France qui, même au pire des difficultés actuelles, pourrait, s’il le décidait, donner à chacun et chacune l’espace privé minimal de vie que la République lui doit. Toute politique d’urbanisme doit tendre vers cet objectif : rendre accessible, quelles que soient les difficultés personnelles, un espace de vie décent. Chacun pourra fixer le curseur de la décence où il le veut, mais l’action politique ne peut pas traiter le problème du logement comme un problème secondaire. Une personne qui ne loge pas dans un logement décent a peu de chance d’accéder pleinement à la citoyenneté.


D’autres éléments structurels s’opposent au besoin fondamental du logement. La croissance des populations et les migrations villes / banlieues / campagnes créent des besoins rapides de nouveaux terrains, besoins qui peuvent rencontrer d’autres forces comme des besoins fonciers industriels mais plus surement des besoins fonciers agricoles. L’idéal du pavillon personnel mite l’espace et consomme irrationnellement un espace souvent agricole. Les valeurs des terres agricoles, pavillonnaires ou industrielles étant tout à fait disproportionnées, aucun équilibre « de marché » ne peut fonctionner. Seuls des plans d’urbanisme réfléchis et établis à l’échelle d’un bassin géographique peuvent mener à une solution acceptable. Malgré toute leur bonne volonté, aucun maire ne pourra maintenir localement une politique équilibrée face à des forces structurelles puissantes.

L’équilibre entre terres agricoles, urbaines et industrielles doit être clairement un choix politique partagé.

Les journées du patrimoine en Iroise

Petite pause touristico-culturelle pour le blog. Je suis allé en famille visiter le blockhaus de Kéromnès sur la pointe de Saint Mathieu ce week-end, et j’en ai ramené quelques photos.

Visite très intéressante de ce lieu qui a ouvert ses portes (blindées) au public après son rachat par la commune de Plougonvelin. Joli terrain de jeu aussi pour l’association Brest 44 qui a assuré l’animation.



Agrandir le plan
Étrange collision aussi avec l’actualité du jour qui était l’annonce de la mort de Pierre Mondy. En visitant le blockhaus je n’ai pu m’empêcher d’avoir en tête l’explication de la stratégie de « la t’naille » de la 7ème compagnie.

  • On se bat, on se bat, c’est plutôt qu’on est comme une espèce de poste avancé, quoi. Dans le cas que… comprenez, une supposition, que les Allemands reculent, crac, on est là!
  • Pour les empêcher de reculer…
  • Non, pour euh…, la tenaille quoi.

Synthèse de la motion de Stéphane Hessel pour le congrès PS de Toulouse

Voici une version fidèle bien que personnelle de la motion « Osons, plus loin, plus vite » dont le premier signataire est Stéphane Hessel.

Préambule

Nous sommes dans la panade, c’est peu de le dire, ce n’est pas fini, mais le devoir de la gauche est de le dire clairement. Cette situation n’est pas particulière à la France, même le moteur chinois tousse.

La crise climatique

Nous allons d’échecs en échecs depuis 30 ans, la prise de conscience véritable n’est pas là (note personnelle : pour fixer les idées, une hausse de température de +2°C c’est le début des problèmes, +4°C c’est le début de l’inconnue, +6°C c’est la fin).

La crise énergétique

La sortie de l’ère du pétrole n’est pas préparée alors que les signes sont là.

L’humanité risque une sortie de route
Crise sociale, crise financière, crise climatique, crise énergétique, crise alimentaire, crise
démocratique… Dans tous ces domaines, nous sommes proches d’un point de non‐retour.
L’humanité risque une sortie de route.
Réveillons‐nous. Ouvrons les yeux. Le problème, ce n’est pas seulement la Grèce ou les banques
espagnoles. Nous sommes face à une crise globale. C’est l’ensemble de notre modèle de
développement qu’il faut revoir, de toute urgence.

Le changement [cela peut être] maintenant

En 1933, Rooselvelt a renversé la table dès son arrivée au pouvoir et a lancé les réformes majeures en 3 mois (y compris celles qui ont maté les marchés financiers). Le changement doit associer largement les citoyens, le PS a montré qu’il pouvait le faire avec les primaires, nous devons continuer à avancer dans ce sens.

L’Union Européenne est la première puissance mondiale, d’elle doit venir les solutions de sortie de crise.

Diagnostic

Le ratio dette / PIB est le marqueur de nos maux. Les politiques libérales (depuis Reagan, Bush, Thatcher) sont la cause directe de l’explosion de la dette et de la diminution de la part des salaires dans le PIB ce qui favorise encore plus la dette.

« Dans l’ensemble des pays de l’OCDE, la part des salaires représentait 67 % du PIB en 1982. Elle n’en
représente plus que 57 %. »

Une grande partie de ce qui ne va plus aux salaires va aux marchés.

« Au total, en 30 ans, ce sont quelques 150 % du PIB de l’ensemble de nos pays qui sont partis vers les marchés financiers au lieu d’aller aux salariés et donc aussi à l’Etat, via la TVA. »

Ceci a favorisé le chômage qui est une des causes de la crise actuelle. Il n’y aura par ailleurs pas de croissance miraculeuse si on continue sur ce modèle et nous risquons de suivre l’exemple japonais avec ses 0.7% de croissance moyenne sur les 10 dernières années .

9 mesures d’urgence

  1. Court‐circuiter les banques privées pour financer l’essentiel des dettes publiques
  2. Pour mettre fin au dumping fiscal européen, créer un impôt européen sur les dividendes
  3. Mettre fin au sabordage fiscal national et oser une vraie « révolution fiscale »
  4. Lutter radicalement contre les paradis fiscaux
  5. Sécuriser les salariés, Lutter contre les licenciements (comme en Allemangne)
  6. Sécuriser les chômeurs
  7. Pour interdire aux banques de spéculer avec notre argent, séparer les banques de
    dépôt et les banques d’affaires (enfin !)
  8. Créer une vraie taxe sur les transactions financières
  9. Pour lutter contre les délocalisations, il faut imposer le respect des normes sociales et
    environnementales dans le commerce mondial en convoquant un nouveau sommet de
    Philadelphie

5 propositions pour lutter radicalement contre le le chômage et la précarité en faisant naître un nouveau modèle de développement.

  1. Investir massivement dans le logement
  2. Déclarer la guerre au dérèglement climatique
  3. Développer l’économie sociale et solidaire
  4. La France doit devenir un pays d’entrepreneurs
  5. Réduction du temps de travail (la cause fondamentale du chômage est notre mauvaise gestion des gains de productivité qu ont explosé en 30 ans)

Crise environnementale

  • Il faut accélérer la transition énergétique.
  • Il faut convertir la France à l’agroécologie.

Construire enfin une Europe sociale et démocratique

Il faut mettre en place un nouveau parlementarisme et signer un traiter de l’Europe sociale :

  • Parlement et gouvernement européen  :diplomatie, défense, sécurité intérieure, monnaie,
    recherche, politique agricole, commerce, développement durable…
  • Parlement et gouvernement national : éducation, santé, culture, logement, emploi, retraites
  • Parlement et gouvernement régional : entretien des lycées et des routes, développement
    économique, coordination formation des adultes

Crise démocratique

  • Les citoyens doivent être plus acteurs de la démocratie, l’égalité doit être réelle pour tous, ce qui devrait aboutir à une nouvelle République.
  • Le PS doit montrer la voie, être exemplaire, oser, s’ouvrir plus largement.

 

 

 

 

 

 

 

 

Breaking News : la motion de Stephane Hessel pour le congrès du PS

Alors que le congrès du PS s’annonçait parfumé au formaldéhyde, voilà qu’un petit jeune qui ne devrait pas tarder à prendre sa carte au MJS nous dépose la motion vitaminée que beaucoup espéraient.

L’impertinent Stéphane Hessel a en effet signé le texte « Osons, Plus loin plus Vite« .

Hessel plutôt que Désir à Solférino, voilà un beau sujet de discussion.

Osons. Plus loin, plus vite.

« Il faut aller plus loin, plus vite. En juillet 1998, Jacques Delors interpelle Lionel Jospin : Il faut accélérer. Quelques coups de pouce ne suffiront pas à nous faire rentrer dans le XXIe siècle. » Hélas, Jacques Delors et les militants qui partageaient son impatience ne furent pas écoutés et le 21 avril 2002 la gauche paiera très cher son manque d’audace et d’unité (les deux vont souvent de pair). L’histoire montre que les réformes qui ne sont pas lancées dans les premiers mois d’un mandat ne le sont pas ensuite. Et ce qui était vrai en 1998, par temps calme, l’est plus encore en 2012 alors que la crise redouble d’intensité.

 

« Nous sommes dans une crise d’une extrême gravité » affirmait François Hollande le 31 août à Chalons. Il a raison. « Il est fort possible que la situation soit pire qu’en 2008 » prévient Olivier Blanchard, chef-économiste du FMI. « Nous sommes face au risque d’un effondrement de l’ensemble du système économique mondial » affirmait déjà Jean-Pierre Jouyet, président de l’AMF, en septembre 2011.

 

Dire la vérité, regarder la crise en face

Il y a déjà 3 millions de chômeurs et des millions de précaires dans notre pays mais l’UNEDIC et l’INSEE annoncent 420.000 chômeurs supplémentaires et 1.400.000 pauvres en plus d’ici la fin 2013 « si la croissance tient bon à 1% ». Comme le dit le patronat italien, on va vers une « boucherie sociale ». Et sans doute aussi vers une crise politique majeure en France car si, 2 millions de citoyens sont ainsi percutés par la crise, les municipales de 2014 seront dramatiques pour la gauche.

 

Hélas, tout indique que, sans un sursaut, nous allons bientôt plonger dans une nouvelle crise économique et que la croissance ne va pas se maintenir à 1% : la Zone Euro vient de retomber en récession mais le reste du monde ne va pas mieux…

 

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L’esprit totalitaire bien pensant

En différentes communes de l’Iroise nous avons constaté que sur les panneaux officiels, les affiches de Jean-Luc Bleunven avaient été dégradées comme on le voit sur ces clichés pris ce matin à Plougonvelin.

Geste qui ne serait que pathétique s’il n’était pas aussi une blessure infligée à la démocratie. Le débat dans une élection est souvent rude (il ne l’a d’ailleurs pas été tant que cela en Iroise), mais c’est aux électeurs et à eux seuls que revient le choix,choix effectué selon les règles fixées par la loi électorale.

Refuser la loi, refuser les règles, refuser le choix des électeurs sont trois symptômes forts d’une dérive vers un esprit totalitaire qui pose son propre point de vue comme le seul qui vaille, comme celui qui justifie que tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins.

Je ne sais pas qui sont ceux qui sont derrière ces actions de vandalisme, et d’une certaine façon cela m’indiffère, mais ils ne musèleront pas la démocratie. Les esprits totalitaires, bien pensants ou franchement pervers, n’ont jamais gagné dans l’Histoire, ce n’est pas en Iroise que cela va commencer.

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