Les primaires socialistes en Iroise

 


Primaires Citoyennes: mode d’emploi par PartiSocialiste
Le temps passe vite et nous sommes à moins d’un mois du premier tour des primaires socialistes. Il est temps de faire le point et de donner quelques informations à ceux qui jusqu’ici ont regardé les choses d’un peu loin.

D’abord, rappelons qui sont les candidats (sources : http://www.lesprimairescitoyennes.fr/).

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  • Arnaud MontebourgArnaud Montebourg

    La nouvelle France

    La candidature d’Arnaud Montebourg est celle de la transformation de la gauche.

  • Martine AubryMartine Aubry

    «Pour sortir de la crise»

    Martine Aubry propose mardi, dans une tribune publiée dans Les Echos, des solutions pour sortir de la crise. Elle préconise notamment la création d’une Lire la suite

  • Jean-Michel BayletJean-Michel Baylet

    Discours de Seignosse

    Discours de clôture de l’université d’été du PRG à Seignosse le 4 septembre 2011.

Qui peut voter et où ?

Vous pouvez voter si vous êtes inscrits sur les listes électorales avant le 31 décembre 2010 ou si vous êtes membre du PS. Dans tous les cas, il faudra signer « l’engagement de reconnaissance dans les valeurs de la Gauche » et de s’acquitter d’une participation au frais d’organisation de 1 € minimum (vous pourrez donner plus, jusqu’à 150 € en liquide ou 7500 en chèque – dans le cas du paiement par chèque vous recevrez ultérieurement un recipicé de dépôt) .

Tous les bureaux de votes habituels ne seront pas ouverts. En Iroise (3ème circonscription du Finistère), les bureaux de vote seront dans les villes de :

  • Molène
  • Plabennec
  • Plouarzel
  • Ploudalmézeau
  • Plougonvelin
  • Ploumoguer
  • Plourin
  • Plouzané (2 bureaux)
  • Porspoder
  • Saint-Pabu
  • Saint-Renan
  • Trébabu
  • Tréouergat

Vous pouvez retrouver votre bureau de vote en le recherchant sur le site des primaires citoyennes.

Participation

Ces primaires peuvent également être pour vous l’occasion de vous impliquer dans la vie républicaine : si vous voulez participer à la tenue du bureau de vote, vous serez les bienvenus !

De même si vous aimeriez changer la politique de l’intérieur mais que vous voulez en discuter avant, laissez-nous un commentaire. Le PS essaie d’améliorer les procédures démocratique, à vous de nous aider à changer la politique !

Mer d’Iroise, Terre Bretonne, énergie et députés

Politique en Iroise - FinistèrePour la campagne des primaires de 2006, j’avais mis en avant trois défis majeurs : la rupture climatique, la rupture énergétique et la bascule démographique. A l’époque, le changement climatique était plus un sujet de contestation qu’un élément profond de réforme politique, les effets de la bascule démographique n’étaient envisagés qu’à travers le déni de l’urgence du financement des retraites, quant à l’énergie, le débat politique se focalisait sur une opposition peu utile pro-nucléaire contre écolos. Militant pour une refondation politique à gauche, je n’ai guère eu de sujets de satisfaction pendant ces longues années d’errements sarkozystes.

Depuis nous avons dû cheminer en affrontant une crise économique majeure et ces thèmes sont devenus une évidence au point d’être le point de départ du projet socialiste pour 2012. Bien qu’il manque à mon sens un quatrième défi (la numérisation de la société), le débat national a progressé, en particulier grâce aux socialistes.  Mais au niveau local, qu’est-ce que cela donne concrètement ? Comment cela impacte-t-il et impactera-t-il nos vies ?  Comment les députés qui seront élus après la présidentielle pourront-ils agir ? Comment le « métier » de député doit-il évoluer pour aider à résoudre nationalement et localement ces défis.

Dans la 3ème circonscription du Finistère, ma députée est UMP (pas de chance pour elle, elle devra assumer 10 années de gestion catastrophique du pays l’année prochaine…). Élue depuis 2002, c’est une politique plutôt de la vieille droite, c’est-à-dire quelqu’un qui est plus assidue aux inaugurations locales et petits fours qu’active au micro de l’assemblée ou au stylo des commissions. Le classement 2010 des députés l’a d’ailleurs classée 319ème sur 575 (le classement a « oublié » 2 députés) avec 39 interventions au total dont 14 en séance et 25 en commission, 3 rapports et avis, pas de loi. Si cette approche a un évident intérêt électoraliste, elle est surtout préjudiciable à l’évolution de l’économie locale (ici en Iroise), car elle ne porte en elle aucun dynamisme de développement pouvant être relayé à Paris.

Un exemple simple peut illustrer cela.

Brest pourrait devenir un pôle énergétique majeur à travers le déploiement en mer d’un projet ambitieux d’éoliennes et d’hydroliennes. Voilà un projet industriel qui représente à mes yeux une fantastique opportunité économique pour le Finistère nord où les acteurs de la mer ont plus l’habitude de se battre contre la peste des algues vertes ou la survie du métier de pêcheur face à la Politique Commune de la Pêche. La « politique du petit four » permet certes de compatir au malheur des pêcheurs en leur servant de jolis discours et de prendre des positions défensives, mais rien de plus. Seule une vision plus large, seule une action au plus haut niveau de l’État relayée efficacement sur le terrain est en mesure de mettre en place une politique globale, cohérente et conquérante de la mer (en nord Finistère comme sur toutes les côtes françaises d’ailleurs). Pour reprendre l’exemple des pêcheurs, nous avons affaire à des professionnels qui certes défendent une vision de leur métier, mais sont aussi tout à fait capable de comprendre les problèmes, de saisir des opportunités et d’évoluer du moment que l’on est en mesure de leur proposer quelque chose de solide. Ce n’est pas à coup de taxe poisson accordée un jour de colère et abandonnée quelques années plus tard pour cause de stupidité contre-productrice que l’on résout un problème structurel. L’outil de travail doit évoluer, le stock halieutique n’est pas infini, Bruxelles légifère : voilà les menaces. Une nouvelle industrie d’énergie maritime est en train de se construire : voilà une opportunité. Il me semble que le rôle du législateur, surtout si c’est le député local, est de proposer et de favoriser un cadre général pour qu’une industrie en difficulté comme la pêche puisse tirer parti d’une industrie naissance comme celle de l’énergie. Et au-delà, c’est tout le bassin de Brest qui doit pouvoir en bénéficier ! Pour cela il faut peser sur les lois, pour cela il faut s’appuyer sur le relais efficace des élus locaux dont c’est le métier d’être tous les jours sur le port, pour cela il faut aider les entrepreneurs à faire évoluer leur modèle d’affaires, pour cela il faut mettre en place des canaux de communication plus souples et efficaces, sortir des interminables réunions et passer à des groupes de travail utilisant les outils numériques modernes par exemple. Pour cela, peut-être aussi faut-il plaider pour une nouvelle vision de l’exécutif et défendre l’idée d’un vrai ministère de la mer.

Les défis qui s’opposent à nous nous imposent de repenser notre tissu économique et social, nous imposent d’innover et de saisir les opportunités, mais nous imposent également de changer notre façon de faire de la politique, de changer les métiers de la politique et en particulier celui très important de député qui ne peut plus se contenter de faire un peu de présence à Paris et beaucoup dans les soirées festives en ville. L’évolution technologique permet d’avoir des liens journaliers directs (voir le blog de Jean-Jacques Urvoas ou Pierre Moscovici par exemple) entre les citoyens et leur député. Mais au-delà, ils permettent aussi de travailler sur des problèmes à distance et de façon efficace. Il est nécessaire d’évoluer dans ce sens, tout en s’appuyant fortement sur les élus locaux, maires, conseillers cantonaux ou régionaux, ainsi la chaîne démocratique reprend tout son sens au service du citoyen.

En 2012 nous élirons un nouveau président, élisons également une nouvelle façon de servir la démocratie et de faire de la politique !

PS en Iroise : l’hebdomadaire Cap Finistère

Les élections approchent et vous souhaiteriez mieux connaître les actions du Parti Socialiste dans le finistère.

Si vous êtes pur web 2.0 je vous invite à venir régulièrement sur ce blog. Si vous êtes plutôt formatés papier, alors vous pouvez recevoir chaque semaine CaP Finistère (coupon à renvoyer ci-dessous), l’hebdomadaire de la Fédération du Finistère du Parti Socialiste.

Nucléaire, éolien et gaz, le défi énergétique : illustration en Iroise (Bretagne)

Dans mon texte des défis, j’avais mis en avant quatre obstacles majeurs à traiter pour les politiques d’avenir de la France  :

  • la rupture climatique et ses conséquences écologiques (dont j’ai traité un aspect concret avec mon post sur les algues vertes en Bretagne)
  • la bascule démographique
  • la dématérialisation numérique de nos sociétés(c) creative commons : Otourly
  • et enfin la rupture énergétique.

C’est une illustration concrète de ce dernier point que je voudrais aborder dans cet article, en prenant pour illustration l’Iroise (où j’habite). Pour ceux qui localisent mal ce pays breton, c’est le bout de la pointe nord du trident Breton (là où se trouve d’ailleurs la pointe la plus à l’ouest de la France continentale, qui n’est pas la pointe du Raz comme on le croit trop souvent, mais le cap Corsen).

La Bretagne dans son ensemble et l’Iroise en particulier, illustrent très bien les ambiguïtés et incohérences des choix énergétiques Français.

De part sa situation géographique, l’Iroise, comme la Bretagne, est déficitaire en énergie et sa situation en bout de ligne fragilise la distribution, à tel point qu’il n’est pas exceptionnel d’avoir une ou deux coupures de courant dans l’année. Et à chaque pointe de consommation réapparaît le spectre de la coupure de délestage. Comme les prévisions de consommation sont plutôt largement à la hausse (imaginez ce qui se passera lorsque chacun rentrant chez lui entre 18h et 19h avec sa voiture tout électrique et la branchera pour la recharger…), la question de construire des générateurs se posent avec force.

On le sait, l’énergie en France est d’abord nucléaire. La Bretagne a deux singularités concernant ce mode de production : Brennilis et Plogoff. Brennilis nous instruit sur la difficulté à démanteler une centrale nucléaire (le nucléaire ne pose que deux petits problèmes : on ne sait pas quoi faire lorsque cela explose, pas plus qu’on ne sait gérer correctement les déchets). Quant à Plogoff, cela montre le rejet et la peur, plus ou moins rationnels, que représente culturellement le nucléaire.

Pour les sociaux-démocrates, le nucléaire est tout à la fois la seule solution actuelle pour produire à grande échelle l’énergie qui nous est indispensable, et une solution technologique dont il est souhaitable de sortir, mais selon une démarche rationnelle qui prend en compte aussi bien les aspects de sécurité, économique, et sociaux. Fermer les centrales sans rien proposer qui soit au minimum équivalent est une tartufferie, continuer sur le tout nucléaire inacceptable. La démarche proposée est que pour chaque centrale que l’on serait amené à construire parce que c’est nécessaire, on en ferme au moins autant en fermant les plus dangereuses (Chinon, Fessenheim par exemple au démarrage de Flamanville), et que l’énergie supplémentaire manquante soit produite par des moyens complémentaires (éolien, hydrolien, …). Ouvrons à chaque étape une négociation : ce dont on a besoin et ce qui peut permettre de répondre à ces besoins. Ce processus aboutira plus ou moins rapidement à la disparition complète du nucléaire en fonction des meilleures solutions à une époque donnée et des efforts communs que chacun consentira à faire.

La notion d’effort commun n’est pas un vain mot et c’est peut-être la principale difficulté. En matière d’énergie, chacun est prompt à exiger de consommer sans restriction, et tout aussi prompt à refuser de produire près de chez lui de quelque façon que ce soit. On pourrait croire que la production d’énergie par éolienne est plébiscité dans une région qui a refusé avec tant de fougue le nucléaire. Hélas, le champ d’éoliennes que j’aperçois de ma fenêtre rencontre son lot d’opposants, avec des arguments qui tiennent parfois plus du fantasme que d’autre chose. Si les éoliennes dans les champs posent problèmes, alors construisons-les en mer. Mais là aussi, des collectifs contestent immédiatement les projets d’implantation. Soit, construisons alors une centrale classique au gaz. Patatras, un nouveau comité anti-centrale au gaz se met en place.

Non à une Centrale Gaz/Fuel à Guipavas

Reste donc les efforts d’économie et de production domestique. Hélas, si on peut espérer à terme équilibrer les besoins des foyers, cela n’est absolument pas suffisant pour les entreprises, même lorsque la plupart sont des TPE/PME comme en Iroise. Que dire alors des bassins industriels lourds ?
On sait produire toute l’énergie nécessaire, on sait même en produire une bonne partie d’une façon qui respecte les écosystèmes. Mais quel que soit le mode de production, l’obstacle principal est l’acceptation locale. Nous sommes dans un système où le citoyen se sent systématiquement agressé lorsqu’il s’agit de construire une centrale. Or on peut facilement deviner que cette opposition n’est pas forcément rationnellement fondée, et qu’il est possible que cette opposition soit plus le résultat d’une approche qui donne le sentiment que l’on imposera une solution coûte que coûte, fruit d’une erreur de méthode, fruit d’une incompréhension, peut-être aussi d’une administration d’État qui apparaît trop arrogante.

Je n’approuve pas cette opposition systématique, pas plus que je n’approuve les passages en force. Face à un problème objectif d’une consommation électrique qui n’est pas satisfaite par une production suffisante, il me semble possible de trouver des solutions sans déclencher à chaque fois une guerre picrocholine.

Algues vertes et tambouille politique

Les algues vertes de Bretagne sont tout à la fois le résultat d’une rupture de l’équilibre de quelques écosystèmes de bord de mer et de l’absence de courage politique.

On le sait sans l’ombre d’un doute, ces algues sont la conséquence directe d’un excès cumulé d’épandage agricole, les problèmes de rejets en nitrates urbains ayant trouvé leur solution à travers les stations d’épuration depuis longtemps. Or d’un constat très clair et factuel, personne ne semble avoir été en mesure de proposer et de mettre en œuvre une solution efficace. Pourquoi ?

A mon sens, essentiellement parce qu’en Bretagne comme ailleurs, la culture de la négociation et du compromis dans l’intérêt de tous n’est pas très développé (l’autre ayant par définition et a priori tord) et aussi parce qu’à l’image d’un Nicolas Sarkozy de passage, il est plus facile de brosser le cochon dans le sens du poil en se cachant derrière une idée fumeuse comme la méthanisation que de réunir des pugilistes dans une salle pour qu’ils fassent des concessions (l’idée que l’on peut transformer dans un réacteur un problème nauséabond en or énergétique est fort séduisante, mais elle n’est qu’industriellement très hypothétique et financièrement plus proche du plomb de l’investissement que de l’or des revenus espérés). Au passage on notera que la compassion affichée par le refus « de désigner des coupables, de montrer du doigt les agriculteurs» n’est qu’une gentille hypocrisie électorale (les agriculteurs votant a priori plutôt à droite) tant que les bords de mer seront là pour montrer aux yeux et aux nez de tous l’immensité du problème, désignant de facto la source du problème.

Mais alors si les agriculteurs sont de vilains pollueurs qui gazent les sangliers à coup de sulfure d’hydrogène, c’est donc que la vérité se trouve en face, dans le camp aussi vert que les algues. Supprimons le cochon est tout redeviendra bon, c’est d’une logique imparable ! Sauf que cette logique se heurte directement à la réalité du tissu économique et social breton, sans oublier l’intérêt par définition vital de produire de la viande de porc, facile à fabriquer à des coûts très faibles.

L’équation à résoudre est en fait la suivante :

  • diminuer la pression sur les écosystèmes en rejetant moins de nitrates, donc soit en diminuant la quantité de lisier (i.e. le nombre de cochons), soit en le traitant (à court terme, on ne sait pas bien le faire)
  • maintenir globalement une industrie (qui n’est pas que porcine) capable de nourrir les français à moindre coût pour une qualité acceptable
  • maintenir un emploi pour ces agriculteurs qui font vivre leur famille et l’économie locale par leur travail
  • ne pas oublier de financer collectivement et de façon équitable tout cela
  • arrêter d’attiser les passions

La solution de facilité consistant à vouloir « tuer » les agriculteurs en même temps que leurs cochons est inacceptable, individuellement et collectivement, tout autant que celle qui consiste à fermer les yeux et à se boucher le nez dans certaines zones littorales et à continuer comme avant.

Le bon sens voudrait me semble-t-il que l’on commence très rapidement par se doter d’un outil objectif permettant de détecter les endroits où la pression agricole sur les écosystèmes dépasse ce qui est assimilable par ces derniers, puis de chercher par tous les moyens techniques et organisationnels à diminuer cette pression pour la ramener à un niveau acceptable, et enfin pour tous les agriculteurs qui n’auront d’autres solutions que de diminuer leur production, à trouver et financer une reconversion partielle de leur production en répartissant les efforts de chacun. Je ne doute d’ailleurs pas qu’un certain nombre d’acteurs soient déjà dans une telle démarche, je préfèrerais que ce soit leurs voix qui soient entendus et que la parole politique vienne les renforcer plutôt que de procéder par effet de manches devant les caméras.

Je suis militant social-démocrate, je n’ai pas un rapport romantique à l’écologie (je préfère d’ailleurs parler d’écosystème), je suis attaché comme tout un chacun à vivre dans un environnement sain, riche et diversifié. Mais je n’oublie en aucun cas que je fais partie d’une société d’hommes et de femmes qui a ses propres contraintes et qui elle aussi à l’impératif besoin de trouver un équilibre sain, socialement et économiquement dans la dynamique de son histoire. L’écosystème de nos sociétés interagit avec l’écosystème naturel, nous ne pouvons pas détruire ce dernier, nous ne sommes pas (plus ?) soumis à celui-ci, mais nous avons l’impérative nécessité de le gérer avec sagesse pour l’avenir. Le problème des algues vertes en est une bonne illustration, résolvons-le avec sagesse.

14 juillet : mensonges et échecs sur la sécurité

Je relaie ici un post de Jean-Jacques Urvoas qui semble avoir été le seul à s’intéresser au symbole de l’échec de la politique sécuritaire de l’ump sarkozyste, les violences du 14 juillet.

L’opacité de Claude Guéant ne peut masquer son échec

Publié le 16 juillet 2011

Cette année encore, le gouvernement a choisi d’occulter les chiffres de la délinquance durant les deux nuits du 13 au 15 juillet. Claude Guéant aujourd’hui – comme Brice Hortefeux hier – espère ainsi que son silence fera oublier son incurie.

Les rares indications que l’on peut obtenir sont, en effet, inquiétantes.

Pour la nuit du 13 au 14 juillet, avec un peu de méthode et un poil de mémoire, on finit par apprendre que 328 personnes auraient été interpellées dans la seule agglomération parisienne. C’est un chiffre significatif, certes en légère baisse par rapport à celui de l’an passé (392 personnes interpellées pendant la nuit) mais en important progression par rapport à 2009 (240 soit une hausse de 36 %). De plus, on constate une baisse de 14 % du nombre des personnes placées en garde à vue puisque 220 l’auraient été contre 306 l’an passé et 190 en 2009.

Quant à la nuit du jeudi 14 juillet au vendredi 15, les services de police auraient procédé à 217 interpellations  à Paris et dans la petite couronne. Là encore, c’est une légère rétractation puisqu’en 2010, cela avait concerné 361 personnes.

Au total, cela porterait l’ensemble à 545 interpellations soit à peine moins que l’an passé où Brice Hortefeux avait fini par admettre que 581 personnes avaient connues le même sort.

Qui pourrait s’en féliciter ? En 2011, comme en 2010, comme en 2009, plusieurs centaines de personnes ont vu leur véhicule sciemment détruit par des actes de violence gratuite.

Une fois de plus, une fois de trop, l’Etat a failli dans sa mission de protection des biens.

Il faut que dans le prochain budget, le gouvernement stoppe la purge des effectifs de policiers et de gendarmes qu’il organise depuis 2007. En effet, 5 430 postes devraient être supprimés en 2012 et 2013.

On ne combat pas la délinquance en altérant la capacité opérationnelle des forces chargées de protéger les Français.

 

Faut-il sonner le tocsin au PS ?


Peut-être aurais-dû revêtir mon vêtement de devin druidique lorsque j’expliquais la semaine dernière aux membres de ma section pourquoi ils avaient tord de considérer l’affaire DSK comme une affaire privée en dehors du PS, et qu’après Dominique Strauss-Kahn venait le tour de François Hollande (« mouillé » fort innocemment dans la très elliptique histoire Banon) puis celui de Martine Aubry qui serait attaquée sur une fumeuse suspicion d’islamisme.
Toujours est-il que cet avis semble partagé par MA qui, consciente du danger de ces rumeurs alimentées à propos, est montée à la tribune pour exprimer son rejet de ces lâches et nauséeuses pratiques.

La droite, UMP en tête, se défend naturellement d’y être pour quoi que ce soit, dommage pour eux que l’affaire DSK nous enseigne combien il faut se protéger des épidémies de coincidences qui font croiser la route de la droite française à chaque fois que l’on pose une question (le chef de la police de NY, le demi-frêre chez Carlyle, les services secrets au Sofitel, les braves petits militants qui sont les premiers à connaître l’affaire et à établir un lien entre l’hôtel et l’aéroport, le bon site Atlantico qui de la Porsche à Banon en passant par NY devient un as du scoop, en attendant la suite).

Chacun se fera son opinion, mais au pays des Korrigans, lorsque l’on réussit à faire le lien entre tant de coincidences et que l’on est en mesure de prédire la suite, c’est soit que l’on touche à la vérité, soit que l’on est bon pour ouvrir un service de divination druidique sur internet. Que dois-je faire selon vous ?

Mon propos du jour n’est cependant pas de traiter du e-chamanisme, mais de dire ma préoccupation. Si d’un côté Nicolas Sarkozy ne peut pas gagner cette élection et risque même d’être victime du souffle de contestation révolutionnaire qui court autour du bassin méditerranéen tant il révulse les Français, y compris de droite, d’un autre côté, du notre, je ne vois au PS que des attitudes défensives, un manque de puissance et de force qui renverse la table et abat les obstacles.

Le sentiment de colère et de rejet qui anime les Français est laissé sous la serviette de plage.

Le sentiment de profonde injustice que je perçois chez les sociaux-démocrates ne reçoit aucun relais.

C’est insupportable ! Une bulle de colère est il me semble en train de croitre et d’accumuler une puissance inédite alors que la droite semble se spécialiser dans une forme étrange de politique et que la gauche nous la joue premier de la classe préparant sa copie dans un monde à part. Que nous avons du mal à être à la fois rationnel et en phase avec les émotions de la France, à être stratège et « à la castagne », à tracer le plan de bataille et à donner son sang sur le champ de bataille !

Depuis ce week-end, une nouvelle voie semble s’être ouverte, et si elle est toujours favorable à la gauche, elle met en danger le futur candidat PS quel qu’il soit. Toutes ces affaires, implicitement et très probablement involontairement, poussent dans une direction : si le PS ne réagit pas, si les candidats déclarés ou à venir ne réagissent pas, les Français vont être amenés à voter Eva Joly parce que c’est une juge, parce que le pouvoir judiciaire apparaît depuis le début du quinquennat sarkozyste comme le pouvoir qui s’oppose aux sarkozystes, plus encore que le pouvoir législatif où l’opposition est naturellement minoritaire, plus que les médias qui comme on l’a vu avec DSK sont prompts à relayer n’importe quelle histoire même mal ficellée.
On peut voir dans la probable et surprenante victoire de Joly sur Hulot une première preuve de ce que j’avance. Si j’ai raison, la deuxième viendra d’une hausse rapide de sa popularité. Il sera alors un peu tard pour s’exciter sur la cloche…

Alors oui la gauche va gagner 2012, et sans doute que l’assemblée sera plutôt PS (nouvelle cohabitation inédite si Joly est effectivement à l’Elysée), mais il faut aujourd’hui sonner l’alarme pour que notre candidat soit mieux qu’acceptable, mieux que simplement correct et capable de faire correctement le job. Pour l’heure, il m’apparaît qu’un tel candidat est soit empêché à NY, soit en sommeil estival, soit inconnu à ce jour. Ce n’est pas acceptable, sonnons le tocsin jusqu’à en faire vibrer nos os et nos âmes, montons à l’assaut et balayons le théâtre des ombres sarkozystes, nous devons nous battre pour pouvoir reconstruire la France !

Régionales : Peut-on vivre sans aller voter ?

MarianneEn voilà une drôle de question existentielle en cette semaine qui se terminera par le premier tour des régionales, question que nous nous sommes posée lors de quelques échanges off entre militants. Non pas que nous ayons des doutes sur notre combat ou de son issue (bien au contraire, nous sommes impatients de voir dans nos régions les pendules de la Sarkozye remises à l’heure par les Français), mais puisque nous sommes dans une époque d’incertitude et de confusion générale, il est salutaire de savoir pourquoi l’on fait les choses pour les faire bien.

Pour quoi (en deux mots !) je n’irai pas voter tout d’abord. Je n’irai pas voter pour un clan contre un autre, par habitude, pour un conservatisme un peu lâche qui finirait par s’endormir peu à peu sur nos éventuels renoncements. Voter est un choix, un acte volontaire, rageur ou révolté c’est selon, plein d’espoir et contre la crainte, en tout cas tourné vers l’avenir même lorsque l’on a à sanctionner le passé. Alors même si j’ai des raisons de “voter contre”, dimanche j’irai à la mairie d’un pas décidé pour “voter pour”.

Mais pour quoi alors ? Voter d’abord pour une équipe que j’estime. Eh oui, j’ai la chance en Bretagne de pouvoir voter pour une liste PS / PC / écolo qui offre un beau visage en plus d’un bon bilan, et je sais qu’il en est de même dans la plupart de nos régions. Mais même dans les régions où l’affiche est plus troublée, je crois que j’aurais trouvé pas mal de raisons de garder mon pas décidé. Sur chacune de nos affiches électorales, il y a le poing à la rose, joli symbole, mais aussi en cette fin d’hiver qui tarde à partir, belle promesse de renouveau. Depuis 2007, le travail fait sur nous-même a été énorme, non pas au plan idéologique (pas encore), mais à celui de la reconstruction d’une volonté commune d’être ensemble pour nous battre à nouveau pour nos concitoyens, pour être en mesure de répondre aux défis et dangers de notre société, pour tracer la route qui mènera à la renaissance du politique (celui qui est à notre service, pas celui qui se sert lui-même). Nous avions abandonné depuis tant de temps ce terrain aux bateleurs et aux vendeurs de vent ! Est-ce pour autant gagné ? Certes non, mais l’évolution technologique (internet en l’occurrence) a très probablement permis d’insuffler une première vague d’air frais dans un petit monde qui tournait en rond et passait une bonne partie de son temps en complots de petits maquis au lieu d’aller tâter de la main calleuse ou de partager les trépidations des parents jonglant entre enfant à récupérer à l’école, frigo à remplir et boulot à finir (c’est d’ailleurs pourquoi je publie ce billet à 11h du soir).
Alors oui, il faudra encore pas mal d’air frais pour chasser les idées devenues rances, dérouiller des muscles politiques atrophiés par le renoncement, mais nous pouvons tous y aider, comme militants ou sympathisants, ou plus simplement comme citoyen.

Dimanche, l’air frais passera par un message clair et fort déposé dans les urnes de France. Plus il sera fort, et plus la Sarkozye sera face à son échec, et plus le Parti Socialiste sera face à ses responsabilités pour continuer son chemin vers la refondation, vers la prise en main de l’avenir de notre pays.

Dimanche, je serai heureux de vivre et de voter !

Nouvelles de la France d’en bas et d’ici

Le Drian / Lebranchu / régionales 2010

Aujourd’hui fut pour moi une journée de campagne avec la visite des ténors de la liste Bretonne des régionales, renforcée pour l’occasion par Martine Aubry qui continue son tour de France par un passage dans le Finistère nord.

En arrivant, j’ai d’abord eu le plaisir de constater que je n’aurais pas froid tant la salle était remplie, et double surprise pour moi qui suis inscrit dans une section où l’on compte plus de cheveux gris que de révolutionnaires chevelus, il y avait dans cette salle beaucoup de personnes encore fort loin de la retraite. Voila qui pourrait être un merveilleux message politique non verbal s’il se confirmait : le PS serait-il en train d’être à nouveau irrigué par des forces nouvelles, jeunes et vigoureuses ?

Des discours de Jean-Yves Le Drian, Marilyse Lebranchu et Martine Aubry, je retiendrai surtout une sérénité certaine et une vraie confiance en l’avenir, pour ces régionales mais aussi du PS lui-même, un PS qui sur le terrain parle d’autre chose que de son nombril souffreteux, parle d’autre chose que des illusions perdues, parle enfin des combats à mener pour les vrais problèmes de nos concitoyens, d’une vision d’une économie forte s’appuyant aussi bien sur une industrie conquérante, des services innovants, et, actualité et région oblige, sur une agriculture qui reprend tout son sens en se tournant vers la modernité et un développement raisonné.
Nos régions et les collectivités locales, avec une fiscalité qui représente à peine 2% de la fiscalité nationale rendent au quotidien des services à chacun dont l’efficacité est sans commune mesure avec l’amateurisme du sarkozysme national. Rapport qualité / prix excellent, exception faite de la Corse et de l’Alsace où la fiscalité locale a augmenté de 22,2 % en 2009 (Corse), et 8,4 % d’augmentation de taxe en 2009 (Alsace). Il est vrai que ce sont les deux dernières régions où sévit l’amateurisme des piteux gestionnaires UMP. Plus pour longtemps semble-t-il.

Aubry / Le Drian / régionales 2010En écoutant Martine Aubry, je ne pouvais m’empêcher de penser au travail remarquable effectué dans l’immense majorité de nos régions, seul bouclier pour amortir les effets calamiteux de la politique sarkozyste. Ce gouvernement se vante de créations sans précédent de nouvelles sociétés, poudre aux yeux statistique qui grâce à l’assimilation des auto-entrepreneurs à des sociétés, permet de cacher une réalité incroyablement plus sombre. Qui lit les annonces légales n’a pu que remarquer l’explosion du nombre de déclaration de cessations d’activité. Qui se bat pour chercher des clients au jour le jour n’a pu que remarquer le report des commandes à plus tard en attendant les jours meilleurs.

Et que dire de ce chômage que l’oracle Nicolas avait vu à la baisse “dans les prochaines semaines et prochains mois”. La réalité est que nous sommes dans le dur de la crise et que sans des politiques éclairées, efficaces et volontaires, nous pourrions fort bien subir une deuxième secousse effroyable.

Ces politiques éclairés, efficaces et volontaires existent : j’en ai rencontré trois ce week-end. Ils sont aujourd’hui le rempart contre les incompétents jouisseurs de l’UMP qui paradent dans les palais nationaux. Début mars, gageons que chacun entendra le message de la France d’en bas et d’ici, message fort, clair, puissant.

Aubry / Le Drian / régionales 2010

Le PS, le PC et Bretagne Ecologie ensemble

Jean-Yves Le DrianLoin des bruyantes trompettes des médias parisiens, la liste PS conduite par Jean-Yves Le Drian trace son bout de chemin dans une efficacité discrète toute Bretonne.

Les militants communistes ont ratifié à 63,79% la fusion de leur liste avec celle de la présidence PS sortante.

La liste Bretagne Écologie a fait de même.

C’est donc une liste élargie, forte et soudée qui part défendre l’excellent travail de l’équipe sortante pour solliciter un nouveau mandat.