Vive les barjots !

DSK au FMImelenchon
Ah mon Méluche adoré, en réponse à ta diatribe, j’aimerais écrire ici deux ou trois éléments histoire de voir si ce serait si “barjot” que cela de nommer DSK candidat en 2012 :

  1. Le FMI sous la direction de DSK, après avoir augmenté les ressources prêtables de 260 à 850 milliards de dollars (pas mal pour serrer le kiki de l’économie mondiale… ) a dégagé 17 milliards de dollars en faveur… des pays pauvres, notamment africains.
  2. Lorsqu’’il prête à la Grèce à un taux de 3,5%, les marchés le font à 18 % et la France de Nicolas Sarkozy associée à l’Allemagne d’Angéla Merkel le font à 5%.
  3. Faut-il vraiment être cinglé pour avoir apuré la dette d’un des pays les plus pauvres au monde (Le Libéria) ou osé faire des prêts à 0% à ces pays que la finance écrase d’habitude de son mépris.
  4. Et qui est ce malade qui a souhaité donner plus de droits au sein du FMI à ces “pays de peu” qui semblent t’être si chers dans tes discours Jean-Luc?
  5. Était-ce l’œuvre d’un barjot lorsque Dominique Strauss-Kahn , en pleine crise financière, se lançait dans une charge vigoureuse contre le retour des gros bonus chez les financiers et dénonçait l’approche immorale et la cupidité de quelques dirigeants de la finance internationale ?
  6. Sans doute fallait-il être barjot pour dénoncer les personnes qui, je cite, “vampirisent littéralement des ressources financières qui seraient infiniment mieux utilisées pour alimenter l’économie qu’ils ont mise en vrac” et de dénoncer ces gens en utilisant les mots d’imprévoyance, d’aveuglement, de cupidité et de cynisme ?
  7. Et qu’avait-il bien pu fumer lorsqu’il a annoncé vouloir créer un “Fonds vert” capable de mobiliser pas moins de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 afin que les pays en développement puissent investir dans des technologies économes en gaz à effet de serre.

Alors oui, tu as raison mon ex-camarade, il faut vraiment être barjot pour faire tout cela, comme il faut être barjot pour vouloir changer le monde dans le but d’atteindre un idéal de liberté, d’égalité, de fraternité, dans le but de vouloir émanciper les individus, les éclairer, dans le but de changer la société pour que chacun ait droit au bonheur.

Dommage que tu sembles y avoir renoncé en quittant le PS, en tout cas, moi c’est bien pour cela que je milite !

Lettre ouverte aux cadres de mon parti : l’antisémitisme fait-il partie de nos armes ?

J’en ai plus qu’assez de lire çà et là des billets ou des commentaires qui puent l’antisémitisme. Oh pas la version pogrom et chambre à gaz, juste le “banal” vieux fond de commerce malsain qui colle à notre histoire comme l’odeur de moisi colle au mur des habitations humides même lorsqu’on ouvre les fenêtres pour aérer la pièce.

Alors bien sûr, l’actualité nous gratifie régulièrement comme en ce moment, de bonnes raisons de condamner la politique Israélienne, mais il se trouve qu’Israël est un alibi facile : on peut condamner une politique détestable tout en condamnant l’antisémitisme, comme on peut condamner les dictateurs africains tout en condamnant le racisme. Concomitance n’est en rien causalité, sauf ici pour l’âme perverse.

Et si encore nous en restions à des égarements géopolitiques ! Mais non. Là où cela me fait doublement mal c’est lorsque je vois des dérapages antisémites à répétition au sein même de mon parti. Parti de tolérance, parti internationaliste, parti de progrès, parti humaniste, parti cherchant à élever l’homme, cherchant à l’émanciper, à le libérer de ses chaînes physiques autant que morales.

Or vous, cadres de mon parti, de la Première Secrétaire au Secrétaire de la plus petite section, je n’entends que votre silence répondre à des attaques répétées encore et encore. Oh bien sûr, j’ai entendu vos protestations lorsque Georges Frêche a fait le dérapage de trop il y a quelques mois, Frêche le symbole, mais je ne vois rien ici ou ailleurs alors qu’à longueur de journée des militants, insignifiants peut-être mais militants de mon parti quand même, qui se réclament de tel ou tel courant se compromettre dans la moisissure antisémite parce que cela sert à salir leur adversaire du moment.

Pour ma part, je ne considère pas que la fin justifie les moyens et que tout est bon à prendre du moment que cela permet d’attaquer l’adversaire. Honte à ceux qui parmi nous n’ont pas assez de convictions, de probité et de valeurs pour mener un combat propre et fier, honte à ceux qui ne combattent pas ces pratiques, honte à ceux qui par complaisance, paresse, ou même lassitude acceptent ce genre de crachats idéologiques.

Je me suis mis à militer pour participer à la construction d’un avenir meilleur pour mes enfants, et cet avenir ne passe pas par l’avilissement moral.

DSK, le sionisme, Israel et la horde des basses âmes égarées

Il y a plusieurs années déjà (en 2006 à l’occasion des primaires du PS), je m’étais fendu d’un billet démontant un hoax sur Dominique Strauss-Kahn décrit en substance comme un “agent malveillant du sionisme”. Cela s’appelait “Juif ? Salomon, vous êtes juif ?” (réplique inénarrable de Rabbi Jacob alors que le bon monsieur Pivert apprend que son chauffeur fait le chabbat).
DSK n’ayant pas été choisi aux primaires, ce hoax est alors entré en hibernation jusqu’à ces derniers temps où telle l’épidémie de peste il a largement refleuri çà et là, parfois sous une forme améliorée (naturellement, seuls les esprits chagrins feront un lien entre des événements purement internes au PS et ces basses pratiques largement teintées d’antisémitisme…).

Du coup, j’en profite pour reposter mon billet et le mettre au goût du jour.


dsk sionismeCalomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose…

Juif ? Salomon, vous êtes juif ? (Rabbi Jacob)
Un vieux hoax datant de presque 15 ans est en train de ressortir en ce moment. Ne le répétez à personne, mais il paraît que DSK ne pense qu’au sionisme en se rasant le matin.
Le message diffusé sous diverses formes ressemble grosso modo à cela :

“Je considère que tout Juif dans la diaspora, et donc c’est vrai en France, doit partout où il le peut apporter son aide à Israël. C’est pour ça d’ailleurs qu’il est important que les Juifs prennent des responsabilités politiques. Tout le monde ne pense pas la même chose dans la Communauté juive, mais je crois que c’est nécessaire. Car, on ne peut pas à la fois se plaindre qu’un pays comme la France, par exemple, ait dans le passé et peut-être encore aujourd’hui, une politique par trop pro-arabe et ne pas essayer de l’infléchir par des individus qui pensent différemment en leur permettant de prendre le plus grand nombre de responsabilités. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, au travers de l’ensemble de mes actions, j’essaie de faire en sorte que ma modeste pierre soit apportée à la construction de la terre d’Israël.”

A l’origine, les propos auraient été tenus dans un journal appelé Passages, mais comme personne n’est en mesure de présenter le journal en question et que ce journal est quasi inconnu, les propos ont migré vers “La vie”, et comme faire du sionisme chez les catholiques n’est pas très crédible, on peut aussi trouver des références à “France Inter” ou “Le Monde”, sans compter tous les blogs où ce hoax circule.

Qu’en est-il vraiment ? La réponse de l’équipe DSK est claire et sans appel :
DSK a déjà démenti publiquement avoir prononcé ce genre de propos. Personne n’a d’ailleurs ressorti cette soit disant interview.”

Zut alors, mais peut-être est-ce un coup du complot judéo-maçonnique qui contrôle la presse. En tout cas chers lecteurs, sachez que moi je suis “blanc, très blanc, un peu pâle, français et catholique comme tout le monde”…


Voilà donc pour le billet de l’époque. Quoi de neuf depuis ?
Toujours pas le début d’un paragraphe authentique de l’article supposé de Passage mais de nombreuses tentatives pour nous en parler avec autant de ferveur que d’indignation. La tentative la plus originale est sans doute ce petit film qui nous présente une jolie manip laissant à croire de prime abord qu’on tient, enfin, la preuve du crime dont toutes les bonnes âmes parlent mais que personne manifestement ne possède.
L’idée est simple, comme les auteurs n’ont pas leur article, ils font un film d’un site qui relate “l’histoire de celui qui connaît celui qui à vu le loup, ou plutôt le fumeux article”. Film pas mal fait du point de vue bobardesque puisqu’il répond à de bons critères de base :

dsk sionisme

  • impression de mauvaise qualité (c’est bien, cela a l’air plus vrai ainsi),
  • création d’une ambiance un tant soit peu anxiogène (ici en n’utilisant pas de son, bien vu !) et sombre,
  • création d’une ambiguïté (visionne-t-on un extrait du mythique article que personne ne montre ?)
  • et surtout un titre accrocheur qui décape “DSK Conseille aux Juifs de Prendre du Pouvoir pour Aider Israël”.

Charmant. Mais maintenant, quelques questions élémentaires pour que chacun se fasse son opinion :

  1. DSK a exercé de hautes fonctions dans notre République et en exerce toujours au niveau mondial. Quelles mesures concrètes, quelles positions publiques a-t-il prises qui justifierait un tant soit peu ces accusations ?
  2. En remarquant que ces rumeurs de traitrise sionisme (on ne dit pas antisémite mais le fond y est bien) ré-apparaissent lorsque DSK est en mesure de prendre le leadership à gauche et en y ajoutant le fait que la droite ne peut utiliser le judaïsme sans mettre Nicolas Sarkozy en porte-à-faux, à qui cela profite-t-il sinon à une certaine gauche en déshérence idéologique et, hélas, de valeurs ?

Et le plus ironique de l’histoire c’est que même si Dominique avait effectivement sorti ces âneries, cela aurait mérité une engueulade mais certes pas que des âmes perdues se vautrent dans la fange des noirceurs méprisables. La haine du juif a décidément encore un bel avenir et nous encore bien du travail !

DSK : comment mettre le dogme à la retraite ?

DSK et le dogme de la retraite

La petite phrase de Dominique Strauss-Kahn qui invitait à élargir quelque peu la vision que nous pouvions avoir de la retraite en général et de l’âge légal de départ en particulier à fait largement parler ces derniers jours.

Cette effervescence me paraît très symbolique pour bien des raisons.

Tout d’abord parce que cet “acquis social” est une des grandes décisions qui ont marqué le Mitterrandisme ; intéressant donc de voir dans quelle mesure, à l’heure où le PS cherche à se renouveler, jusqu’où il est possible de titiller les symboles…

Intéressant ensuite de chercher à savoir si après une période d’extrême agitation destructrice, après avoir semble-t-il réussi à consolider le navire socialiste, il est désormais possible d’ouvrir un débat potentiellement clivant sans ressortir la machine à dézinguer. Force est de constater que pour l’heure, à part Benoît Hamon qui nous a gratifié d’un commentaire fort peu policé, la question laissée ouverte par DSK n’a pas généré un tsunami. Les commentaires plus ou moins désobligeants sont nombreux, mais ils sont plus de l’ordre du fantasme pavlovien sur la personne de Dominique que du fond politique. Rien de neuf sous le soleil sur ce point.

Mais au-delà du symbole et de la rhétorique, à quoi la remise en cause du dogme nous renvoie-t-elle ? A la démographie certes, mais pas seulement, et d’une certaine façon, pas essentiellement.
Qu’est-ce que la retraite ? Une réponse possible est “c’est le troisième âge de notre société structurée par rapport au travail”. Mais c’est un peu court.
Est-ce un âge où l’on a le droit de toucher sa rente ? Est-ce un âge où l’on a gagné la reconnaissance de la société et le droit (ainsi que l’obligation) de ne plus travailler ? Est-ce un âge où l’on ne peut plus physiquement ou psychiquement travailler ? Est-ce juste un âge où l’on a acquis un droit “quoi qu’il arrive” ? Est-ce juste un âge administratif ?
Réduire le problème des retraites et de leur financement à la question de l’âge légal de départ revient à répondre “ce n’est qu’un âge administratif” qui fixe la source des revenus lorsque vous ne travaillez plus (RSA, Assedic, maladie, invalidité, … ou régimes de retraite). Pas de quoi s’exciter parce que fondamentalement cela ne règle en rien le problème de déficit (que cela vienne des caisses de retraite ou d’ailleurs, le problème n’est en rien réglé, au mieux diminué en fonction de l’efficience des différents systèmes)

Aujourd’hui, les retraites sont payées par les cotisations salariales et le déficit. Tôt ou tard, le déficit accumulé finira par ruiner des gens, même si personne n’ose dire qui. Discuter de l’âge légal ne règle en rien le problème, tout au plus déplacera-t-on le déficit de retraite sur le déficit chômage ou d’un autre secteur social. Mais la question reste : qui ruinera-t-on ?
Le PS peut donc considérer toute modification de l’âge administratif de la retraite comme un cassus belli, cela ne changera rien au fond. Par contre, nous devons collectivement comprendre pourquoi nous voulons faire ce choix, et quelque part je ne crois pas que ce soit pour plaire aux Français qui ne sont pas idiots : certes nous voudrions tous partir en retraite jeune et sans soucis de fin de mois, mais nous savons tous que ce n’est pas très réaliste et responsable.
Inversement, la droite peut bien décider de passer cet âge à 70 ans (qu’ils osent pour voir !), cela ne changera pas grand chose au déficit des retraites et rien au déficit global des comptes de la France.

Allez tiens, pour conclure je vous suggère la remise en cause suivante du dogme : supprimons cet âge légal et donnons la possibilité à chacun de calculer quelle retraite il aurait s’il partait le mois prochain pour partir s’il le souhaite ; que chacun puisse devenir responsable de ses choix. Au passage, élargissons les cotisations au-delà des seuls revenus salariaux car je suspecte qu’un des vrais problèmes profonds vienne du fait que notre modèle n’est structurellement plus viable à cause de la démographie certes, mais également de la structure économique de notre société (part salariale de la richesse trop faible).

DSK à “A vous de juger” : revue de presse

DSK / Chabot :

Sentiment général :

  • “Sondage Sud-Ouest Dimanche : les Français ont trouvé DSK “convaincant” jeudi soir ” : Journal Sud Ouest.
  • “A vous de juger réalise son meilleur score depuis plus d’un an” : toutelatele.com
  • Sur les retraites :

  • “Le PS, les retraites et la différence DSK” : France Info
  • “Gérard Collomb persiste et signe” : LyonMag.com
  • “DSK-Aubry : première discorde
    Analyse : En prenant le contre-pied de la numéro 1 du PS sur le dossier des retraites, le directeur du FMI tente de se poser en réformateur responsable.” : Libération
  • “Strauss-Kahn joue sa partition face à Aubry” : Le Figaro
  • Le PS défend la retraite à 60 ans, “Strauss-Kahn ou pas” : LePoint.fr
  • “Retraites: DSK se démarque du PS et creuse son sillon pour 2012″ : AFP
  • Sur 2012 :

  • “DSK, ou l’art de se faire désirer, par Franck Nouchi” : lemonde.fr
  • “Dominique Strauss-Kahn veut qu’on le “laisse travailler” ” : Metro
  • Crise Grecque :

  • [REVUE DE PRESSE] La crise de l’euro et DSK : Nouvel Obs
  • En synthèse, l’émission a eu son petit succès mais la presse a retenu plus la singularité affichée de DSK vis à vis du problème des retraites ainsi que la sempiternelle question des présidentielles, que les propos de DSK sur la crise.

    Sur le problème des retraites, je me permettrai de citer deux passage de mon texte “Refondations : PS, Socialisme et Social-Démocratie – Les Défis” :

    “Le défi générationel est à la fois celui qui nous préoccupe le plus facilement à travers la problématique des retraites et celui que nous avons le plus de mal à appréhender.

    Quel est au fond le problème : notre société a été, pour sa plus grande partie, définie structurellement après-guerre, et même si la société de cette époque n’a plus grand-chose à voir avec celle d’aujourd’hui, des choix ont été faits et s’appliquent toujours alors que les fondamentaux structurant la société ont changé.”
    (…)
    “Le «cylindre démographique » de 2010 est psychologiquement et financièrement déséquilibré au regard du modèle de 1945 : c’est le découpage même de la société en trois groupe définis par rapport à la production de richesse (le travail) qui est à remettre en cause !

    Nous sommes donc en face d’un formidable défi générationnel : comment remettre les responsabilités et les circuits économiques dans le bon sens, comment redéfinir les rôles ? ”

    Refondations : PS, Socialisme et Social-Démocratie – I) Les Défis externes / génération- dématérialisation – dernière partie

    Défi Générationnel

    Le défi générationnel est à la fois celui qui nous préoccupe le plus facilement à travers la problématique des retraites et celui que nous avons le plus de mal à appréhender.

    Quel est au fond le problème : notre société a été, pour sa plus grande partie, définie structurellement après-guerre, et même si la société de cette époque n’a plus grand-chose à voir avec celle d’aujourd’hui, des choix ont été faits et s’appliquent toujours alors que les fondamentaux structurant la société ont changé.

    Ces choix se basaient entre autres sur un modèle de séparation des rôles hommes / femmes (modèle très largement remis en cause depuis pour tendre autant que se faire se peut sur une équivalence au sein de la société), sur une économie de reconstruction, sur un espoir puissant de bâtir un monde meilleur après avoir connu le pire, sur une place claire des générations au sein de cette société et sur une certaine vision de la solidarité inter-générationnelle. Nous avions une vision d’un l’État protecteur et planificateur (finalement à la fois largement hérité de la pensée du XIXème siècle et de la conduite de la guerre) : ne trouve-t-on pas là une des racines profonde de l’État providence, celui qui doit nous sauver des désastres (la guerre), planifier l’avenir (la reconstruction) et nous aider à tout au long de notre vie (sécurité sociale, retraite, …) ?

    Pyramide des ages

    À ces éléments sociétaux s’ajoutait un élément majeur bien que silencieux : la démographie. Si l’on découpe la pyramide des âges en trois groupes liés au travail, celle des « jeunes citoyens », celles des citoyens productifs et celles des citoyens seniors, on peut tout de suite comprendre visuellement les problèmes de financement (a priori ce sont les citoyens productifs qui finance le plus l’économie de l’ensemble), mais au-delà se douter que les équilibres comportementaux sont forts différents. En caricaturant un peu :
    les « jeunes citoyens » représentent un groupe qui conteste la société pour y faire sa place
    les citoyens actifs sont ceux qui construisent la société
    enfin, les citoyens seniors font classiquement partie des éléments conservateurs, plus spectateurs qu’acteurs

    La césure entre groupes est nette, elle est marquée par le premier contrat de travail et le premier versement de la retraite.

    En 1945, la société était poussée fortement au changement, à la fois par la nécessité de reconstruire mais aussi par la tendance naturelle de sa démographie.

    Pyramide des ages

    Puis lorsque la classe des baby-boomers (qui va en gros de 1949 à 1970) est arrivée à l’état de citoyens productifs, elle n’a eu qu’à se pré-occuper marginalement des seniors et ayant fait peu d’enfants, n’a que peu été contestée par les « jeunes citoyens ».
    Le chômage a longtemps été son « seul vrai soucis ».
    La pyramide des âges se changeant en « cylindre avec un petit couvercle » et plus une pyramide, nous devrions logiquement passer à une autre ère démographique, un autre rapport entre les âges, un autre rapport avec l’organisation de production des richesses (d’où le défi générationnel), à ceci près que la génération des seniors, a priori conservatrice, a toujours un poids démographique très important et possède une bonne partie de la richesse sous forme patrimoniale. Il faut donc s’attendre à ce que le poids des populations naturellement conservatrices s’oppose au changement normalement mené par les classes actives sous l’impulsion des classes « juniors », et ceci au moment où la société affronte des défis majeurs.

    Qui plus est, les circuits naturels de la solidarité financière inter-générationnelle sont complètement désorganisés : les classes productives ayant du mal à assurer à elles seules le financement des trois groupes (rôle qui leur était historiquement assigné), le groupe le plus âgé est sollicité pour aider les deux autres, ce qui accroît encore son poids et renforce le besoin de conservatisme et l’économie de rente néfaste à l’évolution positive de la société.

    Le «cylindre démographique » de 2010 est psychologiquement et financièrement déséquilibré au regard du modèle de 1945 : c’est le découpage même de la société en trois groupe définis par rapport à la production de richesse (le travail) qui est à remettre en cause !

    Nous sommes donc en face d’un formidable défi générationnel : comment remettre les responsabilités et les circuits économiques dans le bon sens, comment redéfinir les rôles ?

    La dématérialisation ou l’émergence d’une nouvelle idée de la propriété

    Le dernier défi est plus pour l’instant une intuition qu’une certitude, il est d’origine technologique. Le point de départ de cette partie de la réflexion vient de trois remarques.

    La première, totalement économique, est de constater que la nature de beaucoup de produits vendus est en train de changer. En effet, à force de progrès et de baisses de coût de production, certains produits ne sont plus vendus pour eux-même, mais donnés (ou peu s’en faut) et liés à un paiement d’usage d’un ou plusieurs services associés. Le produit physique ne vaut plus rien (ou presque), ce qui est vraiment vendu c’est le service que peut rendre ce produit.

    Deuxième remarque liée à la dématérialisation des systèmes d’information (l’informatique) des entreprises. Là aussi, nous sommes en train d’assister à une rupture majeure qui consiste à passer de la possession de logiciels et de machines utilisés pour produire les services informatiques nécessaires à l’entreprise, au paiement de l’usage de ces services produits par des tiers. Or en faisant cela et en prolongeant l’idée jusqu’au bout, l’entreprise de demain pourrait ne plus être réduite qu’à une ou deux fonctions stratégiques (le cœur de métier), le reste n’étant que la meilleure agrégation possible des services du marché. Je suspecte même que dans certains cas, il ne pourrait rester aucune fonction détenue en propre. Or ceci a une autre conséquence immédiate : le besoin en capitaux est drastiquement diminué puisque les besoins d’investissement sont réduits à pas grand-chose et qu’il ne reste que des dépenses de fonctionnement, qui plus est en grande partie proportionnelles à l’activité. La performance du capitalisme aboutirait à ne plus avoir besoin de capitaux, Marx va être content….

    Dernière remarque, fort différente dans son origine des deux premières. Si l’on admet que nos problèmes écologiques sont issus d’un conflit entre nos sociétés et les écosystèmes dans lesquels nous vivons, on en vient à admettre que nous n’avons pas une liberté absolue dans l’utilisation des ressources de ces écosystèmes. Or jusqu’ici, il suffisait d’avoir un titre de propriété pour faire à peu près ce que l’on voulait de son bout d’écosystème, la seule limite étant de ne pas léser les propriétaires voisins.
    Or ne plus avoir « une liberté absolue » se traduit en fait par une sorte de démembrement de la propriété : nous avons le droit d’usufruit, mais plus un droit complet de nu-propriété. Ici aussi, le « matériel » nous échappe, seul l’usufruit reste.

    Pyramide des ages

    Il en découle accessoirement une conséquence assez déroutante : il n’est de propriété vraie et entière que la propriété intellectuelle, le reste n’étant que propriété d’usufruit. Le côté déroutant découle du fait que l’œuvre originale est difficile à protéger et largement pillée et que parallèlement sa vraie valeur se mesure à son partage : pourtant la valeur de l’œuvre de Proudhon reste bien liée à son auteur pas à ceux qui l’ont exploitée ensuite.

    Tout cela serait bien beau si nous n’étions profondément, viscéralement formaté pour posséder les choses. Posséder nous rassure, posséder fait partie de la base de notre construction personnelle. Nous avons d’un côté une rupture technologique et philosophique qui semble pousser à la dématérialisation et de l’autre un référentiel mental profondément ancré dans des racines séculaires qui nous poussent à posséder le matériel.

    Si tout ceci venait à se confirmer, nous serions devant un défi incroyablement déstabilisant.

    Un dessein pour la République, l’Union Européenne, L’humanité

    Climat, énergie, déséquilibre démographique et dématérialisation, quatre défis plus que complexes, quatre raisons majeures de nous mobiliser.

    Mais n’en doutons pas, il faut des défis de cet ordre pour que nous ayons une chance de refonder le parti socialiste, propager cette refondation à notre pays et au-delà de la France. Les pressions extérieures qui nous forcent à évoluer sont bien là et à l’exception de la démographie qui ne s’exprime pas de la même façon partout, ces défis s’imposent à toute l’humanité.

    Il y a naturellement quelque chose d’assez prétentieux, naïf ou incongru (chacun choisira son qualificatif) à vouloir tutoyer l’universalité, mais ni plus ni moins que de vouloir refonder un parti dont la pensée est plus que centenaire.

    Et pourtant, avons-le choix, avons-nous une autre alternative que celle de nous dresser devant les cataclysmes, de ne pas croire à la fatalité, de lutter contre le renoncement, de lutter pour l’espoir les mains armés d’outils forgés par une idéologie forte, les yeux rivés vers l’horizon de l’utopie du monde que nous voulons construire ?

    Voilà donc pour les défis.

    Retrouver le texte complet ici.

    Refondations : PS, Socialisme et Social-Démocratie – I) Les Défis externes / écologie – énergie – 3eme partie

    Défis externes

    En 2006, j’avais identifié trois défis majeurs que devaient affronter notre société. Quatre ans plus tard, mon analyse de l’époque me semble toujours valide et a été confirmée sur plusieurs points, mais je crois qu’un quatrième défi a vu le jour.

    La présentation de ces défis se veut en opposition aussi bien à un conservatisme aveugle aux changements du siècle, qu’aux thèses plus ou moins apocalyptiques qui fleurissent çà et là comme autant de preuves d’un renoncement dépressif. Les socialistes ont hérité d’une culture à la fois rationnelle et volontaire et c’est armés de cette culture que nous devons faire face aux défis en utilisant notre raison et nos capacités pour les transformer en opportunités et ne pas les subir comme des menaces.

    Défis écologiques, menace climatique

    Le PS a sensiblement évolué sur la question écologique et commence à être en mesure d’aborder le problème d’une façon cohérente par rapport à nos idéaux et différente de l’approche d’Europe Écologique. Nous avons « découvert » que nos sociétés n’évoluaient plus dans un monde sans limite mais il me semble que nous ne tomberons pas non plus dans le piège de la « dictature » de la nature. Notre corpus idéologique place l’homme et la société au centre de notre action, alors oui nos sociétés découvrent les limites imposées par les écosystèmes, mais le défi idéologique de l’écologie qui se pose à nous est bien de définir notre approche des rapports entre écosystèmes et sociétés sans abdiquer notre volonté d’émancipation des hommes, de progrès social, de recherche du bonheur et de liberté.

    Xynthia 2010

    En collaborations avec d’autres militants, nous avions produit en 2007 une contribution « Place de l’écologie au sein la social-démocratie » (http://wordpress.bloggy-bag.fr/2007/07/01/la-question-ecologique/) dont le paragraphe « les idées fausses » était illustré par une photo du cyclone Katrina qui ravagea la Nouvelle-Orleans.
    Aujourd’hui, la même contribution serait illustrée par une photo de Xynthia de 2010, à moins que ce ne soit Klaus de 2009.
    Mais pour Xynthia, nous percevons de façon soudainement plus tangible la vraie nature du défi : au-delà des destructions immédiates, une part de notre urbanisme est totalement à reconstruire car il entre dans un conflit trop violent avec les conséquences du changement climatique sur nos écosystèmes. Or la maison n’est pas un bien ordinaire : il est le lieu de notre protection, de la protection de la famille, il est en grande partie identitaire ; le déplacement des populations des zones à trop grand risque est un problème qui dépasse très largement le seul problème de la valeur de la maison et de l’indemnisation.

    Pour la première fois, nous prenons conscience de façon sensible et douloureuse de la vraie nature du défi que représente la menace climatique : c’est une menace pour nos familles, dans notre quotidien, ce n’est plus une abstraction ou une querelle autour des courbes de CO2 ou de température.
    Les défis écologiques et climatiques sont donc d’abord des défis sociaux, qui menacent notre identité, voire notre société toute entière si nous ne sommes pas capables de les anticiper et de commencer à les résoudre par anticipation. L’écologie dans son ensemble est d’abord un défi lancé à nos sociétés qui doivent rester le coeur de notre réflexion et de nos actions. Nous trouvons ici le germe profond de la différence avec les partis écologiques traditionnels.
    Les défis écologiques et climatiques sont potentiellement mortels pour notre société. À nous d’y repondre.

    Menace énergétique

    Prix petrole

    En 2006 je m’étais interrogé sur l’évolution de notre modèle énergétique et je m’interrogeais sur la dé-corrélation entre production et consommation de produits pétroliers, sur l’impact des nouvelles technologies sur l’évolution de la consommation. J’avais fini par conclure qu’au-delà des éléments spéculatifs, nous étions potentiellement sur un marché qui allait mourir, non pas par faute de production mais par changement structurel de la consommation. Il devait en résulter une forte oscillation des prix et dans le pire des cas, l’explosion du marché par défaut de visibilité sur l’adéquation offre / demande.

    Difficile d’être certain d’avoir eu raison, mais les variations extrêmes des cours du brut, le pic de 2008 à 244$ suivi d’une plongée à 34$, les fermetures programmées des raffineries, la restructuration en cours des réseaux de stations essence, les faillites de GM et Crysler, l’arrivée à grande vitesse des motorisations hybrides, la promesse d’agrocarburants de nouvelle génération et bien d’autres choses encore vont toujours dans ce sens.

    Changer notre modèle énergétique sera sans doute une bonne chose pour la planète, mais là encore, cela ne peut pas se faire au dernier moment, sans préparation, ou alors il faut s’attendre à revivre avec nos raffineries, nos stations services, nos garagistes et bien d’autres secteurs économiques une nouvelle version de la crise de la sidérurgie et du charbonnage, de nouveaux Boussac, d’autres LIP.

    En matière d’énergie, le remplaçant du pétrole est sans doute déjà là, mais difficile de dire quelle sera la bonne source et quel sera le bon modèle de production, de distribution et de consommation.
    Le défi énergétique est d’abord un défi économique dont les conséquences sociales doivent être anticipées.
    Des trois défis de 2006, celui-ci est sans doute qui a le plus avancé en quatre ans même si le chemin est encore long.

    (à suivre)

    Refondations : PS, Socialisme et Social-Démocratie – I) Les Défis Internes – deuxième partie

    Marianne

    Démocratie et parti politique

    Le PS admet la démocratie comme un grand bien, une valeur fondatrice. Nous avons voulu croire qu’il allait de soi d’appliquer cette valeur à notre propre fonctionnement (dans sa forme de démocratie représentative où l’on délègue son « bout » de pouvoir à des représentants élus), ignorant avec une belle candeur que cela n’a jamais été le cas, pas plus à Reims qu’en 2006 ou pour les choix précédents. La démocratie au PS s’exerce tant bien que mal au niveau des sections, pour la discussion des contributions et le vote des motions, mais elle s’arrête là et ce n’est pas nouveau ! Il existe des exceptions locales, mais ces exceptions sont loin d’être la règle, tautologie que nous souhaiterions oublier… Implicitement, nous pratiquions une démocratie fondée sur une forme de légitimité donnée par le poids des motions, et pas une démocratie représentative directement issue des urnes : là est tout le malheur du congrès de Reims où il n’y avait pas de majorité légitime avant l’élection finale !

    Est-ce un mal ? Est-ce une perversion de notre combat ? Un reniement ? Sincèrement et objectivement je ne le crois pas à condition que les choses soient claires et acceptées en toute connaissance de cause, et même si les sociaux-démocrates en ont fait les frais en 2006, et même si un autre choix nous aurait évité le naufrage qui a suivi, un parti politique est autant un groupe de débat d’idées que de combat. Si la démocratie est une chose nécessaire et souhaitable pour le débat d’idées, sur le champ de bataille il en est tout autrement. Il me paraît donc acceptable de distinguer une phase démocratique de discussion et une phase d’action où la démocratie est remplacée par la confiance envers l’équipe dirigeante. Confiance qui reste à restaurer.

    Mais pour que cela soit possible, il faut sortir de l’ambiguïté détestable qui infantilise et instrumentalise les jeunes militants et transforme les anciens en militants cyniques.
    Remplacer la démocratie par la confiance envers une équipe dirigeante pour des raisons objectives d’efficacité, en sachant que c’est un renoncement temporaire librement consenti au nom de l’efficacité du combat, n’est pas un reniement de ses valeurs mais bien une preuve de responsabilité et de maturité face aux enjeux collectifs.
    Énonçons clairement les règles et les limites de la démocratie militante du PS et nous sortirons enfin de ce piège qui nous oblige à accepter le non-dit, parfois l’injustice, à accumuler la rancœur par faute, finalement, de maturité démocratique justement.

    Il est plus que temps pour le PS de passer à l’âge adulte : les militants pas plus que les citoyens ne sont des « cons » qu’il faut savoir faire voter.

    Question du choix

    Il n’a échappé à personne qu’en plus des choix idéologiques, nous avions également un problème de choix de leader pour conduire les batailles dans leur dernière ligne droite. Le système est ainsi fait que si une campagne peut, et doit, être portée par des idées défendues pied à pied par tous les militants, pour être couronnée de succès cette campagne doit in fine s’identifier à un nom, un visage, une personnalité à l’instant du vote.
    En 2006, nous avions inventé des primaires, quelques peu exotiques au regard des faibles possibilités d’échanges directs et contradictoires, mais expérience intéressante tout de même. J’ai à l’époque défendu le principe même de ces primaires, et pour 2011 j’ai même renouvelé l’attachement à un grand processus qui élargirait la base des militants à un électorat dépassant plusieurs centaines de milliers sympathisants (à moins, cela pose des problèmes de manipulations statistiques).
    Aujourd’hui, je suis plus que circonspect vis-à-vis du principe des primaires, pour une raison technique : dans un tel scrutin il est impossible de garantir l’équité de la campagne, comment alors donner une légitimité au vote si ce n’est l’acceptation mathématique d’un vote structurellement biaisé ?

    Et pourquoi ne peut-on garantir l’équité du scrutin ? Il suffit de retourner à 2006 pour avoir une illustration du problème et le comprendre.

    À l’époque, la candidate qui fut finalement désignée bénéficiait du soutien de l’équipe dirigeante du PS ce qui fut très probablement déterminant au regard du fonctionnement du PS. Pour préserver l’équité, il aurait fallu qu’elle se dé-solidarise (réellement) de cette équipe et que cette équipe adopte une position de neutralité absolue. Et comment aurait-on pu lui demander de renoncer à ce soutien ? Cela n’a pas de sens, et encore moins en 2006 où les liens familiaux rendaient la situation encore plus inextricable. Parallèlement, le contre-pouvoir de la presse s’est exercé d’une façon peu satisfaisante et elle n’a pu ramener le débat à un niveau de rationalité et d’objectivité suffisant pour rectifier les biais de la situation.

    Au-delà de ce cas, comment demander à un candidat bénéficiant d’une position avantageuse particulière d’y renoncer au profit de l’équité de la campagne ? Nous ne sommes pas dans une campagne qui est régie par la loi et les avantages dont bénéficient les candidats sont une part des motivations qui les poussent à être candidat.

    Dit autrement, à moins d’une situation exceptionnelle où l’équité est là d’elle-même, il n’est pas possible de l’établir et de ce fait, la campagne sera toujours entachée de biais qui fausseront forcément le débat donc le résultat.

    Par ailleurs, en l’état actuel des réflexions sur les primaires, un système de parrainage semble prévu pour éviter les candidatures « exotiques » ou carrément néfastes au processus lui-même. Certes, mais quel est le juge de paix ? Il y a peu d’espace à franchir entre la sélection raisonnée et la cooptation intéressée. Si je peux facilement donner des critères concernant les candidatures néfastes (idéologie incompatible avec nos valeurs, comportements excessifs, pas de capacités ou de qualités identifiables compatibles avec l’exercice du pouvoir, …) comment définir une candidature « exotique » ? Serions-nous capable de donner une liste rationnelle d’éléments objectifs pour choisir nos postulants ? Et ne pas le faire n’est-il pas l’expression d’un conservatisme, voire d’une peur et d’un manque notable de confiance envers nous-même ?

    J’aimerais que ces primaires soit possibles et équitables. Nous saurons que le jour sera venu lorsqu’un militant anonyme du PS pourra, par ses seules valeurs intrinsèques, postuler à la candidature, et y accéder. Cela voudra dire que le « recrutement » de nos candidats se fera sur des qualités intrinsèques et ne sera plus perturbées par des qualités de circonstance, dont la plus encombrante est sans doute l’ambiance sondagière.

    MarianneEn attendant, il faudra s’accommoder du système le moins mauvais possible en faisant le ménage dans les pratiques les plus détestables telle l’intimidation en section ou la cooptation par une élite. En l’état actuel, la primaire est un espace de débat mais dans le cas général, ce ne peut pas être un espace de choix démocratique où l’égalité de traitement est garantie. Le choix ne devrait pas à mon sens faire partie de la phase de confiance, mais belle et bien cette de la phase de démocratie : résoudre cette quadrature du cercle est un défi majeur.

    Alors des primaires pour le débat et l’expression des idées oui, mais en l’état, il ne faut pas en espérer plus.

    Lettre secrète à Anne Sinclair (curieux et malveillants s’abstenir)

    Anne Sinclair contre la rumeurChère Anne,

    Je suspends en cette fin de semaine mes réflexions sur la refondation du PS pour vous dire ma déception.

    Figurez-vous que depuis quelques jours une nouvelle campagne bobardesque concernant Dominique agite le web et les médias. Tout émoustillé à l’idée d’avoir LA révélation du plus secret des secrets (Lefebvre nous l’a promis naguère) je me lance donc à l’assaut de ce raz-de-marée de révélations devant ébranler le monde.

    L’affaire s’annonce bien si j’en crois google qui me renvoie 21200 résultats sur « cassandre dsk ». Je me mets donc à analyser l’histoire, et là, patatras je trouve une mauvaise soupe mal liée, même pas épicée. Certes Le Monde ou encore l’Express par je ne sais quel égarement n’y ont vu que du feu, mais des journalistes comme Apathie ou encore Roger-Petit nous expliquent en substance que du simple point de vue journalistique cela vaudrait à un étudiant d’être recalé. Même le canard enchaîné d’habitude à l’affut de ce qui dépasse du tapis a trouvé le bobard miteux.

    Imaginez ma déception chère Anne : la dernière fois, au moins, nous avions eu droit au complot planétaire, aux missiles et aux extra-terrestres…

    Alors voilà, j’ai eu une idée pour la prochaine fois (qui aura lieu n’en doutons pas) : après une longue réflexion dont je ne puis tout révéler tant c’est sulfureux, il m’est apparu que quand à faire, nous pourrions nous-même faire des révélations secrètes que personne ne connaît. Mais il nous faut un truc bien monté et là je me suis dit que comme vous connaissiez du monde, vous pourriez nous trouver un réalisateur américain pour le scénario. Je ne pense pas qu’il faille trop faire dans le zim boum, et je me disais qu’il faudrait plutôt un truc décalé et c’est là que j’ai eu la révélation : est-ce que vous pourriez demander à Woody (Allen pas le cowboy de Toy’s Story) de nous concocter cela ? Il a le profil parfait : le roi de l’embrouille cérébrale, le côté juif qui met en agitation certains (mais le bon côté, celui de l’humour de l’auto-dérision un brin grinçant, pas l’antisémitisme crapoteux habituel), l’as du portrait de l’anti-héros.

    Voilà chère Anne, qu’en pensez-vous ?