Refondations : PS, Socialisme et Social-Démocratie – I) Les Défis – 1ère partie

Ce texte est la première partie d’une réflexion sur la refondation du PS et peut-être au-delà sur le futur du socialisme et de la social-démocratie ; il essaie d’analyser les défis auxquels nous sommes confrontés. La seconde partie tentera de donner des pistes de réponse à ces défis.

Il s’insère naturellement dans le travail du PS dont une partie de la réflexion collective a déjà abouti à plusieurs contributions et synthèses mais il cherche, autant que faire se peut, à trouver de nouvelles façons d’explorer les problèmes dans l’espoir de réussir à dépasser nos formatages qui sont une des causes qui nous ont mené à l’impasse.

Changer : nécessité, impossibilité

refondation du PS

Il y a au PS peu de choses qui font l’unanimité, mais la volonté d’un changement semble faire partie de ces choses.

Derrière cette volonté se cachent cependant bien des définitions du « changement » : changement de méthodes, changement de personnes, changement de génération, changement d’outils, changement profond du corpus idéologique, ou encore changement comme expression de la peur de devoir changer vraiment…

L’expression de cette volonté traduit également tout à la fois un refus, parfois encore un déni, et de plus en plus souvent maintenant, un espoir, la recherche d’un souffle nouveau, la crainte autant que l’espérance de la transcendance des anciennes idées.

Si changer est généralement une nécessité, c’est très rarement un choix pour chacun d’entre nous. Cela est encore plus vrai pour une organisation ou dans notre cas, un parti politique. Les groupes constitués fonctionnent selon des règles tacites ou explicites qui les stabilisent, qui les font avancer et leur évite d’exploser. La stabilité d’un groupe, bonne ou mauvaise, résulte d’une alchimie entre la volonté d’être ensemble et la réalité de forces antagonistes qui se neutralisent, se stabilisent de façon généralement non consciente, sur un équilibre aussi stable que possible.
Il en résulte une conséquence, un obstacle majeur à quiconque veut ou doit conduire un projet de changement : un groupe n’est généralement pas en mesure de trouver de lui-même et en lui-même les forces pour mener à bien ce changement, car s’il existait un chemin vers une meilleure situation pour ce groupe, cela aurait été déjà fait, et que dans le cas contraire cela signifie que le nouveau but à atteindre n’est pas optimal pour ce groupe, en l’état.

Un groupe ne change que suite à des perturbations extérieures fortes qui le contraignent à évoluer, ou des départs internes qui redistribuent les forces et permettent de retrouver un autre point optimal, que l’on espère meilleur que le premier.

Terrible défi alors pour nous : si les contraintes extérieures existent et ont été perçues et douloureusement ressenties avec nos échecs de 2002 et 2007, elles marquent une impérative nécessité mais n’insufflent pas forcément en elles-même une force capable de nous éloigner durablement d’une situation que nous savons pourtant perdante, voire destructrice si elle reste en l’état.

Parallèlement, 2002 et 2007 furent des échecs nationaux auxquels ont répondu en écho des succès locaux dont le dernier fut un des plus éclatants (les régionales 2010), ce qui peut laisser croire à une partie du PS que la situation est non seulement tenable, mais qu’elle pourrait peut-être même être souhaitable.

Faire un tel raisonnement condamnerait tout simplement le PS, et au-delà une partie de l’espérance qu’il porte ; en effet, si ce sont nos erreurs et nos échecs qui nous questionnent aujourd’hui, la cause profonde qui légitime un changement radical me semble être fondamentalement celle d’un découplage entre les fondements même de notre combat politique et ce dont a réellement besoin la société française, et au-delà ce qui légitime notre combat au nom de l’Humanité. Les victoires locales n’ont de sens que par rapport à une légitimité idéologique nationale, voire internationale dans le cas d’un parti internationaliste comme le notre. Sans cette légitimité nationale, nous sommes dans le cas de baronnies qui agoniseront avec leurs chefs.
Les motivations réelles de la refondation sont donc externes au PS et le parti n’a qu’un nombre restreint de possibilités quant à son avenir :
soit il lutte contre cette pression externe pour demeurer en l’état, et il finira par s’épuiser avant de disparaître,
soit il lutte contre cette pression externe sans arriver à maîtriser ses forces antagonistes internes et il se transformera en essaimant (ce qui s’est produit une fois de façon marginale avec le départ d’une partie de l’aile gauche radicale conduite par Jean-Luc Mélanchon)
soit il se nourrit de cette pression externe, utilise les dangers qu’elle induit comme moteur de sa mutation et le parti socialiste refondé pourra devenir le premier grand parti politique du XXIème siècle.

Dans le premier cas, l’agonie peut s’étaler sur plusieurs très longues années.

Dans le second l’essaimage sera sans doute aussi rapide que violent.

Dans le dernier cas que j’appelle de mes vœux, la mutation se fera sans doute sur quelques années, probablement en trois étapes :
une phase préparatoire qui nous permettra de gagner les présidentielles de 2012
la phase de réelle mutation pendant ce quinquennat qui parachèvera le travail fait pour 2012,
enfin, à l’issue de ce quinquennat la refondation définitive et le basculement vers une nouvelle République qui sera la première grande œuvre de cette refondation.

Si ce schéma s’avère exact, il est peu probable que le président élu en 2012 se représentera pour un second mandat. L’élection de 2012 devra permettre d’élire un président « pivot » maîtrisant le système actuel mais intellectuellement suffisamment ouvert pour permettre d’accoucher d’un nouveau monde ; le président de 2012 ne peut pas à mon sens être un pur produit de l’énarquie socialiste, le formatage étant il me semble trop structurant pour aller au-delà d’une amélioration, même forte, de l’existant.

Quelles que soient les qualités de notre candidat en 2012, il est a priori peu probable qu’une seule et même personne soit en capacité intellectuelle et culturelle d’être le meilleur pour être à la tête de deux modèles de sociétés tout en réalisant la transition de l’une à l’autre.

Rénovation ou refondation ?

refondation du PS

La question n’est pas anodine et sa réponse résultera du niveau de conservatisme du PS.

Rénover signifie que nos problèmes sont des problèmes de procédures démocratiques, intellectuelles, finalement administratives.
Rénover est l’expression d’une confiance dans un système qui a finalement perduré pendant des dizaines d’années et nous a mené plusieurs fois à la tête du pays, ce qui n’est pas si mal.
Rénover signifie avoir toujours confiance dans le modèle des élites dirigeantes formatées par quelques grandes écoles de pensée.

Il y a des arguments pouvant justifier une telle position, mais il y a surtout le poids des habitudes et des formatages éducatifs et culturels des individus, éléments qui sont vilipendés par les militants à travers des termes différents généralement peu aimables : solférinesque, éléphant(e), énarque, aristocratie, apparatchik, baron(ne)…

Lorsque l’on a été formé pour faire fonctionner un système, lorsque ce système est le support du combat de votre vie, lorsque ce système vous fait vivre, vous êtes forcément conservateur vis-à-vis de ce système et lorsqu’à l’évidence ce système doit changer, il n’est pas possible de dépasser son propre formatage et le changement se limitera à une réforme, non à ce cataclysme que représente la refondation. Cela est humain et légitime, mais à l’évidence il est des situations où ceci va à l’encontre de l’intérêt et de la volonté collective : il faudra aux cadres du PS un immense sens de l’intérêt collectif et des convictions très solides pour passer cet obstacle.

Refonder n’est pas un choix, pas un désir, c’est une nécessité qui promet du bruit et de la fureur, c’est un acte fondateur autant qu’un acte de survie, c’est un acte qui tue le présent pour donner une chance à une naissance à venir.

Refonder c’est questionner chacune de ses certitudes, chacune des briques qui nous façonnent individuellement et collectivement.

Refonder, finalement et ironiquement, c’est mener le combat révolutionnaire que nous avons accepté d’abandonner, mais une révolution sur nous-même, pas une révolution imposées à la nation à l’issue d’un combat sanglant.
Peu d’entre-nous sont à même d’envisager un tel bouleversement et de choisir délibérément cette voie, c’est à nouveau une affaire de personnalité, de formatage culturel mais aussi de hasard de vie. Alors si nous devons nous y engager, soyons sûr de nos motivations et de nos forces.

Les défis décrits ci-dessous seront donc à appréhender à l’aune de nos capacités à rénover ou à refonder. Et pour que l’un ou l’autre des chemins puisse aboutir, ces défis solliciteront également notre capacité d’écoute et de compréhension auprès de ceux qui seront sur le chemin minoritaire du changement. C’est ensemble que nous changerons, ou dans la fureur de la désunion que nous sombrerons avec nos espoirs.

(a suivre)

Tragédie grecque, Comédie européenne

pericles

Un vent de panique souffle depuis hier en Europe.

Alors que les spéculateurs étaient occupés depuis plusieurs mois à retirer l’argent du coffre-fort grec dont la porte avait complaisamment été laissée ouverte par l’indigence des dirigeants européens, les choses se sont accélérées hier au moment où les agences de notation dont l’aveuglement se confirme décidément, se sont soudain aperçu de l’ampleur du problème. À quoi servent-elles en vérité s’il faut plusieurs mois d’activisme spéculatif pour qu’elles s’aperçoivent d’un problème majeur ?

Mais ce qui me sidère le plus, c’est de découvrir à quel point l’Europe politique est comateuse.

Que fait Merkel ? Elle s’occupe de ses élections régionales et prend bien soin d’avoir un bon discours politique populiste : en substance “pas d’argent allemand pour ces grecs inconséquents” oubliant par là-même que la dette grecque était largement détenue par les banques allemandes qui risquent gros dans l’histoire, et que l’Europe est un projet solidaire.

Et notre bon président ? Peut-être inspiré par la tragédie Troyenne, il nous joue Paris enlevant Hélène et a emmené Carla en voyage, largement privé, en Chine. Pourquoi donc se préoccuper d’une situation où il n’a pas réussi jusqu’ici à montrer qu’il se sentait particulièrement concerné et volontaire ? Peut-être est-ce Guaino qui a réussi à le convaincre que là aussi, il s’agissait d’une bonne dette ?

Et au final, qui voit-on s’activer pour sauver la Grèce ? Le FMI, Dominique Strauss-Kahn en tête. Cette institution, honnie parmi toutes, est la seule aujourd’hui qui réponde présent et s’active sur le champ de bataille. Conscient de l’ampleur de l’incendie, DSK a même proposé d’apporter 13 milliards supplémentaires de prêt.

Étonnant au passage de constater que cet organisme qui fut naguère le fossoyeur de bien des économies avant d’opérer une réforme radicale avec DSK, se propose de prêter à un taux de 3.5% alors que les marchés en sont à près de 18% et que la France, notre pays, va le faire à 5% (alors qu’elle emprunte à moins que cela), tout en pressant la Grèce de lui acheter de l’armement (info entendue sur BFM recoupée ici) ! Encore une fois, la politique de Sarkofillon fait honte à notre pays !

Dominique Strauss-KahnÉtrange retournement de situation pour Dominique Strauss-Kahn écarté par les socialistes en 2006, proposé à la présidence du FMI par Junker en 2007, et qui revient sur la scène européenne comme dernier recours des grecs (même si pour l’heure ils déclarent vouloir plus de l’aide des européens à 5% sous d’étranges conditions que de l’aide à 3,5% du FMI), mais au-delà, comme seul liant de l’unité européenne dont le couple franco-allemand n’est plus qu’un vieux souvenir !

Il y a une blague qui circule sur cette situation : “quoi qu’il arrive en 2012, DSK dirigera la France, soit comme Président de la France, soit comme Président du FMI”. Je préférerais la première option cela signifiera que nous aurons encore notre souveraineté malgré l’incurie de Sarkozy et de l’UMP.

En attendant, DSK est un peu seul sur le champ de bataille grec, j’espère qu’il pourra trouver une autre issue à cette version moderne de la guerre du Péloponnèse.

Revue de presse : DSK news

DSK

Actuellement attelé à la rédaction de quelques réflexions sur notre refondation, j’ai trouvé quelques instants pour une petite revue de presse internationale concernant Dominique Strauss-Kahn, histoire de prendre un peu de recul par rapport aux polémiques franco-franchouillardes.

Commençons par la France tout de même, avec cet article du nouvel obs sur “DSK vu de Washington”.

Le Fonds monétaire international tient son assemblée de printemps les 24 et 25 avril à Washington. Nommé à la tête d’une institution controversée, Dominique Strauss-Kahn a profité de la crise pour lui redonner son rôle stratégique.

Dominique Strauss-Kahn est prêt. S’il faut voler au secours de la Grèce, le Fonds monétaire international (FMI) qu’il dirige répondra présent. Encore une fois ! . La suite ici.

Sur La Tribune, une analyse d’Erik Izraelewicz : DSK, la « rupture » au FMI
DSK candidat à l’Élysée ? À Washington, le chouchou des Français a révolutionné le FMI. Il en a refait un pouvoir qui compte. Et il y a pris goût. Alors, présider la France ou influer sur le monde ?
La suite ici.

Un article de Libé : Varsovie-Bucarest-Paris, dans les pas de DSK
Des ors de la capitale polonaise aux questions des étudiants roumains, «Libération» a suivi de près le socialiste préféré des Français. La suite ici.

IMF Survey Magazine : IMF Chief Emphasizes Support for Haiti
Rebuilding the Haitian economy will require immediate financing for Haiti’s budget, said Dominique Strauss-Kahn, the global lender’s managing director, during a donors’ conference at the United Nations. La suite ici.

Business Week : Strauss-Kahn Emergent With Sarkozy Presidency Under Siege
The International Monetary Fund’s role in a rescue package for Greece may put Dominique Strauss- Kahn back in the thick of French politics as Nicolas Sarkozy’s presidency runs into trouble. La suite ici.

Washington Post : For Europe, IMF aid may be hard to swallow
The evolving economic problems in Greece have pushed the International Monetary Fund and European leaders into sometimes tense talks over how deeply an agency associated with propping up developing countries should push into one of the developed world’s major economic zones — negotiations that could shape future European economic policy. La suite ici.

Autopsie d’un conte

Après une petite respiration de fin d’élection, et avant je l’espère d’entamer une série d’articles de réflexion sur la refondation du PS, je voudrais revenir sur une manipulation, une de plus, visant à cacher l’absence d’arguments de quelques égarés politiquement en perdition par la génération d’un nuage fangeux et cherchant à discréditer (que savent-ils faire d’autre ?) les hommes et femmes politiques qui les gênent au PS (c’est-à-dire à peu près tout le monde aujourd’hui).
Pendant la période des régionales, je n’ai pas réagi à cette tentative de manipulation du web (en partie estampillée royalistes si l’on en croit le nombre de contributeurs se réclamant de ce courant, même si j’ai bien du mal à savoir s’il s’agit d’une déficience d’encadrement ou d’une volonté au plus haut niveau) pour ne pas polluer le débat de la campagne et me concentrer sur le soutien à nos équipes, mais cela ne veut pas dire qu’il faille ignorer ces pratiques indignes et malfaisantes ; on ne le sait que trop bien, sur le web le bruit peut devenir message si la réalité des faits n’est pas exposée avec force et conviction.

Comme je n’aime pas les posts sans fond et sans arguments vérifiables, j’ai donc construit celui-ci sur une analyse critique de cette campagne de calomnies, analyse soumise à la réflexion de chacun de façon à ce mes propos soient à la fois instructifs, pédagogiques et je l’espère prophylactiques.

Tout d’abord, les faits.

À l’origine de cette “affaire”, il y a la révélation de l’existence d’un club (qui n’a d’ailleurs rien de secret) réunissant des hommes et femmes politiques et d’affaires, Le Siècle. Si vous et moi ne connaissions pas ce club, ce n’est pas à cause d’un complot du style “on nous ment, on nous cache des choses”, mais tout simplement parce que vos préoccupations quotidiennes comme les miennes n’avaient aucune chance de vous y mener.

Sur le fond, ce club ne diffère pas fondamentalement des milles et un clubs professionnels, économiques, politiques ou culturels où peuvent se côtoyer en fonction de leurs intérêts, acteurs économiques, sociaux, mais aussi riches mamies en quête de bons placements et de petits fours, écologistes à la recherche d’action ou de revendications, entrepreneurs à la recherche d’affaires, lobbyistes locaux et pétitionnaires patentés, ou encore entrepreneurs à la recherche d’une interview avec PPDA. Depuis sans doute la nuit des temps de la liberté d’associations, les gens se sont associés au nom de leurs idées, ambitions ou intérêts et les clubs, quels que soient leur nom, les ont toujours accueilli. Le Siècle ne déroge pas à la règle, et malgré ce que l’on a voulu nous laisser à penser, il ne ressemble manifestement pas à une secte millénariste ou malfaisante. Quant au jugement de chacun sur les motivations des gens qui le fréquentent, c’est finalement une affaire de sentiments personnels ; il n’y a pas là trouble à l’ordre public…

Manipulation sur internet : le siecleDeuxième acte, la campagne, faite sous forme d’une révélation intergalactique. Si vous cherchez sur google, vous pouvez voir fleurir une somme assez étonnante d’articles récents sur le sujet, ce qui permet de s’apercevoir qu’il ne s’agit pas d’un simple artéfact aléatoire, mais bien d’un buzz repris et alimenté par des gauchos-complotistes, mais hélas aussi par nos camarades royalistes. Il n’y a qu’à lire certaines signatures associées à ce buzz ou les titres d’article du genre “Le TSS, c’est le SIECLE contre le PS et Ségolène Royal” (article qui arrive en tête de recherche google).

Plutôt que d’en décortiquer fastidieusement la liste (ce que je vous invite quand même à faire à vos moments perdus), je me contenterai de reprendre ce post paru sur lepost.fr et qui a au moins le bon goût d’avoir évité les commentaires personnels pour n’exposer que deux vidéos dont je vais vous décortiquer le mécanisme manipulateur.

Manipulation du web : le siecleTout d’abord l’accroche : Mettre Anne Sinclair au générique, c’est vendeur. Une journaliste belle et connue, cela attire le chaland à coup sûr ! Chaland immédiatement déçu puisque le sourire d’Anne disparaît immédiatement au profit… d’un compte à rebours (faire monter l’adrénaline), puis d’images violentes se succédant sur un rythme rapide (saisir le spectateur pour faire monter l’adrénaline et l’angoisse). Missile explosant sur un char, crash du 11 septembre (avec un bandeau sur le prix du pétrole, angoisse latente), figures honnies de Bush et Ben Laden, figure satanique (en filigrane, jouer de façon subliminale sur un sentiment d’horreur et de rejet), bombes et bombardiers, petit détour cosmique où l’on suggère une connexion extraterrestre, extraterrestres qui arrivent rapidement (le film joue là à la fois sur les peurs et les clichés pour rebondir sur les fantasmes), feux de Saint Elme (i.e. la menace de l’électricité tombée du ciel) dérivant sur de menaçantes expériences scientifiques, OVNI introduisant les mystères de civilisations perdues (peurs ancestrales, mythologie extraterrestre), mystique de l’énergie interne liée à l’explosion nucléaire finale destructrice (à ce stade si vous n’avez pas encore la trouille c’est à désespérer des techniques de manipulation !). Ouf, fin de la première séquence violente, on passe à la suite.

  • Cliquer [ ici ] pour voir le 1er film sur youtube (tant qu’il y reste…).

Manipulation médiatique le siècle

Suite introduite par “tout le monde il est gentil”. La pointe d’humour décalée est destinée à désamorcer le stress de la séquence d’introduction pour vous rendre plus réceptif à la suite avec en substance le message suivant : “Le siècle c’est en apparence un visage aimable et souriant, mais derrière ce n’est que complot et destruction, nous on est là pour vous dire la vérité”. Bien sûr, on se demande à ce stade les relations qu’il y peut y avoir entre les éléments de ce fatras, mais dans la dynamique du film, le spectateur n’a que peu de chances de faire la part des choses, il est prêt pour la suite.

Hors du contexte de cette intro stressante, la suite serait totalement plate (de fait, plutôt ratée du point de vue de la manipulation) : déclaration de (bonnes) intentions, éléments du statut de l’association. Tout cela serait sans intérêt si nous n’avions “appris” combien était malfaisant et subversif ce club… D’ailleurs, la suite n’est qu’une longue litanie ennuyeuse de portraits de quelques membres du siècle et la boîte à rythme associée à l’atmosphère brumeuse et sombre des portraits (destinée à renforcer le côté occulte et malfaisant) a bien du mal à maintenir l’intérêt.

Ce premier film est une parfaite manipulation cherchant à faire des liens entre des choses qui n’ont rien à voir entre elles (d’ailleurs, jamais on ne vous dit qu’elles en ont, le film se contente de le suggérer par la collision des séquences et la bande son), jouant sur des peurs et des fantasmes. Une merveille du genre ! À l’arrivée, ce que vous êtes censé en retenir c’est “le siècle c’est des gros méchants, tremblez braves gens”. Mais que vient faire Anne Sinclair dans cette histoire me direz-vous ? Il faut voir le second film pour le comprendre.

Reprise par la séquence de portraits pour arriver à un extrait d’un reportage (dont la source n’est pas citée). On n’y apprend rien de nouveaux, en particulier pas de scandales particuliers si ce n’est l’inquiétude de la “construction” d’un consensus d’opinions établi lors de discutions au sein du club. On connaît plus décapant comme complot… Plus intéressant est la fin de l’extrait de ce reportage où les monteurs du film tentent de rebondir sur un autre fantasme, Bildeberg, présenté comme un club de gouvernance mondiale. Les propos devaient être tellement intéressants et croustillant que… l’on passe à autre chose. Technique intéressante, là aussi les monteurs de ce bobard ont testé la collision entre le siècle présenté sous la forme la plus fantasmatique possible et Bildeberg dont la menace est évoquée avant de passer à autre chose.
Et quoi donc ? Là c’est le fin du fin. Après avoir créé une atmosphère complotiste, on va mettre les rieurs de son côté en surfant sur un extrait des guignols de l’info. Succès assuré, l’extrait est amusant, surfe sur le rejet du pouvoir et reprend sur un mode joyeux des thèmes que l’on vient de voir sous une forme inquiétante.

Manipulation du web : le siecleEt Anne alors ? Pour comprendre son rôle dans ce conte manipulateur, il faut faire le parallèle avec le film des guignols dont la vedette est Bernadette Chirac, épouse de Jacques, ex-président. Quel est le rôle de Bernadette ici ? Être la tête pensante française de la world company (le spectre). Et Anne Sinclair n’est-elle pas l’épouse d’un potentiel futur-président ? La boucle est bouclée et la manipulation achevée, tremblez brave gens, “ils se mettent d’accord et complotent contre le bonheur des gens” !

  • Cliquer [ ici ] pour voir le 2ème film sur youtube.
  • À l’arrivée, aucun fait si ce n’est l’existence d’un club qui réunit des gens “influents” qui discutent des choses du monde autour de petits fours. Mais aussi, à force de répétitions et d’un flot d’articles sur internet, une tentative d’installer un malaise et de discréditer ses adversaires politiques. Alors qui sont vraiment les manipulateurs dans l’histoire ? Bernadette Chirac vue par les Guignols, Anne Sinclair présentée comme son alter ego, un club très parisien de notables ou ceux qui sont derrière ce film et son utilisation ? À complot, complot et demi, si je peux comprendre sans problème qu’une personnalité politique soit attaquée, et même s’il est quelque part nécessaire qu’elle le soit, je trouve assez abjecte et minable ce genre de manipulation. S’ils veulent un jour sortir de l’impasse où ils sont, certains militants comateux feraient bien d’en finir avec les sombres manipulations dignes des détestables méthodes trotskystes de la belle époque. Nous avions eu l’entrisme en 2006 pour les primaires, nous avons maintenant droit à la manipulation des esprits.

    Tout cela est minable autant qu’indigne !

    Mais au fait, quelle est la réalité concernant Anne Sinclair et Dominique Strauss-Kahn (ben oui, j’ai beau être blogueur, j’ai fait ma petite enquête) ?

    D’abord, Anne Sinclair a bien été cooptée par ce club à une époque où ils cherchaient à “féminiser l’ambiance”. C’était il y a plus de 22 ans et elle a cessé d’y aller il y a… 20 ans (date à laquelle Dominique et elle se sont rencontrés) ! Figurez-vous qu’entre rôti de veau et banalités mondaines, notre sémillante journaliste de 7/7 s’ennuyait ferme dans ce temple supposé du complot. Quant à Martine Aubry ou encore Lionel Jospin, eux aussi comploteurs fantasmés selon la rumeur, elle n’a jamais eu la joie de partager avec eux la-bas un repas où les carottes symbolisaient une attaque de missiles et les petits pois la population opprimée par les maîtres de la sauce Maringo.

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    Vous trouverez ci-dessous quelques-unes des sources ayant contribué ou relayé cette manipulation :
    Manipulation sur internet : segolene royal

    Manipulation sur internet : segolene royal

    Le jour d’après

    Cette victoire des régionales 2010 gardera sans doute longtemps une place particulière dans l’histoire de la gauche, car elle rend possible la suite.

    Le chemin de la refondation sera long car il dépasse largement le simple cadre d’un dépoussiérage :

    • La prise en compte d’un monde fini et vivant dans notre corpus idéologique va très probablement remettre en cause la notion de propriété, aidé en cela par le bouleversement technico-économique découlant de la dématérialisation, révolution silencieuse en cours.
    • La notion de liberté risque fort d’être impactée par une autre frontière, non plus entre individus, mais entre sociétés et écosystèmes.
    • Quant au capitalisme, il va très probablement se redéfinir car arrivant au bout de son cycle de progrès continu par amélioration de la performance, il ne va sans doute pas se détruire comme l’avait prévu Marx, mais rebondir sur une redéfinition du capital, non plus matériel et financier, mais très probablement immatériel là-aussi et informationnel.
    • Et notre modèle de société ? Nous sommes nombreux à pressentir que le travail en tant que valeur est également en train d’évoluer, sans doute vers l’idée de travail en tant qu’identité sociale “utilitaire” (je suis utile à la société) et que cela ouvre donc la porte à la réflexion sur la nature et la source des revenus, en particulier l’allocation citoyenne universelle qui a été largement discutée sur le blog de Pierre Moscovici. Mais ceci ne sera pas nécessairement voulu car une rupture de ce genre s’impose d’elle-même ou n’a pas lieu. Faut-il encore s’y préparer pour ne pas risquer une rupture catastrophique.

    Saurons-nous initier ces thématiques aux assises de la refondation ? Oserons-nous questionner nos certitudes et notre confort ? Comprenons-nous assez que le temps des espoirs creux ou des réformettes est derrière nous et que nous devons affronter un avenir absolument terrifiant certes, mais cependant moins que l’immobilisme qui condamnerait non seulement nos chimères, mais sans doute également notre société.
    Cette belle bataille des régionales doit nous conforter dans notre capacité commune à aller de l’avant, à croire en notre destin et nos capacités à tout surmonter.
    Derrière cet avenir terrifiant il y a la plus belle des utopies, le meilleur de nous même. Entre les deux, des hommes et des femmes de bonne volonté, notre courage, nos convictions, nos compétences, et aujourd’hui, notre enthousiasme.

    Nico La Poisse entraîne la droite au fond du trou

    Victorin Lurel PS

    Beaucoup a déjà été dit hier et aujourd’hui sur ce premier tour des régionales. Je n’y ajouterai que quelques remarques et une mise en perspective pour cette semaine.

    D’abord les remarques. Je suis assez étonné du peu de commentaires sur l’élection quasi triomphale de Victorin Lurel en Guadeloupe. Plus de 56% des voix au premier tour, pardon, mais chapeau bas Victorin ! Marie-Luce Penchard sait désormais à qui s’adresser pour prendre les leçons républicaines qui lui manquent !
    Pas mal non plus (et tout aussi discret dans les médias), le score en Midi-Pyrénées où la liste PS de Martin Malvy a fait presque 41%.
    En tout, si j’ai bien compté, les listes PS dépassent les 35% dans 8 régions (dont la Bretagne).
    Le PS était exsangue après la présidentielle de 2007 suivie du calamiteux congrès de Reims, KO après les européennes, le voilà à nouveau debout et prêt à servir les Français pour ces régionales. Cela me plaît bien car c’est d’abord avec ses électeurs que l’on peut construire quelque chose de solide pour l’avenir, pas avec un jeu de taquin politique.

    L’abstention ensuite. L’UMP hier soir, François Fillon en tête, s’est raccroché à cela comme les marins de la Méduse à leur radeau après leur naufrage (le score de l’UMP seul avoisine 20% seulement si l’on retire le nouveau centre, De Villiers, Bockel, les libéraux et les chasseurs !), en expliquant bien sûr que la responsabilité en incombait d’abord aux équipes régionales sortantes. La bonne blague, Sarkofillon assume décidément mal ses échecs !
    Les Corses en allant voter à plus de 62% l’auraient-ils fait parce qu’ils jugeaient bonne et motivante l’équipe sortante ? Manifestement, avec un score UMP encore plus faible qu’au niveau national (21,3%), ce n’est pas le cas.
    Et sur le continent, le meilleur taux de participation (la Franche-Comté et ses plus de 51%) correspond à un score du PS régional équivalent au score national. L’argument de l’UMP apparaît plus comme un déni de réalité à la limite de l’arrogance vis-à-vis des électeurs : ils ne sont pas allés voter parce… qu’ils ne le voulaient pas et eux-seuls savent pourquoi, même si on se doute qu’il s’agit d’une forme de protestation. Que l’on ne parle pas à leur place (mais qu’ils n’hésitent pas à s’exprimer !).

    Le score du FN. Beaucoup de mes camarades s’en émeuvent, je me contenterai de ne pas être très étonné : il existe bel et bien une France qui ne s’aime pas beaucoup et qui aime encore moins les autres, qui vit de fantasmes et de peurs. Sarkozy a voulu capter cette France en la flattant avec une pièce de théâtre écrite à quatre mains avec Besson le traître, ignorant par là-même que ce n’est pas parce que l’on est mû par de mauvaises émotions que l’on est un con. Cet électorat a donc laissé la mauvaise copie et la mauvaise pièce pour revenir à ses vieilles gloires et à ses classiques.
    Donc camarades, il nous faudra encore travailler longtemps pour que la France soit totalement une terre humaniste de lumière et de générosité, une France sure de ses valeurs, qui n’a pas peur d’elle-même, qui a confiance en elle-même.

    Les perspectives. A-t-on plié cette élection ? Non, mille fois non (sauf pour Victorin) ! Nous pouvons légitimement être satisfaits, mais certes pas joyeux et encore moins fanfarons. Le problème est moins de convaincre de l’échec de la droite Sarkozyste que de convaincre de notre capacité à faire plus et mieux. Les électeurs nous ont envoyé un solide encouragement, mais il va falloir continuer à être bons, inventifs, continuer sur la voie de la refondation (et l’affaire du Languedoc Roussillon montre que cela ne sera pas simple, comme certains égarements du côté de la Guyane), continuer sans relâche à reconstruire l’unité de ce parti, continuer à insuffler l’air citoyen et frais de la nouveauté par tous les moyens possibles, à commencer par internet.

    Rendez-vous dimanche !

    Régionales : Peut-on vivre sans aller voter ?

    MarianneEn voilà une drôle de question existentielle en cette semaine qui se terminera par le premier tour des régionales, question que nous nous sommes posée lors de quelques échanges off entre militants. Non pas que nous ayons des doutes sur notre combat ou de son issue (bien au contraire, nous sommes impatients de voir dans nos régions les pendules de la Sarkozye remises à l’heure par les Français), mais puisque nous sommes dans une époque d’incertitude et de confusion générale, il est salutaire de savoir pourquoi l’on fait les choses pour les faire bien.

    Pour quoi (en deux mots !) je n’irai pas voter tout d’abord. Je n’irai pas voter pour un clan contre un autre, par habitude, pour un conservatisme un peu lâche qui finirait par s’endormir peu à peu sur nos éventuels renoncements. Voter est un choix, un acte volontaire, rageur ou révolté c’est selon, plein d’espoir et contre la crainte, en tout cas tourné vers l’avenir même lorsque l’on a à sanctionner le passé. Alors même si j’ai des raisons de “voter contre”, dimanche j’irai à la mairie d’un pas décidé pour “voter pour”.

    Mais pour quoi alors ? Voter d’abord pour une équipe que j’estime. Eh oui, j’ai la chance en Bretagne de pouvoir voter pour une liste PS / PC / écolo qui offre un beau visage en plus d’un bon bilan, et je sais qu’il en est de même dans la plupart de nos régions. Mais même dans les régions où l’affiche est plus troublée, je crois que j’aurais trouvé pas mal de raisons de garder mon pas décidé. Sur chacune de nos affiches électorales, il y a le poing à la rose, joli symbole, mais aussi en cette fin d’hiver qui tarde à partir, belle promesse de renouveau. Depuis 2007, le travail fait sur nous-même a été énorme, non pas au plan idéologique (pas encore), mais à celui de la reconstruction d’une volonté commune d’être ensemble pour nous battre à nouveau pour nos concitoyens, pour être en mesure de répondre aux défis et dangers de notre société, pour tracer la route qui mènera à la renaissance du politique (celui qui est à notre service, pas celui qui se sert lui-même). Nous avions abandonné depuis tant de temps ce terrain aux bateleurs et aux vendeurs de vent ! Est-ce pour autant gagné ? Certes non, mais l’évolution technologique (internet en l’occurrence) a très probablement permis d’insuffler une première vague d’air frais dans un petit monde qui tournait en rond et passait une bonne partie de son temps en complots de petits maquis au lieu d’aller tâter de la main calleuse ou de partager les trépidations des parents jonglant entre enfant à récupérer à l’école, frigo à remplir et boulot à finir (c’est d’ailleurs pourquoi je publie ce billet à 11h du soir).
    Alors oui, il faudra encore pas mal d’air frais pour chasser les idées devenues rances, dérouiller des muscles politiques atrophiés par le renoncement, mais nous pouvons tous y aider, comme militants ou sympathisants, ou plus simplement comme citoyen.

    Dimanche, l’air frais passera par un message clair et fort déposé dans les urnes de France. Plus il sera fort, et plus la Sarkozye sera face à son échec, et plus le Parti Socialiste sera face à ses responsabilités pour continuer son chemin vers la refondation, vers la prise en main de l’avenir de notre pays.

    Dimanche, je serai heureux de vivre et de voter !

    Eau amère

    Qu’il est compliqué d’agir pour empêcher que le risque ne se réalise. Les conséquences de la tempête nous le rappelle douloureusement.

    Depuis que je tiens mon blog, j’ai à de nombreuses reprises relayé des travaux sur les conséquences du changement climatique (Quatrième rapport du GIEC sur le changement climatique, Un Nobel qui dérange, La fonte des illusions), j’ai essayé de voir à travers les événements inhabituels les signes de la réalité de ce changement (6 octobre 2009 : le début d’une ère inconnue), et j’ai à ma façon et avec mes moyens, essayé de réfléchir à ce qu’il était possible de faire (Les villages sont arrivés !). Il ne fallait pas vraiment être devin d’ailleurs pour écrire ma crainte de “changements climatiques avérés voire une rupture climatique possible qui auront pour conséquence […] le déplacement de populations habitant en zones devenues non habitables (extension du marais camarguais, zones côtières inondées ou devenues trop dangereuses, …)”

    Bien sûr, je n’espérais pas, moi petit militant du bout du monde, arriver à faire la décision, mais au moins poser ma pierre au côté de tous ceux qui savent que les dégâts de Xynthia ne resteront pas un épiphénomène, une conséquence de la faute à pas de chance. Dès l’instant où l’on avait compris que le climat était en train de se réchauffer (au moins pour les proches années à venir), il était évident que ce genre de drame allait se produire, comme il est évident qu’il se reproduira.

    Il est alors de bon ton de se poser la question “à qui la faute” et notre président, jamais à un paradoxe près, nous y a rapidement invité. Certes, et comme il justifie chaque jour son surnom de Nico la poisse, on pourrait se contenter, comme l’a fait le nouvel obs, de ressortir quelques-unes de ses déclarations passées, déclarations qui ne pouvaient que lui revenir tôt ou tard en pleine figure comme les idioties qu’elles sont. Bien sûr qu’il était idiot de remettre en cause la loi littoral pour pouvoir bâtir plus facilement (”[la loi littoral doit] être mise à jour sans pour autant que l’économie générale du dispositif soit bouleversée. Je crois qu’il faut à la fois la renforcer pour mieux lutter contre les cas de détournement qui ont été constatés, et l’assouplir pour ne pas entraver le développement normal des communes, tout en conservant l’objectif général de protection de l’environnement”. Ajouté à ses déclarations sur la politique urbaine du grand Paris où il appelait à un assouplissement de la loi pour pouvoir construire en zone inondable, cela ressemblerait presque au gag d’un comique se tirant par maladresse des balles dans le pied si nous avions le cœur à rire. Alors bien sûr le changement de contexte peut excuser quelque peu l’insoutenable légèreté de cet être, mais l’idiotie de ces paroles n’arrivera pas à nous faire oublier qu’en matière d’urbanisme, comme du reste d’ailleurs, cet homme ne comprend décidément rien à rien (au passage et toujours sur le thème de l’urbanisme, souvenons-nous que si la France a échappé à sa propre bulle de subprime, c’est simplement parce que notre chef de chantier national n’a pas eu le temps de mettre en œuvre sa politique de la “France de propriétaires” qui consistait, comme aux États-Unis, à solvabiliser artificiellement des gens qui ne pouvaient pas l’être). Plus que des paroles plus ou moins maladroites en fonction du contexte, c’est bien le fond de la politique sarkozyste en matière d’urbanisme qui est le problème : pour lui, c’est d’abord de l’économie, pour nous c’est avant tout notre cadre de vie quotidien. Vu sous cet angle, certaines priorités changent…

    Maintenant, au-delà du problème posé par cet homme, saurons-nous prendre notre courage à deux mains pour affronter la réalité ou faudra-t-il d’autres tempêtes, d’autres tornades, un évènement Cévennol majeur, pour commencer à revoir notre urbanisme, quitte à accepter détruire volontairement certaines de nos habitations ? Bien sûr que l’idée d’avoir à raser sa maison ou son appartement en prévision de catastrophes à venir est un acte assez terrible, immensément difficile, mais c’est sans doute le prix à payer pour épargner des vies. On n’arrête pas l’eau, quelle que soit la hauteur ou la solidité des infrastructures. L’homme qui est arrogant face à la nature doit s’apprêter à en payer le prix. Mais il est également vrai, que ce genre de décision ne doit pas être prise individuellement, mais collectivement. Faut-il encore pour cela disposer d’un architecte compétent et responsable, d’un meneur d’hommes capable de convaincre, de mobiliser, de rassembler, d’un capitaine capable de diriger le bateau, de le faire traverser toutes les tempêtes Xynthia. Il est plus que temps de revenir aux fondamentaux de la politique.

    Tempete Xynthia

    Nouvelles de la France d’en bas et d’ici

    Le Drian / Lebranchu / régionales 2010

    Aujourd’hui fut pour moi une journée de campagne avec la visite des ténors de la liste Bretonne des régionales, renforcée pour l’occasion par Martine Aubry qui continue son tour de France par un passage dans le Finistère nord.

    En arrivant, j’ai d’abord eu le plaisir de constater que je n’aurais pas froid tant la salle était remplie, et double surprise pour moi qui suis inscrit dans une section où l’on compte plus de cheveux gris que de révolutionnaires chevelus, il y avait dans cette salle beaucoup de personnes encore fort loin de la retraite. Voila qui pourrait être un merveilleux message politique non verbal s’il se confirmait : le PS serait-il en train d’être à nouveau irrigué par des forces nouvelles, jeunes et vigoureuses ?

    Des discours de Jean-Yves Le Drian, Marilyse Lebranchu et Martine Aubry, je retiendrai surtout une sérénité certaine et une vraie confiance en l’avenir, pour ces régionales mais aussi du PS lui-même, un PS qui sur le terrain parle d’autre chose que de son nombril souffreteux, parle d’autre chose que des illusions perdues, parle enfin des combats à mener pour les vrais problèmes de nos concitoyens, d’une vision d’une économie forte s’appuyant aussi bien sur une industrie conquérante, des services innovants, et, actualité et région oblige, sur une agriculture qui reprend tout son sens en se tournant vers la modernité et un développement raisonné.
    Nos régions et les collectivités locales, avec une fiscalité qui représente à peine 2% de la fiscalité nationale rendent au quotidien des services à chacun dont l’efficacité est sans commune mesure avec l’amateurisme du sarkozysme national. Rapport qualité / prix excellent, exception faite de la Corse et de l’Alsace où la fiscalité locale a augmenté de 22,2 % en 2009 (Corse), et 8,4 % d’augmentation de taxe en 2009 (Alsace). Il est vrai que ce sont les deux dernières régions où sévit l’amateurisme des piteux gestionnaires UMP. Plus pour longtemps semble-t-il.

    Aubry / Le Drian / régionales 2010En écoutant Martine Aubry, je ne pouvais m’empêcher de penser au travail remarquable effectué dans l’immense majorité de nos régions, seul bouclier pour amortir les effets calamiteux de la politique sarkozyste. Ce gouvernement se vante de créations sans précédent de nouvelles sociétés, poudre aux yeux statistique qui grâce à l’assimilation des auto-entrepreneurs à des sociétés, permet de cacher une réalité incroyablement plus sombre. Qui lit les annonces légales n’a pu que remarquer l’explosion du nombre de déclaration de cessations d’activité. Qui se bat pour chercher des clients au jour le jour n’a pu que remarquer le report des commandes à plus tard en attendant les jours meilleurs.

    Et que dire de ce chômage que l’oracle Nicolas avait vu à la baisse “dans les prochaines semaines et prochains mois”. La réalité est que nous sommes dans le dur de la crise et que sans des politiques éclairées, efficaces et volontaires, nous pourrions fort bien subir une deuxième secousse effroyable.

    Ces politiques éclairés, efficaces et volontaires existent : j’en ai rencontré trois ce week-end. Ils sont aujourd’hui le rempart contre les incompétents jouisseurs de l’UMP qui paradent dans les palais nationaux. Début mars, gageons que chacun entendra le message de la France d’en bas et d’ici, message fort, clair, puissant.

    Aubry / Le Drian / régionales 2010