Une vision social-démocrate pour la politique étrangère de la France


En attendant que nous nous choisissions un leader qui portera nos couleurs en 2012, et pour combler un tant soit peu le peu d’échos (pour ne pas dire la pauvreté) des propositions en la matière des candidats déclarés, je vais prendre ma plume de blogueur citoyen pour dessiner les contours d’une politique étrangère vue par un militant social-démocrate.

Le bilan

Commençons donc par tracer un bilan de bientôt 10 années de gouvernement UMP. Que reste-t-il de saillants dans nos mémoires ?

Napoléon III capitule devant Bismark

En matière militaire, la réintégration de la France au sein de l’OTAN, notre enlisement en Afghanistan, et comme allégorie de l’ensemble le périple grotesque du Clemenceau ancien vaisseau amiral, fierté de la marine française. J’ai beau chercher quelques éléments à décharge, et j’aurais aimé pouvoir citer une évolution positive de l’action de l’armée française en Afrique par exemple en retenant l’épisode Bgabo, mais le pas est difficile à franchir.
En matière européenne, c’est là catastrophique. L’Europe n’existe plus que par son administration et sa monnaie, elle a été vidée de son élan créateur et n’a jamais réussi à être régénérée par une vitalité démocratique et citoyenne. Quel gâchis ! Chirac autant que Sarkozy n’ont jamais été capables de retisser des liens comparables à ceux qui unissaient Helmut Kohl et François Mitterrand. Pire, la France est redevenue le pays dont on se méfie. Il y a dans l’époque comme un parallèle entre Bismark / Merkel et Napoléon III / Sarkozy. Est-il encore temps d’éviter Sedan ?

Mais à mon sens, les plus gros dégâts sont à porter au discrédit personnel de Nicolas Sarkozy. Il est l’homme qui a permis à Poutine de gagner sa guerre en Ossetie, il est l’homme qui a rendu les plus grands honneurs de la République à Kadhafi et Assad, aujourd’hui plus que jamais despotes totalitaires tortionnaires de leurs peuples, celui qui ne comprend ni la révolution Tunisienne, ni celle d’Égypte. C’est encore l’homme grossier qui snobe l’ouverture du G20 alors que la France en reçoit la présidence. C’est aussi l’homme qui a réussi à nous fâcher avec le Mexique (encore un goût de Napoléon III) pour une question juridique qu’il a voulu utiliser à son profit.

Qu’oppose Nicolas Sarkozy à ce bilan ? Le sauvetage culotté mené par Cécilia Sarkozy au début de son mandat, et la grossesse de Carla Bruni exhibée au G8 de Deauville. Voilà une source de méditation.

Et le PS ?

Aurions-nous fait mieux ? Que pourrons-nous faire d’autre que d’être ballotés comme un fétus de paille sur le torrent mondial ? En bon social-démocrate je crois qu’il est possible de répondre à ces questions en partant d’une idée déjà fort ancienne puisqu’on la retrouve dans « La flamme et la cendre ». Il s’agit de la politique euro-méditerranéenne. Cette idée a tentée d’être reprise par Nicolas Sarkozy, mais sous sa direction cela n’a abouti qu’à une espèce de curieux et inutile club.

Il y a deux éléments fondamentaux au cœur de ce projet : la Méditerranée a longtemps été le cœur de la culture et du commerce européen. La Méditerranée a réuni les peuples, elle a irrigué la gloire des peuples, elle a été la richesse des peuples. Le projet euro-méditerranéen a pour ambition de recréer au troisième millénaire les conditions d’une renaissance unissant le bassin de la péninsule ibérique à la mer noire. En pratique cela signifie favoriser les échanges commerciaux du bassin, retisser le lien culturel qui unit tous ces pays, et se donner les moyens militaires pour résoudre, au nom de l’intérêt de tous et sur des valeurs méditerranéennes communes des conflits comme ceux du Maghreb. Ceci inclut également une vraie implication dans le conflit israëlo-palestinien. La gauche a trop longtemps démissionné devant ce conflit, partagée entre le soutien aux palestiniens et la résolution du problème de territorialité d’Israël. Il me paraît faux autant que lâche de considérer que le temps finira à lui seul par arranger les choses. On peut le voir soit de façon mystique et citer les prophètes, soit de façon rationnelle en constatant que le temps augmente inexorablement les moyens de destruction, mais en l’état, si l’on continue ainsi, la seule issue est la mort symbolisée par les prophéties de destruction de Jérusalem. Il paraîtra sans doute facile de donner son avis du fond de la Bretagne sur un conflit plus que millénaire, mais la seule issue que je vois est de créer les conditions d’un seul état confédéral israëlo-palestinien. Ceci a peut-être une chance de marcher si c’est appuyé par la reconstruction d’une identité méditerranéenne partageant les mêmes valeurs, dont la démocratie appuyée par une force de police méditerranéenne.

Enfin je n’ignore pas que l’Europe ne se limite pas à sa mer du sud. Il me paraît important de construire le pendant au nord en renouant cette fois avec l’histoire de la Hanse, ce qui permet alors de faire le lien avec le voisin russe. Le projet Hanse-Méditerranée doit à mon sens soutenir la politique internationale Française en attendant d’avoir recouvré assez d’honneur et de crédit pour retrouver notre place sur la tribune mondiale.

Conclusion

Réflexions sans doutes trop courtes et trop rapides publiées sur le blog d’un citoyen anonyme. Il ne tient qu’aux candidats de 2012 de faire plus et mieux, de dépasser les cris de la cours de récréation et de projeter une vision d’avenir qui redonne à la France sa place dans le concert international. Commençons par l’Europe, et lorsque ce sera fait, le monde nous admirera et nous écoutera à nouveau.

L’honneur socdem et la fierté de la France


À l’évidence, 2011 ne manquera pas d’inspirer tragédiens et romanciers. Quatre révolutions autour du bassin méditerranéen, la Grèce en quasi faillite, le Portugal, l’Espagne et sans doute l’Italie et la France aspirés à terme dans une spirale de dislocation financière. Et en France, les contre-coups de la déflagration Strauss-Kahn : il n’est pas sûr que Dominique soit coupable des accusations portées contre lui, mais à l’évidence l’onde de choc est arrivée dans les salons parisiens du pouvoir si l’on en juge par l’affaire Tron et la dénonciation de Luc Ferry.

Est-ce juste un hasard ? Certains répondront que lorsque des événements improbables se déroulent simultanément, le hasard n’est pas de la partie. Qu’est-ce donc alors ?

La fin d’un système il me semble. Les systèmes politiques méditerranéens donnent tous les signes de fin de cycle. Défiance des peuples et rejet du pouvoir, aristocraties politico-financières perdant le sens des échelles de richesse et de sa répartition, acceptation d’écarts à la loi pour ces mêmes élites qui par ailleurs n’en méritent que de plus en plus rarement le nom, perte de l’intérêt général et du destin commun. Il est à noter que le premier à tomber n’a pas été Berlusconi pour ses affaires de mœurs, ou Sarkozy pour son incapacité à incarner la fonction présidentielle et à représenter la France, mais DSK l’un des très rares justement à être reconnu mondialement pour ses capacités et ses résultats dans la réforme, pour son combat cherchant à remettre le social au niveau des impératifs économiques. Depuis qu’il s’est retrouvé prisonnier à New York, la dislocation s’est accélérée : plus personne pour stopper le dépeçage grec, plus personne pour empêcher la reprise en main du FMI par les groupes financiers appuyant la candidature de l’une des leurs en la personne de Christine Lagarde (elle a fait une très grande partie de sa carrière dans l’un de ces groupes).
Le cas de cette dernière est d’ailleurs très intéressant : elle aussi est prise dans un maelström judiciaire, tempête d’ailleurs beaucoup plus fondée que les accusations contre Georges Tron car, à la différence de ce dernier et sans préjuger des faits et de leurs conséquences, l’accusation portée contre Lagarde n’est pas parole contre parole, mais issue d’une procédure de contrôle menée par la cours des comptes et relayée par le parlement. C’est la République qui accuse Christine Lagarde !

Comment sortir de cette fin de cycle ? D’abord en en accélérant le dénouement. J’invite chacun et chacune à libérer sa parole, mais aussi à le faire sans haine ni esprit de revanche. Contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, la déliquescence des mœurs du pouvoir n’est pas une question de machisme (il faut vraiment être naïf ou partisan pour croire qu’une femme de pouvoir ne peut être qu’une sainte – on se rappellera par exemple l’empire Ottoman lorsqu’il était dirigé par les femmes), mais une question d’affaiblissement des organes de contrôle et de démission de l’esprit citoyen. Indignez-vous, indignons-nous ! Mais surtout arrêtons de nous comporter comme tous ces jeunes dont l’indignation consiste à être « contre » et à ne pas croire qu’il y a au sein des partis un souffle et une force suffisante pour renverser la table et monter sur le char.

Ensuite en tenant compte du fait que la République est soumise à de nouvelles règles d’information, qu’on ne peut plus avoir des procédures judiciaires napoléoniennes lorsque twitter ou dailymotion sont en mesure de créer les conditions d’un procès sans règle devant l’agora. Je l’ai écrit et je le redis, cette nouvelle donne de l’information immédiate et universelle pose avec force les conditions et la nécessité de nouvelles dispositions constitutionnelles. Les femmes et les hommes politiques sont faillibles, ce qui n’est pas grave si les dispositions nécessaires sont mises en place.

Enfin, il faut se préparer à crier « dégage » au pouvoir en place certes, mais aussi à tous ceux qui veulent ou croient pouvoir maintenir ce système vivant. J’espère simplement que personne n’aura besoin de s’immoler pour cela. Et je crois qu’il est de l’honneur des sociaux-démocrates en particulier, de faire sonner le « démocrate » bien haut pour que la France puisse à nouveau être fière de montrer son visage au monde.

A mes amis sociaux-démocrates III

Après quelques jours, chacun a pu reprendre ses esprits. Du coup, le petit train de la pré-campagne des primaires a pu repartir.

Lorsque les militants PS attendaient (ou redoutaient suivant les cas) la déclaration de candidature de DSK, le paysage politique de gauche s’était peu ou prou organisée entre les tenants d’une réforme social-démocrate marquée et largement illustrée par la réforme keynésienne qui avait pu être menée au FMI et les tenants d’une ligne qui a défaut d’être claire s’opposait à la première.

DSK étant empêché de se déclarer à court terme, on aurait pu s’attendre à ce que l’audace soit à l’ordre du jour. Hélas, le PS est en train de s’approcher d’un débat bipolaire entre l’ancien premier secrétaire et la première secrétaire en titre. Si ce devait être le cas, autant dire que les primaires ne vont pas passionner les Français car la cuisine interne leur est tout  la fois incompréhensible et indifférente.

Pire que cela, l’adoubement mou de Largarde par Martine Aubry et François Hollande est une faute. Nos députés se sont battus pour que les accusations portées par les organes de contrôle de l’État ne finissent pas aux oubliettes et ils sont désavoués, mais en plus le PS apparaît comme le parti qui accepte sans sourciller la mise à mort des réformes  keynésiennes du FMI, ouvrant ainsi largement les portes des pillards qui se pressent déjà sur le corps moribond de la Grèce. Plutôt que de reprendre l’erreur de stratégie de Royal en 2006 en partant en voyage avec l’illusion de se forger une stature internationale, Hollande ferait mieux d’être en France et de défendre avec force les principes d’une politique internationale en accord avec nos idéaux.

Reste l’espoir et le temps de reconstituer une vraie voie qui sort le PS de son « grumeau » et qui annonce effectivement l’ère des réformes radicales dans un monde où les dangers mortels cognent à la porte. C’est bien là que doivent intervenir les sociaux-démocrates. Avec ou sans Dominique, nous sommes prêts à changer et le parti et la France. Nous savons que nos outils sont efficaces, que notre analyse est la bonne. Nous devons changer l’État providence en État assurance. Nous devons tuer à la fois le libéralisme débridé des marchés et le marxisme. Nous devons construire les conditions d’un avenir collectif, commun et égalitaire qui respecte l’équité entre les individus. Nous devons fixer nos objectifs en fonction des défis gigantesques en face de nous : sortir du désastre économique et social de la sarkozie, affronter la rupture énergétique, la rupture climatique, la bascule démographique et l’accélération de la dématérialisation.

J’invite une fois encore Martine Aubry qui a hérité du flambeau socdem dans les conditions que l’on sait a réunir les forces social-démocrates pour décider ensemble de l’avenir. Qu’elle écoute ce qu’ont à dire Pierre Moscovici, Gérard Collomb, Michel Destot, Michèle Sabban, Jean-Jacques Urvoas, Marisol Touraine et tous les autres dont la liste est trop longue pour être complétée ici ! Les troupes sarkozystes ont mis en route une machine qui nécessitera bien plus que d’être candidat par hasard et parce que l’on croit que c’est notre tour. En 2012, nous aurons subit 10 ans d’une longue maladie qui a fait de la France l’ombre d’elle-même, et le système des partis politiques actuel est partie prenante de cette maladie.

Il reste un an, ce qui est très long et je ne pense vraiment pas que dans 6 mois le paysage politique ressemblera beaucoup à celui d’aujourd’hui. Faisons confiance aux forces et talents de notre parti ! Faisons confiance à l’expression démocratique au sein de notre parti ! Acceptons a priori et créons les conditions de l’émergence d’un porte-drapeau en dehors des normes RH du parti parce que la situation est en dehors des normes. Que les cadres lisses du parti deviennent les effrontés qui osent monter sur le char et défier l’ordre agonisant !

Plus que jamais l’époque n’est pas celle de l’homme ordinaire, les défis sont trop grands, les dangers trop pressants. Le navire France a besoin d’un capitaine et d’un équipage d’exception. Nous constatons chaque jour que cela ne se trouve pas à droite, mais la gauche saura-t-elle offrir cet équipage à notre pays ?

Beurk !

Comme il semble que l’issue de l’affaire DSK soit de plus en plus incertaine pour tous ceux qui ont décidé de sa culpabilité quels que soient les faits réels, nous assistons ces derniers jours à des jets de vomissures clairement estampillés politiques.

Il y a bien sûr eu à l’origine de tout, ce tweet d’un internaute umpiste qui a réussi le miracle de relayer une information avant que la police n’en parle, en faisant qui plus est le lien avec le Sofitel alors que l’arrestation à eu lieu à l’aéroport. Les mêmes se retrouvant accessoirement dans l’enfumage de la Porsche. Manipulation abjecte, mais qu’importe, l’important est de créer du bruit, cela ne mange pas de pain.

Il y a eu bien sûr dans la foulée moult révélations « inédites » sur la vie privée de DSK, révélations que n’importe qui aurait pu lire dans sexus politicus qui est en librairie depuis des années. Chose intéressante, il semble que bizarrement une myopie prononcée empêche de citer d’autres noms apparaissant dans ce livre, comme Nicolas Sarkozy par exemple. Manipulation abjecte, mais qu’importe, l’important est de créer du bruit, cela ne mange pas de pain.

Il y a aussi en ce moment une photo qui circule sur twiter avec des commentaires cherchant à laisser à penser que Barrak Obama empêche Dominique Strauss-Kahn de draguer sa femme sur la photo. Manipulation abjecte, mais qu’importe, l’important est de créer du bruit, cela ne mange pas de pain.

Histoire de rigoler, je tombe ce soir sur un post cherchant à discréditer encore un peu plus DSK, en jouant sur un amalgame entre l’affaire de l’appartement Gaymard dont le loyer était payé par le contribuable, et l’appartement de DSK payé par le couple SK. Manipulation abjecte, mais qu’importe, l’important est de créer du bruit, cela ne mange pas de pain.

Alors pour que vous ne vous fatiguiez pas à chercher la fameuse photo sur twitter, je vous la mets dans ce post est vous pourrez juger sur pied.

Et pendant que j’y suis, je vous joints également un petit florilège que vous pourrez également juger par vous-même. Une belle photo pour la campagne 2007 :

Quelques clichés moins mis en scène :

Je combattrai l’abjection pied à pied, mais si vous avez envie revenir à la politique qui intéresse les citoyens, c’est quand vous voulez. Les rumeurs, complots et autres navigations dans les caniveaux, cela m’exaspère. Il est vrai que dans un mandat où Nicolas Sarkozy a absolument tout raté, il est tentant pour l’ump de passer de la presse people de 2007 à la presse tabloïd trash en 2012, mais cela ne le sauvera pas.

A moi la garde !

La très distinguée Christine Lagarde s’est donc décidée à céder aux amicales pressions lui chantant les louanges de la direction du FMI. Y-a-t-il quelque chose à redire là-dessus, en particulier lorsqu’on est militant du PS ?

Oui est pas qu’un peu.

D’abord reconnaissons à Madame Lagarde un certain nombre de connaissances nécessaires à la bonne conduite des affaires de cette responsabilité. Ayant fait la majorité de sa carrière dans le cabinet d’affaires Baker & McKenzie on peut lui donner quittus de son expérience en matière d’audit et de montages financiers. Certes, mais là où cela commence à coincer c’est que même sans chercher à faire un procès d’intentions, il est plus que certain que les velléités keynésiennes de Dominique Strauss-Kahn vont rapidement rejoindre les oubliettes et que la doctrine du libéralisme financier débridé pourra faire son grand retour à Washington. Si c’est le cas, ce sera facile à savoir car les signes précurseurs seront ceux d’un ménage RH au sein du FMI. Nous aurons alors tout le loisir de pleurer sur les occasions perdues quand certains se féliciteront d’avoir combattu les réformes keynésiennes pour le plus grand bonheur des financiers.

Les compétences suffisent-elles ? Elles sont nécessaires mais pas suffisantes, du moins lorsqu’elles ne sont que techniques. Les capacités de négociation, de management, d’anticipation et de vision sont indispensables lorsque l’on est aux responsabilités, et je n’ai pas noté des moments flamboyants sur le sujet pour Christine Lagarde.

La probité est également à l’ordre du jour. Il est clair que le rôle de Lagarde dans l’affaire Tapie est tout sauf clair et anecdotique. Et ce n’est pas moi qui l’affirme mais le procureur près de la cours de cassation. Je n’oublie pas au passage le rôle joué par les parlementaires socialistes pour que l’affaire ne soit pas oubliée et je m’interroge plus que sérieusement sur la position actuelle du PS qui ne dénonce pas clairement cette candidature. Il y a des baffes qui se perdent ! La France ne peut pas se permettre d’être mise une deuxième fois en accusation au FMI, c’est inacceptable. Avis donc aux postulants à la primaire : si vous n’êtes pas fichus d’avoir une position de principe claire sur ce genre de situation, évitez de vous déclarer. La tactique électorale doit toujours s’effacer devant les principes.

Et sur les principes, je pense que certain en lisant le paragraphe précédent ont crié « présomption d’innocence ». Là aussi arrêtons les imbécilités. La présomption d’innocence est un principe de droit pour l’instruction, mais il est plus qu’évident que pour toute personnalité publique, cette présomption est socialement une bonne blague. Aux États-Unis, la police, le système judiciaire et la presse ont mis en scène la culpabilité de DSK et en France ce n’est guère mieux. Une personnalité politique n’a pas le droit d’être soupçonnée, c’est d’ailleurs l’une des immense faiblesses de nos démocraties à l’heure de la médiatisation universelle et instantanée. Ceci forge l’une des nécessités de refonte constitutionnelle : on ne peut pas continuer avec une organisation étatique issue du millénaire dernier. Dit autrement, un politique est obligé de démissionner dès qu’il est pris dans une procédure judiciaire, que cela soit juste ou pas. A DSK de démontrer son innocence mais il devait démissionner, au moins l’a-t-il fait rapidement. A CL de démontrer son innocence mais elle doit démissionner et surtout ne pas prendre le risque de devoir le faire une fois au FMI.  A Georges Tron et tous ceux à venir de démontrer leur innocence, mais ils devront démissionner s’ils venaient à être mis en accusation suite à des éléments plausibles pour l’instruction.

Qu’on arrête de tortiller du popotin, notre vie politique moderne est ainsi, prenons-en acte et travaillons à améliorer les choses pour éviter les abus et autres manœuvres politiques foireuses.

Radar et excès de vitesse politique

Le gouvernement a été pris en flagrant délit de vitesse, voire de précipitation dans la récente histoire des radars routiers.

Suite à une mauvaise statistique, il a été annoncé un démantèlement des panneaux de signalisation des radars fixes, annonce suivie avec zèle par le préfet Decharrière, avant d’être annulée sous l’effet de la fronde d’élus ump craignant fortement pour leur poste, puis amendé sous forme de « radar pédagogique » (rien que le nom est amusant), pour en être actuellement à un rétro-rétro-pédalage sur l’air « on s’est mal compris ».

Tout ceci n’est que de la mauvaise soupe politique au son de la bonne conscience et sur l’air de comment gagner des sous.

Les faits sont qu’il y a environ 4000 morts sur la route chaque année. Ce qui est beaucoup mais comparativement par exemple aux 40000 morts liés aux accidents de mort subite (oh que c’est pas beau de comparer les causes de mortalité !) est peu, surtout lorsque l’on sait que pour ces derniers, on a 97% de probabilité d’y rester si cela vous arrive. La marge de progrès est gigantesque.
Alors pourquoi se focalise-t-on sur la route ? Parce que la politique de prévention routière a plutôt été un succès et que c’est donc une politique facile à « vendre », parce que les associations de victimes de la route sont efficaces, et surtout parce que c’est rentable, élément déterminant en ces temps de situation budgétaire apocalyptique.

En somme, si on supprime les panneaux, le gouvernement Sarko-fillon pourra se prévaloir de la bonne conscience et de rentrées supplémentaires d’argent. Que croyez-vous qu’il va se passer ?

Allez, si cela ne suffit pas, je vous propose une série de photos sur la mise en place de solutions de nos très imaginatifs représentants de l’ordre routier.

Faux travaux et vrai radar

Le radar enflure

Le Radar vous a dans le nez

Le radar bourrin

Conclusion : politique de prévention ou tout répression ?

Sources : photos issues du web

A mes amis sociaux-démocrates, II

Passé le temps de l’incrédulité et de la stupeur, vient petit à petit celui de la reprise de notre combat politique.

Je veux d’abord m’adresser à ceux dont j’ai lu le désarroi dans leurs posts ou commentaires, désarroi qui allait jusqu’à vouloir renoncer à participer à voter en 2012. Les idées et les actions concrètes de Dominique Strauss-Kahn ont servi à la fois de terreau et de socle à notre combat pour une réforme profonde et radicale des idées de la gauche, pour un redressement victorieux de la France, et ces idées sont toujours là, bien vivantes, bien actuelles. L’œuvre dépasse toujours l’artiste et je crois que ce serait faire injure à nos combats, quelque part à ce que nous sommes, que de déserter le champ de bataille alors que le combat est juste devant nous, et que nous avons toutes les chances de reporter cette bataille. Même si Dominique venait à être empêcher de nous rejoindre à temps. Lorsqu’il est parti à Washington en 2007, nous n’avons pas abandonné, nous avons produit les travaux du manifeste de socialisme et démocratie, nous avons tissé des liens sur internet, nous avons travaillé à la promotion de nos idées, ce qui a abouti entre autre à la nouvelle déclaration de principes du Parti Socialiste.
Et même si ce qui arrive aujourd’hui semble surréaliste, c’est un scénario qui était prévu (par Dominique lui-même) à un instant prévisible. Nous redoutions de prendre un missile, nous l’avons pris, et alors ?

Que faire ? D’abord, je crois, respecter la parole donnée, même si les militants n’ont pas été consultés dans le pacte DSK / Aubry. Mais à circonstances exceptionnelle, réaction adaptée. Martine est aujourd’hui certes dépositaire du mandat social-démocrate, mais il serait tout à fait souhaitable qu’elle réunisse les sociaux-démocrates et repose la question de ce mandat. Il ne faut pas prendre le risque que la force militante des socdems se diluent dans différentes voies à cause de divergences secondaires.
J’ignore par ailleurs quel est son état d’esprit et si l’on pouvait prévoir l’affaire de Dominique, on peut aussi prévoir que les forces de destruction qui ciblaient DSK vont se porter à très court terme sur elle. La France politique est dans un état très malsain, et le web dévoile sans fard des comportements et des idéologies d’une noirceur et d’une vilénie abjectes.

Il me semble plus que nécessaire de trouver la meilleure solution, d’entendre, vraiment, ce qu’ont à apporter des personnalités comme Pierre Moscovici ou Gérard Collomb, ou quiconque a sincèrement des arguments à faire valoir. En 2012 nous porterons un candidat socdem à la présidence. La seule chose vraiment certaine est que nous n’en connaissons pas à ce jour le nom, mais nos idées sont les bonnes, nous avons démontré qu’elles fonctionnaient.

La situation est exceptionnelle, tant mieux, c’est ainsi que se découvrent les personnalités d’exception. Osons défier le destin, allons arracher 2012 contre vents et marées, contre toutes les tempêtes et les obstacles rencontrés sur notre chemin.

Emission de LCP

« ça vous regarde » de LCP a consacré une émission sur le rôle des médias quant à leurs relations et leur travail sur la vie privée des politiques.

L’émission est intéressante mais elle reste fuyante sur un point : les médias sont très prolixes sur les récits lorsque les portes sont grandes ouvertes mais toujours très absents sur les récits de situations actuelles.
Les Invités :

  • André Vallini, député PS de l’Isère
  • Bastien Millot, communicant politique et ancien numéro 2 de France Télévisions
  • Daniel Dayan, sociologue des médias et chercheur au CNRS
  • Hélène Pilichowski, journaliste politique au Dauphiné Libéré

On se reportera également à « Sexus Politicus » ou encore à « Belle amie » si l’on préfère les récits à la Maupassant.

A mes amis sociaux-démocrates

L’actualité new-yorkaise donne une étrange lecture de mon post de la semaine dernière « l’homme est la mesure de toute chose« . Il faut attendre la fin de la semaine pour pouvoir en dire un peu plus sur l’avenir de Dominique Strauss-Kahn, laisser le temps à ses avocats de rassembler les éléments de sa défense et entendre (enfin) sa version des faits.

En attendant la prochaine audience, je tiens à rappeler à tous que le combat des sociaux-démocrates est d’abord celui de l’idéal d’un monde plus juste construit par la réforme, un combat d’idées que Dominique a alimentées et mises en œuvre avec force et réussite. Or si DSK est aujourd’hui empêché d’agir politiquement, les idées et le combat demeurent et nous en sommes dépositaires. Ne laissons-pas cela se déliter, ce serait le trahir autant que nous trahir ! Si DSK est en mesure de revenir, il ne doit pas trouver un bâtiment déserté, et s’il ne l’est pas, ce serait lâcheté et injure que d’abandonner un combat mené au nom de l’avenir de la France et des Français.

A court terme, notre position ne doit pas changer : nous avons un pacte entre Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn, il doit être respecté plus que jamais. Je n’ignore pas évidemment les aspirations divergentes qui existent, mais les circonstances exceptionnelles doivent nous amener à une conduite plus qu’exemplaire. Si, et seulement si, Dominique n’est effectivement pas en mesure de reprendre sa place dans les toutes prochaines semaines, alors il appartiendra à Martine de réunir la famille social-démocrate, de présenter clairement sa position et de faciliter la présentation d’une candidature socdem à la primaire, candidature fondée sur la rationalité autant que sur l’envie de gagner cette élection.

Le travail de structuration effectué ces derniers mois représente un atout majeur pour gagner une élection qui ne s’annonce plus aussi simple. Il faut se souvenir que sans DSK, la gauche n’apparaît plus majoritaire actuellement : nous ne sommes plus favoris mais challengers.

Notre avenir est toujours entre nos mains, les Français attendent beaucoup de nous, faisons-leur savoir que nous sommes toujours là et que nous gagnerons le combat de 2012 pour eux.